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jeudi 18 avril 2024

L’EXTENSION DU PNR DE LA HAUTE VALLÉE DE CHEVREUSE REJETÉE !



Voilà plusieurs mois, voire plusieurs années, que les services du PNR (Parc Naturel Régional) et les élus travaillaient sur le projet d’extension du PNR de la Haute Vallée de Chevreuse. Lors d’un vote récent, le projet a été rejeté par le comité syndical, et semble-t-il, avec un certain manque de courage…

Le PNR de la Haute vallée de Chevreuse comporte actuellement une bonne cinquantaine de communes, couvrant un large territoire s’étendant de notre région à l’Est, de la vallée de l’Yvette au nord, de la zone de de la forêt de Rambouillet au sud, des plateaux des Yvelines au centre et jusqu’à la vallée de la Mauldre et de ses affluents à l’ouest. La dernière extension du PNR remontait à 2011, date à laquelle j’avais porté avec le maire de Forges de l’époque, M. Antoine Lestien, le projet d’intégration de notre commune, projet concrétisée par notre entrée dans le parc à cette date.

L’intérêt des communes pour l’intégration au sein du PNR revêt différents aspects. Certaines y voit une sorte de « label », porteur d’une image, d’une marque de qualité. D’autres considèrent le PNR comme une ZAD, une « zone à défendre », non pas vis-à-vis de questions environnementales, mais plutôt de problématiques sociales. Certaines communes, dont les communes historiques du PNR, ont ainsi, parfois ou souvent, considéré le parc comme « leur » territoire, dans une logique s’appuyant sur l’entre-soi, et propre à créer ce qui s'apparente à un ghetto. L’entrée des communes de l’Essonne, ces « communes à betteraves » , dans un contexte originel purement Yvelinois a ainsi été accompagné, pendant quelques années, d’une sorte de dédain… Je pense avec une certaine fierté que l’implication forte des élus de l’époque, dont je faisais partie, dans les différentes commissions, voire dans leurs bureaux, a permis de changer le regard porté sur notre territoire. Enfin, pour terminer ce petit tour d’horizon rapide des motivations communales, d’autres communes, dont la nôtre, sont rentrées dans le parc pour y trouver une série de compétences sur des aspects historiques, patrimoniaux, sociaux, urbanistiques et environnementaux, pour n’en citer que quelques-uns. Les avis du parc sur différents dossiers nous ont été précieux. Comme à mon habitude, je serai ici aussi honnête que possible en disant que nous n’avons pas systématiquement suivi ces avis. Les techniciens du parc ont toujours un regard pertinent, certes, mais il peut être, parfois, quelque peu « maximaliste », car ces derniers évoluent en dehors des contraintes locales et particulièrement financières. Ces dernières peuvent faire que la commune devra privilégier d’autres choix. Ce choix des priorités est d’ailleurs l’essence même de l’activité municipale.

Pour en revenir à l’extension, celle-ci devait conduire, à terme, à la constitution d’un parc de 77 communes. Dans l’Essonne, les communes entrantes devaient être Angervilliers, Briis-sous-Forges, Bures-sur-Yvette, Dourdan, Gometz-le-Châtel, Saint-Cyr-sous-Dourdan, Le Val-Saint-Germain, Limours, et Villiers-le-Bâcle. Comme l’indiquent les documents du PNR, tous disponibles en ligne, l'intégration de ces communes permettrait « de compléter l’unité des versants de la Rémarde, dont une partie est déjà intégrée dans le périmètre actuel », d’une part, et,d’autre part, de conforter l’intégration « des vastes paysages agricoles du plateau de Limours ». L’intégration de Briis et Limours aurait aussi eu pour avantage pour le PNR et la CCPL de combler la structure en « peau de léopard » qui caractérise notre territoire. Pour les entités des Yvelines, d’autres logiques présidaient à leur intégration, à savoir, et je cite toujours les documents PNR, « un patrimoine naturel et bâti qui revêt un intérêt majeur » et qui aurait assuré un « prolongement des entités paysagères » à même de « renforcer la cohérence territoriale du Parc ». Je suis parfaitement d'acccord avec cette analyse. 

Malheureusement, comme m’en ont informé des élus de plusieurs communes voisines de Forges, ce projet d’extension est tombé à l’eau. Le dernier comité syndical (la réunion des représentants des communes) a en effet proposé de rejeter le projet d’extension. Les raisons qui ont conduit à cette proposition sont diverses. On évoque ainsi des problèmes financiers, le parc traversant une période difficile. On évoque également un agrandissement trop massif, trop rapide, un fonctionnement du parc à 55 communes encore insatisfaisant, et un avis des préfectures mitigé. Tous ces éléments sont sans doute à prendre en compte, mais il me semble que plusieurs éléments ont été oubliés dans cette évaluation, et que certains non-dits ont possiblement joué un rôle. Tout d’abord, les problèmes financiers du PNR ont – paradoxalement – été longtemps les conséquences de mésententes entre personnalités politiques de droite, liées au territoire des Yvelines. La partie essonnienne du PNR a elle, pour autant que j’en ai été informé jusqu’au 2020, joué franc-jeu. De plus, l’entrée de nouvelles communes se serait traduite par un accroissement du financement du PNR. Je n’ai pas vérifié le montant actuel mais l’ordre de grandeur était en 2020 de 4 à 5 euros/an par habitant, payés, bien entendu par les communes membres. Ainsi, les entrées de Limours et de Briis auraient à elles-seules permis de financer grosso modo le traitement annuel d’un agent. Par ailleurs, certaines communes du cœur du parc, les communes historiques, se vivent toujours pour certaines comme les seules vraies communes du PNR, les gardiennes du Temple en quelque sorte, et celles-ci se sont d’ailleurs montrées opposées à l’extension… Enfin, il est de notoriété que les effectifs du parc ont fondu depuis 3 ans, et que certains services ont quasiment disparu. Effectivement, dans ces conditions, il devient difficile d’assurer un fonctionnement pérenne de l’entité PNR…

Notons, dans ce micmac territorial, la position plus que douteuse de communes de la CCPL qui sont déjà membres du PNR. Sauf erreur de ma part, la CCPL avait décidé de voter contre le projet de rejet d’extension, c’est-à-dire en faveur de l’extension. Néanmoins, face à la tendance du comité syndical à rejeter le projet d’extension, toutes les communes de la CCPL qui participaient au vote, dont Forges, ont très courageusement regardé ailleurs au moment de décider. Elles se sont ainsi abstenues. Toutes, sauf une ! Seule la commune de Fontenay Lès Briis a soutenu l’extension, conformément à la décision prise, et en regard de la cohérence du projet et de son intérêt pour la CCPL. Ce couac de la CCPL est un bel exemple de raté communautaire. Quel temps perdu, quel gâchis, même si l’on peut envisager que certaines des communes recalées puissent rentrer au cas par cas dans les années à venir… Et, comme l’a indiqué M. Jean-François Vigier, maire de Bures sur Yvette, commune candidate qui ne participait pas au vote, quelle déception pour les élus qui depuis des mois et des années travaillaient à ce projet. Effectivement, on comprend leur frustration et leur sentiment d’avoir été roulés dans la farine, farine à mon sens plus politique que technique…



Références :

Le lecteur peut trouver un article de synthèse sur le PNR dans l’encyclopédie en ligne Wikipédia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Parc_naturel_r%C3%A9gional_de_la_Haute_Vall%C3%A9e_de_Chevreuse

Les documents de la révision sont accessibles sur le site du PNR :
https://www.parc-naturel-chevreuse.fr/revision-de-la-charte/revision-de-la-charte-les-documents



Crédits illustration :

Vue depuis le château de la Madeleine à Chevreuse/Émilie Jarousseau. Institut Paris Région.


mercredi 27 mars 2024

MÉLI-MÉLO, L’EXCEPTION FORGEOISE

Un très court article pour m’étonner du fait que la commune de Forges est la seule commune de la communauté de communes du pays de Limours (CCPL), avec Courson, à ne pas être partenaire du méli-mélo 2024.

Le méli-mélo est un festival local, organisé par l’association éponyme dans plusieurs communes de la CCPL. Pendant trois semaines, en fin d’hiver ou au début du printemps, se succèdent diverses activités culturelles, avec pour objectif premier « de découvrir de nouvelles pratiques artistiques. C'est aussi la possibilité pour les associations, les organismes qui le souhaitent de présenter un spectacle en commun ». Par ailleurs, « le Méli-Mélo organise aussi des animations pour des classes de tous les niveaux, de la maternelle au Lycée : ateliers de percussions, de chansons, conférences – débats » (voir site du méli-mélo)... Bref, un joyeux mélange, à l’image du nom du festival.

Cette année, la 28ème édition, se conclura demain par une conférence de M. Bernard Terris, ancien adjoint au maire de Forges, et en l’espèce, président de l’association Danaya. Cette association forgeoise a pour objectif « d’œuvrer à la souveraineté, particulièrement alimentaire, mais aussi de santé, d’éducation et économique, des pays du tiers-monde ». Pour cela, Danaya indique que « tous les moyens écologiques, et particulièrement agroécologiques, à la disposition de l’association pourront être utilisés, par le développement de projets locaux, l’information, la formation et la diffusion de toutes les méthodes et les expériences connues par l’association de par le monde » (voir site Danaya). A mon sens, cette association a tout compris de ce peut être l’aide aux pays en difficulté dans le cadre de ce qu’il est convenu d’appeler « le développement durable ».

Pour être entièrement honnête, Bernard Terris est un ami, et je me félicite de le voir revenir à Forges pour nous présenter son action au sein de l’association, mais également en sa qualité de chargé de mission du réseau Sahel-Désertification, et membre du groupe de travail « désertification » accrédité auprès de la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. Sa conférence intitulée « la grande muraille verte, une solution pour l'Afrique ? » est prévue demain jeudi 28 mars à 20h30, salle Messidor. Mon étonnement vient du fait que cet ancien Forgeois, très impliqué au niveau international, et qui vient donc nous parler du Sahel et de la désertification aussi à Forges, ne se traduise pas par un partenariat de la commune avec le méli-mélo. Ceci est d’autant surprenant que toutes les communes de la CCPL sont partenaires, sauf Courson, et qu’elles ont contribué directement ou indirectement à l’organisation des festivités dans leur territoire.

Je n’ai pas d’explication claire à ce refus de partenariat. Je constate cependant qu’à Forges, le citoyen est très souvent vu comme un simple consommateur, à qui on propose marché de la fête des mères, de la Saint-Valentin, marché de ceci, marché de cela, mais rarement – pour ne pas dire jamais - un « marché » alimenté en nourriture intellectuelle non marchande. De plus, l'actuelle municipalité a rarement marqué une appétence pour le développement durable, particulièrement lorsque cette thématique est portée par des citoyens. En ce qui concerne le refus de partenariat, je ne peux donc que faire le lien avec l’absence d’intérêt marqué de la commune pour l’activité associative, déjà dénoncée à de multiples reprises sur ce blog, associée à une absence de plus en plus flagrante d’évènements culturels dans notre commune, depuis quatre ans. Cela rend la conférence de demain d’autant plus intéressante !


Crédit illustration :

Programme du méli-mélo

mardi 6 février 2024

NOTRE SÉNATEUR PRIS DANS UN NAUFRAGE RÉPUBLICAIN

Ayant été élu pendant 12 ans à Forges et ayant représenté notre commune dans nombre de structures intercommunales, j’ai eu plusieurs fois l’occasion d’y croiser ou de rencontrer l’ancien maire de Limours, notre actuel sénateur, M. Jean-Raymond Hugonet. Je l’ai toujours considéré comme un élu investi pour sa commune et au-delà pour notre communauté de communes. Au plan personnel, je ne le connais très peu, mais j’ai régulièrement apprécié sa disponibilité et, me semble-t-il, une certaine capacité d’écoute de son interlocuteur, ce qui ne l’empêchait pas - et c’est fort légitime - de défendre souvent ses idées, disons avec vigueur.

Or, je viens de tomber sur le journal municipal de Limours et l’article de l’équipe d’opposition relatif au vote de la loi immigration au Sénat. Dans cet article, il est indiqué que notre sénateur a voté en faveur de cette loi. J’avoue être extrêmement déçu de cette décision de M. Jean-Raymond Hugonet. Il me faut être clair ici : les critiques que j’émets ne sont pas dirigées contre la personne, mais contre sa position politique, qui m’a surpris d’ailleurs, car ce vote ne correspond pas du tout à l’image que j’ai de lui.

Je ne suis pas opposé à l'idée de réguler les flux migratoires, bien que je préfèrerais des solutions visant à débarrasser le monde des causes qui les engendrent. Comme le disait l'ancien premier ministre, M. Michel Rocard, « la France ne peut accueillir toute la misère du monde ». Ce qui est surprenant, c'est que l'on occulte systématiquement le « mais elle a vocation à y contribuer » qu'il avait ajouté en « off ».  Si l’on regarde d’un peu près cette loi immigration, nous avons été nombreux à dire rapidement que certains de ses aspects étaient simplement une honte pour notre République. Je cite d’ailleurs là les propos de l’opposition limourienne : « on peut déjà dire que les débats du Sénat et les amendements qui y ont été votés, intégrant tous les clichés possibles sur l’immigration, représentent une dérive indigne de la politique de notre pays [] Ce projet de loi qui stigmatise l’étranger comme étant uniquement une menace ou un fraudeur ne fera qu’ajouter des difficultés sans assurer une meilleure maîtrise de l’immigration. De telles dérives pourraient avoir des conséquences dramatiques pour notre société ». En accord et en exemple, j’ai explicité, dans un billet de ce blog publié plus tôt, pourquoi cette loi nous couperait des liens que nous tentons d’établir au niveau de l’enseignement supérieur et de la recherche, avec les futurs cadres dirigeants des pays dits du Sud.

Il y a cependant plus grave en termes de perte de l’esprit républicain. De facto, cette loi organise, via la « préférence nationale » voulue par les élus du RN et des Républicains à leur remorque idéologique, une inégalité entre Français et étrangers d’autant plus injuste qu’elle impose les mêmes devoirs aux uns et aux autres, mais qu’elle ne leur garantit pas les mêmes droits. Nous avons aussi été nombreux à dire, sans être de grands spécialistes, que plusieurs aspects de cette loi étaient sans doute contraires à la Constitution. C’est d’ailleurs en partie l’avis du Conseil Constitutionnel qui a déclaré non conformes à la Constitution 32 articles de cette loi, qui en comptait 86. Attention cependant à ne pas se réjouir trop tôt, car les motifs de cette censure portent principalement sur ce que l’on appelle des « cavaliers législatifs ». Ces cavaliers sont des dispositions incluses dans le texte, bien qu’étrangères au domaine de la loi votée. Sont entre autres concernées les limitations du regroupement familial, les restrictions des prestations sociales, de l’AME, les restrictions sur les titres de séjour étudiants avec obligation de caution, la fin de l’automaticité du droit du sol pour les enfants d’étrangers nés en France, une liste non limitative. Il serait donc possible de présenter de nouveaux textes de loi sur ces seuls sujets, mais il n’est pas certain que ceux-ci puissent être votés en termes identiques au Sénat et à l’Assemblée. Toutefois s’ils l’étaient, le Conseil Constitutionnel sera également et sans aucun doute appelé à se prononcer, cette fois-ci « au fond », sur leur constitutionnalité. Notons d’ailleurs que plusieurs articles de loi ont été en totalité ou partiellement censurés au fond par le Conseil Constitutionnel : il agit de l’article 1er qui prévoyait la fixation du nombre d’étrangers autorisés à s’installer en France (aussi appelé élégamment « quotas d’immigrés ») et de l’article 38 autorisant le relevé des empreintes digitales et la photographie d’un étranger sans consentement. Enfin les articles 14 (restriction pendant un an des nouvelles demandes d’admission au séjour après refus) et 42 (assignation à résidence) font l’objet de censure partielle, interdisant leur validation en l’état.

Le troisième élément de ce que je considère comme constitutif d’un naufrage républicain se situe, lui, au niveau de la Présidence de la République et du gouvernement. Se doutant bien de l’existence de cavaliers législatifs, et doutant de la constitutionnalité même de ce texte de loi, c’est M. le Président de la République qui a saisi le Conseil Constitutionnel, appuyé en cela par Mme Y. Braun-Pivet, l’inénarrable présidente de l’Assemblé Nationale, alors que tous deux ont tout fait pour que ces lois passent… Désolé de dire que les seuls qui ont fait preuve, dans ce cirque politique, de courage sont les députés de gauche qui se sont opposés au texte et qui ont, eux aussi, saisi le conseil Constitutionnel… Quelle honte cependant de voir que le premier personnage de la République et le quatrième n’ont pas eu le courage de s’opposer, en toute connaissance de cause, à ce texte dont ils connaissaient l’illégalité. Il s’agit ici, et je cite ici le communiqué du PS, d’une « faute politique et morale » d’un gouvernement et de sa majorité « alignés sur les positions idéologiques historiques de l’extrême droite ». En cela, ce naufrage concerne aussi notre sénateur, lui qui a voté ces lois, mais, et je tiens ici à le souligner, pas notre députée, Mme Marie-Pierre Rixain, qui s’est elle abstenue alors qu’elle appartient au parti présidentiel.

Dernier point, M. Jean-Raymond Hugonet s’est vu accorder un droit de réponse dans le même numéro du journal municipal de Limours. Il y explique les motivations qui l’ont conduit à voter ce texte, au titre desquelles on retrouve, entre autres, je le cite, la possibilité « de faire face à l’ampleur de la crise migratoire que nous connaissons, d’en finir avec le principe de régularisation massive, de considérer le séjour irrégulier comme un délit, de ne pas transformer le regroupement familial en véritable « pompe aspirante », de systématiser le prononcé de l’Obligation de Quitter le Territoire Français, (OQTR) et l’interruption du bénéfice de la protection universelle maladie pour les déboutés du droit d’asile ». Quant au fait que ce texte serait conforme aux attentes des Français, je rappelle qu'au moment du vote contre le maintien de la peine de mort en France, une grande majorité de Français y étaient encore favorables. Également, je n'ai pas senti cette même volonté d'écoute des Français dans leur combat contre l'accroissement de l'âge de départ à la retraite de la part de notre sénateur, même s'il s'est à l'occasion abstenu de voter, mais passons. Enfin, M. Jean-Raymond Hugonet ajoute qu’il a voté le texte de loi immigration car « j’aime profondément mon pays, la République, son histoire, sa culture et que je n’ai pas envie qu’il bascule dans l’obscurantisme… ». Ce faisant, notre sénateur montre sa méconnaissance totale des raisons qui poussent des gens à fuir les guerres et la misère. Plus grave à mon sens, et à l'inverse, encore une fois, de l'image que j'ai de lui, il s’aligne en réalité sur le discours raciste et xénophobe caractéristique de l’extrême droite désignant l’immigré comme un délinquant voire un criminel en puissance, un opportuniste, venu ici pour profiter des allocations chômage ou du système de santé. Ce discours sera sans doute très apprécié par les quelques 250 000 artisans, 400 000 cadres, 400 000 contremaitres, et 1 600 000 employés ou ouvriers immigrés (données INSEE 2019) qui assurent une certaine prospérité au pays…



Référence :

Pour ceux qui voudraient lire l’avis du Conseil Constitutionnel :
https://www.conseil-constitutionnel.fr/actualites/communique/decision-n-2023-863-dc-du-25-janvier-2024-communique-de-presse



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Service photo du Sénat
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mardi 28 novembre 2023

DES GENS FORMIDABLES
I. ROLAND FRANQUEMAGNE

 

Dans le western « le bon, la brute et le truand », le héros dit à son acolyte d’un jour : « dans la vie, il y a deux catégories d’individus : ceux qui ont un révolver chargé et ceux qui creusent. Toi, tu creuses ! ». Cette superbe métaphore du monde capitaliste peut, à mon sens, être réécrite en disant : dans la vie, il y a deux catégories d’individus, ceux qui font attention aux autres, et ceux qui leur marchent dessus… Roland Franquemagne était de ceux qui faisait attention aux autres. Il est décédé début novembre. Comme il y a peu de chance qu’un article lui soit consacré dans le prochain Petit Forgeois, j’ai pensé que ce blog pouvait/devait parler de lui...

Pour de nombreux lecteurs, son nom n’évoquera sans doute rien de particulier. Raison de plus, donc, pour écrire cet article ! Si je vous dis qu’il avait œuvré dans notre commune pour que les plus fragiles puissent mener une existence décente, et que nous, élus de l’époque, l’avions aidé en cela, peut-être commencerez-vous à cerner le personnage. Trêve de cachotteries, Roland Franquemagne était le président de Monde en Marge, Monde en Marche (M et M). Cette association est celle qui a joliment réhabilité en logements d’aide aux démunis, les deux bâtiments Vitalis que la commune avait rachetés à leur propriétaire.

L’histoire de M et M a été contée par plusieurs intervenant lors des obsèques de Roland Franquemagne dans la basilique de Longpont sur Orge, siège de l’association. Je cite les propos tenus par d’autres qui décrivent bien l’histoire et la philosophie de l’association : « En 2003, un groupe de paroissiens découvre que des personnes dorment dans leurs voitures ou dans des cabanons insalubres. Ils prennent conscience du mal logement sur la ville. N’écoutant que leur humanisme, ils décident d’acheter un bien pour héberger un premier locataire. C’est ainsi que nait M et M […]. Les premières acquisitions se font avec un minimum de subvention et un maximum de dons. Les travaux sont réalisés en grande partie par eux-mêmes, et par des entreprises en compressant les coûts. Les talents de négociateur de Roland, avec parfois un peu de mauvaise foi, font le reste. Un logement décent est un droit pour tous. L’insertion par le logement démarre par un toit au-dessus de sa tête. Très tôt, l’association décide que chaque locataire sera accompagné par un bénévole et un professionnel. La famille M et M voit le jour, donnant du sens à l’engagement de chacun, témoignant de ton dévouement envers les plus petits […]. En 2011 on passe à 15 logements et une équipe toujours 100% bénévole, année où l’association obtient son agrément de Maitrise d’ouvrage d’insertion ; il permet de mieux subventionner nos opérations par l’état puis par le département et la région. En 2016, l’association compte 60 logements, 3 salariées, 35 bénévoles […].Très vite de nouveaux projets voient le jour à Forges les Bains, Gometz le Chatel, Ollainville, Cheptainville, Villiers sur Orge, la Ville du Bois, Vauhallan, Sainte Geneviève des bois ». Ainsi aujourd’hui, ce sont plus de 200 toits qui sont offerts aux personnes accueillies à M et M. Dans ce contexte, impossible de ne pas rappeler les propos tenus à Forges par certains, qui voyaient dans l’opération Vitalis, le fait que Forges se transformerait en « quartier » à l’image de la Grande Borne à Grigny, ou aux Tarterets à Corbeil… Sans nier que la population accueillie n’est pas toujours la plus exempte de problèmes (et pour cause), il me semble utile de rappeler que plusieurs gros dossiers de délinquance dans notre commune et environs ont concerné des jeunes issus, eux, de familles bien installées, très « blanc, bleu », que l’on aurait a priori classées comme sans histoires.

Pour revenir à M et M et à Roland Franquemagne, je ne peux également que citer d’autres propos tenus lors de ses obsèques, relatifs à la visite que M. le Préfet de l’Essonne avait faite à l’établissement de Longpont : « Je ne pense pas déformer [la pensée de M. le Préfet] en disant que M. Le Préfet, qui a passé un long moment à discuter avec tout le monde, a été impressionné par cette réalisation. Une belle réalisation aussi bien architecturale, que sociale et humaine. Un endroit qui offre aux « cabossés de la vie » un refuge, une famille, un foyer pour se remettre en marche ». Cette impression forte laissée sur le représentant de l’État s’est d’ailleurs traduite par une lettre adressée par ce dernier à l’association et à sa famille, mais dont je ne connais pas les termes. 

Effectivement, Roland Franquemagne, que je n’avais croisé qu’à quelques occasions, mais dont je connaissais l'action, était un homme bon. Son implication constante visant à « réduire les marges de la société » est sans aucun doute un modèle pour tous et je n’ai aucun doute sur la pérennité de l’œuvre qu’il a entreprise, qui est et sera poursuivie par d’autres personnes de qualité. Encore une fois, comment ne pas rappeler ici, très en creux, le refus de l’actuelle municipalité de contribuer par un simple prêt de salle à M et M au Noël de ces Forgeois les plus pauvres ? Pour reprendre de nouveau les termes entendus lors des obsèques, ce comportement de nos élus, est-ce « par méconnaissance, par peur de l’inconnu et de la différence » ? Ou est-ce, plus prosaïquement « par simple égoïsme » ? Ou plus grave, serait-ce un nouvel avatar du contexte actuel, et je cite ici les propos entendus aux obsèques, « où l’extrémisme, appuyé par les démagogues et les ****** de tous poils, semblent s’être donné rendez-vous pour détruire ce que des personnes comme Marif [sa femme] et Roland ont patiemment construit : la solidarité, l’humanisme, l’accueil de l’autre quels que soient sa nationalité, ses origines, sa religion, ses convictions, son niveau de vie »… Difficile à dire, mais quelle honte pour notre commune, surtout lorsque ce genre de refus est envoyée à la tête d’une personne comme Roland Franquemagne, qui a passé une grande partie de sa vie à « changer notre regard, par sa force de conviction, par sa persévérance, par son pragmatisme, par son habileté, son ironie, et par sa capacité aussi à appeler un chat un chat ».

Si vous souhaitez contribuer en cette période de collecte alimentaire aux activité de M et M, vous retrouverez toutes les informations utiles sur leur site, en référence.



Référence et crédit illustration :

Monde en marge, monde en marche.
https://www.metmmetm.fr/

mardi 27 juin 2023

50 000 LECTURES !


Un très court article pour annoncer aux lecteurs du blog que ce dernier vient de franchir le cap des 50 000 lectures. C’est bien sur satisfaisant d’autant que ce blog semble faire l’objet d’une censure sur certains des réseaux dits sociaux locaux…

Après quelques semaines d’essais, j’ai ouvert ce blog à l'occasion de mon départ à la retraite, en septembre 2020. Les objectifs étaient de pouvoir m’exprimer sur des sujets aussi divers que la politique locale et nationale, la sociologie et dans une moindre mesure, autour de sujet à coloration scientifique. L’agrégation de ce sujets qui en premier lieu m’intéressent, est venue naturellement. Nous étions deux ans après l’élection du nouveau Président de la République, M. Emmanuel Macron, dont les représentants élus de son parti, présents en masse à l’Assemblée Nationale, avaient décidé de priver celle-ci de ses prérogatives. Ils avaient en effet à l’époque autorisé l’exécutif à procéder par ordonnance pour poursuivre et amplifier la régression sociale engagée sous la présidence de M. François Hollande. Au plan local, une nouvelle majorité avait été élue, suite à la division de la précédente équipe municipale. Or, le comportement de nombre des membres de cette nouvelle municipalité, lors de la pénible affaire des migrants installés à Forges, ne laissait rien présager de bon. J’espérais pourtant qu’une fois aux affaires, un certain sens de l’intérêt général et une ouverture d’esprit auraient pu se faire jour. Je me suis trompé, et la suite de ce mandat a montré toute les capacités d’enfermement, de repli, d’entre-soi, mâtiné de mépris de classe dont la nouvelle majorité fait preuve. Elle masque sous une communication très affutée ses errements, son non-respect de certaines lois, quitte à émettre en privé ou en public des contre-vérités. Le vernis se craquèle de plus en plus, cependant, et le blog est là pour exposer les miasmes qui émanent de nombre d’actions de cette équipe municipale, voire de ses proches. Enfin, nous étions entrés en phase CoViD-19, et déjà beaucoup de rumeurs, de fausses nouvelles, voire de mensonges circulaient autour de cette épidémie… Il me semblait qu’en qualité d’ancien chercheur payé par de l’argent public, je devais au public quelques explications aussi honnêtes que possibles sur « le mal qui nous frappait ».

Un peu moins de trois ans, plus tard, le blog a donc franchi le cap des 50 000 lectures, ce que je trouve satisfaisant évidemment sur le plan de l’égo, mais surtout parce que je pense qu’il remplit au moins en partie ses objectifs. Je disais en introduction qu’il fait l’objet d’une censure sur les réseaux dits sociaux locaux. Ces informations m’ont été communiquées par plusieurs lecteurs très à l'aise avec ces réseaux, et qui ont souhaité y relayer des articles du blog en accord avec la politique de publication de ces réseaux. Sont concernés deux réseaux du groupe Facebook. Après que certains articles aient été effectivement publiés, un des réseaux a alors interdit toute publication politique ! Visiblement ceci doit être entendu au sens large car même des articles de sociologie sont considérés comme politiques. Une des responsables du réseau est une élue de Forges. L’autre réseau est lui géré de façon totalement opaque. Un seul responsable est identifié, mais toute opinion défavorable à l‘actuelle majorité y est bannie. Ne sont autorisés, semble-t-il, que les félicitations ou les auto-congratulations des élus municipaux et de leurs proches ! Ceci suggère qu’il est probablement géré par d’autres proches de l’actuelle municipalité, dont le courage se limite à se planquer derrière des pseudonymes ! En lien, ce même réseau n’hésitait pas, toujours d’après mes lecteurs, à propager des mensonges de façon régulière sur la précédente municipalité à laquelle j’appartenais. Quand on connaît la propension de ces réseaux à diffuser des fausses nouvelles, cela n’a rien d’étonnant... Au delà de ces arguties, je me demande au plan philosophique, ce qui peut justifier qu’une seule ou deux personnes décident de ce qui est bon ou non à lire pour des dizaines ou des centaines d’autres. Curieuse interprétation de la liberté d’expression en tous cas, et étrange conception de la démocratie…

Quelques chiffres complémentaires, pour une vision plus claire du blog. Les articles les plus lus sont ceux concernant notre commune, et tout particulièrement ceux traitant des problèmes récurrents au niveau des écoles. Le « top 3 » des articles regroupent « des problèmes au périscolaire » avec 605 lectures, « projets communaux : réouverture de la boulangerie » (que je mettrai à jour prochainement) avec 628 lectures et « si vous pensez que l’éducation coûte trop cher, essayez l’ignorance ! » avec 728 lectures. En moyenne, le blog est lu 1 200 fois par mois (minimum 640 lectures, maximum 7250 lectures). Ceci correspond à une moyenne journalière de 40 lectures. Au cours de la dernière année, les consultations journalières se sont réparties entre 3 lectures (au premier mai 2023) et 321 lectures (à la mi-juin 2023).

Au total, ce sont 235 articles publiés. Chacun est donc lu, en moyenne là aussi, 200 fois. Sachez que je ne publie pas toutes les informations dont je dispose, car bien que persuadé de l’exactitude de certaines d’entre elles, je manque parfois de preuves permettant de les étayer. J’ai, pour d’autres évènements, des preuves concrètes de certains comportements lamentables, dans cette commune ou dans des communes alentours, mais je laisse aux premiers intéressés le soin, en temps voulu, de déposer une main-courante ou une plainte auprès des services compétents…

Au total les articles ont généré environ 190 commentaires. Chaque article est « commentable » ; je me contente de modérer les commentaires pour éliminer ceux qui sont porteurs d’insultes (pas à mon endroit, mais à l’encontre d’élus de notre commune ou de la CCPL), les attaques ad hominem (car mes critiques parfois vives vont aux personnes non pas en tant qu’individus mais en regard de leurs fonctions), ainsi que les commentaires possiblement diffamatoires. Pour déposer un commentaire, le lecteur dispose d’une boite de dialogue sous chacun des articles. Ces 235 articles me demandent du temps d’investigation même si souvent ce sont des Forgeois, proches ou non des services, ou des fins connaisseurs des communes voisines qui m’informent des évènements de politique locale. Un article scientifique peut me demander 1 à 2 heures de travail, parfois plus ; un article de politique générale, parfois une demi-journée, surtout pour collecter et lire les références citées.

Merci donc aux lecteurs du blog. Sincèrement, je ne pensais pas que nous arriverions un jour à cela... Le fait que ce blog soit lu, est une reconnaissance du travail fait. Je continuerai bien sur cet effort rédactionnel pour les raisons que j’ai évoquées plus haut, et pour celles que j’ai également décrites dans mon premier article intitulé « un blog, pourquoi faire ? ». En particulier, je suis persuadé de la nécessité de réfléchir au-delà du simple buzz, des 240 signes permis par certains, et des invectives que transportent les réseaux dits sociaux. Également, j’adhère totalement au motto « penser globalement, agir localement », ce que je tente de mettre en application à mon échelle, au travers du blog et de mon engagement dans la vie associative et citoyenne. Et vu les situations politiques globale et locale, il n’y a aucune raison pour que cela cesse, bien au contraire !

 

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http://www.morrissette.fr/2014/11/26/50-000-mercis/

vendredi 9 juin 2023

QUAND MADAME LA MAIRE SE FAIT TAPER SUR LES DOIGTS. I. PAR NOTRE DÉPUTÉE...


J’ai déjà relaté à plusieurs reprises sur ce blog les errements de Madame la maire et ceux de certains des membres de l’équipe municipale, en particulier en termes de respect des procédures administratives. Certains manquements ont d’ailleurs fait l’objet de ma part de signalements auprès des services de la Préfecture. J’en ai également laissé passer d’autres, comme les refus non motivés de prêts de salle, les menaces de saisie de matériel associatif ou les allégations infondées diffusées publiquement, même si ceux-ci ont cependant entraîné une simple réponse épistolaire explicative de ma part. Plus récemment, la diffamation à mon endroit semble aussi avoir fait son apparition sur les réseaux dits sociaux.

Un mot sur ces derniers débordements. Je n’ai aucun accès à Facebook, Instagram, Twitter, et autres Tik-Tok. Malgré mes compétences en informatique, je ne comprends quasiment rien à ces réseaux. J’en ai suffisamment entendu parler, cependant, pour savoir que je ne manque pas grand-chose… En l’espèce, j’ai été prévenu voilà peu par des amis forgeois qui se sont étonnés de me voir traiter, je cite, « d’imbécile corrompu » par un membre de l’équipe municipale, sans bien sûr qu’il n’apporte d’éléments probants pour le démontrer. Combiné aux insultes propagées par d’autres élues sur des membres de mouvements associatifs, ou sur des bénévoles, ces propos montrent à mon sens le niveau de la déliquescence morale et intellectuelle atteint dans cette commune. Mais passons ; là n’est pas le cœur de ce billet.

Il se trouve en effet que Madame la maire vient de se faire taper sur les doigts par notre députée, Madame M.P. Rixain (groupe politique Renaissance). Cette dernière s’est fendue d’une lettre ouverte, lettre que je qualifierais de recadrage poli mais ferme, en regard d’un manquement républicain de notre première magistrate à son égard... Dans ce courrier public, adressé à notre maire et en copie aux parents d’élèves de Forges, courrier dont j’ai eu une connaissance indirecte, notre députée indique qu’elle n’a que moyennement apprécié son absence à la cérémonie d’inauguration de la nouvelle classe de maternelle à l’école Jean de la Fontaine, particulièrement en regard du fait que les travaux réalisés ont bénéficié de subsides dont l’attribution a été soutenue par cette même députée.

Après avoir rappelé son « implication dans des projets locaux éducatifs », Mme. M.-P. Rixain évoque ses efforts de lobbying auprès des ministères ou des services de l’Etat pour, écrit-elle, « obtenir des avancées favorables à notre territoire ». Elle note ensuite une volonté présente chez certains élus locaux « de se conforter dans un entre-soi » et « de l’exclure de la vie du territoire », un fait qu’elle décrit comme une « pratique partisane loin d’être à la hauteur des fonctions qui sont les nôtres ». De fait, j’avais été surpris du peu d’élus locaux ayant répondu à son invitation, lors de sa réunion de présentation en 2017. De mémoire, seules trois ou quatre communes du territoire, dont Forges, y étaient représentées. De plus, alors même que l’on ne peut me soupçonner de soutenir la politique de la majorité présidentielle, il me parait nécessaire de dire que Mme la députée à toujours répondu aux demandes de notre précédente mandature…

Curieusement, dans son courrier à notre maire, Mme M.-P. Rixain pose les mêmes constats que ceux que je fais dans mon blog, en parlant d’entre-soi ou du manque de hauteur de vue de nos élus communaux. Quelle coïncidence, d’autant que le florilège ne s’arrête pas là. Déplorant son absence d’invitation à l’inauguration de la nouvelle classe de l’école « alors même que des dizaines de milliers d’euros de fonds publics ont été mobilisés pour ce projet », elle remarque que les sénateurs locaux (apparentés LR) ont, eux, bien été invités. Cette invitation n’est peut-être pas une simple politesse car il est vrai que les sénatoriales approchent et que le renouvellement des sièges de nos sages locaux est tout sauf assuré. Peut-être doivent-ils se montrer plus souvent sur le territoire… Une dernière pique arrive ensuite dans la lettre, puisque la député « déplore, une nouvelle fois, cette manière de faire de la politique… ». Le « une nouvelle fois » s’adresse-t-il à Madame le maire de Forges, je l’ignore, mais c’est possible ; il est en tous cas significatif. Dois-je rappeler que Madame le maire de Forges et son équipe - équipe dont certains membres, je le redis, se sont promenés dans les rues de notre village conjointement au front national - se déclarent apolitiques ? Mon avis est que ceci n’est pas du tout conforme à la réalité. C’est également, semble-t-il, l’avis de notre député…


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Dessin personnel


jeudi 18 mai 2023

DE SAINT BREVIN À… FORGES LES BAINS

 

L’agression du maire de Saint Brévin, M. Yannick Morez, a fait, à juste titre me semble-t-il, le tour de la presse conventionnelle, et des journaux des radios et télévisions. Rappelons que le domicile de cet élu a fait l’objet de dégradation par incendie volontaire, après qu’il ait reçu, pendant des semaines, des menaces y compris des menaces de mort en lien avec l’ouverture d’un centre pour migrants à proximité d’une école…

Ce triste épisode résonne d’une façon très particulière dans notre commune. Rares seront les lecteurs du blog qui n’ont pas eu connaissance d’évènements très similaires survenus à Forges. Rappelons brièvement les faits : mi-août 2016, les élus forgeois entendent dire que, par décision préfectorale, prise en concertation avec la ville de Paris et le département de la Seine, un lieu d’hébergement pour migrants ouvrirait dans les locaux de l’ancien centre d’accueil de cette même ville, situé à Forges, rue du Général Leclerc. Le temps de vérifier l’information, celle-ci est rendue publique fin août. En septembre, le centre d’accueil, encore vide, est incendié et l’adduction d’eau potable sabotée, provoquant une inondation des bâtiments. Une réunion publique organisée par la préfecture et la municipalité rassemble plusieurs centaines de personnes, dont certaines venues d’autres communes que Forges. L’ambiance, malgré la présence de Madame le Préfet de l’Essonne et des responsables de l’association Emmaüs qui gèrera le centre, est délétère. En cause et à la manœuvre, des élus du FN, mais également quelques activistes locaux, qui s’ingénient à créer ce qui se transformera en véritable psychose collective. Des paroles racistes sont entendues dans l’auditoire. On s’inquiète aussi pour la valeur de l’immobilier  qui s’effondrerait en cas d’arrivé de migrants (à chacun ses priorités), on parle d’augmentation des vols et de la délinquance (comme d'habitude), et cerise sur le gâteau, on mentionne un surcroit de criminalité liée au viol des enfants en raison de la proximité des écoles. Bref, on nage dans un délire complet, malgré la présence des forces de gendarmerie que d’aucun accuseront froidement, pendant la réunion, de mentir.

La municipalité de l’époque organise par la suite une votation, pour transmettre l’avis de la population à la préfecture, tout en ne cachant pas aux Forgeois que la commune n’a aucunement la main sur le dossier. Grace à cela, nous avons pu négocier l’accueil de 100 personnes au lieu des 200 initialement prévues (ce qui représentait 5% de la population), et ce pour une durée limitée à 2 ans au lieu des 4 ans renouvelables. C’était sans doute encore trop pour certains. En septembre, l’association catholique intégriste Civitas, très proche des milieux d’extrême droite, perturbe la brocante de la commune et distribue des tracts dans les boites aux lettres, au contenu foncièrement haineux. Des activistes forgeois propagent des informations mensongères sur les réseaux sociaux. Pire que cela, en octobre 2016, certains se joignent ouvertement et sans sourcilier à une manifestation où l’on retrouve des cadres du FN, tels M. Wallerand de Saint-Just, trésorier au national et président du groupe politique du FN au conseil régional d'Île-de-France, et Mme. Audrey Guibert, une élue départementale du FN. Parmi les quelques 250 Forgeois présents ce jour, on retrouve aussi des élus de l’actuelle majorité municipale et leurs proches, qui n’ont visiblement pas craint de s’associer sur le bitume aux représentants d’un parti ouvertement raciste et xénophobe…

Malgré tout cela, la précédente municipalité a tenu bon. Et plus remarquable à mon sens, elle a tenu bon en raison d’une vision partagée par ses membres sur le fait que même si la commune n’était pas candidate à un tel accueil, il existait un devoir moral d’asile, en regard de valeurs telles la déclaration des droits de l’Homme. Aidée par une bonne centaine de bénévoles qui ont dispensé aide et cours de français entre autres, l’association Emmaüs a donc géré le centre pendant deux ans, au cours desquels, comme prévu, aucun trouble à l’ordre public - strictement aucun - n’a été relevé dans la commune. Plusieurs Forgeois, très opposés à la venue de ces demandeurs d’asile, ont même finalement reconnu qu’ils étaient d’un contact plutôt agréable, et polis dans la rue où dans les commerces. L’hystérie est progressivement retombée, mais la détestation de cette population, toujours attisée par les réseaux sociaux, a perduré chez les plus extrémistes jusqu’à la fermeture du centre…

Contrairement à ce qui s’est passé à Saint Brévin, la municipalité a été bien aidée par la préfecture de l’Essonne. Le préfet de l’époque, Mme. Josiane Chevalier, nous a reçu à plusieurs reprises pour discuter des mesures à mettre en œuvre pour assurer la sécurité publique. Une caméra a été installée devant le centre à la demande des parents d’élèves. Bien que n’étant pas du tout un « aficionado » de la télésurveillance, j’avoue que je trouvais cette installation pertinente, comme placebo vis-à-vis des inquiétudes démesurées des Forgeois, et surtout parce je pensais qu’elle pourrait peut-être être utile pour la sécurité des demandeurs d’asile hébergés, tant la détestation de certains à leur endroit était prégnante. Les forces de gendarmerie ont aussi été très efficaces en assurant des rondes régulières plusieurs fois par jour, et la nuit, dans ce secteur. De même, Mme. Chantal Castelnot, sous-préfet de l’Essonne, nous a aussi beaucoup aidés, en particulier pour mettre en place les réunions participatives destinées à réfléchir à la reconversion du centre d’accueil.

Ceci posé, comme à Saint Brévin, et bien que nous ayons peu communiqué sur le sujet, il est important que les lecteurs du blog sachent que les élus forgeois de 2016 ont été plusieurs fois menacés, voire agressés, lors de l’arrivée des migrants. J’inclus dans la liste de ces agressions, des petites aux grandes, des gens qui ne vous parlent plus (pas grave !), des gens qui changent de trottoir en vous voyant (pas grave non plus), des insultes dans les boites aux lettres et des appels téléphoniques répétés de nuit (cela m’est arrivé). Pour certains, leurs propriétés ont subi des dégradations, comme des pneus crevés, des carrosseries rayées, etc. Plus grave, des pressions ont été exercées contre des membres de leur famille, y compris leurs enfants, et plusieurs élus ont également reçu des menaces de mort. Je dois dire qu’à cette époque, j’ai eu honte du comportement de nombre de mes concitoyens, que je n’excuse a posteriori que parce que je réalise maintenant qu’ils ont été manipulés par des personnes toxiques. Un certain nombre de ces « toxiques » sont encore présents sur la commune et ils manifestent toujours vis-à-vis, qui de leurs voisins, qui des gens de leur rue, qui des gens de leur hameau, une détestation assimilable à de la haine raciste ou sociale. Celle-ci devra être exposée, un jour, à la vue de toutes et tous…

 

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Le centre d'accueil. Image Wikipédia. Licence Creative commons.

mercredi 1 février 2023

PATRIMOINE FORGEOIS. I. LA VILLA « LES ROSES », LA CGT ET LE PCF


Pour égayer un peu la morosité ambiante, entre contre-réforme des retraites, météo hivernale et naufrage municipal, je me suis dit qu'il serait sans doute motivant de s'intéresser au patrimoine forgeois, d'autant que le PNR vient de publier une remarquable étude sur le sujet (1). Mon approche est différente de celle du PNR, n'ayant ni le temps, ni les connaissances, ni les compétences suffisantes pour mener à bien une telle étude, que je recommande, ceci dit, à mes lecteurs.

Je m'étais néanmoins intéressé au  patrimoine lorsque j'ai rédigé la majeure partie de la page Wikipédia de la commune, voilà maintenant une bonne demi-douzaine d'années, en me fondant sur le travail de recherche de Madame Marcelle Petit (2). Cette page de l'encyclopédie libre liste les personnalités ayant vécu ou séjourné à Forges. Parmi celles-ci, je m'étais intéressé à Benoît Frachon. Le nom ne parle peut être pas à tous mes lecteurs, mais en cette période de revendication, il m'a semblé intéressant de rappeler qu'il a été membre du parti communiste français, l'un des leaders de la CGT, et l'un des participants majeurs aux accords de Matignon, signés en 1936. Ces accords ont profondément marqué l'historie du syndicalisme et du monde du travail en organisant un vrai droit syndical, une liberté d'appartenance et d'exercice de ce droit, et en instauration également le statut de délégué du personnel, pour ne citer que quelques éléments.

Ne voulant pas passer pour un historien affirmé, même si j'en connaissais les grandes lignes, je précise que je tire tout ce qui figure dans ce paragraphe des pages Wikipédia concernant différents membres de la CGT et du parti communiste français (PCF, 3) et de l'intéressant, mais très politique site « Le Maitron » (4). Avec le déclenchement de la seconde guerre mondiale, le syndicalisme français se déchire. À la CGT, s'opposent deux « lignes » : celle du secrétaire général, Léon Jouhaux, futur prix Nobel de la paix, et celle de Benoît Frachon, ce dernier refusant, malgré son positionnement clairement antifasciste, de désavouer le pacte germano soviétique (ou accord Ribbentrop-Molotov). Ce dernier est alors déchu de son mandat de secrétaire de la CGT par Léon Jouhaux en 1939. Lorsque la guerre éclate, les pétainistes dissolvent la CGT et Léon Jouhaux part alors organiser une résistance dans le sud de la France. Il sera arrêté en 1941 et mis en résidence surveillée par le gouvernement de l'État Français, puis remis au forces nazies en 1943. Il sera interné dans des conditions relativement privilégiées à Buchenwald, puis dans le Tyrol autrichien, là aussi dans des conditions favorables. Il sera libéré en 1945 par les forces américaines. Les personnalités qui reprennent le flambeau durant cette guerre, sont, entre autres, Benoît Frachon, Jacques Duclos (membre du PCF, puis du PCF clandestin), Maurice Tréand (chargé par l'Internationale Communiste de enter une démarche auprès des Allemands pour la reparution légale de l’Humanité, sans succès, puis évincé), et surtout Arthur Dallidet (grand organisateur du maintien du PCF dans la clandestinité, arrêté et fusillé par les nazis en mai 1942) et Charles Tillon (membre éminent du PCF et de la CGT, qui lancera un appel à la résistance dès 1940).

Fin 1940, suite aux arrestations des militants syndicaux et communistes, le PCF et la CGT entrent dans la clandestinité, sous l'autorité efficace, comme indiqué plus haut, d'Arthur Dallidet. L'histoire du PCF croise alors celle du Hurepoix, et celle de notre commune. Je tire tout ce qui suit, cette fois-ci, de l'excellent livre de M. Emmanuel de Chambost, un ancien limourien, intitulé « La direction du PCF dans la clandestinité », publié aux éditions L'Harmattan (5). Pour assurer la subsistance des militant et cadres, les responsables du PCF prennent des contacts avec des fermes en Bretagne, mais aussi dans notre région. Ces fermes permettent, outre un approvisionnement des clandestins, de stocker du matériel, et d'héberger des résistants ou des soldats alliés. Ainsi, une imprimerie clandestine fut installée à Gometz la Ville, plus précisément dans un ferme du hameau de Beaudreville. A l'époque, tout le plateau était couvert de champs, Chevry n'existait pas et cette situation permettait un accès assez facile à Paris via la ligne de Sceaux. Pour cette raison, après différentes pérégrinations, Charles Tillon se cache à Palaiseau, dans le quartier du Bout-Galeux début 1941, puis il s'installe à Limours début 1942, au 7 de l'avenue du Valmenil, devenue ensuite Boulevard du général Leclerc (dessin d'illustration tiré de 5). Ironie de l'histoire, ou de l'Histoire, ils y remplacent des officiers et sous-officiers allemands affectés au centre de transmission hertzien situé entre Limours et Gometz. À Limours, Charles Tillon se fait passer pour William Rocheteau, artiste peintre en recherche d'inspiration. Jacques Duclos s'installe à Villebon sur Yvette fin 1941, à la villa Oasis . Benoît Frachon est arrivé, lui, dans notre commune en septembre 1941. Il s'y est installée avec son épouse, au 58 route de Briis, devenu depuis le 58 rue du Dr. Babin. La maison en illustration tout en haut de ce billet, est bien décrite dans l'ouvrage en référence (5), comme bâtie sur deux niveaux et « par suite de la déclivité du terrain, le niveau du bas qui comprend une cuisine, une salle et une petite cave coté rue, donne directement sur le jardin alors qu'une sorte de perron sur le côté de la maison donne accès directement à l'étage supérieur où sont aménagées trois chambres. A l'arrière de la maison, un long jardin bordé de peupliers (5)»... Cette maison et celle de Limours existent toujours.


A Forges, Benoît Frachon vit seul, car sa femme part s'installer en zone sud de la France, pour des raisons de sécurité, en 1942. Ceci permit à Benoit Frachon de se faire passer pour Monsieur Teulet, ancien entrepreneur de transport, et « de se présenter aux yeux des citoyens de Forges Les Bains, comme un retraité usé, et qui plus est veuf » (5). Parmi ses voisins immédiats, se trouvent Madame Pelletier et sa fille adoptive Maria. « La mère Pelletier », comme l'appelait les Forgeois, bavarde et curieuse, appréciait Benoit Frachon, « ce proche voisin, qui laissait percer une humeur bonhomme sous une apparence austère... » (5). Egalement, dans tout proche voisinage, un certain Monsieur Delmas possède une belle propriété. Son fils, fonctionnaire contractuel au ministère des finances, puis inspecteur de finances depuis mars 1943, oeuvre en sous-marin au ministère des finances du gouvernement de Vichy. Il transmet des renseignements importants à la résistance, puis il coordonnera les interactions entre les FFI et les alliés. Il apparaîtra à la fin de la guerre sous son nom de résistant, Chaban, qu'il associera à son nom de famille pour devenir Jacques Chaban-Delmas, et d'entrer en politique...

Revenons à nos ténors du PCF. C'est donc en grande partie de Limours, de Forges, de Palaiseau et de Villebon, que le PCF organise sa survie, en lien avec leurs contacts en Union Soviétique, et ce jusqu'à la fin de la guerre. En 1943, les communistes entrent au Conseil National de la Résistance (CNR), grande oeuvre de Jean Moulin. A l'issue de la guerre, Charles Tillon fut nommé ministre. Benoit Frachon s'impliqua massivement dans l'activité syndicale. Il dirigea en tandem avec Léon Jouhaux une CGT resortie de la clandestinité, jusqu'en 1947, date à laquelle ce dernier, avec d'autres, fit « sécession » pour former la CGT-FO, devenue depuis FO. N'oublions pas également que ce sont les communistes, et en particulier Charles Tillon, qui créèrent et organisèrent les FTP, en s'appuyant sur les fichiers du parti et de l'Internationale Communiste. Il fût aidé de nombreux militants tels que Danielle Casanova, Albert Ouzoulias et Eugène Henaff. Les premières réunions de création, fin 1941, eurent lieu à Chevreuse, à proximité du château de la Madeleine, puis à Saint Rémy Les Chevreuse, Arpajon, Lardy, etc. Pour cela, les déplacements se font souvent à pied ou... à vélo, d'où le second titre de l'ouvrage de référence : « les cyclistes du Hurepoix ». Pour les lecteurs que les quelques éléments relatés dans ce blog auraient intéressés, je ne peux que vous conseiller la lecture de ce remarquable ouvrage, où se mêlent l'Histoire de France du XXe siècle, et l'histoire de notre commune et celle des communes environnantes.

Un denier point. Je reviens sur les accords de Matignon, en 1936, pour rappeler qu'ils ont également concerné l'instauration des futures conventions collectives, l'obligation de non-sanction pour fait de grève, le passage de la durée du travail à la semaine de 40 heures, accompagnée de congés payés pour un total, à l'époque, de 15 jours par an. Pour ceux qui auraient tendance à cracher sur le monde syndical, surtout en ce moment, ces précisions rappellent que peu, voire aucune, avancée sociale n'a été obtenue sans solidarité et sans lutte...


Références et remerciements :

1. Parc Naturel Régional De La Haute Vallée De Chevreuse. Note patrimoniale.
https://www.forges-les-bains.fr/wp-content/uploads/2023/01/Forges-les-Bains_synthese_patrimoniale.pdf

2. Marcelle Petit. Forges-les-Bains : Son histoire, son église, ses hameaux, t. I. 1991.
Marcelle Petit, Forges-les-Bains : Les seigneurs, les eaux, l'hôpital, la famille Tolstoï, t. II. 1991.
Marcelle Petit, Forges-les-Bains : Forges au XXe siècle, les Temps modernes, t. III. 1993.
Marcelle Petit, Forges-les-Bains : L'avenir de Forges, t. IV. 1995. Editions Soleil Natal, Etrechy.

3. Pages Wikipedia consultées :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Tillon
https://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Dallidet
https://fr.wikipedia.org/wiki/Beno%C3%AEt_Frachon
https://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Tr%C3%A9and
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Duclos
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9on_Jouhaux

4. Pages Le Maitron consultées
https://maitron.fr/spip.php?article23690
https://maitron.fr/spip.php?article49975
https://maitron.fr/spip.php?article21319

5. La direction du PCF dans la clandestinité (1941-1944) - "les cyclistes du Hurepoix", Emmanuel de Chambost, Dessins de Vanessa Pinheiro, Collection Mémoires du XXe siècle, © L’Harmattan, 1997.
La direction du PCF dans la clandestinité (1941-1944) - "Les cyclistes du Hurepoix", Emmanuel De Chambost - livre, ebook, epub (editions-harmattan.fr)

Je remercie très vivement les éditions l'Harmattan qui m'ont gracieusement autorisé à reproduire des extraits du livre, texte et dessins.

Merci aussi à Claire et Jean-Marc Chabrier pour m'avoir prêté cet ouvrage !


Crédits illustration :

Les dessins des bâtis sont tous deux tirés de la référence 5, ci-dessus.
En haut la villa Les Roses à Forges, avec Benoît Frachon au centre, et « la mère Pelletier » en discusson avec lui.
Au milieu du texte, la maison de l'avenue du Valmenil à Limours, avec Charles Tillon en tandem, avec Marie-Louise Camaillat, dite Colette, sa compagne.