vendredi 29 juillet 2022

USAGE DE L'EAU : UN ARRÊTÉ DIFFICILEMENT COMPRÉHENSIBLE !


Je viens de recevoir le lien en référence (1) renvoyant vers le site de la préfecture de l'Essonne. Ce site indique qu'afin « de préserver les ressources en eau, des mesures de restrictions des usages de l'eau s'appliquent aux communes rattachées à la zone de l'Orge et des ses affluents, à l'exception de l'Yvette et des affluents ». Pour comprendre les implications, il faut alors se référer à l'arrêté préfectoral lui-même (2), mais, pour le dire familièrement, cette compréhension n'est pas évidente.

Cet arrêté indique que le débit de certaines rivières de l'Essonne est passé en dessous du seuil d'alerte, impliquant dès lors la mise en place de restrictions d'usage de l'eau. La rivière concernée par l'arrêté est la Rémarde, un affluent de l'Orge. Le débit de cette rivière est actuellement de 0,18 m³/s, le seuil d'alerte situant à 0,19 m³/s. Pour mémoire le débit moyen en cette période de l'année devrait s'établir autour de 0,40 m³/s. Compte tenu de ces chiffres, les services de la préfecture indiquent qu'il devient « nécessaire d'instaurer dans la zone d'alerte de l'Orge et de ses affluents, à l'exception de l'Yvette et de ses affluents, des mesures de restrictions temporaires, proportionnées et adaptées au seuil critique ». Les communes de ce périmètre d'alerte sont citées en annexe de l'arrêté, de même que sont citées les mesures implémentées qui varient selon que sont concernés des particuliers, des entreprises ou des collectivités. La commune de Forges figure dans la liste des communes concernées.

L'arrêté impose des restrictions aux usages domestiques, agricoles, commerciaux ou industriels de l'eau lorsqu'elle provient directement des rivières, des plans d'eau ou du sous-sol. Ceci signifie que sont visés les usages de toute eau qui a pour origine un captage à partir de puits ou de forages. Ceci devrait donc a priori concerner l'eau distribuée par la régie Eau Ouest Essonne à Forges les Bains car elle provient très majoritairement de captages souterrains. Or, première complication, tous les secteurs de la commune ne seraient pas concernés. En effet, si j'interprète correctement l'arrêté préfectoral, les hameaux de Chardonnet et de Malassis, alimentés eux en eau de la Seine, sont hors zone Orge et donc hors du périmètre de l'arrêté.

Deuxième complication, et disposition orthogonale à ce qui précède, l'arrêté stipule que « l'utilisation d'eau du réseau public de distribution dans les communes de la zone interconnectée de l'agglomération parisienne n'est pas réglementée par le présent arrêté ». Or, il se trouve que Forges se situe dans la zone interconnectée de l'agglomération parisienne, selon le tableau fourni en annexe par les services de la préfecture. La commune dans sa globalité ne serait donc pas concernée  par cet arrêté dès lors que l'on s'intéresse à l'usage de l'eau distribuée. La situation est donc difficilement compréhensible. 

Quoiqu'il en soit, il me semble pertinent de limiter les usages de l'eau et d'appliquer de façon volontaire et non contraignante les dispositions indiquées dans l'arrêté préfectoral. Pour les particuliers, celles-ci impliquent de ne pas arroser les pelouses et les massifs fleuris entre 8 heures et 20 heures, de ne pas arroser les potagers entre 11 heures et 18 heures, de ne plus remplir et vider les piscines d'une contenance supérieure à 1 m³, de ne plus laver sa voiture chez des professionnels sauf si ces derniers sont équipés de matériel haute pression combiné à un système de recyclage d'eau, de ne pas nettoyer les façades toiture et trottoir à l'eau (sauf risque sanitaire immédiat), de ne plus alimenter les fontaines d'ornements, et, si l'on est riverain d'un cours d'eau, de ne pas perturber l'écoulement des eaux et de ne pas effectuer de travaux sur le ru ou sur la rivière.


Références :

1. Sécheresse : mesures de restriction des usages de l'eau en Essonne. Préfecture de l'Essonne. Consultable en ligne :
https://www.essonne.gouv.fr/Actualites/Secheresse-mesures-de-restriction-des-usages-de-l-eau-en-Essonne

2. Arrêté préfectoral 2022-DDT-SE-276. Préfecture de l'Essonne.
Consultable en ligne :
https://www.essonne.gouv.fr/content/download/36283/274300/file/arrete_2022-276_alerte_orge_20220713.pdf

mardi 26 juillet 2022

PAS SÛR QUE CE SOIT UNE RICHE IDÉE...



Le site internet de la commune présente dans une de ses rubriques la photo en illustration, ci-dessus. Elle montre des membres du conseil municipal des jeunes (CMJ) portant l'écharpe tricolore. Si je peux comprendre l'intention, je ne suis pas sûr que cela ait été une bonne idée, bien au contraire. Explications.

Le CMJ est une structure communale,qui bien que créée par délibération du conseil municipal, reste un organe informel. Les modalités de constitution varient selon les communes, mais certaines de ces modalités sont d'application générale. Ainsi, les conseils de jeunes sont des instances consultatives et non décisionnaires ; ils émettent des avis sur les décisions relevant notamment de la politique de la jeunesse et peuvent aussi, le cas échéant, formuler des propositions. Ils regroupent des jeunes domiciliés sur le territoire communal, ou suivant un enseignement sur ce territoire. Ces conseils ont été créés pour impliquer davantage les plus jeunes de nos concitoyens dans la vie de la cité (donc dans la politique au sens général du terme), certains d'entre eux pouvant avoir l'impression qu'ils ne sont que rarement écoutés, ce qui peut se traduire lors des consultations électorales par un fort abstentionnisme. Au delà, l'objectif global reste le même : l'éducation à la citoyenneté.

Or, me semble-t-il, un des volets de l'éducation à la citoyenneté est l'apprentissage de ce qui est autorisé et de ce qui est interdit. Il se trouve que le port de l'écharpe tricolore est strictement réglementé. Pour reprendre les dispositions légales, ce port est réservé aux élus suivants : sénateurs, députés, maires, adjoints au maire et conseillers municipaux, pour ces derniers sous conditions. À ma connaissance, et sous réserve de vérification, les conseillers départementaux et régionaux ne sont pas autorisés à porter cette écharpe. Il ressort de cela que faire porter ce symbole aux jeunes du CMJ n'est pas une bonne idée, et ce pour trois raisons. Primo, ils ne sont pas autorisés à cela. Deuxio, le port de ce signe distinctif fait que ces jeunes commettent, bien sûr sans le vouloir, un délit. La loi indique en effet que le port de telles écharpes par des personnes n'en ayant pas le droit constitue une usurpation de signes. Il est passible des sanctions prévues par l'article L.433-14 du code pénal qui punit d'un an d'emprisonnement et d'une amende de 15 000 euros le fait d'user, publiquement et sans droit, d'un insigne réglementé par l'autorité publique. Tertio, ce port, illégal donc, est totalement en contradiction avec l'esprit qui doit présider au fonctionnement du CMJ, à savoir, comme je l'écrivais plus haut, l'éducation à la citoyenneté. Ceci comprend, entre autres, la compréhension de la signification des symboles républicains. Là, le mesage est plus que brouillé !

Je ne sais pas qui a eu cette pseudo-idée géniale, à repenser rapidement, en tous cas au vu de ce qui précède. Je suis surpris que personne en mairie n'ait soulevé d'objection et encore plus atterré de voir les sourires radieux des élus figurant sur la photo... Je me rappelle d'ailleurs que l'équipe à laquelle j'appartenais avait été confrontée à cette demande, émanant des enfant eux-mêmes. En leur expliquant pourquoi, nous avions refusé pour les raisons que j'ai indiquées. Autres temps, autres moeurs, certes, mais dommage pour nos jeunes en tous cas !


Crédit illustration :

Ville de Forges Les Bains. Conseil municipal des jeunes.
Capture d'écran.
https://www.forges-les-bains.fr/conseil-municipal-des-jeunes-cmj/




samedi 23 juillet 2022

COUPS DE GUEULE EN SÉRIE



Comme les lecteurs le savent, ce blog - contrairement aux réseaux sociaux - n'est en aucun cas un lieu où se propagent insultes et invectives. Certes, j'y tiens parfois des propos parfois sévères, mais ceux-ci restent, à mon sens, parfaitement polis, et surtout, ils sont le reflet de réalités. Je n'ai donc pas l'habitude de pousser des « coups de gueule » mais exceptionnellement, aujourd'hui, je vais déroger à la régle.

Premier coup de gueule : le comportement de nombre de mes concitoyens sur la route, ne serait-ce qu'à Forges et dans les environs ! Je le dis tout de suite, mon estimation est qu'au moins les 3/4 de mes concitoyens se comportent raisonnablement sur la route. Ils font donc ce qu'ils peuvent pour respecter les règles et surtout, élément majeur, partager la route. Sur les 25 % restant, la moitié est à la limite du hors jeu, et l'autre moitié franchement dans le rouge. Je suis fatigué de leur comportement, des stops allégrement grillés, du non-respect des priorités et des coups de klaxon parce que l'on ne roule pas assez vite en zone 30. Je suis tout autant fatigué des dépassements dangereux, y compris sur les lignes continues, surtout en cette période de moissons où les routes sont très fréquentées par les engins agricoles... Je suis fatigué de voir le comportement puéril de ceux qui, roulant très au-dessus des limites de vitesse passent devant un radar 10 km/h en dessous de la vitesse limite, ce qui vous conduit à les dépasser, et qui se collent ensuite derrière vous avec force appels de phares dès le radar franchi... Je suis désolé de le dire abruptement, mais je pense que ces 10 ou 15% des conducteurs n'ont rien à faire sur la route. Ils sont dangereux pour eux mêmes mais aussi pour les autres.

En matière de conduite automobile, le hiatus provient à mon avis du fait que la voiture est assimilable au domaine privé, donc à sa maison, y compris en termes légaux, même si les récentes lois « sécurité » ont amoindri cette notion d'extension du domicile. Or, cet espace privé est, lui, amené à partager un espace public, la route. Si l'on peut faire à peu près ce que l'on veut chez soi, on ne peut agir de même dans l'espace public. Certains ne le comprennent pas. Je pense aussi que notre société porte également une grosse part de responsabilité. L'individualisme se développe sur le mode « parce que je le vaux bien », et nombre de nos concitoyens se laissent piéger par cette stimulation malsaine de leur ego, et pas seulement sur la route. Pour revenir à une de mes petites fixations, le développement des réseaux sociaux, où l'on se met en scène avec force « selfies » et autres détails sur une vie privée embellie, procède probablement de ce travers. Également, notre monde capitaliste privilégie la performance, la vitesse, sans mesurer les « externalités négatives » associées à ce mode de vie, par exemple en termes de pollution, ou de dégradation de la santé morale ou physique des acteurs. Au plan philosophique, j'associe cette valorisation outrancière de la vitesse avec la peur d'un futur incertain dans lesquels ces usagers irrespectueux seraient pressés d'arriver, pour lever l'incertitude... Ceux qui ont lu « la lenteur » de Milan Kundera seront sans doute d'accord avec lui, quand il dit « la source de la peur est dans l'avenir, et qui est libéré de l'avenir n'a rien à craindre ».

Deuxième coup de gueule, toujours lié au comportement d'un petit nombre de mes concitoyens de l'espèce Homo circulans, le jet de mégots ! Revenant de Normandie, récemment, j'ai constaté avec effroi que des usagers n'hésitent pas à jeter par la fenêtre de leur voiture des mégots. Je n'ai pas eu le temps de voir si ceux-ci étaient enflammés ou pas, certes, mais la fréquence de ce geste m'inquiète : il s'est en effet reproduit en 4 ou 5 occasions sur un trajet de 100 km environ. Je n'ai aucune raison de croire que je sois tombé sur les seuls 4 ou 5 débiles profonds qui se seraient livrés à cet exercice. Je me dis donc que ce sont des centaines de mégots qui sont jetés tous les jours sur ces 100 km ! J'avais d'ailleurs lu, il y a quelques mois, une enquête d'une société d'autoroute qui disait avoir ramassé, sur des secteurs tests, 20 000 (vingt mille) mégots par kilomètre ! Quand on connaît le niveau du risque incendie en France aujourd'hui, y compris dans des régions comme la Normandie, le nord de la France, voire dans notre secteur lui même - récemment affecté par un important feu de chaumes ayant détruit deux habitations et entraîné l'évacuation d'un centre d'accueil pour autistes - je me dis que ce comportement relève a minima de l'inconscience la plus totale et au pire de l'acte criminel. Malheureusement, comme beaucoup d'autres, je me sens totalement démuni devant ce genre de comportement débile. Je ne sais que faire, et suis bien conscient que ce coup de gueule ne servira, bien sur, à rien. Tout ce que je sais, c'est qu'il est temps, dans ce domaine aussi, que les comportements changent, et vite !


Crédit illustration :


Capture d'écran en provenance de ma caméra de bord.




jeudi 21 juillet 2022

DE NOUVEAUX MOUVEMENTS DE PERSONNELS MUNICIPAUX EN VUE ?



Il y a maintenant plus d'une année, je m'étais interrogé dans ce blog au sujet des nombreux mouvements de personnels municipaux. Si certains étaient liés à des départs en retraite, d'autres traduisaient le mal-être d'un certain nombre de ces personnels.

Depuis l'arrivée aux affaires de la nouvelle équipe municipale, la commune est confrontée à une épidémie de départs,
que je n'avais jamais connue au cours de mes 12 années de mandat. Comme je l'écrivais en introduction, certains ont quitté la commune pour des raisons de droit à la retraite. D’autres, en revanche, ont été plus ou moins « gentiment » poussés vers la sortie par l’équipe actuelle, soit par le biais de demandes clairement exprimées, soit par le biais de pressions diverses ou de mésententes. Dans cette dernière liste, citons le départ de la remplaçante formée du directeur général des services (DGS) retraité, clairement exfiltrée, puis celui du responsable des services techniques, écoeuré de ses relations avec les élus, et, pour les mêmes raisons, celui de la responsable en charge de l’urbanisme...

Bien sur, d'autres personnes ont succédé à ces personnels, avec plus ou moins de réussite. Ainsi, la DGS ayant « remplacé la remplaçante » a, elle aussi, quitté la commune après quelques mois seulement, pour des raisons que je connais parfaitement, mais que je tairai ici pour ne fâcher personne. Disons qu'elle semble également avoir été poussée vers la sortie par un certain nombre d'élus, dont ceux qui l'avait recrutée. Son départ a laissé la commune sans DGS, ce qui s'est fortement ressenti dans une période difficile marquée par les divers épisodes CoViD-19, en particulier dans l'impréparation de certains conseils municipaux.

La commune avait donc de nouveau dû rechercher, si ma mémoire est bonne avec l'aide d'un cabinet de recrutement, ce qui a un coût, un nouveau DGS. Un candidat avait été finalement retenu ; il a rejoint notre commune en novembre ou décembre 2021. Or, je viens de me rendre compte que ce nouveau DGS va lui aussi quitter notre commune ! Si, si ! Après un peu plus de six mois sur place ! Il faudra donc de nouveau rechercher un DGS et il est possible que le fonctionnement communal en soit encore affecté. Son poste est d'ailleurs ouvert au recrutement depuis début juillet. Dommage, à mon sens, car même si je n'ai pas beaucoup entendu ce DGS lors des différentes réunions auxquelles j'ai participé directement ou indirectement, son parcours et sa formation me semblaient être de qualité.

Les mouvements de personnels ne s'arrêtent pas là. Selon mes sources, il semblerait que la responsable du service enfance-jeunesse soit également prête à quitter ce poste. Je ne sais pas à quelle date ceci aura lieu, mais le poste est ouvert depuis fin juin 2022. Il faut dire que, contrairement propos lénifiants - et en partie erronés - adressés récemment aux parents d'élèves par Madame la maire, que certains ont eu l'amabilité de me transmettre, tout ne semble pas fonctionner comme sur des roulettes au service périscolaire. 

Enfin, et sans que je sache s'il s'agit là d'un recrutement ou d'un remplacement, donc d'un potentiel départ de la commune, et toujours selon ces mêmes sources, un poste d'agent polyvalent des écoles, affecté à l'animation, est ouvert au recrutement depuis un bon gros mois.

A propos de mes sources, justement, pour couper court à toutes les rumeurs et pour éviter à des conseillers municipaux ou des adjoints et adjointes de dire des bêtises lors des conseils, les informations que je communique sont publiques et disponibles sur Internet, sur différents sites recensant les emplois de fonctionnaires territoriaux ouverts au recrutement. Sans rapport, je ne sais pas quelle analyse de la situation fera le lecteur, mais je ne peux, en qualité d'ancien élu, que m'étonner de cette valse symptomatique des personnels qui affecte, depuis deux ans, notre commune.


Crédit illustration :

Adapté de  :
http://syndicatcftcljfbezons.centerblog.net/26-UN-PEU-D-HUMOUR---mais-a-la-maniere-des-DRH-


jeudi 7 juillet 2022

UNE CONCEPTION TRÈS
PARTICULIÈRE DE LA DEMOCRATIE...



Le conseil municipal du 6 juillet s'est révélé fort intéressant. Pas vraiment en matière de sujets traités, quoique, mais plutôt en raison de l'intervention de conseillers municipaux des listes minoritaires, pas vraiment satisfaits de la façon dont ils sont traités et considérés par la liste majoritaire. Explications et implications démocratiques.

Le projet de révision du plan local d'urbanisme (PLU) était inscrit à l'ordre du jour du conseil municipal d'hier, mercredi 6 juillet. Il se trouve qu'au cours des débats, certains des conseillers de la liste minoritaire se sont exprimés par la voix de l'un d'entre eux, pour préciser pourquoi ils allaient voter contre l'adoption, malgré leur adhésion globale au projet de révision. Si j'ai bien compris ce qui m'a été rapporté par plusieurs personnes présentes ce soir là dans le public, ces conseillers ont fait valoir deux arguments particulièrement intéressants. Le premier porte sur les comptes-rendus de la commission urbanisme au cours de laquelle les différents aspects de la révision ont dû être discutés. Selon ces conseillers, ils auraient demandé à l'adjoint à l'urbanisme de procéder à une modification, qui n'a été que partiellement mise en œuvre. Le compte-rendu ne correspondant toujours pas à la réalité des débats selon eux, une seconde demande de modification a été émise : elle a reçu une fin de non-recevoir. Selon ces conseillers, le procès-verbal remis à l'ensemble du conseil municipal serait donc insincère, des éléments rapportés n'étant pas le reflet la réalité. il s'agit d'une accusation relativement sérieuse, que je ne peux vérifier cependant, car les comptes-rendus de commissions ne sont pas des documents publics.

Le deuxième point évoqué est le refus de communiquer à ces conseillers municipaux une pièce potentiellement importante leur permettant d'apprécier l'intérêt de la révision du PLU. Il s'agit du procès-verbal de synthèse du commissaire-enquêteur, document que ce dernier rédige après consultation des Forgeois ayant déposé leurs remarques sur le recueil ad hoc, ou reçus en entretien, et qui clôt le travail du commissaire. Alors que ce document était disponible, les élus majoritaires auraient refusé la communication aux élus minoritaires. Là encore, si cela est vrai, il s'agirait d'une faute dite défaut d'information puisque la communication de ce type de document comme de tout document nécessaire au travail des conseillers municipaux est garantie par le code général des collectivités territoriales (CGCT). À ce stade, je ne peux pas confirmer ou infirmer la non-communication du document, et je m'en tiens donc aux seuls propos entendus au conseil. Néanmoins, les conseillers municipaux de la minorité estiment la situation suffisamment grave démocratiquement parlant, pour saisir, en préfecture, le contrôle de légalité. Ce n'est pas la première fois que ce contrôle de légalité est saisi, et à ce rythme, le dit contrôle va finir par bien connaitre la commune !

Dernier point, les conseillers minoritaires se plaignent de la remise extrêmement tardive des documents nécessaires à l'appréciation des sujets débattus au conseil municipal, ce malgré leurs demandes réitérées de fourniture anticipée. Il est néanmoins important de préciser que les dates butoir de remise de ces documents ont été respectées. Il n'y a donc aucune illégalité dans cette action de la municipalité. Néanmoins elle constitue un coup de canif sérieux dans ce que devrait être le fonctionnement démocratique de l'institution qu'est le conseil municipal, et à tout le moins dans le contrat moral dont les élus majoritares sont les garants. Comment ne pas rappeler, encore une fois, les promesses de campagne de cette liste majoritaire, sur la transparence et le renouveau démocratique, promesses qu'elle semble - maintenant qu'elle est aux affaires - avoir totalement oubliées, voire reniées.

Toujours en lien avec les conseils municipaux, cette conception très particulière de la « démocratie » se retrouve à deux autres niveaux. Le premier est la disparition des comptes-rendus des conseils municipaux des précédentes mandatures (jusqu'à 2008 de mémoire). Ceux-ci étaient accessibles sur le site web de la mairie, mais ils ont complètement disparu du nouveau site Web. J'ai d'ailleurs mentionné ce point là sur le « cahier de doléances » disponible en mairie. Fidèle à une habitude maintenant bien marquée, la municipalité ne semble pas avoir entendu l'avis du citoyen lambda - mais informé - que je suis, et ce message, déposé début 2022 de mémoire, n'a toujours pas conduit à la restauration des fichiers informatiques que j'espérais. Le second niveau est la disparition des sujets abordés dans les questions diverses de ces mêmes comptes-rendus de conseils. Je sais bien qu'il existe des différences subtiles entre procès-verbal et compte-rendu, sujettes d'ailleurs à interprétation. En vérité, je m'intéresse là à l'esprit qui doit présider à la rédaction du compte-rendu ou du procès-verbal comme il s'appelle maintenant. L'objectif est, je cite des documents officiels, « d’informer les citoyens sur les principales informations, interventions, idées et opinions évoquées au cours de la séance ». Or, la suppression du procès-verbal de conseil, des discussions et informations souvent intéressantes abordées dans les questions diverses, me paraît être parfaitement orthogonale à la nécessité d'informer les citoyens des idées et opinions émises au cours dudit conseil. En revanche, ce processus, que je trouve personnellement antidémocratique, s'inscrit parfaitement dans la démarche que suit l'actuelle majorité municipale, celle d'un entre-soi duquel le citoyen Forgeois moyen est de plus en plus souvent éloigné, quand il n'en est pas systématiquement exclu.