mardi 23 août 2022

CRAINTES AU SUJET DES TRAVAUX
DE VOIRIE À CHARDONNET



Comme tous les étés, des travaux plus ou moins importants ont lieu dans notre commune. Je suis récemment passé voir des amis à Chardonnet et j'ai pu constater qu'un décapage la voirie avait été effectué. Depuis un nouveau revêtement a été posé.

Renseignements pris auprès d'entreprises de ma connaissance, ce décapage précède la réfection du tapis de roulement, qui consistera en la pose d'un enrobé (que l'on appelle familièrement du goudron).

Il est indéniable que les voiries à Chardonnet avaient besoin d'une remise à niveau sérieuse. Malheureusement, je crains que les travaux effectués ne soient en quelque sorte qu'un cautère sur une jambe de bois. Il y a en effet dans cette zone plusieurs problèmes qui se cumulent et qui ne me semblent pas avoir été traités. Un des problèmes réside dans le bombage de certaines chaussées, bombage qu'il est absolument indispensable d'atténuer. Pour cela, il faut déplacer les tampons (les plaques de métal circulaires qui se trouvent au milieu des chaussées) dans l'axe z, c'est-à-dire en hauteur, au risque de voir ces derniers se retrouver à plusieurs centimètres au-dessus de la chaussée terminée, s'ils ne sont pas repris.

Le deuxième problème réside dans la mauvaise qualité du fond de forme, en différents endroits. Pour faire simple, le fond de forme c'est l'ensemble des couches techniques qui se trouvent sous le macadam. Ce sont ces différentes couches qui garantissent dans le temps la stabilité de l'ouvrage, donc celle de la couche de roulement. Or, selon les informations en provenance des entreprises intervenantes, et de ce que j'ai vu sur site, ce fond de forme ne sera pas refait. Je crains donc que la durée de vie du revêtement nouvellement posé soit brève, pour ne pas dire très brève, et ce d'autant plus que nous risquons de connaître de plus en plus souvent des alternances d'étés chauds et très secs et d'hivers éventuellement gélifs. Ces alternances sont tout à fait délétères pour la voirie. J'estime en conséquence, et en espérant vivement me tromper, qu'à certains endroits le revêtement sera sensiblement dégradé dans trois ou quatre ans.

Par ailleurs, une réfection sérieuse aurait à mon sens nécessité de réfléchir à l'enfouissement des réseaux. Avec le changement climatique, le risque d'événements de plus en plus violents (orages, bourrasques de vent, tempêtes, etc.) s'accroît. Il devient donc encore plus nécessaire qu'auparavant de protéger ces réseaux électriques, téléphonie et internet. Pour cela, la solution technique de choix consiste en leur enfouissement. Cette opération s'inscrit dans les stratégies de résilience de nos sociétés qu'il est urgent de développer. Elle présente présente également un intérêt paysager puisqu'elle permet de réduire le nombre de fils et de poteaux, souvent peu esthétiques, qui parsèment les rues, avec, à mains endroits des risques réels d'arrachement de câbles.

Pour l'avoir pratiqué alors que j'étais élu aux travaux, l'enfouissement est une opération lourde. Il faut en effet faire intervenir très en amont un cabinet d'études pour redessiner les alimentations électriques et téléphoniques. Par ailleurs, cet enfouissement représente un surcoût très important mais tant qu'à entreprendre des travaux, autant le faire pour qu'ils durent. Tel que réalisés actuellement, et sans remettre en cause la qualité technique de l'entreprise intervenante qui fait ce qui lui est dit de faire, j'ai fortement l'impression que la réfection de la bande de roulement est un peu (surtout) du tape-à-l'oeil qui ne s'inscrira pas dans la durée. Je crains donc également qu'il s'agisse, au moins partiellement, d'une petite liberté prise avec l'argent public. Quand je dis « petite », je suis plutôt gentil puisque selon mon estimation fondée sur la longueur de voirie en travaux et les coûts estimés au mètre linéaire, je ne serais pas étonné que ces travaux de réfection de la couche de roulement atteignent entre 200 000 et 400 000 euros, somme qu'il faudra probablement de nouveau débourser en partie entre 2025 et 2030. L'actuelle municipalité parlait dans ces documents de campagne de restauration des finances publiques. Sur ce dossier là, on est clairement plus proche du gaspillage de la bonne gestion financière !


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Document personnel



mercredi 17 août 2022

LA RENOUÉE DU JAPON,
UNE ESPÈCE TRÈS INVASIVE !



Je circulais récemment rue du jeu de paume, et j'ai noté que les bas-côtés et le talus dans la descente vers la ferme de Pivot avaient été récemment fauchés. Une bâche sombre y est également installée, et tout me porte à croire qu'il s'agit d'essais pour tenter de limiter l'installation d'une espèce particulièrement invasive, la renouée du Japon.

La renouée du Japon, de son nom scientifique Reynoutria japonica (préalablement Fallopia japonica), appartient à la famille des Polygonaceae qui regroupe des espèces très diverses dont les plus connues du grand public sont sans doute la rhubarbe (Reum spp.), les Rumex, genre auquel appartient l'oseille, ou, parlant à nos amis bretons, le sarrasin (Fagopyrum esculentum), également appelé blé noir. Ce nom est trompeur, car il laisse à penser que le sarrasin pourrait être une céréale, ce qu'il n'est à l'évidence pas.

Très curieusement, la renouée du Japon est arrivée de façon confidentielle en Europe, au Moyen Âge, importée d'Asie à des fins d'alimentation du bétail. Sa véritable importation en masse remonte cependant au XIXe siècle, également à des fins d'alimentation du bétail, mais également comme plante mellifère et d'intérêt horticole. Elle s'est ensuite répandue au XXe siècle dans pratiquement toute l'Europe. Cette propagation massive est liée à la sa capacité reproductive qui repose sur deux phénomènes. Le premier est la reproduction sexuée, qui fait donc intervenir fleurs, puis fruits et graines. L'efficacité de cette reproduction dépend de la nature des sols et surtout du climat. Elle est considérée par les spécialistes de la question comme peu efficace en France. Ce qui rend donc la propagation de la renouée extrêmement problématique dans nos régions, c'est la reproduction dite végétative. Par définition, cette reproduction végétative n'implique pas de fécondation. Elle repose chez les végétaux sur des processus de type bouturage ou greffe, ou, de façon naturelle cette fois, sur le marcottage (une tige se courbe, touche sol, et s'enracine pour former un nouvel individu) ou la formation de stolons (cas des fraises par exemple) ou de bulbes annexes à partir d'un bulbe mère, pour ne citer que quelques exemples.

Chez la renouée, la fonction végétative est associée à son important réseau de racines et de rhizomes. Un petit point de biologie végétale ici, pour préciser que le rhizome, contrairement à une idée reçue, n'est pas une grosse racine. Sa structure l'apparente en effet à une tige souterraine. Cette tige produit dans certains cas des feuilles souterraines, non chlorophylliennes, qui restent « collées » au rhizome, lui donnant un aspect écailleux. Dans le cas de la renouée, une plante d'un mètre de haut peut projeter sous terre un réseau de racines de rhizomes dépassant 10 mètres ! De plus, et c'est bien là le problème majeur, un simple petit morceau de rhizome de quelques grammes peut, dans des conditions favorables , donner naissance à une plante entière. Les rhizomes étant des tiges souterraines, on ne s'étonnera pas d'apprendre qu'un petit morceau de tige feuillée tombé au sol peut aussi s'enraciner, si les conditions sont favorables,et régénérer une plante entière

La renouée est considérée comme une espèce très envahissante et elle fait d'ailleurs partie, au niveau européen, des 100 espèces végétales les plus problématiques. Dans certains pays, son éradication est obligatoire à proximité des constructions. En effet, les racines et les rhizomes de la renouée sont extrêmement puissants et capables de percer les fondations de certaines habitations, y compris celles réalisées en béton. De plus, étant capable de progresser très rapidement, la renouée pose un véritable problème environnemental dans la mesure où sa croissance affecte sensiblement les espèces indigènes dont elle peut même prendre la place, avec les conséquences que l'on peut imaginer sur la chaîne alimentaire et donc la biodiversité locale. Malheureusement, l'éradication de ce végétal est très difficile, voire impossible. Il est donc plus raisonnable de penser « contrôle ». On peut ainsi oublier les désherbants chimiques classiques, sauf à les utiliser en cocktails à doses relativement élevées, une technique souvent difficile à mettre en oeuvre du fait des risques de contaminations environnementales surtout le long des cours d'eau. Des approches biologiques ont été étudiées, en utilisant des insectes très friands de renouées. Le problème est que bien que ces insectes ne montrent pas une appétence forte pour les plantes indigènes d'Europe, ils sont susceptibles de changer de comportement. Néanmoins, au plan biologique, la renouée semble un aliment d'intérêt pour certaines chèvres et moutons. Des approches d'écopâturage ont donc été développées avec succès, particulièrement dans des zones classées espaces naturels sensibles.

Les techniques de contrôle les plus prometteuses restent essentiellement basées sur des méthodes physiques. Celles-ci incluent le repérage rapide des nouvelles zones ou pousserait de la renouée et l'arrachage de la plante, ainsi que le décaissage d'une large zone du sol environnant afin d'éliminer les rhizomes. Pour les zones plus largement contaminées, après l'arrachage de la plante on peut procéder au traitement du sol environnant. Les volumes à traiter sont cependant impressionnants, même si des techniques performantes de retraitement du sol ont été mises en place au cours des 10 dernières années. ces techniques impliquent le broyage extrêmement fin du sol et des rhizomes, empêchant ces derniers de régénérer des plantes entières. Une autre technique est celle mise en œuvre, semble-t-il, dans notre commune, et qui consiste en un bâchage du sol sur la zone de croissance du végétal. Les conditions de réussite sont cependant drastiques puisqu'il faut un bâchage très large de la zone contaminée et un maintien absolu de la bâche au sol pendant des périodes longues (plusieurs mois, voire plusieurs années). Il faut également une bâche extrêmement solide, dont le maintien de l'intégrité doit être assuré faute de quoi la plante pourra de nouveau de développer. On cite parfois le cas de repousses de renouée sur bâche au travers des trous laissés par l'agrafage lors de la fabrication. L'avantage de cette technique est qu'elle est relativement peu coûteuse, économe en énergie, et satisfaisante sur le plan environnemental.

Dernier point, la renouée, jeune, est comestible. Néanmoins, cette espèce présente des capacités marquées de bioaccumulation des métaux, et particulièrement de certains métaux lourds. Ceci rend sa consommation potentiellement dangereuse, à moins de la limiter aux secteurs dont l'historique est bien connu, et dans lesquels toute trace de contamination métallique peut être exclue. Des essais ont également été menés pour utiliser la renouée comme ressource biomasse, soit pour la production de biogaz, soit pour la production d'un composé qu'elle biosynthétise en quantités relativement importantes, le resvératrol, très utilisé par l'industrie cosmétique ou comme complément alimentaire.

Comme le ragondin, introduit volontairement pour exploiter sa fourrure, les coccinelles asiatiques supposer lutter contre les pucerons, ou le lapin importés aux Kerguelen pour servir d'aliment carné, la renouée s'ajoute à la longue liste de ces apparentes bonnes idées d'introduction d'espèce allochtones, qui ont finalement mal tourné. Cependant, pour finir sur une note optimiste, il faut préciser que bon nombre d'introductions volontaires d'espèces étrangères ne se sont pas traduites par un désastre écologique, au contraire : personne en plein été ne trouve à redire à la production de tomates, de courgettes ou d'haricots (en provenance des Amériques) ou d'aubergines (en provenance d'Inde). Notre alimentation serait ainsi bien triste si on ne se limitait aux espèces européennes indigènes. Même s'il est pertinent de favoriser la culture d'espèces indigènes, peut-être en serait-il de même aussi pour nos jardins : pour ne citer que deux espèces emblématiques, le rosier vient d'Asie centrale, de Perse probablement, et le lilas vient d'Asie orientale ou d'Inde...   

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Régis Thomas, David Busti et Margarethe Maillart. La Renouée du Japon à la conquête du monde.
ENS Lyon.
Cliché R. Thomas.
http://biologie.ens-lyon.fr/ressources/Biodiversite/Documents/la-plante-du-mois/la-renouee-du-japon-a-la-conquete-du-monde


samedi 6 août 2022

CÉDRIC : NOTRE INCROYABLE FACTEUR !



Une bonne partie de Forges connaît Cédric, un des facteurs de notre commune. Très apprécié pour sa bonne humeur, son amabilité, son caractère serviable et son efficacité, Cédric cache derrière son ton enjoué un vécu hors normes. J’ai récemment eu l’occasion de discuter de cela avec lui et je livre ici, bien sur avec son accord, quelques éléments de sa personnalité et de son histoire qui révèlent une personne aux multiples facettes, décidée, capable d’un engagement sans faille et d'un courage assez exceptionnel.

J’ai eu l’occasion de discuter avec Cédric, voilà plusieurs mois, d’un séjour que j’avais fait en Croatie et en Bosnie-Herzégovine, voilà 6 ou 7 ans, ainsi que la traversée de la Krajina, région durement frappée par la guerre des Balkans. J’avais été impressionné par les stigmates de ce conflit, tels que les impacts de balles ou d’éclats d’obus toujours très visibles sur les façades de nombreuses maisons, les constructions brûlées ou les bâtiments entourés de « Rubalise » portant la mention « danger mines ». Autant la côte Croate est touristique, autant l’intérieur du pays, comme une large part de la Bosnie, paraissent bien plus pauvres et très marqués par le conflit. En en parlant à Cédric, celui ci me dit tout à trac qu’il connaît très bien le secteur, et qu’il avait d’ailleurs participé à la guerre des Balkans. Cela m’a intéressé et je lui ai donc demandé de m’en dire plus, s’il le souhaitait.

Cédric a grandi dans le nord des Hauts de Seine, comme moi d’ailleurs, lui à Clichy et moi à Asnières dans un quartier animé et commerçant ! Lui a connu une enfance qu’il qualifie de difficile, dans une cité où la vie pouvait être dure, et les tentations de dérive en marge de la légalité, très présentes. Cédric quitte assez vite l’école et le milieu familial pour se lancer dans de multiples « petits boulots ». Il est intérimaire, travaille comme employé municipal, également à la SOFRES.

En 1993, il est appelé, service militaire oblige, au sein de l’armée de l’air, plus précisément dans les commandos chargés de la protection rapprochée des bases aériennes. Il effectue ses classes et passe son temps d’appelé sur la base de Chateaudun. Après quelques mois, outre le fait d’être nourri, logé et « verdi » comme j’ai coutume de le dire, le caporal Cédric comprend tout ce que peut lui apporter l’institution militaire en termes de vie et de formation. Il signe donc un contrat d’engagé. Rentrant de permission, et juste après une rupture sentimentale, il aperçoit sur un des panneaux d’affichage de la base un appel à volontaires pour des missions à l’étranger. République de Djibouti, Tchad, ou Sarajevo... Il décide abruptement que ce sera Sarajevo, tout en affirmant au capitaine commandant le peloton qui l’interrogeait « non, je ne pars par sur un coup de tête ». Du Cédric tout craché !

Nous sommes en Juillet 1994. Le conflit des Balkans, première guerre en Europe continentale depuis la seconde guerre mondiale, fait rage depuis 3 ans. Pour mémoire, celle-ci avait commencé en mai 1991 en Croatie, alors que cet État avait décidé de faire sécession de l’ex-Yougoslavie, contre l’avis des Serbes de Croatie et de l’armée yougoslave dont les cadres étaient aussi majoritairement serbes et monténégrins. Le conflit s’est rapidement étendu en particulier à la Bosnie-Herzégovine. En 1992, les Bosniaques, favorables à l’indépendance de leur pays s’opposèrent aux Serbes de Bosnie, qui souhaitaient, eux, créer un État serbe sur ce territoire. Cette dernière guerre a été extrêmement meurtrière : on se rappelle sans doute des noms de Srebrenica, Zvornik, Banja Luka, Bihać et Goražde, entre autres.

Après une période de flottement, les instances internationales réagissent en envoyant des casques bleus. Dès février 1992, le Conseil de Sécurité de l’ONU crée une force de 14 000 « casques bleus », et la déploie dans les régions de Croatie et de Bosnie dominées par les Serbes. Mais faute de directives claires, certains se retrouvent prisonniers de belligérants. Incapables d’assurer une partie de leur mission, ils ne pourront empêcher le massacre de Srebenica, ni les exactions à Sarajevo.

Cette dernière ville, à l’époque, n’est donc pas une destination de vacances, bien au contraire. C’est un des points chauds du conflit. Les militaires qui vont y être envoyés reçoivent donc une formation spéciale pour les préparer, pour autant que cela soit possible, à ce qu’ils vont rencontrer dans un conflit armé. Marches tactiques, c’est à dire avec équipement complet, armes et rations, soit 50 kilos sur le dos, succèdent aux nuits écourtées avec alertes nocturnes, exercices de tirs divers. Dans ces derniers, Cédric avait excellé et il devient alors tireur d’élite. En janvier 1995, Cédric décolle avec ses camarades de formation de la base d'Orange vers Sarajevo. La réalité du terrain l’y attend. Dès son arrivée, l’aéroport, pris entre les hauteurs environnantes, est soumis aux tirs incessants d’armes mi-lourdes, armes automatiques, et fusils des snippers cachés dans les immeubles de la ville. La nuit est illuminée par les balles traçantes des armes automatiques. Les déplacements des militaires de l'ONU sont donc périlleux sur ces sites, d’autant qu’ils ne bénéficient pas toujours, et plutôt même rarement, des blindés qui seraient nécessaires pour les protéger des tirs.

Les missions de protection des civils sont permanentes, mais elle exposent les militaires. Un jour, c’est le drame. Cédric voit un de ses camarades s’effondrer à ses côtés. On ne peut réaliser, tant que l’on ne l’a pas vécu, l’ampleur du traumatisme que cela peut générer. Sans que j’en sois sur, cela a certainement été un déclic pour Cédric. Sa mission dans les Balkans durera 6 mois, mais de retour en France, il décidera de ne pas renouveler son contrat avec les forces armées. Il quittera le monde militaire en 1996 avec le grade de sergent-chef. Pour son engagement comme casque bleu, il sera décoré de la médaille de l'ONU et médaille des Opérations Extérieures.

Après plusieurs boulots, Cédric entre à La Poste. Il y exerce ses fonctions depuis 1998. Son sens de l'engagement et son mental lui ont permis de mener voilà quelques années, avec succès, une autre bataille, sociale cette fois, dans un conflit de plus de 40 jours avec la direction de la Poste. Celle-ci a finalement du céder face aux revendications de ses employés. Plus récemment, son sens de l’à-propos et du travail bien fait l'ont conduit à secourir une personne en grand danger. Cette personne âgée à laquelle il distribuait le courrier ne répondait pas à ces appels ; en se rendant chez elle, il constate qu’elle semble être victime d’un malaise cardiaque. Il appelle les secours. Ceux-ci interviennent rapidement, et dirigent le malade vers l’hôpital, lui assurant la vie sauve.

De tout ce qui précède, de son passé militaire et des ses "BA", Cédric ne se vante pas. Je ne sais si c’est de la modestie, ou simplement parce que « le passé, c’est le passé », ou les deux ! Par ailleurs, je ne sais quel sera le futur de notre cher facteur. Je sais simplement qu’il a beaucoup de cordes à son arc et beaucoup de projets. On l’a connu comme rappeur. On le connaît comme sportif accompli, pratiquant de boxe Thaï, entre autre. On le connaîtra peut être comme entrepreneur, prochainement, si ses projets récents se concrétisent, ce que je lui souhaite.

Je voudrais conclure en remerciant Cédric, simplement et sincèrement, pour tout ce qu’il a fait et continue à faire pour nous, Forgeois, et au delà pour son courage et son engagement au service des autres, en France, comme à l’étranger. Je voulais aussi le remercier pour m’avoir raconté ce passé, sans doute encore présent. Je considère cela comme des marques de confiance et de sympathie à mon endroit, et, quoi qu’il en soit, il peut être assuré de conserver également toute ma confiance et ma sympathie. 


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Cédric Pinel. Documents personnels. 
Publiés avec l'autorisation du propriétaire.




mercredi 3 août 2022

USAGE DE L'EAU : UN NOUVEL ARRÊTÉ
PAS PLUS CLAIR QUE LE PRÉCÉDENT !



Une responsable d'association m'a signalé ce jour l'existence d'un nouvel arrêté préfectoral relatif aux usages de l'eau. Malheureusement, ce dernier n'est pas beaucoup plus clair que son prédécesseur.

L'arrêté 2022-DDT-SE-293 en référence (1), en date du 28 juillet, reprend une grande partie des propos tenus dans l'arrêté du 13 juillet précédent. Il renforce également les restrictions relatives à l'usage de l'eau.

On retrouve cependant dans ce nouvel arrêté des termes qui rendent son interprétation délicate. Ce nouvel arrêté instaure en effet « des mesures de restriction ou de limitation temporaire d'usage de l'eau dans les communes rattachées à la zone d'alerte de l'Orge et de ses affluents ». Forges Les Bains fait partie de cette zone ; la commune est d'ailleurs citée dans les tableaux en annexe. Si l'on se limite à cette information, les restrictions s'appliqueraient dans notre commune. En conséquence, l'arrosage des pelouses et massifs fleuris est maintenant totalement interdit aux particuliers, de même que l'arrosage du potager entre 8 heures et 20 heures, le remplissage et la vidange des piscines privées contenant plus de 1 m³, ainsi que le lavage des véhicules, le nettoyage des toitures et trottoirs, et les travaux sur les cours d'eau que j'ai mentionnés dans mon article précédent (2).

Néanmoins, l'article 3 de l'arrêté du 28 juillet indique que « l'utilisation de l'eau du réseau public de distribution dans les communes de la zone interconnectée de l'agglomération parisienne n'est pas réglementée par le précédent arrêté ». Selon l'annexe de cet arrêté, il se trouve que Forges fait partie des communes incluses dans la zone interconnectée de l'agglomération parisienne. Si mon interprétation de l'arrêté est correcte, Forges n'est donc pas concernée par les mesures de restriction d'eau à partir du moment où l'eau utilisée a pour origine le réseau de distribution d'eau potable.

Je suis peut-être quelque peu obtus, mais je pense que vu l'importance du sujet, ces arrêtés préfectoraux gagneraient à être rédigés de façon un peu plus claire.


Références :

1. Arrêté 2022-DDT-SE-293.
Consultable en ligne :
https://ume.asso.fr/IMG/pdf/arrete_2022-293_crise_orge_20220728.pdf

2. Usage de l'eau : un arrêté difficilement compréhensible !
Ce blog :
https://dessaux.blogspot.com/2022/07/usage-de-leau-un-arrete-difficilement.html





mardi 2 août 2022

DE BONNES NOUVELLES
DE LA RÉGIE EAU OUEST ESSONNE



Il y a plusieurs réalisations municipales ou intercommunales dont je suis raisonnablement heureux ou fier, en particulier pour avoir contribué à leur mise en place. Parmi celles-ci, je citerai principalement la création de la maison médicale, projet porté dans la mandature 2008–2014, et la reprise en régie publique de la distribution de l'eau potable, projet ayant vu le jour en 2017 après plusieurs années d'études préparatoires.

J'ai déjà eu l'occasion d'expliquer sur ce blog les arguments qui ont présidé à la création de la régie publique. Je les présente à nouveau dans cet article, tant la création de cette régie a donné lieu, sur différents réseaux sociaux, à une avalanche d'absurdités quand il ne s'est pas agi de propos mensongers.

Je le dis donc tout de suite, tout net : la régie publique n'a jamais été créée pour faire baisser le prix de l'eau potable. L'argument majeur que nous avons présenté lors des réunions publiques, au moment de sa création, est que cette régie nous permet, en tant qu'élus et en tant que citoyens, de reprendre la main sur la distribution de l'eau potable. L'eau est en effet un bien public, donc a priori un bien non-marchand. Cependant, comme je l'ai expliqué à plusieurs reprises, si la ressource en elle-même est quasiment gratuite, le captage, la potabilisation, la distribution et la facturation sont autant de postes de dépenses qui engendrent des frais. Ceux-ci sont imputés aux consommateurs sur leur facture, au prorata de leur consommation. Il existe également d'autres postes de dépenses. Ceux-ci concernent l'entretien du réseau, sa fiabilisation ainsi que la sécurisation des approvisionnements, vis-à-vis de la ressource en elle-même ou vis-à-vis des risques de rupture de distribution. Là aussi, les coûts engendrés se retrouvent dans la facture des consommateurs. La différence majeure entre une régie est une entreprise privée se situe dans le fait que l'ensemble des sommes perçues au titre de la facturation sont réinvesties soit directement dans le fonctionnement de la régie, comme je l'ai expliqué plus haut, soit dans les investissements nécessaires à la pérennisation de la fourniture d'eau. Il n'y a donc aucun actionnaire à rémunérer, et « tout repart dans les tuyaux », pour schématiser. C'est là une des forces des régies publiques. Nous comptons donc sur cette capacité d'investissements massifs pour également améliorer progressivement le rendement du réseau de distribution. C'est ce que la régie fait depuis maintenant 2 ans, les investissements d'urgence ayant mobilisé le disponible financier lors des premières années. Il s'agit clairement d'une nécessité à l'heure où nos sociétés vont devoir faire face au changement climatique et à ses conséquences en termes de sécheresse, donc d'approvisionnement en eau !

De façon remarquable, la « vente » de l'eau potable est sans doute une des rares activités qui inclut au moment de l'achat le coût de la dépollution engendrée par la fourniture du produit. C'est ce coût de dépollution que l'on retrouve sous la forme des redevances d'assainissement, constitutives d'une partie de la facture de l'eau. À ce sujet, je trouve tout à fait regrettable le dernier article publié dans le Petit Forgeois, qui indique que ce coût de l'eau est fixé par le syndicat Eau Ouest Essonne. Je précise donc à nouveau que la régie publique, agissant d'ailleurs en conformité avec les décisions prises par les élus des différentes communes qui la constituent, ne fixe que le prix de l'eau potable. Ce dernier, constitué de l'abonnement et de la consommation volumétrique, n'a pas évolué entre 2017 (date de la création de la régie) et début 2022. Il est de plus écologiquement responsable, puisque plus l'on consomme, plus le prix de l'eau augmente. S'ajoute à la facture de consommation d'eau, les taxes de type TVA, et la redevance d'assainissement mentionnée plus haut, fixée, elle, par les syndicats intercommunaux assurant l'épuration de l'eau. Le prix de l'eau qui apparaît sur la facture n'est donc pas du seul ressort de la régie Eau Ouest Essonne. Enfin, donner un prix moyen comme indiqué dans le dernier opus du journal communal n'a pas tout son sens tant que l'on ne précise pas s'il s'agit que du prix de l'eau potable, abonnement inclus ou non, et pour quelle consommation moyenne, ou du prix incluant l'assainissement dont le montant équivaut, grosso modo, à celui de la seule fourniture d'eau.

Ces explications redonnées, voyons maintenant plus directement les bonnes nouvelles en provenance de la régie. Premier point : la régie à assuré de nouveau cette année un renouvellement important des canalisations qui constituent son réseau, pour une longueur légèrement supérieure à 2 km. Cela correspond à l'objectif fixé à la création, puisque cette longueur représente un renouvellement d'environ 1% de la longueur totale du réseau dont les canalisations ont une durée de vie estimée à une petite centaine d'années. Deuxième point : la régie a terminé la mise en place l'outil de télésurveillance du réseau, ce qui lui permet de contrôler directement depuis son siège forgeois le fonctionnement des pompes, des vannes, ainsi que les hauteurs d'eau dans les différents réservoirs situés dans le périmètre de la régie. Dans le même temps, elle a poursuivi un ambitieux programme de détection des fuites, fondé sur les analyses de ces données, mais également sur des dispositifs d'écoute sonore du réseau en heures creuses, c'est-à-dire de nuit. Troisième bonne nouvelle : la régie formalise actuellement ses projets de sécurisation des approvisionnements. Il faut savoir qu'Eau Ouest Essonne est quasiment autonome en termes de ressource. Ceci signifie que, généralement, les captages de Saint Cyr sous Dourdan et de Saint Maurice Montcouronne produisent des volumes d'eau suffisants pour alimenter tout le secteur couvert par la régie. Néanmoins, lors de certaines opérations de maintenance de ces captages, ou en période caniculaire ou de sécheresse, la régie doit procéder à quelques achats d'eau complémentaires via l'interconnexion nous alimentant en eau de la rivière Essonne, via l'usine de potabilisation d'Itteville. Dans ces conditions, nous sommes directement exposés au risque de panne de l'usine. De plus, certains de nos captages sont vieillissants et débitent donc moins au fil des ans ; il devient impératif de les renouveler. De nouveaux captages vont donc être forés à proximité des précédents qui seront eux inactivés. Ceci limitera les coûts de forage (aucune nécessité de forages d'essai, connaissance de la nappe, etc.) et la complexité des procédures administratives associées. Enfin, une alimentation grand débit, au nord de notre secteur, via notre réservoir principal de Butte Brûlée via « Eau du Sud Parisien » et la canalisation principale de Marcoussis est quasiment actée. Toujours dans ce domaine, la régie réfléchit à différents scénarios d'évolution à échéance 2060 afin d'être en mesure, dès la fin de notre décennie actuelle, d'anticiper les décisions à prendre pour sécuriser les approvisionnements en eau de nos concitoyens. Dans mon esprit comme dans celui des personnels de la régie, et même si je suis un ardent défenseur des services publics, il n'est pas question d'opposer secteur public et secteur privé. Une des forces de la gestion publique est de pouvoir réfléchir sur le très long terme (2060 est dans 40 ans !), mais il ne reste pas moins vrai que les entreprises privées disposent d'un savoir-faire et d'une technicité indéniables qu'il serait trop coûteux de développer en régie. Pour cette raison, Eau Ouest Essonne fait très régulièrement appel aux grandes entreprises de l'eau (Veolia, Suez ou Sade) pour les travaux sur ses réseaux.

Enfin, dernier point, le secteur géographique couvert par la régie va s'étendre considérablement. Selon les informations dont je dispose, en provenance de la régie publique où je continue à participer au conseil de surveillance (il s'agit donc là de ma source, sans jeux de mots), Eau-Ouest-Essonne devrait assurer le suivi de la délégation de service public (DSP) de la commune de Dourdan. Un des objectifs est d'aider cette commune quelque peu fragile en termes de ressources en eau, à réfléchir aux politiques à mettre en œuvre dans un avenir proche pour la sécurisation de l'approvisionnement de ses habitants. Le point flatteur pour la régie est que le choix fait par la commune de Dourdan a été de préférer la proposition de notre régie à d'autres propositions concurrentes, validant ainsi, à mon sens, le sérieux du savoir-faire d'eau Ouest Essonne et de ses personnels.


Crédil illustration :

Régie eau Ouest Essonne