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mercredi 4 octobre 2023

ENCORE DES PROPOS ABSURDES D’UN ÉLU FORGEOIS !


De nouveau, un lecteur du blog m’a alerté sur des propos tenus par un élu forgeois (le même que précédemment) au sujet de la régie publique Eau Ouest Essonne. S’appuyant sur la situation catastrophique de la fourniture d’eau potable à Mayotte, ce dernier suggère à demi-mots que l’on pourrait bien connaître une situation similaire dans notre région. Il s’agit là, a minima, de propos erronés, dont le but me semble assez flou, sinon à imaginer que ce nouvel élu forgeois vise à faire peur à nos concitoyens. Je vois donc obligé d’expliquer en quoi ce message relève de l’absurde…

Avant de renter en détails dans ces explications, je cite le message de cet élu de notre commune : « « l’immobilisme des pouvoirs publics, locaux et nationaux, et d’infrastructures indignes » ? Une situation catastrophique qui ressemble étrangement à ce qu’il va se passer dans le pays de Limours ??!! ». Pour ne pas être trop désagréable, je ne reviendrai pas sur la faute de syntaxe, ni sur les erreurs typographiques de ce message. Passons tout de suite aux faits. Si la situation à Mayotte est effectivement catastrophique, si elle résulte à la fois d’une gestion en DSP très dégradée et d’un manque de moyens et de vision de long terme, on peut raisonnablement penser que, dans notre secteur, nous nous trouvons dans une situation opposée. Précision importante, quand je parle de notre secteur, je parle des communes de Forges, Briis, Fontenay, Angervilliers, etc., bref de celles qui sont incluses dans l’ensemble régi par Eau Ouest Essonne. J’exclus donc Limours et Pecqueuse, qui, me semble-t-il, continuent de gérer la fourniture d’eau en DSP.

Pour comprendre en quoi ce mesage est absurde, je reviens tout d’abord sur les raisons qui ont conduit à la création de la régie publique Eau Ouest Essonne, création à laquelle j’ai très largement participé. Cette création résulte du constat que nous avions posé, et qui observait que si les délégataires successifs avaient fait fonctionner le service, disons correctement sans plus, leur investissement dans la pérennité du réseau, et en termes de sécurisation de la ressource, n’était pas satisfaisant. La réflexion, commencée dans les années 2010, a conduit en 2017 à la création par le syndicat intercommunal d’adduction d’eau potable de la région d’Angervilliers (SIAEP), devenu depuis SIAEP Eau Ouest Essonne, et de la régie publique. Cette régie est, de fait, le bras opérationnel du syndicat, et c’est donc elle qui depuis 2017 assure le rétablissement et l’amélioration du réseau, et la sécurisation des approvisionnements. Je ne rappellerai pas ici tout ce qui a été mené à bien par la régie depuis sa création, mais juste quelques grandes lignes. Très vite, il a fallu remettre à jour la base abonnées, dont plus de 40% des lignes étaient fausses. La régie a également procédé au repérage en X,Y de tous les ouvrages, dont vannes et bouches à clef. Elle a mis en place un SIG, système d’information géographique, qui collationne toutes les données réseaux disponibles sur informatique, elle a examiné tous ses captages, lancés des travaux de recherche de fuites nombreux, y compris, et c’est une première en France pour une régie, à l’aide de chiens dressés à cela, et elle a procédé à des remplacements de canalisations dans un volume jamais vu au cours des 20 années précédentes passées en DSP. Depuis 6 ans, elle fournit quasiment sans discontinuer de l’eau de qualité, à plus de 20 000 personnes. Sa compétence est reconnue aux niveau régional et départemental, je n’en veux pour preuve que le satisfecit donné par la préfecture sur son fonctionnement et l’élargissement aux communes désireuses de la rejoindre, appartenant à deux communautés de communes : la CCPL et le Dourdannais. Elle est par ailleurs la seule régie du département à assurer la production d’eau, sa potabilisation, son transport, et sa distribution ainsi que la facturation aux abonées. J’arrête là, car je défie quiconque de démonter un quelconque dysfonctionnement de la structure. Evidemment, quelques arrêts de distribution se sont produits de façon inopinée, parfois pendant deux heures, parfois durant une nuit, et d’autres se produiront… Les casses de réseau, les fuites ont en effet une détestable propension à ne pas nous prévenir de leur occurrence, à l’avance…

Par ailleurs, si l’on examine maintenant la ressource et sa sécurisation, puisque le message incriminé mentionait une peur sur ce sujet, il faut préciser que l'eau provient, en tous cas pour les communes de la CCPL, en quasi-totalité de captages situés à Saint Maurice Montcouronne et Saint Cyr sous Dourdan. En temps normal, ces captages sont suffisants en termes qualitatifs et quantitatifs. Néanmoins, lors de l’été 2022, en raison de la température élevée et de la forte consommation qui en a résulté, la volumétrie n’a pas été suffisante. Nous disposons dans ce cas d’une alimentation complémentaire, abondante, qui se fait par de l’eau de la rivière Essonne, provenant de l’usine de potabilisation d’Itteville. Cette interconnexion a donc été sollicitée permettant une fourniture d’eau ininterrompue à tout notre secteur dans une période particulièrement tendue.

Plus largement, il se trouve que la régie réfléchit depuis des années à cette sécurisation des approvisionnements. Le SIEAP puis la régie ont investi des millions d’euros pour cette protection, avec l’entretien des captages existants et la recherche de nouveaux captages, sans parler de la sécuristion physique des ouvrages. En tant que membre du conseil d’exploitation de la régie, je continue de dire « nous » à son sujet. Poursuivant dans cette voie, « nous » allons bientôt procéder au nettoyage complet du captage de Saint Cyr par bullage d’air, ce qui devrait permettre d’améliorer la volumétrie du captage, qui se situe pour le moment très en dessous des autorisations préfectorales. Nous envisageons également une sécurisation du « bout de réseau » que constitue Forges bourg et le hameau du Parc, par le raccordement de ce hameau et du bourg, au réseau d’eau potable de la Seine fournie par l’usine de Morsang sur Seine, et qui alimente actuellement les hameaux de Malassis et de Chardonnet. Enfin, nous allons également sécuriser tout le secteur CCPL en créant une seconde interconnexion, cette fois au réseau Eaux du Sud Parisien transportant de l'eau de la Seine potabilisée, via la canalisation qui court le long de la N104 et qui servira à alimenter notre réservoir de tête (château d’eau principal) de Butte Brulée. La facture de l'opération comportera là 7 chiffres…

Tout cela pour dire deux ou trois choses importantes. Tout d’abord, ce billet confirme la loi de Bartolini qui dit qu’il faut 10 fois plus d’énergie pour démentir une rumeur ou exposer un mensonge, que pour le ou la créer. Le message de 4 lignes copié plus haut a dû prendre, pour le composer, moins d’une minute à son auteur ; or, je travaille sur ce papier depuis au moins 1 heure et demi… Ensuite, on voit au travers de ce que j’ai raconté, toute la force des régies publiques en termes de fourniture d’eau. Elles ont en effet la capacité de réfléchir à 5, 10, voire 20 ans. Eau Ouest Essonne mène ainsi des simulations pour évaluer l’évolution de la demande en eau à l’horizon 2050. Par ailleurs, elles peuvent investir lourdement dans le réseau, tous les « bénéfices » réalisés servant à cela, sans voir à rémunérer grassement des actionnaires souvent improductifs. Enfin, denier point, nous n’avons pas attendu les propos tendancieux d’un élu forgeois pour agir. Cela fait 15 ans qu’à titre personnel, j’œuvre pour la commune. J'ai participé de près ou de loin à la réalisation de nombreux équipements collectifs, ainsi qu'à diverses actions majeures, comme le pasage au « 0 phyto », l'extinction de l'éclairage à minuit, ou les conférences des jeudis de Forges. J'ai été associé à diverses activités associatives, à l'organisation de nombreux évènements, j'ai assuré de multiples permanences de nuit, deux fois remplacé les maires de Forges lors de leurs congés, pour ne citer que quelques opérations... Quel est le bilan de cet élu, en particulier au SIAL qu'il a présidé pendant quelques mois ? Plus largement quel est celui de l’équipe municipale en trois ans ? Quels sont les bénéfices de leur activité pour la commune ? Je ne vois rien dans le vivre ensemble, rien dans le collectif, dans le social, rien dans l’équipement structurant, dans l’environnemental, et surtout rien dans les fonctionnements démocratique et associatif, bien au contraire car dans ces deux derniers domaines, leurs actions ont été à mon sens délétères. Même si le point fort de cette équipe est la com, il vaudrait donc mieux que certains d’entre eux se taisent plutôt que de raconter des sottises, voire des absurdités...


Crédits illustration :

Le Chat de P. Geluck.







mardi 20 juin 2023

HISTOIRE D'EAU !

 Compteur débitmètre pression poteau incendie DN100

La régie Eau Ouest Essonne a reçu ce jour quelques appels d’abonnés au sujet de baisses de pression. La responsabilité en incombe à la commune de Forges Les Bains qui a tout simplement procédé à des pesées d’hydrants, c’est-à-dire des essais de fonctionnement de poteaux incendie…

Plusieurs appels ce jour, donc, pour signaler des baisses de pression sur le réseau d‘eau potable de notre commune. Ceux-ci ont été dus à des essais de fonctionnement des poteaux de défense incendie. Cependant l’opération mérite quelques explications complémentaires, d’autant qu’un des lecteur du blog me signale que des Forgeois se plaignent sur les réseaux sociaux de fuites sur leur réseau personnel depuis ces essais.

Sur le plan technique, les poteaux de défense incendie, aussi appelés hydrants, sont alimentés en direct et à gros débit par le réseau d’eau potable de la commune. Ce même réseau dessert également nos habitations. Diverses personnes m’ont indiqué qu’elles trouvaient absurde d’utiliser de l’eau potable pour cela. Je comprends, mais leur réponds qu’il est déjà très couteux d’entretenir un réseau, et qu’il serait dispendieux d’en entretenir deux. De plus, et heureusement, ces poteaux servent peu fréquemment et la consommation d’eau potable qu’ils génèrent est négligeable annuellement, sauf incident ou utilisation abusive.

La réglementation impose diverses mesures quant à ces poteaux, la plus importante d’entre elle étant le débit. Celui-ci doit être a minima de 60 m3/heure, avec une capacité de maintien du flux pendant 2 heures, soit un débit approximatif d’environ 1 m3 (soit 1 000 litres)/minute ou 15 litres/seconde ! Pour cela, les hydrants sont installés sur des canalisations de 100 mm de diamètre au moins et ils ne peuvent se trouver munis de système de comptage volumétrique. La pression doit être au moins d’1 bar, ce qui permet de maintenir un « gonflage » suffisant des tuyaux des pompiers lorsqu’ils réalimentent leurs camions ou leurs pompes.

Il fait également savoir que ces poteaux sont mis à disposition des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) par les communes, qui sont chargées d’en vérifier le bon fonctionnement. S’agissant d’une opération technique, les communes la délèguent le plus souvent à des opérateurs privés. On parle de pesée car à l’origine on pesait l’eau qui sortait des tuyaux. La mesure se fait de façon plus moderne de nos jours avec un appareil toujours appelé pèse-bouche. Pour cela, l’opérateur, connecte au poteau en position fermé un tuyau de 100 mm relié au pèse-bouche, sa vanne de sortie étant fermée. Il ouvre ensuite très doucement la vanne de sortie du poteau, l’eau s’accumule alors sous pression dans le tuyau et dans le pèse-bouche. On mesure alors la pression en statique (sans écoulement d’eau). Il s’agit donc de la pression réseau : à Forges, elle est en moyenne de 4 à 6 bars de mémoire. Ensuite on ouvre toujours très doucement la vanne du pèse-bouche de sorte que la pression redescende. L’eau s’écoule donc par la vanne ouverte, et l’opérateur mesure ensuite le débit lorsque la pression atteint 1 bar. C’est ce débit dont la valeur doit être de 60 m3/heure. Il faut ensuite refermer lentement les vannes, l’opération étant terminée. Ce dispositif présente le grand intérêt de minimiser très fortement les pertes en eau lors des tests.

Tout le coup de main technique repose ici sur le savoir-faire de l’opérateur privé. Compte tenu des pressions en jeu et des débits, il est facile de comprendre que toute manipulation trop rapide des vannes entrainera des à-coups de pression forts dans le réseau, malgré les « hydrostabs », dispositifs destinés à réguler automatiquement les variations de pression pour autant que celles-ci ne soient pas trop brutales. Le fait que des abonnés aient noté des baisses de pression est possible lors de ces essais compte tenu, comme je l’écrivais ci-dessus, des variations de pression, et compte tenu du fait que le bourg de Forges, le hameau du Parc et dans une moindre mesure le hameau d’Ardillières se trouvent en « bout de réseau ». Le fait que des fuites semblent s’être produites provient cependant assez probablement d’une mauvaise manipulation lors des pesées. Ce sentiment est conforté par le fait qu’une légère augmentation de la turbidité et des traces d’oxyde fer ont pu être détectées en sortie de tuyau, démontrant indubitablement que ceux-ci ont été soumis à ces à-coups de pression marqués (note : l'eau reste potable !).

Par ailleurs, ces essais étant susceptibles de générer les problèmes rencontrés ce jour, il serait normal que la régie soit prévenue de leur réalisation, et il serait encore meilleur que la régie puisse soit assister, soit discuter avec les opérateurs privés de la façon de procéder. Les lecteurs du blog ne s’étonneront sans doute pas de savoir que la commune ne semble pas avoir prévenu la régie de l’intervention de l’opérateur privé.

Dernier point : l’opération de vérification étant du ressort de la municipalité, c’est donc sa responsabilité qui se trouve engagée, charge à elle de se retourner contre l’opérateur. J’incite donc tous les Forgeois qui auraient noté l’apparition de fuites à leur domicile, à contacter la mairie de Forges et je les mets en garde à l’avance contre un discours municipal qui renverrait à une pseudo-responsabilité de la régie publique.



Crédit illustration : 


Pèse Bouche Woltex, proposé par Hydrolys
https://www.hydrolys.fr/protection-incendie/2285-compteur-debitmetre-pression-poteau-incendie-dn100.html




mercredi 9 novembre 2022

EAU OUEST ESSONNE :
LA RÉGIE QUI A DU CHIEN !


Comme les lecteurs du blog le savent, j'ai conservé une fonction à la régie publique Eau Ouest Essonne, participant au Conseil d'Exploitation. Cela me permet de proposer et de suivre les grandes orientations de la régie, orientations dont le choix reste bien sûr du seul ressort des délégués communaux réunis en conseil syndical. Je donne dans cet article quelques nouvelles plutôt satisfaisantes de la régie intercommunale.

Première bonne nouvelle, malgré la sécheresse de l'été que nous avons connue, la fourniture d'eau a pu être maintenue grâce au travail des agents d'Eau Ouest Essonne. Cependant, la situation a été tendue sur les captages de Saint-Maurice-Montcouronne, à la fois en raison de la baisse du niveau de la nappe, mais aussi en raison de certaines limitations techniques des systèmes de pompage. Néanmoins, le déficit en eau a pu être aisément compensé via l'interconnexion avec le réseau en provenance de l'usine de potabilisation des eaux de l'Essonne, située à Itteville. Parmi les priorités de la régie, le remplacement de ces captages est donc prioritaire, un processus s'inscrivant dans une démarche de sécurisation des approvisionnements engagée depuis plusieurs mois.

Deuxième bonne nouvelle, depuis quelques jours, grâce à une pluviométrie favorable, à un rafraîchisement, et au ralentissement de la photosynthèse des arbres, le niveau de la nappe de Saint-Maurice remonte doucement. Il me semble intéressant de préciser ici que le fait que les pluies d'orage de l'été ou de fin d'été, apportant pourtant beaucoup d'eau, ne rechargent pas les nappes est lié à plusieurs phénomènes. Tout d'abord elles se produisent souvent sur un sol sec et généralement (très) compact sur les parcelles agricoles exploitées de façon conventionnelle. Elles ne pénètrent donc pas le sol et ne percolent pas, générant des ruissellements importants. Deuxièmement, la partie de l'eau qui pénétrerait est très rapidement évaporée par la végétation, un phénomène appelé évapo-transporation. Celui-ci permet aux plantes, entre autres, de tolérer les élévations de températures et de résister aux chaleurs de cette saison. On estime que plus de 95% de l'eau absorbée par les racines est « transpirée » par un arbre. À titre d'illustration, un hectare de forêt (soit grosso modo la surface d'un terrain de football) en région parisienne évapore en moyenne 30 tonnes d'eau par jour, soit 30 m3.

Troisième bonne nouvelle, justifiant le titre original de l'article, la régie lance un programme de détection de fuites en zones agricoles. Il existe plusieurs moyens de rechercher des fuites sur un réseau d'eau potable. Là où le réseau est directement accessible (via des bouches à clef, des vannes, etc.), on peut procéder à une écoute acoustique. Toute fuite d'eau provoque en effet un bruit, plus ou moins aigu ou grave selon l'intensité de la perte d'eau. En utilisant deux capteurs encadrant la zone fuyarde, on peut aussi détecter avec précision la localisation exacte de la fuite. Ces techniques restent cependant difficiles à mettre en oeuvre en zone où les canalisations sont non accessibles, par exemple en zone rurale, où ces tuyaux peuvent être profondément enterrés. Pour traiter ces zones, la régie va avoir recourt à des chiens dressés à la détection du chlore. Ce chlore est ajouté à l'eau potable au niveau du captage, pour en assurer la potabilisation biologique. Cette technique a déjà été utilisée par une entreprise privée avec succès mais Eau Ouest Essonne sera la première régie en France a avoir recours à des chiens spécialement dressés pour ce travail. Celui-ci ne peut être réalisé que hors périodes de fortes chaleurs, le chlore s'évaporant trop vite et la chaleur perturbant les animaux. Il est possible d'explorer 2 km de canalisation par heure. C'est un chiffre très significatif, d'autant qu'il repose sur la mise en oeuvre d'une technique non destructive, et plutôt respectueuse de l'environ-nement. L’expérience se déroulera dans les secteurs de Fontenay-lès-Briis et de Forges-les-Bains fin novembre 2022.

Le savoir-faire de la régie fait que des communes de plus en plus éloignées du « centre historique » envisagent d'avoir recours aux services de la régie, parfois pour gérer une délégation de service publique, parfois pour rejoindre la régie directement. Cette bonne réputation et ce savoir-faire sont d'ailleurs arrivés jusqu'aux oreilles de M. le Sous-Préfet d'Etampes, qui visitera les installations de la Régie prochainement, des captages aux systèmes de télésurveillance et de relève. Il s'agit à mon sens d'une vraie reconnaissance du travail fait par les personnels et les élus pour mettre en place un service public de l'eau potable.


Crédit illustration :


Photo de Lorenzooooo
https://www.shutterstock.com/fr/g/Lorenzo+Patoia

mercredi 3 août 2022

USAGE DE L'EAU : UN NOUVEL ARRÊTÉ
PAS PLUS CLAIR QUE LE PRÉCÉDENT !



Une responsable d'association m'a signalé ce jour l'existence d'un nouvel arrêté préfectoral relatif aux usages de l'eau. Malheureusement, ce dernier n'est pas beaucoup plus clair que son prédécesseur.

L'arrêté 2022-DDT-SE-293 en référence (1), en date du 28 juillet, reprend une grande partie des propos tenus dans l'arrêté du 13 juillet précédent. Il renforce également les restrictions relatives à l'usage de l'eau.

On retrouve cependant dans ce nouvel arrêté des termes qui rendent son interprétation délicate. Ce nouvel arrêté instaure en effet « des mesures de restriction ou de limitation temporaire d'usage de l'eau dans les communes rattachées à la zone d'alerte de l'Orge et de ses affluents ». Forges Les Bains fait partie de cette zone ; la commune est d'ailleurs citée dans les tableaux en annexe. Si l'on se limite à cette information, les restrictions s'appliqueraient dans notre commune. En conséquence, l'arrosage des pelouses et massifs fleuris est maintenant totalement interdit aux particuliers, de même que l'arrosage du potager entre 8 heures et 20 heures, le remplissage et la vidange des piscines privées contenant plus de 1 m³, ainsi que le lavage des véhicules, le nettoyage des toitures et trottoirs, et les travaux sur les cours d'eau que j'ai mentionnés dans mon article précédent (2).

Néanmoins, l'article 3 de l'arrêté du 28 juillet indique que « l'utilisation de l'eau du réseau public de distribution dans les communes de la zone interconnectée de l'agglomération parisienne n'est pas réglementée par le précédent arrêté ». Selon l'annexe de cet arrêté, il se trouve que Forges fait partie des communes incluses dans la zone interconnectée de l'agglomération parisienne. Si mon interprétation de l'arrêté est correcte, Forges n'est donc pas concernée par les mesures de restriction d'eau à partir du moment où l'eau utilisée a pour origine le réseau de distribution d'eau potable.

Je suis peut-être quelque peu obtus, mais je pense que vu l'importance du sujet, ces arrêtés préfectoraux gagneraient à être rédigés de façon un peu plus claire.


Références :

1. Arrêté 2022-DDT-SE-293.
Consultable en ligne :
https://ume.asso.fr/IMG/pdf/arrete_2022-293_crise_orge_20220728.pdf

2. Usage de l'eau : un arrêté difficilement compréhensible !
Ce blog :
https://dessaux.blogspot.com/2022/07/usage-de-leau-un-arrete-difficilement.html





mardi 2 août 2022

DE BONNES NOUVELLES
DE LA RÉGIE EAU OUEST ESSONNE



Il y a plusieurs réalisations municipales ou intercommunales dont je suis raisonnablement heureux ou fier, en particulier pour avoir contribué à leur mise en place. Parmi celles-ci, je citerai principalement la création de la maison médicale, projet porté dans la mandature 2008–2014, et la reprise en régie publique de la distribution de l'eau potable, projet ayant vu le jour en 2017 après plusieurs années d'études préparatoires.

J'ai déjà eu l'occasion d'expliquer sur ce blog les arguments qui ont présidé à la création de la régie publique. Je les présente à nouveau dans cet article, tant la création de cette régie a donné lieu, sur différents réseaux sociaux, à une avalanche d'absurdités quand il ne s'est pas agi de propos mensongers.

Je le dis donc tout de suite, tout net : la régie publique n'a jamais été créée pour faire baisser le prix de l'eau potable. L'argument majeur que nous avons présenté lors des réunions publiques, au moment de sa création, est que cette régie nous permet, en tant qu'élus et en tant que citoyens, de reprendre la main sur la distribution de l'eau potable. L'eau est en effet un bien public, donc a priori un bien non-marchand. Cependant, comme je l'ai expliqué à plusieurs reprises, si la ressource en elle-même est quasiment gratuite, le captage, la potabilisation, la distribution et la facturation sont autant de postes de dépenses qui engendrent des frais. Ceux-ci sont imputés aux consommateurs sur leur facture, au prorata de leur consommation. Il existe également d'autres postes de dépenses. Ceux-ci concernent l'entretien du réseau, sa fiabilisation ainsi que la sécurisation des approvisionnements, vis-à-vis de la ressource en elle-même ou vis-à-vis des risques de rupture de distribution. Là aussi, les coûts engendrés se retrouvent dans la facture des consommateurs. La différence majeure entre une régie est une entreprise privée se situe dans le fait que l'ensemble des sommes perçues au titre de la facturation sont réinvesties soit directement dans le fonctionnement de la régie, comme je l'ai expliqué plus haut, soit dans les investissements nécessaires à la pérennisation de la fourniture d'eau. Il n'y a donc aucun actionnaire à rémunérer, et « tout repart dans les tuyaux », pour schématiser. C'est là une des forces des régies publiques. Nous comptons donc sur cette capacité d'investissements massifs pour également améliorer progressivement le rendement du réseau de distribution. C'est ce que la régie fait depuis maintenant 2 ans, les investissements d'urgence ayant mobilisé le disponible financier lors des premières années. Il s'agit clairement d'une nécessité à l'heure où nos sociétés vont devoir faire face au changement climatique et à ses conséquences en termes de sécheresse, donc d'approvisionnement en eau !

De façon remarquable, la « vente » de l'eau potable est sans doute une des rares activités qui inclut au moment de l'achat le coût de la dépollution engendrée par la fourniture du produit. C'est ce coût de dépollution que l'on retrouve sous la forme des redevances d'assainissement, constitutives d'une partie de la facture de l'eau. À ce sujet, je trouve tout à fait regrettable le dernier article publié dans le Petit Forgeois, qui indique que ce coût de l'eau est fixé par le syndicat Eau Ouest Essonne. Je précise donc à nouveau que la régie publique, agissant d'ailleurs en conformité avec les décisions prises par les élus des différentes communes qui la constituent, ne fixe que le prix de l'eau potable. Ce dernier, constitué de l'abonnement et de la consommation volumétrique, n'a pas évolué entre 2017 (date de la création de la régie) et début 2022. Il est de plus écologiquement responsable, puisque plus l'on consomme, plus le prix de l'eau augmente. S'ajoute à la facture de consommation d'eau, les taxes de type TVA, et la redevance d'assainissement mentionnée plus haut, fixée, elle, par les syndicats intercommunaux assurant l'épuration de l'eau. Le prix de l'eau qui apparaît sur la facture n'est donc pas du seul ressort de la régie Eau Ouest Essonne. Enfin, donner un prix moyen comme indiqué dans le dernier opus du journal communal n'a pas tout son sens tant que l'on ne précise pas s'il s'agit que du prix de l'eau potable, abonnement inclus ou non, et pour quelle consommation moyenne, ou du prix incluant l'assainissement dont le montant équivaut, grosso modo, à celui de la seule fourniture d'eau.

Ces explications redonnées, voyons maintenant plus directement les bonnes nouvelles en provenance de la régie. Premier point : la régie à assuré de nouveau cette année un renouvellement important des canalisations qui constituent son réseau, pour une longueur légèrement supérieure à 2 km. Cela correspond à l'objectif fixé à la création, puisque cette longueur représente un renouvellement d'environ 1% de la longueur totale du réseau dont les canalisations ont une durée de vie estimée à une petite centaine d'années. Deuxième point : la régie a terminé la mise en place l'outil de télésurveillance du réseau, ce qui lui permet de contrôler directement depuis son siège forgeois le fonctionnement des pompes, des vannes, ainsi que les hauteurs d'eau dans les différents réservoirs situés dans le périmètre de la régie. Dans le même temps, elle a poursuivi un ambitieux programme de détection des fuites, fondé sur les analyses de ces données, mais également sur des dispositifs d'écoute sonore du réseau en heures creuses, c'est-à-dire de nuit. Troisième bonne nouvelle : la régie formalise actuellement ses projets de sécurisation des approvisionnements. Il faut savoir qu'Eau Ouest Essonne est quasiment autonome en termes de ressource. Ceci signifie que, généralement, les captages de Saint Cyr sous Dourdan et de Saint Maurice Montcouronne produisent des volumes d'eau suffisants pour alimenter tout le secteur couvert par la régie. Néanmoins, lors de certaines opérations de maintenance de ces captages, ou en période caniculaire ou de sécheresse, la régie doit procéder à quelques achats d'eau complémentaires via l'interconnexion nous alimentant en eau de la rivière Essonne, via l'usine de potabilisation d'Itteville. Dans ces conditions, nous sommes directement exposés au risque de panne de l'usine. De plus, certains de nos captages sont vieillissants et débitent donc moins au fil des ans ; il devient impératif de les renouveler. De nouveaux captages vont donc être forés à proximité des précédents qui seront eux inactivés. Ceci limitera les coûts de forage (aucune nécessité de forages d'essai, connaissance de la nappe, etc.) et la complexité des procédures administratives associées. Enfin, une alimentation grand débit, au nord de notre secteur, via notre réservoir principal de Butte Brûlée via « Eau du Sud Parisien » et la canalisation principale de Marcoussis est quasiment actée. Toujours dans ce domaine, la régie réfléchit à différents scénarios d'évolution à échéance 2060 afin d'être en mesure, dès la fin de notre décennie actuelle, d'anticiper les décisions à prendre pour sécuriser les approvisionnements en eau de nos concitoyens. Dans mon esprit comme dans celui des personnels de la régie, et même si je suis un ardent défenseur des services publics, il n'est pas question d'opposer secteur public et secteur privé. Une des forces de la gestion publique est de pouvoir réfléchir sur le très long terme (2060 est dans 40 ans !), mais il ne reste pas moins vrai que les entreprises privées disposent d'un savoir-faire et d'une technicité indéniables qu'il serait trop coûteux de développer en régie. Pour cette raison, Eau Ouest Essonne fait très régulièrement appel aux grandes entreprises de l'eau (Veolia, Suez ou Sade) pour les travaux sur ses réseaux.

Enfin, dernier point, le secteur géographique couvert par la régie va s'étendre considérablement. Selon les informations dont je dispose, en provenance de la régie publique où je continue à participer au conseil de surveillance (il s'agit donc là de ma source, sans jeux de mots), Eau-Ouest-Essonne devrait assurer le suivi de la délégation de service public (DSP) de la commune de Dourdan. Un des objectifs est d'aider cette commune quelque peu fragile en termes de ressources en eau, à réfléchir aux politiques à mettre en œuvre dans un avenir proche pour la sécurisation de l'approvisionnement de ses habitants. Le point flatteur pour la régie est que le choix fait par la commune de Dourdan a été de préférer la proposition de notre régie à d'autres propositions concurrentes, validant ainsi, à mon sens, le sérieux du savoir-faire d'eau Ouest Essonne et de ses personnels.


Crédil illustration :

Régie eau Ouest Essonne