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mercredi 27 mars 2024

MÉLI-MÉLO, L’EXCEPTION FORGEOISE

Un très court article pour m’étonner du fait que la commune de Forges est la seule commune de la communauté de communes du pays de Limours (CCPL), avec Courson, à ne pas être partenaire du méli-mélo 2024.

Le méli-mélo est un festival local, organisé par l’association éponyme dans plusieurs communes de la CCPL. Pendant trois semaines, en fin d’hiver ou au début du printemps, se succèdent diverses activités culturelles, avec pour objectif premier « de découvrir de nouvelles pratiques artistiques. C'est aussi la possibilité pour les associations, les organismes qui le souhaitent de présenter un spectacle en commun ». Par ailleurs, « le Méli-Mélo organise aussi des animations pour des classes de tous les niveaux, de la maternelle au Lycée : ateliers de percussions, de chansons, conférences – débats » (voir site du méli-mélo)... Bref, un joyeux mélange, à l’image du nom du festival.

Cette année, la 28ème édition, se conclura demain par une conférence de M. Bernard Terris, ancien adjoint au maire de Forges, et en l’espèce, président de l’association Danaya. Cette association forgeoise a pour objectif « d’œuvrer à la souveraineté, particulièrement alimentaire, mais aussi de santé, d’éducation et économique, des pays du tiers-monde ». Pour cela, Danaya indique que « tous les moyens écologiques, et particulièrement agroécologiques, à la disposition de l’association pourront être utilisés, par le développement de projets locaux, l’information, la formation et la diffusion de toutes les méthodes et les expériences connues par l’association de par le monde » (voir site Danaya). A mon sens, cette association a tout compris de ce peut être l’aide aux pays en difficulté dans le cadre de ce qu’il est convenu d’appeler « le développement durable ».

Pour être entièrement honnête, Bernard Terris est un ami, et je me félicite de le voir revenir à Forges pour nous présenter son action au sein de l’association, mais également en sa qualité de chargé de mission du réseau Sahel-Désertification, et membre du groupe de travail « désertification » accrédité auprès de la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. Sa conférence intitulée « la grande muraille verte, une solution pour l'Afrique ? » est prévue demain jeudi 28 mars à 20h30, salle Messidor. Mon étonnement vient du fait que cet ancien Forgeois, très impliqué au niveau international, et qui vient donc nous parler du Sahel et de la désertification aussi à Forges, ne se traduise pas par un partenariat de la commune avec le méli-mélo. Ceci est d’autant surprenant que toutes les communes de la CCPL sont partenaires, sauf Courson, et qu’elles ont contribué directement ou indirectement à l’organisation des festivités dans leur territoire.

Je n’ai pas d’explication claire à ce refus de partenariat. Je constate cependant qu’à Forges, le citoyen est très souvent vu comme un simple consommateur, à qui on propose marché de la fête des mères, de la Saint-Valentin, marché de ceci, marché de cela, mais rarement – pour ne pas dire jamais - un « marché » alimenté en nourriture intellectuelle non marchande. De plus, l'actuelle municipalité a rarement marqué une appétence pour le développement durable, particulièrement lorsque cette thématique est portée par des citoyens. En ce qui concerne le refus de partenariat, je ne peux donc que faire le lien avec l’absence d’intérêt marqué de la commune pour l’activité associative, déjà dénoncée à de multiples reprises sur ce blog, associée à une absence de plus en plus flagrante d’évènements culturels dans notre commune, depuis quatre ans. Cela rend la conférence de demain d’autant plus intéressante !


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Programme du méli-mélo

lundi 18 mars 2024

UNE MUNICIPALITÉ EN MODE
« RIEN À CIRER » - ÉPISODE 2 !



C’est une habitude bien ancrée à Forges : les demandes des associations et des citoyens sont bien souvent ignorées. Trois nouveaux exemples.

Le premier cas concerne une des associations forgeoises. Fin octobre 2023, celle-ci envoie aux élus son planning d’utilisation de salles pour 2024. Aucune réponse, aucun accusé de réception. L’association renvoie donc ledit planning en novembre, puis début décembre aux élus et aux secrétariat mairie, toujours sans réponse. Début janvier, un des membres de l’association se présente en mairie pour récupérer la clé d’une des salles qu’elle utilise. Réponse de la secrétaire, étonnée : je n’ai pas reçu d’information pour cela, je ne savais pas qu'il y avait une réunion prévue. Le membre de l’association explique le problème, et après plusieurs coups de fil à droite et à gauche, on finit par obtenir l’autorisation, ou de l’élu, ou d’un des responsables… Je ne sais pas pour vous, mais je trouve que 3 mois sans réponse communale, et une obligation de gérer le problème au tout dernier moment, cela ressemble à s'y méprendre à du je-m’en-foutisme…

Deuxième gag, une association utilise une des salles municipales pour son activité. En hiver, elle demande que le chauffage soit allumé pour les réunions. Arrivée dans la salle, l’association constate l’absence de chauffage ! Température du bâtiment : 2°C ! Si j’ai bien compris ce qui m’a été transmis, la chaudière était en défaut. Même chose un mois plus tard, pas de chauffage, chaudière en défaut ! Il se trouve que j’étais sur site, et connaissant le bâtiment, j’ai constaté qu’il suffisait de relancer ladite chaudière en mode « reset ». De nouveau, un mois plus tard, le gag se reproduit. Demande de chauffage, et toujours rien lorsque l’association se rend dans les lieux. Par chance, l’association a aussi pu relancer le chauffage. Incroyable de constater que la municipalité n’ait pas pris en charge ce problème. Je ne sais où cela dysfonctionne car il y a aux services techniques des gens qui connaissent tout cela. Encore faut-il qu’ils soient prévenus… Il est à noter que ce problème de chauffage a aussi affecté de nombreuses associations sportives. Pendant plus d’un mois, en fin d’automne, le gymnase communal n’a plus été chauffé : température de 6 à 8° et surtout plus de douches chaudes après l’effort… Officiellement, une pièce de chaudière manquait. Inutile de dire que on a non seulement claqué des dents, mais aussi grincé des dents dans les associations qui ont eu, très vaguement, le sentiment de se faire mener en bateau par la municipalité.

Autre gag en date coté association, la commune va à nouveau fermer les salles communales la deuxième semaine des vacances de Pâques. Officiellement, le motif serait les économies d’énergie. Désolé de le dire, mais on est là dans le prétexte, car en cette période, le chauffage, quand il marche comme on l’a vu, est plus que réduit… J’avoue ne pas comprendre les motivations de la commune en l’espèce, autrement qu’au travers de l’analyse récurrente que je fais de l’absence de véritable projet communal, de l’absence de connaissance du monde associatif, et également et contrairement aux propos lénifiants de l’équipe municipale, de l’absence de volonté facilitatrice des élus en regard de ces activités.

Dernier problème, voilà au moins deux fois que je signale à la mairie, en m’y rendant, que l’évacuation calibrée d’un des bassins de rétention du pré aux chevaux ne fonctionne pas. Je suis repassé en mairie ce lundi matin pour d’autres raisons, et j’ai de nouveau signalé le problème, car avec les fortes pluies récentes, le niveau a encore monté. La situation n’est pas critique en termes de risque de débordement, mais en regard de la profondeur du bassin. Il doit bien y avoir 80 cm d’eau au droit de l’évacuation. Cela suffit pour qu’un enfant qui échapperait à la vigilance d’un adulte puisse rapidement s’y noyer. J’ai signalé ce problème de nouveau ce matin à la gentille secrétaire de mairie. Elle me dit avoir transmis ma remarque en plusieurs occasions aux élus et aux services, mais apparemment, cela n’a eu aucun effet… Pourquoi ne suis-je pas plus surpris de ce qui ressemble à une habitude forgeoise ! J’ai donc pris sur moi de passer dans la foulée un message au responsable de la Foncière de la Vallée de Chevreuse, toujours propriétaire de ces parties du site pour une intervention. Toujours très aimable et à l’écoute, ce dernier m’a assuré qu’une entreprise passerait demain pour régler le problème. Alors juste pour info, je ne suis plus conseiller ou adjoint au maire, mais j’ai l’impression d’en savoir plus que certains élus actuels sur notre commune. C’est désespérant après quatre ans de mandat. Ou alors, est-ce simplement caractéristique, de nouveau, du fonctionnement en mode rien à cirer que je dénonçais plus tôt…


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Document personnel

mercredi 13 mars 2024

LE PARISIEN REVIENT SUR L' ÉPISODE DES MIGRANTS HÉBERGÉS À FORGES



Le Parisien revient dans sa livraison de mercredi 6 mars 2024, sur l’épisode des migrants hébergés à Forges (1). Il remet quelques pendules à l’heure mais passe en partie à côté de plusieurs éléments importants, explicatifs de ce qui reste à mon sens un des éléments les plus honteux de l’histoire récente de notre commune.

L’article rappelle tout d'abord deux faits essentiels. Premièrement, l’implantation des migrants au centre d’accueil de la ville de Paris n’a en aucun cas relevé d’une décision communale. Il s’est bien agi d’une décision préfectorale prise avec l’aval de la Ville de Paris. Deuxièmement, en aucun cas la commune ne pouvait contester cette décision, même tenant compte de l’opposition locale au projet.

L’article indique ensuite que les efforts de la commune, et l’écoute des services préfectoraux, nous ont permis de réduire le nombre de personnes accueillies et la durée de cet accueil. Mais comme le dit l’auteur de l’article, « cela n’a pas suffi à réduire la colère ». Sauf qu’à mon sens, on ne le pouvait pas. Il ne s’agissait pas, en effet, d’une colère, mais d’une psychose, au sens premier du terme, c’est-à-dire « d’un trouble ou une condition anormale de l'esprit, évoquant le plus souvent une ou des obsessions avec pour résultat une perte de contact avec la réalité » (2). Qui plus est, cette psychose était en réalité une psychose collective, aussi appelée hystérie collective ou hystérie de masse, définie en sociologie et en psychologie comme « un phénomène d'impressions collectives de menaces, réelles ou imaginaires, dans une population ou une société donnée, à la suite de rumeurs et peurs » (3). Effectivement, les propos tenus dans notre village par certains habitants, ou lors de diverses réunions, confirment mon analyse, puisque nous y avons entendu évoquer, en lien avec l’arrivé de ces migrants, des problèmes de délinquance accrue, de vols dans les maisons, les plus atteints de nos concitoyens allant même jusqu’à parler ouvertement de viols, y compris sur les enfants de l’école élémentaire locale. Je mets également de côté les propos sur le devoir chrétien de protéger sa famille, propos tenu par des gens ayant visiblement oublié le sens premier des évangiles. Et c’est un agnostique qui le dit…

Pour en revenir à la psychose, ce terme « qualifie les formes sévères d'un trouble psychiatrique durant lesquelles peuvent survenir délires, hallucinations, violences irrépressibles » (2 ). C’est bien ce qui s’est produit. Comme je l’écrivais dans un de mes billets de blog passés, les élus de l’époque ont été victimes de violences (4). Les moins graves ont consisté en des insultes, des appels téléphoniques en pleine nuit, les plus graves en des atteintes aux biens (aux véhicules par exemple), et surtout en des menaces de mort contre certains élus ou leurs enfants.

À la manœuvre, on retrouvait bien sur des membres d’une des composantes les plus racistes et xénophobes de la vie politique, à savoir le front national (FN) devenu par la suite le Rassemblement National (RN). Ces membres ont d’ailleurs ouvertement participé à Forges à une réunion publique houleuse, à laquelle se trouvaient la préfecture de l’Essonne, Emmaüs, association en charge de la gestion au quotidien du projet d’accueil, le SDIS, la gendarmerie, et la commune. Dans cette réunion, dans le public, se côtoyaient certains membres du FN, des personnes extérieures à la commune et des Forgeois, certains inquiets, d’autres déjà victimes de la psychose collective… Une partie de ces Forgeois, environ 200 personnes, n’a d’ailleurs pas hésité à défiler à côté du FN dans les rues de notre commune un peu plus tard.

Cette récupération par l’extrême droite est bien évoquée dans l’article, mais ce dernier en minimise l’importance en précisant : « désormais, les habitants insistent bien pour dire que la commune n’est pas gangrénée par l’extrême droite ». Certes, la commune n’est pas gangrénée. Il suffit pour s’en convaincre de regarder le score du dernier avatar de ce parti aux dernières élections législatives ou le RN culmine à un peu moins de 14% à Forges. Cependant, l’article oublie de mentionner les éléments que j’indiquais plus haut, qui montrent a minima le rôle joué par le FN, et concomitamment par certains habitants. Certains, qui ont passé pas mal de temps à alimenter les peurs sur les réseaux dits sociaux, ou à manifester, sont maintenant des élus ou des proches de membres du conseil municipal… Il en résulte assez logiquement un fonctionnement municipal à mon sens dégradé, basé sur un entre-soi social, d’où sont exclus les plus pauvres, les associations qui les soutiennent, et d’une façon générale le monde associatif local (voir 5 et 6 par exemple). Mue globalement par une peur de toute action, de tout projet qui ne se conforme pas à son modèle social, l’équipe municipale entraîne lentement mais surement la commune dans un fonctionnement oscillant entre ghetto de riches et cité dortoir…

Pourtant, comme le précise l’article du Parisien, il est nécessaire de dire que tous les Forgeois ne se sont pas laissés piéger par la psychose collective évoquée plus haut. De nombreux concitoyens, près d’une centaine, se sont spontanément proposés pour aider la commune dans l’accueil de ces migrants, fournissant des vêtements, des chaussures, des produits de soins, des cours de français, etc., pour soutenir une population qui avait fui la guerre, et qui, selon les dires de l’article, « voulait se refaire une santé » à Forges, avant de prendre un nouveau départ en France. Comme je l’ai écrit dans ce blog, cet accueil n’a entraîné aucun trouble pour la population. Certains des opposants ont même trouvé à terme les migrants amicaux et polis. C’est d’ailleurs ce que dit l’article en citant les propos d’une Forgeoise : « nous n’avons pas changé nos habitudes et il ne s’est jamais rien passé ». 

C’est juste un peu tard pour le reconnaitre…



Références :

1. Florian Garcia. À Forges-Les-Bains, des habitants hostiles en 2016. Le Parisien. Mars 2024.

2. Psychose. Encyclopédie Wikipédia.
Consultable en ligne :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Psychose

3. Psychose collective. Encyclopédie Wikipédia.
Consultable en ligne :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Psychose_collective 

4. Pourquoi ne suis-je pas allé sur le parvis de la mairie de Forges lundi ? Ce blog. Juillet 2023.
Consultable en ligne :
https://dessaux.blogspot.com/2023/07/pourquoi-ne-suis-je-pas-alle-sur-le.html 

5. Pour Noël, les Forgeois fragiles sont priés d'aller se faire voir... ailleurs. Ce blog. Décembre 2022.
Consultable en ligne :
https://dessaux.blogspot.com/2022/12/pour-noel-les-forgeois-fragiles-sont.html

6. Associations forgeoises : un gros coup de semonce ! Ce blog. Septembre 2022.
Consultable en ligne :
https://dessaux.blogspot.com/2022/09/associations-forgeoises-un-gros-coup-de.html



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Le Parisien. Edition du 6 mars 2024.

jeudi 8 février 2024

À FORGES, DE BIENS TRISTES VŒUX …

Le mois de janvier est maintenant terminé et avec lui la saison des vœux. Ce moment républicain et de convivialité est l’occasion de faire le point sur l’année écoulée, à tous niveaux, et de mettre en avant les réalisations et les acteurs locaux dans nos communes. Mais pas à Forges…

Mon passé d’élu me vaut de conserver l’amitié de personnalités encore élues, qui me font le plaisir et l’honneur de m’inviter à la cérémonie des vœux. J’ai ainsi pu me rendre à Briis, Limours, et Saint Maurice (par ordre alphabétique pour éviter toute polémique). Je n’ai, en revanche, pas assisté aux vœux à Forges, ayant un RV médical à la même heure, mais plusieurs de mes amis et proches ont pu y assister et m’en faire un compte rendu. Malgré le ton enjoué de Mme le maire, l’ambiance y était plutôt tiède dans l’ensemble. En effet, si l’on retire les élus présents et leurs proches, et le personnel municipal, on dénombrait une petite quarantaine de personnes présentes, dont nombre se sont empressées de s’éclipser. Cela constate fortement avec le nombre de personnes présentes dans les autres communes, même à Saint Maurice, qui ne compte que 1500 habitants, et où plus de 250 personnes se sont retrouvées dans le gymnase communal…

Par ailleurs, dans les trois communes où j’ai pu assister aux vœux, le ou la maire ont commencé leur discours de façon plus ou moins prolongée en retraçant les évènements marquants de l’année écoulée, pas au niveau communal, mais aux niveaux national et international. Ce point me semble paradoxalement important car la commune n’existe pas en tant qu’entité isolée, ex nihilo, elle est intégrée dans un territoire, pour nous la CCPL et le PNR, et à un niveau supérieur dans un département et une région. Elle est également fortement affectée par les décisions prises au niveau national par le gouvernement et la représentation parlementaire, et au niveau international par les crises de toutes sortes, qu’elles soient politiques ou plus encore environnementales. Cet exercice, certes quelque peu contraint, est l’occasion de comprendre comment la commune, par l’intermédiaire des élus, se perçoit dans l’environnement local, national et mondial. À Forges, on ne peut pas dire que cette vision ait été exposée, confirmant ainsi le sentiment de repliement, d’entre soi, et surtout l’absence de vision et de réflexion politiques globales que je dénonce dans mes billets de blog. Aucun mot par exemple sur la crise écologique… Or, me semble-t-il, la commune est pourtant l’échelon le plus approprié, car le plus proche de la population, pour mettre en place des orientations pertinentes pour cette dernière. Nous sommes, là, dans la traduction pratique du motto « think globally, act localy » (penser globalement, agir localement). Mais pas à Forges…

Par ailleurs, les élus forgeois se sont signalés par leur absence aux voeux dans certaines des autres communes. Il est en effet de tradition qu’au moins un élu communal se rende dans les communes de la CCPL pour assister aux vœux des maires. Or je n’ai vu aucun élu forgeois à Saint Maurice, aucun à Briis. Entre le ou la maire, et les 6 ou 7 adjoints, il devrait pourtant y avoir quelqu’un de disponible. Visiblement, pas à Forges… Plus embêtant, il est de tradition également d’envoyer un mot d’excuse en cas d’impossibilité d’assister. Plusieurs communes l’ont fait (et elles ont été citées et remerciées par les maires), mais, semble-t-il, pas Forges…

Autre élément très frappant, et bien triste, toujours au chapitre des remerciements, ceux de la commune aux acteurs de la vie locale. Si les personnels municipaux ont bien été cités, remerciés et félicités dans toutes les communes, y compris chez nous, il en va différemment des associations. A Briis, à Limours, à Saint Maurice, leur forte contribution à la vie locale a été fortement valorisée, et leur rôle dans le vivre ensemble très mis en avant, que ces associations soient à vocation culturelle, sportive, musicale, ou social. Certaines ont été invitées sur scène, pour d’autres seule la présidente ou seul le président l’ont été, qui pour y être remercié, qui pour recevoir la médaille de la ville… A chaque fois, le rôle majeur que jouent les associations dans le monde communal, dans le bien être apporté à nos concitoyens mais aussi aux citoyens des communes alentours, a été souligné. Mais pas à Forges…

Pas à Forges, ou, de nouveau, les associations semblent toujours n'être que là que pour casser les pieds des élus. Elles ont ainsi reçu de la municipalité voilà quelques semaines, le même incroyable message de préparation de dossier de subventions. Incroyable car il ressemble trait pour trait à celui de l’année précédente. Il y est rappelé plusieurs fois que les subventions ne sont pas des obligations, que pour y prétendre « l’association doit participer à des actions ayant un intérêt public local pour Forges-les-Bains » - comme si l'activité associative n'intéressait aucun Forgois - et qu’il « n’y a aucun droit à la subvention », ce qui est de nouveau une erreur puisque les associations ont bien vocation à recevoir de tels soutiens financiers de la part de collectivités… Enfin comme l’année dernière, le message se termine de façon vulgaire, sans la moindre formule de politesse. Nouveauté cette année, il est de plus signé par une élue récemment décédée. Or, les morts, en général, n’envoient pas de mails d’outre-tombe, mais, là non plus, pas à Forges…


Crédits illustration : 

Montage personnel à partir du personnage du chat de P. Geluck.



jeudi 30 novembre 2023

DES GENS FORMIDABLES.
II . EMMANUEL MALEPART.

Un certain nombre de lecteurs du blog n’auraient sans doute pas su, sans la photo, qui est Emmanuel Malepart, plus connu de nombreux Forgeois comme « Manu ». Manu a été « prof » de guitare à l’Académie des musiques modernes (AMM). Son parcours comme musicien vient enfin de recevoir une reconnaissance très méritée.

Comme il faut toujours dire d’où l‘on parle, j’indique ici que cet article est un spécial copinage, même si je n’ai rien à vendre, et rien à gagner. Cela fait bien une quinzaine d’années que nous connaissons Manu et, sans être un ami proche, il est une de nos relations amicales

Avant d’expliquer ce qui motive ce billet, je précise que Manu et ses acolytes ont œuvré directement ou en toile de fond pour les maintenant défunts festivals de musique Forgeois, tels que Zik à Forges et Tremplin Les Bains, sans compter ses participations aux fêtes de la musique à Forges, du temps où celles-ci existaient dans notre commune. De plus, Manu a enseigné à l’AMM, comme je l’indiquais plus haut, pendant plusieurs années, et il a vu passer des dizaines de jeunes et de moins jeunes. Au-delà, lui et son groupe Manew, tourne depuis longtemps dans des festivals et salles de concert alentours, du Studio à Limours au festival Foud’rock, pour n’en citer que deux. Son parcours est assez atypique car la guitare n’était pas son choix premier. Après des études qui, je le cite, « n’étaient pas son truc », Manu devient dessinateur industriel. Mais la guitare et les hasards de la vie, et en l’occurrence l’écoute du morceau « Antisocial » du groupe « Trust », l’avait déjà entrainé sur la piste musicale, celle du « hard rock » s’il fallait apposer une étiquette sur son travail.

Des années plus tard, tout son brio transparait car, il faut maintenant l’écrire, Manu vient de remporter deux distinctions majeures, à savoir deux médailles d’or aux Olympiades de la Guitare qui se sont déroulées à Volos, en Grèce. Organisées sous le patronage de l’UNESCO, Manu et son groupe y représentaient la France. Une première médaille a récompensé le meilleur solo de guitare, celui qu’il interprète dans « Wind », morceau de son album sobrement intitulé « Manew ». La deuxième médaille est par ailleurs attribuée à son groupe, précédemment cité, pour la qualité de son œuvre. C’est à ma connaissance la première fois qu’un musicien remporte deux médailles d’or à ce prestigieux concours. Ces distinctions lui ont valu la reconnaissance de la presse spécialisée. Localement cependant, comme je pense qu’il n’y aura aucun papier dans notre Petit Forgeois, il m’a semblé juste de rédiger ce court billet de blog.

Cette participation aux Olympiades de la guitare, Manu et son groupe la doivent en grande partie à l’organisateur du « World Guitar Day », un événement qui a pour objectif de célébrer la guitare sous toutes ses formes. Il rassemble de très nombreux acteurs du monde de la musique, venant de plus de 110 pays. Depuis ses deux brillants succès au concours, Manu et Manew ont été contactés par l’organisateur de United Guitars, un projet au moins aussi prestigieux, qui vise à rassembler les guitaristes les plus reconnus au niveau mondial, lors d’un concert, puis sur un disque… On peut donc légitimement penser que sa carrière est sur une pente ascendante, et ce n’est que justice.

Un mot pour parler du musicien ou plutôt de la personne, car c’est cela qui justifie le titre de l’article. Manu est une de ces personnes formidables que l’on rencontre de temps en temps. Malgré sa virtuosité époustouflante, il n’a pas la grosse tête. Il est toujours plus que sympathique, probablement en raison de sa capacité d’analyse de son parcours, de ses coups de chances et de malchance, et de son activité musicale. Au-delà, la philosophie de l’existence en fait un individu très attachant et porteur de grandes qualités humaines, qui gagne à être connu. Nul doute que ces distinctions récentes vont aider à cette reconnaissance. C’est tout ce que je lui souhaite.


Références :

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur Manew et son groupe, vous trouverez ci-dessous les références de son site, et des renvois vers des morceaux en ligne.

Le site :
http://www.manewmusic.com/

Wind et autres clips :
https://www.youtube.com/watch?v=1JTmJiCas9o
https://www.youtube.com/watch?v=Jzkyu1n-tmI


Les prestations aux festivités :
https://www.youtube.com/watch?v=940UFW_ijIQ
https://www.youtube.com/watch?v=n7nomQDqvK4
https://www.youtube.com/watch?v=_XO-cghjmBE
https://www.youtube.com/watch?v=1MgNFL7qDZA


Crédit illustration :

Site d’Emmanuel Malepart

mardi 28 novembre 2023

DES GENS FORMIDABLES
I. ROLAND FRANQUEMAGNE

 

Dans le western « le bon, la brute et le truand », le héros dit à son acolyte d’un jour : « dans la vie, il y a deux catégories d’individus : ceux qui ont un révolver chargé et ceux qui creusent. Toi, tu creuses ! ». Cette superbe métaphore du monde capitaliste peut, à mon sens, être réécrite en disant : dans la vie, il y a deux catégories d’individus, ceux qui font attention aux autres, et ceux qui leur marchent dessus… Roland Franquemagne était de ceux qui faisait attention aux autres. Il est décédé début novembre. Comme il y a peu de chance qu’un article lui soit consacré dans le prochain Petit Forgeois, j’ai pensé que ce blog pouvait/devait parler de lui...

Pour de nombreux lecteurs, son nom n’évoquera sans doute rien de particulier. Raison de plus, donc, pour écrire cet article ! Si je vous dis qu’il avait œuvré dans notre commune pour que les plus fragiles puissent mener une existence décente, et que nous, élus de l’époque, l’avions aidé en cela, peut-être commencerez-vous à cerner le personnage. Trêve de cachotteries, Roland Franquemagne était le président de Monde en Marge, Monde en Marche (M et M). Cette association est celle qui a joliment réhabilité en logements d’aide aux démunis, les deux bâtiments Vitalis que la commune avait rachetés à leur propriétaire.

L’histoire de M et M a été contée par plusieurs intervenant lors des obsèques de Roland Franquemagne dans la basilique de Longpont sur Orge, siège de l’association. Je cite les propos tenus par d’autres qui décrivent bien l’histoire et la philosophie de l’association : « En 2003, un groupe de paroissiens découvre que des personnes dorment dans leurs voitures ou dans des cabanons insalubres. Ils prennent conscience du mal logement sur la ville. N’écoutant que leur humanisme, ils décident d’acheter un bien pour héberger un premier locataire. C’est ainsi que nait M et M […]. Les premières acquisitions se font avec un minimum de subvention et un maximum de dons. Les travaux sont réalisés en grande partie par eux-mêmes, et par des entreprises en compressant les coûts. Les talents de négociateur de Roland, avec parfois un peu de mauvaise foi, font le reste. Un logement décent est un droit pour tous. L’insertion par le logement démarre par un toit au-dessus de sa tête. Très tôt, l’association décide que chaque locataire sera accompagné par un bénévole et un professionnel. La famille M et M voit le jour, donnant du sens à l’engagement de chacun, témoignant de ton dévouement envers les plus petits […]. En 2011 on passe à 15 logements et une équipe toujours 100% bénévole, année où l’association obtient son agrément de Maitrise d’ouvrage d’insertion ; il permet de mieux subventionner nos opérations par l’état puis par le département et la région. En 2016, l’association compte 60 logements, 3 salariées, 35 bénévoles […].Très vite de nouveaux projets voient le jour à Forges les Bains, Gometz le Chatel, Ollainville, Cheptainville, Villiers sur Orge, la Ville du Bois, Vauhallan, Sainte Geneviève des bois ». Ainsi aujourd’hui, ce sont plus de 200 toits qui sont offerts aux personnes accueillies à M et M. Dans ce contexte, impossible de ne pas rappeler les propos tenus à Forges par certains, qui voyaient dans l’opération Vitalis, le fait que Forges se transformerait en « quartier » à l’image de la Grande Borne à Grigny, ou aux Tarterets à Corbeil… Sans nier que la population accueillie n’est pas toujours la plus exempte de problèmes (et pour cause), il me semble utile de rappeler que plusieurs gros dossiers de délinquance dans notre commune et environs ont concerné des jeunes issus, eux, de familles bien installées, très « blanc, bleu », que l’on aurait a priori classées comme sans histoires.

Pour revenir à M et M et à Roland Franquemagne, je ne peux également que citer d’autres propos tenus lors de ses obsèques, relatifs à la visite que M. le Préfet de l’Essonne avait faite à l’établissement de Longpont : « Je ne pense pas déformer [la pensée de M. le Préfet] en disant que M. Le Préfet, qui a passé un long moment à discuter avec tout le monde, a été impressionné par cette réalisation. Une belle réalisation aussi bien architecturale, que sociale et humaine. Un endroit qui offre aux « cabossés de la vie » un refuge, une famille, un foyer pour se remettre en marche ». Cette impression forte laissée sur le représentant de l’État s’est d’ailleurs traduite par une lettre adressée par ce dernier à l’association et à sa famille, mais dont je ne connais pas les termes. 

Effectivement, Roland Franquemagne, que je n’avais croisé qu’à quelques occasions, mais dont je connaissais l'action, était un homme bon. Son implication constante visant à « réduire les marges de la société » est sans aucun doute un modèle pour tous et je n’ai aucun doute sur la pérennité de l’œuvre qu’il a entreprise, qui est et sera poursuivie par d’autres personnes de qualité. Encore une fois, comment ne pas rappeler ici, très en creux, le refus de l’actuelle municipalité de contribuer par un simple prêt de salle à M et M au Noël de ces Forgeois les plus pauvres ? Pour reprendre de nouveau les termes entendus lors des obsèques, ce comportement de nos élus, est-ce « par méconnaissance, par peur de l’inconnu et de la différence » ? Ou est-ce, plus prosaïquement « par simple égoïsme » ? Ou plus grave, serait-ce un nouvel avatar du contexte actuel, et je cite ici les propos entendus aux obsèques, « où l’extrémisme, appuyé par les démagogues et les ****** de tous poils, semblent s’être donné rendez-vous pour détruire ce que des personnes comme Marif [sa femme] et Roland ont patiemment construit : la solidarité, l’humanisme, l’accueil de l’autre quels que soient sa nationalité, ses origines, sa religion, ses convictions, son niveau de vie »… Difficile à dire, mais quelle honte pour notre commune, surtout lorsque ce genre de refus est envoyée à la tête d’une personne comme Roland Franquemagne, qui a passé une grande partie de sa vie à « changer notre regard, par sa force de conviction, par sa persévérance, par son pragmatisme, par son habileté, son ironie, et par sa capacité aussi à appeler un chat un chat ».

Si vous souhaitez contribuer en cette période de collecte alimentaire aux activité de M et M, vous retrouverez toutes les informations utiles sur leur site, en référence.



Référence et crédit illustration :

Monde en marge, monde en marche.
https://www.metmmetm.fr/

dimanche 5 novembre 2023

UNE MUNICIPALITÉ EN MODE « RIEN À CIRER »…

Ce qui est amusant à Forges depuis 3 ans, c’est que chaque fois que l’on pense avoir touché le fond, on s’aperçoit que l’on peut descendre encore un poil plus bas… Trois exemples pour illustrer mon propos !

Voilà quelques jours, une association devait passer en mairie récupérer une clef de salle pour une réunion. Manque de chance, ce jour la mairie était fermée et il était donc impossible d’obtenir la clef. Les responsables associatifs appellent donc l’élu d’astreinte pour se retrouver en mairie et récupérer la clef. Réponse de l’élu : « je ne suis pas habilité à vous donner la clef ». Ben si, justement, en tant qu’élu d’astreinte, on est habilité à tout faire sur la commune, et même à remplacer le maire avec délégation si nécessaire. J’ai personnellement été d’astreinte nombre de fois, et je sais que l‘on peut s’attendre à tout. Ceci va des questions administratives que l’on peut aimablement renvoyer sur la mairie aux heures d’ouverture aux routes qu’il faut aller nettoyer ou bloquer en cas d’accident, ou des internements d’office aux ouverture de bâtiments municipaux pour telle ou telle raison. Encore faut-il avoir envie d'agir, d'aider... Dans le cas que je narre ici, non, c’était sans doute trop demander un samedi à 10H00 du matin à un élu qui habite pourtant tout à côté de la mairie…

Deuxième « dossier », non lié, celui d’un couple de Forgeois se rendant en mairie pour se marier. Lors de la cérémonie, la maire se rend alors compte que le document que les mariés et leur témoins s’apprêtaient à signer était… déjà signé ! Incompréhension des mariés jusqu’à temps que Mme la maire leur explique qu’il y a eu une erreur et que le document concernant leur cérémonie, c’est-à-dire l’acte de mariage, document officiel s’il en est, avait été signé par les mariés de la cérémonie précédant la leur ! Sur un ton badin, la maire leur indique que ce n‘est pas grave et que le procureur a donné son accord pour leurs signatures. Il y a donc sur l’acte de mariage original de ce couple une dizaine de signatures : quatre des mariés et le reste des témoins… Je ne suis pas un spécialiste des questions d’Etat Civil, mais je suis à peu près sûr que tout ceci n’est pas du tout « dans les clous » ! En tout état de cause, je doute fortement de la validité de l’acte de mariage figurant au registre… Dès que l’erreur a été repérée, Madame la maire (dont on se demande pourquoi elle assure seule les mariages, soit dit en passant) aurait dû appeler les services du procureur, non pas pour demander l’autorisation de signer à quatre mains l’acte de mariage, mais pour demander l’annulation du document. Elle aurait ensuite du immédiatement faire réimprimer un acte de mariage vierge que les mariés et leur témoins auraient signé. Je ne comprends d’ailleurs pas que cela n’ait pas été fait : est-ce de l’incompétence ou de la légèreté, mystère ? Quoi qu’il en soit, je ne peux qu’inciter les mariés à vérifier auprès de personnes compétentes la validité de leur acte de mariage. Les conséquences d’une invalidité pourraient en effet être lourdes à terme.

Dernier exemple, concernant encore une fois le monde associatif. Une association envisage de demander une salle pour un évènement artistique intéressant de nombreux Forgeois. Elle contacte l’adjointe aux animations, une première fois. Pas de réponse. Elle relance l’élu une seconde fois, toujours pas de réponse. Rien de très surprenant : les lecteurs du blog savent que la non réponse est une habitude très ancrée dans cette équipe municipale, voire une de leurs rares politiques identifiables. Disposant du numéro de téléphone de l’élue, elle l’appelle pour savoir s’il est possible de disposer d’une salle pour cet événement. Précision importante, l’événement est organisé à coût zéro pour la commune : aucune subvention n’est demandée par l’association qui fait venir à ses frais des artistes professionnels reconnus. Réponse de l’élue sur le mode « déjà merci de ne pas m’appeler, ensuite, il y a un cadre de partenariat et vous pouvez louer la salle, et de toutes façons la salle sera fermée pendant toutes les vacances par souci d’économie » ! Je passe sur l’amabilité de la réponse pour revenir sur deux points. Tout d’abord, le cadre de partenariat. Il me semble utile de rappeler que celui-ci ne s’applique en aucun cas puisque personne ne l’a signé. Pas la peine de le ressortir à chaque message, il n’est pas opposable, et l’argument est donc bidon ! Ensuite, sur la fermeture des salles, il est dit sur le site de la mairie que les salles sont fermées seulement une semaine sur deux. On apprend dans cet échange que la fermeture est en réalité prévue pour la totalité des vacances d’hiver. Quant au souci d’économie, il est lui aussi plus que discutable. Chauffer une salle autour de 18°, pendant 3 heures, ne présente pas un gros investissement financier, désolé. Ce, d’autant que la base servant au calcul des impôts fonciers a beaucoup augmenté dans le département. Dès lors, même si le taux d’imposition communal est resté le même, le montant des recettes communales a sensiblement augmenté. On retrouve ce point dans le budget, l’autofinancement ayant donc largement bénéficié de cette augmentation. Je pense donc que l’argument d’économie cache en fait et surtout une volonté de ne pas faire, de ne pas bouger, et une certaine forme de « j'en ai rien à faire » ! Reste à comprendre la motivation de cette attitude, que je pense être double. Tout d’abord, nous avons affaire à une équipe municipale sans idée directrice majeur, et intellectuellement refermée sur elle-même. Tout ce qui ne vient pas de cette équipe lui est donc suspect. Deuxièmement, je pense que l’équipe actuelle n’a pas réalisé ce qu’implique un mandat municipal. Elle a été très critique des élus précédents mais maintenant qu’elle est aux affaires, elle est dépassée par l’ampleur de la tâche. Un élu a « planté » un syndicat intercommunal mis sous tutelle, plusieurs élus ne viennent plus aux conseils municipaux, et il se dit que le nombre de commissions est en chute libre… Or, défaire ce qui a été fait c’est assez facile, mais reconstruire c’est difficile ! Surtout lorsque l’on fonctionne comme on le voit au travers de ces nouveaux exemples, en mode « rien à cirer »…


Crédit illustration :

AOC, analyse opinion, critique. Juillet 2018.
https://aoc.media/analyse/2018/07/02/promesses-electorales-nengagent-ecoutent


vendredi 3 novembre 2023

DISPARITION DU SENS DE LA FÊTE DE LA CHÂTAIGNE


La fête de la châtaigne est une tradition forgeoise qui se poursuit depuis de nombreuses années. lancée à la fin des années 90 « à bas bruit », les élus du mandat municipal 2001-2008, et 2008-2014 l’avait lancée dans les grandes longueurs, au travers d’une large participation citoyenne. Cette tradition s’était poursuivie avec bonheur dans la mandature suivante. Force est de constater que les choses ont complétement changé depuis trois ans, avec une perte, de sens marqué.


Comme je l’écrivais en introduction, les fêtes de la châtaigne à Forges ont été rendues possibles par une large participation citoyenne, à partir des années 2000. En filigrane, il s’agissait d’utiliser la fête comme un moyen et non pas une fin, c’est-à-dire comme un moyen de mobiliser les Forgeois pour organiser un évènement à destination des Forgeois. La préparation était donc au moins aussi importante que la réalisation. Cette participation forgeoise s’est traduite par la confection de décors variés, de déguisements autour d’une thématique, de l’organisation de jeux, de la préparation de repas, par la participation d’associations pour la vente caritative de produits, et également par celle de la caisse des écoles, chargée de la vente de crêpes ou gaufres… J’ajoute la mise en place et le service au salon de thé, autour de desserts « castagnères » réalisés par les habitants et habitantes de la commune. Également, les Forgeois étaient invités, très à l’avance, à récolter les châtaignes alentour, et à les apporter à la fête pour les faire griller, les années où la météo était favorable au projet. L’ensemble des bénéfices réalisés retournaient à la commune, au bénéfice direct ou indirect, des habitants.

Cette organisation de fête s’est poursuivie lors du mandat suivant, entre 2014 et 2020, à l’exception de la période « covidesque ». Point important : elle en a maintenu la philosophie, mêlant activité familiale, bonne humeur, et participation citoyenne. Pour servir les plus de 150 repas, les centaines de visiteurs du salon de thé et de crêpes dévorées, ce sont au moins une cinquantaine d’élus et de bénévoles qui se relayaient, le tout sous la baguette efficace du chef d’orchestre qu’était l’adjoint aux animations.

Depuis 2020, tout a changé ! Même s’il vient du monde à cette fête (et tant mieux car il y a un espoir d’en voir changer le profil), fini les thématiques et les déguisements, jugés ringards, voire beaufs par l’actuelle équipe municipale. Fini la collecte des châtaignes par les Forgeois, fini les repas préparés et servis sur place par des Forgeois, fini le salon de thé, trop compliqué, parait-il, à mettre en place, surtout lorsque l’on a un poil dans la main… Fini aussi les crêpes au profit de la caisse des écoles, puisque tout est fait à Forges pour fermer ladite caisse. Enfin, fini la participation des associations que l’on s’ingénie à cacher au public, comme cela s’est produit voilà quelques jours encore, avec le Carrefour des Solidarités. Il a fallu que la responsable aille dire aux élus forgeois leurs quatre vérités sur le mode « à Forges, vous n’aimez vraiment pas les association », pour obtenir un semblant d’amélioration… Et surtout, fini la participation citoyenne et les retours vers la collectivité. Dans l’optique municipale actuelle, le forgeois est vu non pas comme un acteur mais comme une unité de consommation, qu’importe le produit, et qu’importe l’impact environnemental. Comment s’étonner dès lors, de voir, à la fête de la Châtaigne (sic), un jeu type pêche aux canards à 3 ou 4 euros permettant de gagner des petits jouets en plastique venus de Chine ? Dans la même veine, quid de l’installation à cette fête de commerçants non-résidents sur la commune, pratiquant pour certains des prix prohibitifs ? On a ainsi vu cette année des gaufres à 6,00 euros pièce ; certains s’en sont offusqué à juste titre. Bref, une perte de sens total. En lien, il me revient en mémoire les propos de Mme le maire, lors d’une réunion pas si ancienne avec les associations forgeoises, où, questionnée sur sa philosophie vis-à-vis du monde associatif, elle avait balayé énervée, d’un geste de la main, le mot philosophie, trop compliqué… Cela en dit très long sur la perte de sens que j’évoquais plus haut, sans aucun doute liée à une absence totale de vision, et en amont de réflexion politique, que je dénonce assez régulièrement sur ce blog. 

 

Note ajoutée le 03/11 :

Un des lecteurs du blog, ancien élu forgeois, apporte des informations importantes au sujet de la fête de la Châtaigne, que je publie donc ici dans un souci de précision :

...« dés sa création, l'idée majeure a toujours été d'une large participation citoyenne [] même si elle fut forcément modeste au démarrage ; la première édition prévue en octobre 1996 a dû être repoussée à l’année suivante en raison des décès de 2 élus en juin (Philippe Moreau) puis septembre (Patrick Assal) de cette année-là. C’est pour cette première fête d’octobre 1997 que nous avions fait réaliser la poêle géante par M. Daumas, ferronnier à Forges. Ensuite la fête n’a fait que croitre en animations chaque année et en durée puisque nous commencions dès le samedi soir par une soirée avec repas et danses et le dimanche nous commencions dès le matin avec le troc-plante et chaque année un nouveau thème venait alimenter les animations sans oublier, comme tu le signales, les stands récurrents : salon de thé, crêpe à la farine de châtaigne, châtaignes grillées (« Show Marrons ») avec les châtaignes ramassées dans les jardins forgeois… Nous étions même allés [] participer à une fête de la Châtaigne dans le Cantal afin d’y rechercher des idées pour la nôtre et l’étoffer ; nous étions donc loin du « bas bruit » !!!  Le summum fût atteint en 2006 (2ème mandat de Christian Crouzel) avec le 10ème anniversaire qui fut une fête remarquable et très remarquée, grâce, en particulier, au dynamisme de l’adjoint à l’animation culturelle de l’époque []. »

 

Crédit illustration :

Fête de la Châtaigne 2010.

Blogazette des Ulis :
http://jmsattoblogazettedesulis.blogspot.com/2010/10/la-fete-de-la-chataigne-forges-les.html


dimanche 3 septembre 2023

À PROPOS DE SOUTIEN SCOLAIRE...

Un des lecteurs du blog m’a récemment signalé que la municipalité avait décidé de « souscrire » au site « Prof’express » pour permettre aux jeunes Forgeois de bénéficier d’un soutien scolaire. Dans le principe, l’initiative est louable, mais elle risque néanmoins de manquer en partie sa cible…

Prof’express (1) propose une aide à la compréhension des matières enseignées, essentiellement en collèges et lycées. Ainsi, selon leur site, je cite : « originellement proposée en mathématiques, français et anglais, cette aide aux devoirs en ligne s’est ensuite étendue aux sciences physiques, à la chimie et la SVT, à la philosophie ainsi qu’à l'histoire et géographie. Les langues étrangères ne sont pas en reste : l'allemand, l'espagnol l'italien font désormais l'objet d'un soutien scolaire en ligne à la demande ». Le processus fonctionne au moyen d’une plate-forme internet et/ou via le téléphone. Je cite de nouveau la présentation faite par Prof Express : « les familles bénéficiaires peuvent solliciter l'aide d'un enseignant en ligne entre 17:00 et 20:00 tous les jours sauf le vendredi. Durant cette session, le professeur sait être à l'écoute de l'élève pour le rassurer, prendre en compte sa requête et l'aider à trouver lui-même la solution. Cet échange par téléphone, chat ainsi que par classe virtuelle permet de réussir un examen, gagner des points dans un exercice à rendre, un exposé à préparer, etc. ».

Que l’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit : cette initiative est bien entendu potentiellement porteuse d’une aide appréciable pour les jeunes de notre commune. Elle peut sans aucun doute aider nos collégiens et lycéens à mieux comprendre un sujet qui leur aurait échappé. Je suis en revanche moins preneur de l’objectif de « gagner des points dans un exercice à rendre », tout simplement parce qu’il me semble que c’est regarder le soutien scolaire par le petit bout de la lorgnette, et d’une façon simplement utilitariste. Il est vrai qu’à un moment où le bac se joue en grande partie sur le contrôle continu, quelques points de ci, de là, peuvent être bons à gratter. Les profs en savent quelque chose, tant ils sont soumis depuis ces réformes aux pressions parentales et à celles des élèves lorsque les notes des interrogations sont jugées trop faibles (2,3).

Cette vision utilitariste est une des raisons qui, à mon sens, font que ce type de soutien scolaire, bien qu’intéressant, pourrait dans plusieurs cas largement manquer sa cible. Je m’explique, sur le fondement de mon expérience dans le domaine (2 ans de soutien scolaire fourni lors de mes études à la fac, 3 ans avec l’association « Coup de Pouce 91 », sciemment entravée dans son fonctionnement par l’actuelle municipalité, soit dit en passant). Un enfant en difficulté peut l’être sur un point particulier, ou sur une matière particulière. Dans ce cas, un « simple soutien scolaire » pourrait effectivement être profitable. Si la faiblesse est plus générale, il devient important d’en détecter les causes. Certaines peuvent relever d’un trouble de l’attention, de la concentration, ou de problèmes de type dysorthographie, dyscalculie, donc globalement de troubles dits « dys », susceptibles de rendre plus difficile l’apprentissage (4). Parfois c’est très évident, même pour un non professionnel comme l’auteur de ce billet. Parfois, c’est plus compliqué à déceler, et dans ce cas, le simple soutien scolaire par internet ou par téléphone ne suffira surement pas. Dans ce cas même, le soutien scolaire pourrait s’avérer contre-productive car elle risque de renforcer le sentiment d’échec systématique auquel se retrouve confronté l’élève. L’aide d’éducateurs spécialisés, de psychologues, d’orthophonistes, bref de professionnels aguerris est alors nécessaire pour y voir plus clair. Enfin, dans certains cas,  l’élève peut certes avoir des difficultés, mais celles-ci sont en réalité plus systémiques. La fratrie, ses parents, voire ses camarades de classe peuvent constituer des éléments explicatifs (je ne parle pas de responsabilité ici) d’une partie parfois non négligeable des difficultés d’apprentissage. Il est évident que dans ce cas, l’aide proposée via une plate-forme internet ou par téléphone ne résoudra rien.

C’est pour cela que je trouve franchement lamentable l’absence totale d’efforts de l’actuelle municipalité pour soutenir les associations locales qui étaient à même de déceler ses troubles et d’y remédier au moins en partie. C’est le moins que l’on puisse dire, et c’est d’autant plus stupide que l’accès à la plate-forme, s’il est gratuit pour les élèves en difficultés et leur parents, est payé finalement par ceux-ci via leurs impôts dits locaux. Ce montant n’est en effet pas nul, j’en suis sûr, pour la commune, alors qu’il l’était pour l’aide fournie par les associations, même si la mairie tentait de faire pleurer dans les chaumières arguant d’un pseudo coût élevé de prêt des salles municipales… Un grand classique dans notre commune !


Références :

1. Prof’express.
Consultable en ligne :
https://www.profexpress.com/

2. Amandine Hirou. Bac 2022 : avec le contrôle continu, des profs sous la pression accrue des parents. L’Express. Septembre 2021.

3.Pauline Larrour. Être enseignant, c’est subir un peu plus la pression chaque jour sans protection aucune. Marianne. Février 2022.
Consultable en ligne :
https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/etre-enseignant-cest-subir-un-peu-plus-la-pression-chaque-jour-sans-protection-aucune

4. Les troubles « Dys » ou troubles spécifiques du langage et des apprentissages.
Consultable en ligne :
https://www.ffdys.com/troubles-dys

 

Crédit illustration :

Dessin de Deligne pour « La Croix ».

samedi 5 août 2023

ASSOCIATIONS FORGEOISES : DE NOUVEAUX PROBLÈMES !



J’ai déjà raconté sur ce blog, à plusieurs reprises, les démêlés de diverses associations avec la municipalité. Il eut été dommage que pendant l’été, cette saga s’arrêtât. Voici donc un nouvel épisode d’une histoire qui ne prendra fin sans doute que lors du départ de cette équipe municipale, ou après sa condamnation par une autorité administrative…

La nouvelle « victime » de la mauvaise volonté municipalité a été cette fois l’association de parents d’élèves FCPE. Cette dernière a organisé au mois de juin une opération du type « vide ta chambre », c’est-à-dire une brocante axée sur les échanges de jouets, jeux et éventuellement de vêtements des enfants scolarisés. Alors qu’un tel événement ne devrait pas poser de problèmes organisationnels majeurs dans une commune « normale », il s’est avéré que sa mise à Forges en place a davantage relevé du parcours du combattant que de la promenade de santé.

Fin février, l’association contacte la mairie en lui demandant s’il est possible d’utiliser à cet effet la salle Messidor un dimanche de mai, date laquelle ce local est peu susceptible d’être utilisé par d’autres associations. La mairie refuse, arguant, comme à son habitude, du coup prohibitif du prêt de la salle à une association. Un mot ici pour dire que cet argument est des plus spécieux. En effet, renseignement pris auprès de diverses associations de ma connaissance, il apparaît que la mairie prête très systématiquement cette salle à plusieurs d’entre elles, et cela de façon parfaitement gracieuse. Ce faisant, la réponse de la municipalité est donc illégitime, et possiblement illégale puis qu’instaurant de fait une inégalité de traitement des associations. Ce n’est pas la première fois que je dénonce dans ce blog cette inégalité qui s’apparente, maintenant de façon très évidente, à un traitement « à la gueule du client ». Cette illégalité dans la prise de décision est d’autant plus vérifiée que la mairie refuse également le prêt de la salle au motif qu’il existerait déjà une brocante à Forges les Bains et qu’elle ne voit pas l’intérêt d’en organiser un autre. Sauf qu’il s’agit là d’une demande non pas municipale mais associative, et que la mairie n’a pas à décider de ce qui est bon pour l’association ou non… L’association dépose donc un recours gracieux en mairie mi-mars, mais sans succès. Nouvel élément au dossier : lors de la réunion entre élus et une dizaine d’associations dont la FCPE, fin mars, Madame la maire, très en forme, évoque la notion de trouble à l’ordre public ! Derrière, dit-elle, on peut mettre, je cite approximativement son propos « n’importe quoi ». Si effectivement la loi reste en partie imprécise sur cette notion, le fait d’organiser une brocante à des heures diurnes, à distance de toute habitation, ne peut être assimilé à un trouble à l’ordre public. L’argument ne tiendrait pas une seconde au tribunal administratif (TA).

Dans le même temps, l’association écrit au contrôle de légalité en préfecture. Celui-ci prend bonne note du problème mais indique qu’il faut relancer la mairie ou envisager une action au TA. L’association change alors son fusil d’épaule et propose d’organiser le « vide ta chambre » sur le parking de la place haute de l’église, à coût nul pour la commune. Là miracle, possiblement devant la pugnacité de l’association, et peut être informé du recours par la préfecture, je n’en sais rien, la mairie accède finalement à la demande mais propose la cour du centre socioculturel. C’est une bonne solution effectivement, et l’association l’accepte bien volontiers. Également, la municipalité accepte la connexion d’une rallonge électrique et le prêt de tables (deux ou trois pour être exact), l’association se chargeant des barnums, et de la fourniture des consommables (boissons, gâteaux et autres douceurs)… Cependant, le diable se cache dans les détails. L’association demande ainsi à la mairie l’affichage sur les panneaux municipaux de l'évènement. Refus ! Autre coup en vache: l’association demande la possibilité d’utiliser les toilettes du centre socioculturel où aura lieu l’événement pour les exposants et visiteurs. Refus ! Ces derniers n’auront qu’à aller aux toilettes publiques, situées à 250 mètres, derrière l’église ! Hasard ou pas, le jour du « vide ta chambre », l’élu de permanence venu ouvrir ne disposait pas des clefs des toilettes publiques. Il a donc accepté d’ouvrir les toilettes du centre socioculturel… 

On voit bien ici le traitement « à la gueule du client » que j’évoquais plus haut, puisque la veille du vide ta chambre, au même endroit, une association sportive organisait en fin de journée son repas de fin d'année avec, bien entendu, libre accès aux toilettes. Il est vrai que plusieurs membres de l’actuelle municipalité ou leurs proches sont également proches ou membres du club de sport en question. De même, pour la kermesse des écoles organisée par une autre association de parents d'élèves, il semblerait que celle-ci ait bénéficié du prêt et de l'installation de tables, chaises et barnums par les employés municipaux, et également de la fourniture par la mairie des boissons pour les buvettes. Je rappelle aussi que selon les informations dont je dispose, des bénéfices de la kermesse sont allés à... l'association de parents d'élèves, alors que les bénéfices du vide ta chambre sont allés non pas à la FCPE mais à la coopérative scolaire. Passons, c'est un autre sujet !

Que l’on me comprenne bien : il ne s’agit pas de jalousie vis-à-vis de telle ou telle structure. Il s’agit simplement de dénoncer un comportement inadmissible des autorités municipales, qui s’assoient de plus en plus souvent sur leurs obligations légales. Ces mêmes élus annonçaient fièrement dans leur programme de campagne la fin d'une soi-disant inégalité de traitement des associations dans la mandature précédente, inégalité qui n'existait que dans leur esprit, mais qui, paradoxalement aujourd'hui, constitue la triste réalité forgeoise. 

Je n’ai pas relaté dans son entièreté les échanges entre mairie et association pour la mise en place de ce vide ta chambre. Tout ceci montre, malheureusement, qu'il faut une énergie énorme pour tenter d’organiser un événement dans cette commune, la mairie se retranchant sous les prétexte les plus divers pour ne pas en favoriser la possibilité. Je reviendrai prochainement sur l’argument du coût tant celui-ci est mensonger. Il me faut au préalable disposer du budget communal et l’analyser, même si j’en connais les grandes lignes… Reste à essayer de comprendre pourquoi la municipalité s’inscrit depuis trois ans dans une démanche paralysant l’activité associative. Mon sentiment est que la plupart des élus forgeois n’ont jamais eu d’activité responsable ou bénévole dans ces associations, qu’ils ont une vision très autocentrée du monde (l’entre-soi que j’ai déjà évoqué dans d’autres articles), et qu’ils ont globalement une incompréhension complète de ce que sont le tissu social, le vivre-ensemble, et les effets d’externalités positives. Il n’y a donc clairement rien de bon à attendre de l’équipe en place. Ce qu’elle n’a pas compris en trois ans de mandat, elle ne le comprendra pas dans les mois ou années à venir !


Crédits illustration :

D'après un dessin de Lasserpe pour « Associations mode d'emploi ».







mercredi 5 juillet 2023

POURQUOI NE SUIS-JE PAS ALLÉ SUR LE PARVIS DE LA MAIRIE DE FORGES LUNDI ?

Les agressions d’élus se multiplient en France depuis plusieurs années. On est passé des simples propos grossiers aux insultes, puis aux menaces, et d’aucuns n’hésitent plus à s’en prendre maintenant physiquement aux biens des élus, voire aux élus eux-mêmes ou à leur famille.

Le dernier exemple en date de ces agressions s’est produit à l’Haÿ-Les-Roses, où le domicile du maire a fait l’objet des d’une attaque au moyen d’une voiture lancée contre le portail et la véranda, puis enflammée. La famille a dû fuir par l’arrière de leur propriété, entrainant des blessures plus ou moins graves à certaines personnes (1).

Cette agression a légitimement ému nombre de Français, de toutes origines et obédiences, et en particulier, on le comprend, des élus. L’association des maires de France a donc appelé à des réunions de soutien au maire attaqué et à sa famille, sur le parvis de nos mairies, lundi dernier à midi (2).

Ayant été élu moi-même, et deux fois maire par délégation, dans deux mandatures différentes, je ne pouvais donc que souscrire à la démarche. Ce d’autant plus que j’ai été victime plusieurs fois de propos grossiers ou insultants, suite à des remarques pourtant aimables que j’avais faites à des concitoyens en raison de leur mauvais comportement. Cependant, j’ai décidé ce ne pas me rendre à Forges, et cela pour deux raisons.

La première est que certains membres de l’équipe municipale en place, ou des proches, ont contribué par leurs actes à la dégradation de l’ambiance communale lors du pénible épisode des migrants hébergés au centre d’accueil en 2016. Ainsi, certains des membres de cette équipe ou leurs proches ont propagé des contre-vérités sur les réseaux sociaux, perturbé nombre de conseils municipaux et participé à une manifestation conjointement avec des élus et des représentants du front national... Cette « agit-prop » a indiscutablement conduit à l’émergence d’un climat totalement délétère dans notre commune pendant plusieurs mois, voire d'une psychose. Au cours de ces mois, les élus de la précédente équipe municipale ont subi diverses agressions alliant insultes et appels téléphoniques de nuit, dégradations de véhicules, menaces sur leurs enfants ou même menaces de mort. Attention : en aucun cas je ne dis pas que les actuels élus sont les perpétrateurs de ces insultes ou de ces menaces. Je dis simplement que les actes de certains d’entre eux ou de leurs proches ont probablement favorisé l’accomplissement par d’autres de ces menaces, de ces insultes, et des dégradations, en raison du climat de détestation entretenu. J’ai donc trouvé que le relai de l’appel à ce rassemblement républicain par l’actuelle municipalité était décalé, opportuniste et cynique.

La deuxième raison est plus complexe à comprendre. Il se trouve que les émeutes auxquelles la France a assisté sont en partie dues aux actions de (très) jeunes gens en « déshérence » familiale, ou en situation d’échec, voire de rejet. Nous avions dans notre commune une association, Coup de Pouce 91 (CdP91) pour le pas la nommer, dont les objectifs assez larges visaient à venir en aide aux familles confrontées à des problèmes relationnels, aux enfants en difficulté risquant l’échec et, pour quelques-uns d’entre eux, risquant une certaine forme de marginalisation. En ce sens, CdP91 jouait un rôle de prévention marqué. Que croyez-vous qu’il arriva ? L’actuelle municipalité, dont la compréhension du rôle des associations paraît se limiter aux lignes de dépenses sur le budget communal, et qui semble considérer les familles en difficulté dans notre commune comme non forgeoises, a entravé depuis 3 ans le fonctionnement de l‘association. Cela s’est traduit par des déménagements successifs et sans préavis, par des baisses de subventions, et par une tentative d’immixtion dans les objectifs de l’association au travers d’un fumeux contrat de partenariat (soumis à d’autres associations, il est vrai). En dernier ressort, la mairie a imposé des restrictions d’accès aux locaux communaux, confinant régulièrement 5 ou 6 enfants et leurs accompagnateurs dans une toute petite pièce encombrée de grilles alors que d’autres salles restaient vides alentour. Il devenait dès lors très difficile de travailler dans de bonnes conditions. L’association a donc décidé d’arrêter ses activités dans notre commune. Tant pis pour les familles, tant pis pour les enfants en difficulté ! Il est vrai que ceux-ci ne constituent sans doute pas le cœur de cible politique de la municipalité… 

Tout ce qui précède fait que je ne peux en aucun cas répondre à l'appel de l’équipe municipale actuelle ! Je ne pouvais néanmoins me désolidariser de ce mouvement. Je me suis donc rendu face à la mairie d’une autre commune de la CCPL, où quelques élus et une bonne cinquantaine de citoyens se sont retrouvés autour du discours fédérateur de l’édile local, dans une atmosphère inclusive très différente de l’atmosphère délétère qui persiste dans notre commune, et qui persistera tant que les élus actuels y seront en capacité de développer leurs actions « toxiques ».


Références :

1. Anonyme. À L’Haÿ-les-Roses, la maison du maire attaquée en marge des émeutes, sa femme et un enfant blessés. Le Huffington Post. Juillet 2023.
Consultable en ligne :
https://www.huffingtonpost.fr/france/article/emeutes-a-l-hay-les-roses-la-maison-du-maire-attaquee-sa-femme-hospitalisee_220036.html

2. Anonyme. En soutien au maire de L’Haÿ-les-Roses, des rassemblements devant les mairies partout en France. Le Huffington Post. Juillet 2023.
Consultable en ligne :
https://www.huffingtonpost.fr/politique/video/en-soutien-au-maire-de-l-hay-les-roses-des-rassemblements-devant-les-mairies-partout-en-france_220086.html



Crédit illustration : 

D'après un dessin de Rhodo pour Diacritik. Mars 2017.
https://diacritik.com/2017/03/06/rodho-le-dessin-de-presse-de-la-semaine-pompier-pyromane/



vendredi 30 juin 2023

ANNULATION DE L'AGRÉMENT D'ANTICOR : DES EXPLICATIONS FACE AUX RUMEURS

Comme les lecteurs du blog le savent, l'agrément d'Anticor a été annulé par la justice administrative. Cela risque d'induire l'annulation des procédures en cours contre nombre de politiques de tous bords. Il se trouve que des rumeurs ont circulé sur certains médias pour justifier cette annulation. La présidente d'Anticor a donc tenu à préciser certains points, dans son message que je retransmets ci-dessous sans aucune modification. 

« Comme nous vous l'avons écrit vendredi dernier, la justice administrative a annulé l'agrément d'Anticor lui permettant de se porter partie civile dans les affaires d'atteinte à la probité publique. Contrairement à ce qui a pu être dit, le tribunal n'a pas statué sur l'indépendance d'Anticor.

Cette annulation est la conséquence d'une saisine du tribunal administratif par un ancien adhérent, vérificateur aux comptes, contre lequel nous avons porté plainte en dénonciation calomnieuse car il a fourni aux médias et à la Justice de fausses informations sur nos comptes.

Cet agrément permet à l'association Anticor de pallier l'inaction du parquet dans les affaires de corruption, en nous autorisant à saisir un juge d'instruction, indépendant du parquet et du pouvoir politique. Mais surtout, il nous permet de porter la parole des citoyens auprès de la justice. Car les premières victimes de la corruption ce sont eux !

Sans cet agrément, nombre d'affaires n'auraient pu être portées à la connaissance de nos concitoyens et aboutir à la mise en cause de responsables politiques en délicatesse avec la probité. Sans cet agrément ce sont les atteintes à notre pacte républicain qui n'auraient pas été sanctionnées.

Vous avez pu lire, ici ou là sur les réseaux sociaux, que l'annulation de l'agrément serait la juste sanction infligée à notre association compte tenu de prétendus dysfonctionnements internes et d'une absence de transparence sur nos sources de financement. Il n'en est rien. Le jugement annulant l'agrément se fonde sur une mauvaise rédaction de celui-ci par l'ancien premier ministre Jean Castex. Anticor ne saurait donc être tenue pour responsable de cette situation inédite.

Cette annulation qui conduit à restreindre la liberté d'action citoyenne, s'inscrit dans une tendance inquiétante de recul des libertés associatives et plus généralement des libertés publiques.

Quelles suites donner à cette annulation de notre agrément ? Le tribunal administratif a jugé que notre agrément devait être annulé de façon rétroactive. Ce qui signifie qu'il est censé ne jamais avoir existé. Nous saurons bientôt quelles seront les conséquences sur nos procédures en cours. En tout état de cause, Anticor ne pourra pas, jusqu'à ce qu'elle obtienne un nouvel agrément, contourner une décision de classement sans suite du procureur de la république. Cette décision porte atteinte à la démocratie car elle permet à l'impunité de reprendre du terrain.

Notre combat continue et Anticor mettra en œuvre tous les moyens juridiques pour récupérer cet agrément et pour s'assurer que nos représentants politiques répondent de leurs actes devant la justice. Nous allons faire appel de cette décision, et dès le 23 Juin nous avons envoyé à Madame la Première Ministre, Elisabeth Borne, une nouvelle demande d'agrément, qui devra nous répondre sous quatre mois.

Notre combat c'est aussi avec vous, adhérents, sympathisants que nous le mènerons. Avec vous, nous continuerons à dénoncer les atteintes à la probité publique, avec vous nous continuerons à informer et former nos concitoyens, avec vous nous continuerons à défendre la démocratie contre les abus de pouvoir. Restez mobilisés afin de récupérer cet outil de combat, qui est celui de tous les citoyens.

Enfin, compte-tenu du fait que la procédure d'agrément en elle-même est hautement problématique en ce qu'elle conditionne l'action anticorruption au bon vouloir d'un gouvernement qui peut être ciblé par ses actions, Anticor demande également à ce que cette procédure soit modifiée. L'association demande à ce que l'agrément soit aujourd'hui délivrée par une autorité dont l'impartialité ne peut être remise en cause, par une autorité qui n'accordera pas l'agrément sur des critères politiques mais sur des critères objectifs. Nous demandons à ce que cet agrément soit délivré par La Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP), une autorité administrative indépendante du pouvoir politique.

Le combat continue » !

mardi 27 juin 2023

50 000 LECTURES !


Un très court article pour annoncer aux lecteurs du blog que ce dernier vient de franchir le cap des 50 000 lectures. C’est bien sur satisfaisant d’autant que ce blog semble faire l’objet d’une censure sur certains des réseaux dits sociaux locaux…

Après quelques semaines d’essais, j’ai ouvert ce blog à l'occasion de mon départ à la retraite, en septembre 2020. Les objectifs étaient de pouvoir m’exprimer sur des sujets aussi divers que la politique locale et nationale, la sociologie et dans une moindre mesure, autour de sujet à coloration scientifique. L’agrégation de ce sujets qui en premier lieu m’intéressent, est venue naturellement. Nous étions deux ans après l’élection du nouveau Président de la République, M. Emmanuel Macron, dont les représentants élus de son parti, présents en masse à l’Assemblée Nationale, avaient décidé de priver celle-ci de ses prérogatives. Ils avaient en effet à l’époque autorisé l’exécutif à procéder par ordonnance pour poursuivre et amplifier la régression sociale engagée sous la présidence de M. François Hollande. Au plan local, une nouvelle majorité avait été élue, suite à la division de la précédente équipe municipale. Or, le comportement de nombre des membres de cette nouvelle municipalité, lors de la pénible affaire des migrants installés à Forges, ne laissait rien présager de bon. J’espérais pourtant qu’une fois aux affaires, un certain sens de l’intérêt général et une ouverture d’esprit auraient pu se faire jour. Je me suis trompé, et la suite de ce mandat a montré toute les capacités d’enfermement, de repli, d’entre-soi, mâtiné de mépris de classe dont la nouvelle majorité fait preuve. Elle masque sous une communication très affutée ses errements, son non-respect de certaines lois, quitte à émettre en privé ou en public des contre-vérités. Le vernis se craquèle de plus en plus, cependant, et le blog est là pour exposer les miasmes qui émanent de nombre d’actions de cette équipe municipale, voire de ses proches. Enfin, nous étions entrés en phase CoViD-19, et déjà beaucoup de rumeurs, de fausses nouvelles, voire de mensonges circulaient autour de cette épidémie… Il me semblait qu’en qualité d’ancien chercheur payé par de l’argent public, je devais au public quelques explications aussi honnêtes que possibles sur « le mal qui nous frappait ».

Un peu moins de trois ans, plus tard, le blog a donc franchi le cap des 50 000 lectures, ce que je trouve satisfaisant évidemment sur le plan de l’égo, mais surtout parce que je pense qu’il remplit au moins en partie ses objectifs. Je disais en introduction qu’il fait l’objet d’une censure sur les réseaux dits sociaux locaux. Ces informations m’ont été communiquées par plusieurs lecteurs très à l'aise avec ces réseaux, et qui ont souhaité y relayer des articles du blog en accord avec la politique de publication de ces réseaux. Sont concernés deux réseaux du groupe Facebook. Après que certains articles aient été effectivement publiés, un des réseaux a alors interdit toute publication politique ! Visiblement ceci doit être entendu au sens large car même des articles de sociologie sont considérés comme politiques. Une des responsables du réseau est une élue de Forges. L’autre réseau est lui géré de façon totalement opaque. Un seul responsable est identifié, mais toute opinion défavorable à l‘actuelle majorité y est bannie. Ne sont autorisés, semble-t-il, que les félicitations ou les auto-congratulations des élus municipaux et de leurs proches ! Ceci suggère qu’il est probablement géré par d’autres proches de l’actuelle municipalité, dont le courage se limite à se planquer derrière des pseudonymes ! En lien, ce même réseau n’hésitait pas, toujours d’après mes lecteurs, à propager des mensonges de façon régulière sur la précédente municipalité à laquelle j’appartenais. Quand on connaît la propension de ces réseaux à diffuser des fausses nouvelles, cela n’a rien d’étonnant... Au delà de ces arguties, je me demande au plan philosophique, ce qui peut justifier qu’une seule ou deux personnes décident de ce qui est bon ou non à lire pour des dizaines ou des centaines d’autres. Curieuse interprétation de la liberté d’expression en tous cas, et étrange conception de la démocratie…

Quelques chiffres complémentaires, pour une vision plus claire du blog. Les articles les plus lus sont ceux concernant notre commune, et tout particulièrement ceux traitant des problèmes récurrents au niveau des écoles. Le « top 3 » des articles regroupent « des problèmes au périscolaire » avec 605 lectures, « projets communaux : réouverture de la boulangerie » (que je mettrai à jour prochainement) avec 628 lectures et « si vous pensez que l’éducation coûte trop cher, essayez l’ignorance ! » avec 728 lectures. En moyenne, le blog est lu 1 200 fois par mois (minimum 640 lectures, maximum 7250 lectures). Ceci correspond à une moyenne journalière de 40 lectures. Au cours de la dernière année, les consultations journalières se sont réparties entre 3 lectures (au premier mai 2023) et 321 lectures (à la mi-juin 2023).

Au total, ce sont 235 articles publiés. Chacun est donc lu, en moyenne là aussi, 200 fois. Sachez que je ne publie pas toutes les informations dont je dispose, car bien que persuadé de l’exactitude de certaines d’entre elles, je manque parfois de preuves permettant de les étayer. J’ai, pour d’autres évènements, des preuves concrètes de certains comportements lamentables, dans cette commune ou dans des communes alentours, mais je laisse aux premiers intéressés le soin, en temps voulu, de déposer une main-courante ou une plainte auprès des services compétents…

Au total les articles ont généré environ 190 commentaires. Chaque article est « commentable » ; je me contente de modérer les commentaires pour éliminer ceux qui sont porteurs d’insultes (pas à mon endroit, mais à l’encontre d’élus de notre commune ou de la CCPL), les attaques ad hominem (car mes critiques parfois vives vont aux personnes non pas en tant qu’individus mais en regard de leurs fonctions), ainsi que les commentaires possiblement diffamatoires. Pour déposer un commentaire, le lecteur dispose d’une boite de dialogue sous chacun des articles. Ces 235 articles me demandent du temps d’investigation même si souvent ce sont des Forgeois, proches ou non des services, ou des fins connaisseurs des communes voisines qui m’informent des évènements de politique locale. Un article scientifique peut me demander 1 à 2 heures de travail, parfois plus ; un article de politique générale, parfois une demi-journée, surtout pour collecter et lire les références citées.

Merci donc aux lecteurs du blog. Sincèrement, je ne pensais pas que nous arriverions un jour à cela... Le fait que ce blog soit lu, est une reconnaissance du travail fait. Je continuerai bien sur cet effort rédactionnel pour les raisons que j’ai évoquées plus haut, et pour celles que j’ai également décrites dans mon premier article intitulé « un blog, pourquoi faire ? ». En particulier, je suis persuadé de la nécessité de réfléchir au-delà du simple buzz, des 240 signes permis par certains, et des invectives que transportent les réseaux dits sociaux. Également, j’adhère totalement au motto « penser globalement, agir localement », ce que je tente de mettre en application à mon échelle, au travers du blog et de mon engagement dans la vie associative et citoyenne. Et vu les situations politiques globale et locale, il n’y a aucune raison pour que cela cesse, bien au contraire !

 

Crédit illustration

http://www.morrissette.fr/2014/11/26/50-000-mercis/

dimanche 18 juin 2023

ÇA SE PASSE À FORGES, À L'ÉCOLE MATERNELLE




La saga des écoles se poursuit, avec un nouvel opus qui vaut son pesant de fraises Tagada ! Et qui démontre, une fois de plus, s‘il en était besoin, l’incompétence de certains de nos élus, et l’incroyable liberté que certains mêmes prennent avec les règlements…

J’ai été alerté, une de mes relations, voilà une dizaine de jours, du fait que l’école maternelle avait dû annuler la sortie de fin d’année, prévue autour le 23 juin, à l’espace Rambouillet. Motif : la mairie aurait tout simplement oublié de la budgéter ! Soyons très clair : si cela est vrai, et cela montre que la municipalité préfère budgéter la pose de caméras, ce qu’elle n’a pas oublié de faire, plutôt que de s’occuper de la sortie des gamins de Forges. Un mot aussi pour dire que j’ai du mal à croire que la mairie soit dans l’incapacité de trouver quelques centaines d’euros pour assurer cette sortie et d’effectuer rapidement une affectation au scolaire par un très court jeu d’écriture. En incidente, la caisse des écoles que la municipalité s’ingénie à faire disparaître aurait pu aussi servir à abonder cette sortie. Mais bon…

La saga ne s’arrête pas là. La dernière réunion du conseil d’école a également été le théâtre des débordements municipaux. Les représentants et les personnels de la municipalité se sont en effet présentés en force à la réunion. Ce ne sont pas moins de quatre élus et deux agents municipaux qui ont frappé à la porte, en contradiction totale avec les textes réglementaires. Pour information, le conseil d’école est placé sous la responsabilité de la directrice ou du directeur de l’école qui le préside et en fixe l’ordre du jour, selon les propositions adressées par les membres du conseil. Cet ordre du jour doit être diffusé aux membres du conseil huit jours avant la date de la réunion. L’éducation nationale fixe tout aussi clairement la composition et les règles de fonctionnement du conseil d’école. Sont membres de droit : le directeur de l'école, qui préside le conseil, l’ensemble des maîtres affectés à l'école (titulaires ou remplaçants), le maire, un conseiller municipal nommé par le conseil municipal, les représentants des parents d’élèves (autant qu’il y a de classes) et le délégué départemental de l'éducation chargé de visiter les écoles. Tous ont droit de vote. Des membres supplémentaires sans droit de vote peuvent participer : des personnes chargées d'activités sportives et culturelles, des participants aux actions de prévention et d'aide psychologique, l’équipe médicale scolaire, des assistantes sociales ou de ATSEM mais seulement dans la mesure où des sujets inscrits à l’ordre du jour les concernent. Toutes ces informations sont disponibles sur le site « service-public.fr ». Dans le cas de ce dernier conseil d’école, la mairie n’a même pas eu la correction de lui demander son accord. La directrice a alors rappelé aux représentants communaux que seuls deux élus devaient être présents, plus une des personnes présentes qui, elle, avait été invitée. Elle s’est heurtée à un refus des représentants de la commune, arguant du fait que les deux employés de la mairie étaient présents en lien avec leur connaissance de sujet de l’ordre du jour, et du fait que les autres personnes (donc deux élus) avaient le droit d’assister au conseil d’école. Évidemment, tout cela est faux. En l’espèce donc, la mairie s’est affranchie du respect de la réglementation. Je ne cesse de m’étonner de la façon dont ces élus forgeois semblent soit ignorer la loi, soit la connaître mais s’asseoir sur les textes de cadrage, alors que l’exemplarité devrait être une des lignes de conduite absolue des dits-élus, qui en ont fait une des valeurs de campagne. Il est vrai qu'à Forges, les promesses n'engagent que ceux qui les croient .

Au-delà de ces arguties juridiques, la mairie a prévenu les enseignantes et la directrice de travaux prévus pour l’été à la maternelle. En lien avec ces travaux, la municipalité a demandé aux enseignantes de débarrasser l’ensemble du matériel scolaire avant le 10 juillet, date de début des travaux. Ces dernières vont donc devoir, d’ici à fin juin / début juillet, gérer en même temps les enfants et le déménagement, en fait la mise en carton, le déménagement - sous réserve d'un étiquetage approprié - devant être effectué par les services techniques ou par un prestataire externe. Pour rappel l'année scolaire s'achève le 7 juillet ! Autant dire que tout cela me semble difficilement réalisable. Je suis d’ailleurs de nouveau surpris de ce manque d’anticipation de la commune. Des travaux sont en général l’objet d’études préalables, d’appels d’offres que l’on analyse, etc. On est donc loin de l’improvisation. Cette annonce tardive montre à mon sens toute la considération que notre l’équipe municipale apporte aux enseignantes, qu’elle ne daigne prévenir qu’à la toute dernière minute. Et qu’importe si ces dernières devront être présentes dans les locaux scolaires le week-end ou durant leurs congés, hors de tout cadre légal. Il faut en effet savoir que les enseignants ne sont pas autorisés à se trouver dans ces locaux aux périodes où ceux-ci ne sont pas utilisés pour l’enseignement, les besoins de la formation, les réunions pédagogiques ou avec les parents d’élève, sauf si leur présence est justifiée par les nécessités de leur service ou de leur fonction. Or, les travaux de l’école ne relèvent pas de leur nécessité de service !

On aura, sans doute et malgré tout ce qui précède, un très beau papier dans le journal local ou un mail de la mairie aux parents expliquant que tout cela est de la « fautapadchance », et que la priorité de la mairie est bien sur la sécurité et le bien-être des enfants, etc. Tout cela reste du bla-bla. J’en veux pour preuve le budget communal affecté à l’école maternelle. Ce budget est en effet préparé à la fin de l’année n-1. Le budget 2023 a dont été préparé fin 2022 avec les données 2022 que l’on ajuste avec les demandes des enseignants et le prévisionnel. L’incertitude porte ensuite sur le nombre d’enfants inscrits pour l’année suivante, donc, ici, pour l’année 2023-2024. Il se trouve que ce nombre d’enfants est très supérieur à celui attendu par simple reconduction du nombre d’élèves sur la période 2022-2023. Le conseil d’école a donc demandé une réévaluation du montant budgété, ce qui a été refusé par la commune, arguant du fait que le budget 2023 est le même que le budget 2019. Oui, mais entre-temps, il y a eu une inflation sensible et l’ouverture d’une nouvelle classe, arguments balayés par les élus forgeois. Tout ceci fait bien que le budget par élève sur la commune est en chute libre. Il est certain que la municipalité, dont l’intérêt est plus marqué pour la communication que pour le scolaire, saura trouver les mots appropriés pour masquer ses faiblesses…

Dernier point à ce sujet, montrant encore un fois l’absence de connaissance réglementaire des élus.  J’ai appris très récemment que la FCPE avait demandé à la mairie les documents financiers communaux. Selon leurs dires ils n’auraient obtenu qu’un bilan global, et plus grave, leur nouvelle demande de budget lors du conseil d'école s’est heurtée, là aussi, à un refus de communication de la part de la municipalité. Soyons donc très clair : la loi oblige les communes à fournir l’ensemble des données budgétaires. Sont en effet communicables aux personnes morales ou physiques qui en feront la demande, et une fois ces différents éléments votés en conseil municipal, le budget dans sa totalité, donc le budget primitif, le prévisionnel et le supplémentaire, ainsi que les documents annexés aux budgets et aux comptes administratifs, le compte administratif et les documents joints, les décisions modificatives de dépenses, les fiches relatives à la dotation globale de fonctionnement, les tableaux d’amortissement des emprunts, les rapports de présentation et d’analyse de ces documents, et notamment les analyses financières réalisées par les comptables du Trésor, cette liste n’étant pas limitative. Sont également communicables tous les documents comptables, les pièces liées à l’exécution des recettes et des dépenses comme par exemple le compte de gestion (après son examen), les différents livres comptables, les mandats, les bordereaux de mandats et de recettes (y compris pendant l’exercice en cours), les titres de recettes ou de dépenses (y compris des remboursements des emprunts), l’état des recettes et des dépenses, les pièces justificatives des dépenses, les factures et mémoires, cette liste n’étant pas , non plus limitative. J’incite vivement les citoyens qui s’intéressent aux affaires communale de se faire communiquer ces pièces. En cas de nouveau refus par la commune, je me permets de suggérer une lettre en préfecture pour avertir les services préfectoraux de cette nouvelle dérive réglementaire, et la saisine de la commission d’accès aux documents administratifs (CADA) pour obtenir ces pièces. Quoiqu’il en soit, ces refus de communication en disent long, à mon sens, sur le manque de considération de nos élus vis-à-vis des administrés et surtout leur méconnaissance totale des règles de fonctionnement communal. Si ceci est éventuellement excusable en début de mandat, cela ne l’est plus à mi-mandat d’autant plus que ces élus ont déjà été alertés de l’illégalité de leur refus, et qu’ils n’en sont pas à leur coup d’essai.


Crédit illustration : 

« Dessin » personnel