jeudi 31 décembre 2020

LE SARS-CoV2 MUTANT EN PROVENANCE D’AFRIQUE DU SUD PRÉSENTE-T-IL UN NOUVEAU RISQUE SANITAIRE ?




L’un des rares points positifs de l’épidémie de CoViD19 est que les Français auront appris quelques éléments de base de biologie. Il est devenu clair pour un grand nombre d’entre nous que tous les virus mutent au cours de leur cycle infectieux. C’est ensuite la pression sélective qui « fait le reste », conservant les mutations les plus adaptées, qui contribuent à ce que l’on appelle la fitness virale, c’est à dire à sa capacité de se transmettre rapidement et se reproduire efficacement.


Dans ce contexte, le mutant du SARS-CoV2 apparu en Angleterre semble plus infectieux que les souches parentales virales déjà connues, tout en conservant le même pouvoir pathogène (c’est à dire une capacité d’induire la maladie) et la même virulence (sa capacité à induire des symptômes plus ou moins graves en lien avec sa capacité de multiplication dans l’hôte). Bonne nouvelle malgré tout, la mutation principale caractérisant ce mutant ne modifie que très partiellement la protéine (les termes soulignés sont définis dans le glossaire ci-dessous) dite Spike, qui se trouve à l’extérieur du virus. Cette protéine Spike est cruciale pour la multiplication du virus, puisqu'elle présente une structure qui permet sa reconnaissance par un récepteur (dit ACE2) situé à l’extérieur de certaines cellules humaines. Cette reconnaissance provoque une invagination de la membrane cellulaire qui entoure alors le virus, lui permettant ainsi de rentrer dans la cellule où il va se multiplier.

Les vaccins autorisés de type à ARN messager (ARNm) ciblent justement la protéine Spike en induisant chez les personnes vaccinées la fabrication d’anticorps dirigés contre cette protéine. Ces anticorps lient la protéine, donc le virus, et le complexe ainsi formé est dégradé par certains de nos globules blancs, permettant l’élimination du virus. La crainte - justifiée - était que les mutations touchant la protéine Spike pourraient empêcher sa reconnaissance par les anticorps, annihilant ainsi l’efficacité vaccinale. La bonne nouvelle que j’évoquais plus haut est que tel n’est pas le cas. Les vaccins actuellement proposés sont a priori aussi actifs contre le « mutant anglais » que contre les souches de SARS CoV2 « d’origine »...

Un autre mutant (ou variant) du virus inquiète davantage les spécialistes. Il s’agit du mutant d’origine Afrique du Sud connu sous le nom de 501.V2. Il semble en effet que la fitness de cette souche soit plus élevée, celle-ci se propageant plus rapidement. En accord, 90% des virus circulant en Afrique du Sud sont du type 501.V2. Cependant la souche ne paraît pas plus virulente. Elle se propage simplement plus vite, avec un effet potentiel défavorable donc sur le fameux « R effectif », c’est à dire le taux de reproduction du virus, rendant le contrôle de la dispersion virale plus difficile. L’autre problème est que la mutation touche une région de la protéine Spike qui est précisément celle qui est reconnue par le récepteur des cellules humaines, et une des régions majeures reconnues par les anticorps vaccinaux. Pour le moment, il ne semble pas y avoir un impact sur l’efficacité des vaccins à ARNm parce que ceux-ci induisent la fabrication d’anticorps qui reconnaissent plusieurs régions de Spike, mais un doute et des incertitudes demeurent*. Par ailleurs, cette mutation pourrait affecter la détection des génomes viraux par la technique RT-PCR, obligeant à revoir la stratégie mise en place pour la détection.

Quoi qu’il en soit, la force des vaccins à ARNm est qu’il sera très certainement possible de proposer une formulation modifiée du vaccin très rapidement, prenant en compte la mutation qui caractérise 501.V2. On peut même envisager de produire si besoin était, comme pour la grippe, un vaccin composé de plusieurs ARNm ciblant les protéines Spike des « souches d’origine » du SARS-CoV2 ainsi que celles des mutants anglais et 501.V2. A ce stade, pas de panique donc, mais vigilance accrue d’autant que le premier cas de malade porteur de ce mutant a été identifié très récemment en France, chez un voyageur de retour d’Afrique du Sud.


*Note ajoutée le 23 février 2021 :

Une publication scientifique récente fait état d'une efficacité un peu plus faible des vaccins ARN sur le variant d'Afrique du Sud, mais qui sera probablement sans conséquence sur le niveau de protection conféré. 
 La situation est plus défavorable pour les autres vaccins : les formulation de Novavax et Johnson et Johnson ont montré une moindre efficacité en Afrique du sud, pays majoritairement infectée par son variant.
Le vaccin Astra Zeneca semble lui peu efficace contre le variant sud Africain. En lien, le gouvernement sud-africain a suspendu l'usage de ce vaccin dans son pays.


Crédit photo :

https://theconversation.com/nouveau-variant-du-coronavirus-sars-cov-2-detecte-en-angleterre-que-faut-il-savoir-152398


Glossaire :

Protéine : Il existe trois grands types de composés biochimiques, communs à tous les êtres vivants, à savoir les sucres, les lipides et les protéines. Les sucres sont décrits plus bas. Les lipides sont, de façon simplifiées, des matières grasses. Ils jouent des rôles fondamentaux dans les cellules, composant de nombreuses membranes cellulaires assurant à la fois étanchéité et plasticité. Les protéines sont des constituant essentiels, et jouent de très nombreux rôles comme éléments de structure des cellules, un peu comme des "échafaudages" ou des "routes" internes aux cellules. D'autres protéines, assemblées en groupes, sont des "moteurs cellulaires" permettant par exemple aux cellules de se déplacer, ou d'incorporer des éléments extracellulaire, par exemple pour se nourrir. Nos muscles sont essentiellement constitués de protéines. Un rôle fondamental est celui des protéines dites enzymes qui assurent les réactions métaboliques des cellules, y compris les division et réplication de l'ADN. Dans le cas qui nous intéresse, ce sont des protéines présentes vers l'extérieur des cellules bactériennes, ou des virus, qui sont susceptibles de déclencher des réactions immunitaires.

Spike : la protéine Spike (ou protéine S) est un composant essentiel du coronavirus. Elle est présente à l’extérieur du SARS CoV2. Elle permet au coronavirus de pénétrer dans les cellules humaines. La protéine Spike est reconnue par un récepteur protéique situé sur certaines cellules humaines, qui se lie avec elle, permettant l’incorporation du virus dans la cellule. Spike est aussi la cible des anticorps produits par l’organisme après l’infection ou vaccination.

ARN messager : les ARN messagers sont produits par toutes les cellules vivantes. Ils correspondent à la copie de chacun des gènes exprimés du génome, copie qui sera lisible par la machinerie cellulaire pour la fabrication des protéines. Les vaccins autorisés utilisent des ARN messagers du SARS-CoV2 qui déterminent la fabrication de la protéine Spike qui entoure le virus, et entraînent leur reconnaissance par le système immunitaire.

Anticorps : ensemble de protéines (associées à des sucres) produites par le système immunitaire en réponse à un composé immunogène et capable de s'associer à lui pour induire sa dégradation par des « globules blancs ».





lundi 21 décembre 2020

« PRIVATISATION » DE LA RATP : BEAUCOUP DE QUESTIONS, PEU DE RÉPONSES ET DES RISQUES !




De par le droit européen, les transports publics sont un secteur ouvert à la sacro sainte concurrence libre et non faussée. Dès janvier 2025 et jusqu’en 2039, l’ensemble des réseaux de trains, de RER, de métro et de bus de la région parisienne, ainsi que ceux d’autres métropoles, vont disparaître du secteur public pour se retrouver dans le giron du secteur privé. Quel est l’intérêt de cette privatisation et quelles seront les conséquences pour les usagers ? Les résultats des autres services publics privatisés, dans le secteur du transport par exemple, mais pas seulement, n’incitent pas à un optimisme débridé.


La privatisation des transports parisiens est donc en route. Même si elle n’est présentée que comme une mise en concurrence, il en va, dans les faits de façon très différente. Il semblerait en effet que la RATP en tant que telle ne pourra répondre aux appels d’offres car elle est un EPIC, c’est à dire une entreprise publique à caractère industriel et commercial. Pour y répondre la RATP devra donc le faire via des filiales entièrement de droit privé. La raison est paradoxale : avec son statut d’établissement public, la RATP serait trop concurrentielle par rapport aux entreprises privées...

La première vague d’ouverture au privé touchera en 2025 les services de bus de Paris et de la proche couronne, avec une question majeure. Comment cela se passera-t-il ? L’appel d’offre sera-t-il conduit ligne par ligne, dépôt par dépôt, secteur géographique par secteur géographique. Rien n’est sur et les syndicats de la régie sont pour le moment dans le flou le plus total, aucune réponse à ces questions ne leur ayant été fournie. La même interrogation se posera au plus tard en 2033 pour le RER et en 2039 pour les lignes de métro. Cependant, l‘actuelle présidente de région, également présidente d’Ile de France mobilité (l’ex STIF) qui coordonne les transports dans la région, Mme. Valérie Pécresse (LR) souhaite accélérer de 10 ans ce processus (1).

Du côté des salariés de la RATP, cette ouverture à la concurrence est de très mauvais augures. Si la RATP filialisée ne remporte pas les marchés, les personnels seront transférés à la concurrence sans leur consentement, avec licenciement en cas de refus, et avec les pertes de certains éléments du statut et du rattachement à l’EPIC. Selon les dires gouvernementaux, ils conserveraient néanmoins rémunération au titre de l’article L 3221-3 du code du travail et l’accès aux centres de santé de la RATP. Mais qu’en est-il de l’organisation du travail et des horaires, des heures supplémentaires, et des points de détail comme le temps de changements de tenue qui « font le métier » ? Rien n’est clair là dessus. Les syndicats l'on bien compris, des cadres de la CFE-CGC aux membres de l'UNSA, de Solidaires, de la CGT ou de SUD... Je cite M. Frédéric Ruiz, président de la CFE-CGC (qu'on ne peut qualifier de « dangereux gauchiste » !) du groupe RATP : « L’ouverture à la concurrence nous est présentée depuis une vingtaine d’années comme une décision européenne inéluctable. En fait, il s’agit d’un « choix dogmatique » qui vise à instaurer un marché unique européen, dans tous les secteurs économiques, y compris les services publics. La France, en bonne élève de la « pensée unique », a ainsi transformé ses entreprises publiques en groupes qui se privatisent, la RATP étant l’une des dernières à subir ce sort. Pourtant, les diverses crises qui se succèdent montrent que cette évolution n’est plus pertinente, tant sur le plan social qu’environnemental. Car les choses sont désormais claires, pour l’autorité organisatrice IDFM la concurrence dans les transports publics urbains vise prioritairement à réduire les coûts, c’est-à-dire la masse salariale, et à diminuer l’influence de la RATP, trop encombrante à ses yeux. Le gouvernement poursuit donc son travail législatif et réglementaire mettant en place des « usines à gaz » dont il ne mesure pas lui-même les implications. Le Covid-19 a pourtant démontré que l’EPIC RATP, avec sa multi-modalité et ce qui lui reste d’intégration, était un modèle d’organisation particulièrement efficace, réactif et humain. Dans ce contexte où les plans sociaux se multiplient, la CFE-CGC Groupe RATP estime que la concurrence dans les services publics devrait être re-questionnée en urgence. Dans tous les cas, les salariés en général et les encadrants de la RATP en particulier ne sauraient être la variable d’ajustement des évolutions d’organisation ».
 

Ce qui est également peu clair aussi, c’est le bénéfice de l’ouverture à la concurrence pour l’usager. Ainsi quid des titres de transports à l’unité. Seront-ils valables pour les bus d’une entreprise, et pas de l’autre ? De façon plus « macro », si l’on regarde les résultats de la privatisation d’autres ex-entreprises ou services publics, on peut légitimement se poser des questions. Premier exemple : la Poste. Depuis la transformation en société anonyme, avons-nous bénéficié d’un meilleur service, soit en termes de qualité, soit en termes de prix ? Objectivement, la réponse est non. Des bureaux ferment à tour de bras pour des raisons de rentabilité (on l’a vu à Forges et dans bien d’autres communes) et l’on demande à la puissance publique, en l’occurrence les communes des territoires sacrifiés, de se substituer à l’entreprise privée déficiente en ouvrant des agences postales et en rémunérant leurs agents... Le tout sous l’œil compatissant d’élus locaux affiliés à des partis qui sont précisément ceux qui ont voté la privatisation de la Poste. Quant au coût du timbre, entre 2010 (date de privatisation) et 2020, il a été globalement multiplié par deux, passant de 0,56 euros en juin 2010 à 1,16 euros aujourd’hui. Pour quelle amélioration de service, on peut se le demander ?

On m’objectera que la Poste n’est pas une entreprise de transport (quoi que). Prenons alors le cas de la privatisation des autoroutes. Le même constat que le précédent peut facilement être fait en posant les mêmes questions. Depuis la privatisation, survenue en 2005, le service s’est il amélioré et/ou le coût pour l’usager s’est il réduit ? Là aussi les réponses sont deux fois non, les péages augmentant d’ailleurs plus vite que l’inflation (2). De plus, alors que les investissements avaient été consentis sur de l’argent public, la vente des autoroutes au privé l’a été à vil prix : autour de 15 milliards, valeur sous estimée de 10 milliards selon la cour des comptes (2). Cette vente a aussi eu lieu au moment où l’Etat aurait pu commencer à toucher les bénéfices de ses investissements. Cette privatisation respecte donc l’adage bien connu « mutualisation des dettes (ou des coûts), privatisation des bénéfices ». A ce sujet, rappelons que les actionnaires ont empoché plus de 40 milliards d’euros depuis la privatisation (3), soit plus d’1,5 milliards d’euros par an (2).

Les fervents défenseurs de la privatisation objecteront alors que les autoroutes ne sont ni le rail, ni les transports en commun. Certes. Tournons-nous alors vers la privatisation de British Rail au Royaume-Uni. Dans ce pays ultra-libéral si il en est, « les prix du billet sont six fois supérieurs à la moyenne européenne pour un service de moindre qualité et ils ont bondi de 25 % (hors inflation) depuis 1995 » (4). Dans la période suivant la privatisation de 1993, des accidents sérieux se sont produits, tels que ceux de Southall en 1997, Ladbroke Grove en 1999, Hatfield en 2000 et Potters Bar en 2002. Depuis 1993, date de la privatisation, 80 personnes ont été tués et plus de 1 300 blessés dans des accidents survenu sur le réseau ferré britannique (5). Les enquêtes ont montré que ces accidents était liés à la fois à un mauvais entretien chronique du réseau et des dispositifs de sécurité (4). Ceci a obligé la puissance publique britannique a réagir entre autres en injectant massivement des capitaux publics dans le réseau, toujours le fameux principe du « mutualisation des pertes, privatisations des bénéfices » (6). Cela a néanmoins permis la remise à niveau du réseau, maintenant un des plus surs d’Europe. En matière de service, en revanche, la dégradation est sensible et persistante. Je cite Wikipédia : « Les chemins de fer privatisés n'ont pas démontré les améliorations espérées en matière de ponctualité et de fiabilité. Les contrats mis en place entre les sociétés étaient conçus pour inciter à des améliorations dans ces domaines, mais du fait de la grande augmentation du nombre de trains mis en circulation, avec plus ou moins le même matériel et sur un réseau identique, il y eut moins de marge de manœuvre en cas de problèmes, avec les effets subséquents sur la ponctualité » (7). Aujourd’hui, la situation est tellement dégradée en termes de service qu’un retour du rail dans le giron public est plus qu’envisagé. Il est temps, car la facture pour les usagers a augmenté de façon astronomique, un Anglais dépensant environ 6 fois plus qu’un Français pour se rendre au travail par le train (8). Vint cinq ans après sa privatisation, le rail britannique est d’ailleurs aujourd’hui le plus cher d’Europe (9)...

On voit bien au travers de l’exemple précédent tous les risques associés à la privatisation de secteurs qui relèvent de l’aménagement du territoire. Les exemples que j’ai cités montrent que l’intérêt de la privatisation de la RATP pour les usagers sera nul. Ils montrent aussi qu’un risque de dégradation du service existe, le tout accompagné d’une hausse des coûts essentiellement destinée non pas à l’amélioration du service mais à la rétribution d’actionnaires improductifs et dont les prélèvements sur les recettes d’exploitation ne peuvent que nuire au service proposé. Seuls les libéraux et les politiques qui les soutiennent n’en font pas le constat, probablement parce qu’il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir...


Références

1. Anonyme. Valérie Pécresse veut « accélérer la mise en concurrence » de la RATP et de la SNCF en Ile-de-France. 20 minutes et AFP. 20 minutes. Février 2020.
Consultable en ligne : 
https://www.20minutes.fr/paris/2711519-20200205-valerie-pecresse-veut-accelerer-mise-concurrence-ratp-sncf-ile-france 

2. Maxime Fayolle et la cellule investigation de Radio France. La très rentable privatisation des sociétés d’autoroutes. Octobre 2016.
Consultable en ligne :
https://www.franceinter.fr/societe/la-tres-rentable-privatisation-des-societes-d-autoroutes

3. Vincent Vérier. Autoroutes : un pactole de 40 milliards d’euros pour les actionnaires. Le Parisien. Septembre 2020

4. Julian Mischi et Valérie Solano. Accélération de la privatisation du rail en Europe. Le Monde Diplomatique. Juin 2016

5. List of rail accidents in the United Kingdom. Wikipedia en anglais.
Consultable en ligne :
https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_rail_accidents_in_the_United_Kingdom#1995_onwards:_Post-privatisation

6. Owen Jones. Crédits publics pour le secteur privé britannique. Le socialisme existe, pour les riches. Le Monde diplomatique. Décembre 2014.
Consultable en ligne :
https://www.monde-diplomatique.fr/2014/12/JONES/51051

7. Privatisation de British Rail. Wikipedia.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Privatisation_de_British_Rail#Effets_de_la_privatisation

8. Sasha Mitchell . Au Royaume-Uni, la privatisation des chemins de fer déraille. La Tribune. Janvier 2017.
Consultable en ligne :
https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/au-royaume-uni-la-privatisation-des-chemins-de-fer-deraille-628489.html

9. Anonyme. Au Royaume-Uni, les billets de train “les plus chers d’Europe” provoquent la colère. Le courrier international. Janvier 2018.
Consultable en ligne :
https://www.courrierinternational.com/article/au-royaume-uni-les-billets-de-train-les-plus-chers-deurope-provoquent-la-colere 


Crédits photos

Le blog Ca n'empêche pas Nicolas


jeudi 17 décembre 2020

UN CACIQUE DE LA DROITE ESSONNIENNE PRIS LA MAIN DANS LE SAC




M. Jean-Pierre Bechter, ancien maire de Corbeil-Essonnes (LR) vient d’être condamné à deux ans de prison ferme pour achat de votes et financement illégal de campagne électorale, en rapport avec les élections municipales partielles de 2009 et 2010. Lui et des comparses de l’affaire, pour certains élus locaux à Corbeil-Essonne, ont également été condamnés à 5 ans d’inéligibilité.


Cela fait maintenant plusieurs années que l’on parle de toutes les ramifications de l’étrange système que M. Serge Dassault (UMP) avait mis en place à Corbeil-Essonnes, ville qu’il avait dirigée jusqu’en 2009. En l’espèce, la condamnation de M. Jean-Pierre Bechter se rapporte à l’achat de voix pour les partielles de 2009 et 2010. Dans un article publié en 2013, le journal en ligne Mediapart rapportait que l’industriel milliardaire et sénateur UMP admettait dans un enregistrement clandestin réalisé fin 2012 « avoir payé pour s’assurer de la victoire de son successeur à la mairie de Corbeil-Essonnes ». (1). Il s’agissait d’un système de corruption de type pyramidal permettant de rémunérer les responsables d’équipe et les équipes recrutées dans différents quartiers de la ville, pour convaincre les habitants d’aller voter pour la liste de M. Jean-Pierre Bechter, soutenue par M. Serge Dassault. En échange de leur zèle, les membres de ces systèmes recevaient des dons en cash, ou des versements de sommes sur des comptes à l’étranger, ou des avantages en nature du type logement... Selon Le Monde, le système était tellement implanté dans cette ville qu’il a fait dire au représentant du parquet national financier : « On n’a jamais vu en France une ville livrée à un tel degré de corruption et de décomposition civique » (2).


Il est très probable que le système Dassault existait bien avant 2009. Dans un article du journal Libération paru en novembre 2014, le journaliste Yann Philippin relate des informations que M. Gérard Limat, comptable et ami de M. Serge Dassault, avait transmises au juge d’instruction en charge cette affaire. Ce dernier avait alors raconté avoir remis en cash à l’ex-maire de Corbeil depuis 1995 presque 53 millions d’euros, transférés directement de Suisse. Le journaliste précise que « Sur la seule période 2008-2012, qui englobe les trois élections visées par l’enquête, Gérard Limat a livré 7,45 millions d’euros en cash à Dassault. Il a également effectué pour 4,2 millions d’euros de virements suspects, pour l’essentiel à des habitants de Corbeil, dont plusieurs acheteurs de voix présumés » (3). L’argent ne circulait pas nuitamment dans de petites valises entre Suisse et France. Les transferts s’effectuaient de façon électronique, et impliquaient une société de services, Cofinor, basée à Genève et ayant pignon sur rue, dont l’activité se situait dans le domaine du change et de la compensation financière. Ils impliquaient également des banques renommées dans lesquelles Ms. Gérard Limat et Serge Dassault détenaient des comptes, telles que la Raiffeinsen Bank située à Ménier, dans la banlieue de Genève, et les banques UBS de Zurich et Edmond de Rotschild au Luxembourg (3).


M. Serge Dassault présente par ailleurs un parcours de justiciable assez remarquable. Dès 1991 il est condamné pour entrave au fonctionnement du comité d’entreprise de la société des avions Marcel Dassault. En 1998, il est condamné, en Belgique cette fois, à 2 ans de prison avec sursis pour corruption active. En 2017, M. Serge Dassault est condamné à 2 millions d’euros d’amende et à 5 ans d’inéligibilité pour blanchiment. Il décède en 2018 ce qui éteint toute procédure à son encontre. Néanmoins, dans cette affaire d’achats de voix, et de façon tout à fait symbolique, le procureur de la République avait requis à titre posthume une peine de prison de 5 ans à l’encontre de M. Serge Dassault, fustigeant « la dérive mafieuse qui rappelle la tradition palermitaine ou le Chicago des années 1920 » (4).


M. Serge Dassault avait été élevé à la dignité de Grand officier de la Légion d’honneur en 2004, sous la présidence de M Jacques Chirac. En même temps que M. Henri Groues, plus connu sous le nom de l’Abbé Pierre. L’Histoire connait parfois des raccourcis saisissants...




Références

1. Fabrice Arfi, Michaël Hajdenberg, Pascale Pascariello. Serge Dassault : l'aveu de la corruption. Mediapart. Septembre 2013.

2. Anonyme. Achat de votes à Corbeil-Essonnes : Jean-Pierre Bechter, l’ancien maire LR et ex-bras droit de Serge Dassault, condamné à deux ans de prison ferme. Le Monde (avec l’AFP). Décembre 2020.
Consultable en ligne :
https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/12/17/achat-de-votes-a-corbeil-essonnes-jean-pierre-bechter-l-ancien-maire-lr-et-ex-bras-droit-de-serge-dassault-condamne-a-deux-ans-de-prison-ferme_6063750_3224.html

3. Yann Philippin. Je montais dans le bureau, je posais le sac dans un coin. Libération. Novembre 2014.
Consultable en ligne :
https://www.liberation.fr/societe/2014/11/17/je-montais-dans-le-bureau-je-posais-le-sac-dans-un-coin_1145029

4. Anonyme. Achat de votes : quatre ans ferme requis contre le successeur de Serge Dassault à Corbeil. Capital. Novembre 2020.


Crédit photo

Association SADUR : les usagers du RER D
https://portail.sadur.org/component/content/article?id=175:codes-gares-ligne-d



mercredi 16 décembre 2020

ET L’EXEMPLARITÉ DES ÉLUS ALORS ?





En France, la confiance des citoyens dans leurs élus reste limitée. Une des raisons est sans doute liée au manque d’exemplarité d’un petit nombre d’élus, qui ont profité de leur mandat national, départemental, voire parfois local, pour la satisfaction de leurs intérêts personnels. J’ai déjà dénoncé certains de ces élus ou leurs proches dans ce blog - et je continuerai à le faire -  car ils causent globalement beaucoup de tort aux autres élus, dont la très grande majorité est parfaitement honnête. 

L’exemplarité des élus ne se limite cependant pas au « minimum syndical » que constitue leur honnêteté vis à vis de leurs propres intérêts personnels. À mon sens, cette exemplarité doit aussi être comportementale. Elle recouvre donc des domaines aussi vastes que l’abstention de toute incivilité (tel simple mégot jeté à terre), le respect des règles de conduite automobile, la participation aux événements festifs de la commune, l’acceptation des permanences de nuit de week-end, et surtout le respect des règles édictées dans l’intérêt général.

Pour cette raison, je m’étonne vivement de la tenue du prochain conseil municipal de Forges, demain 17 décembre 2020, dans des conditions qui ne respectent pas l'esprit des règles du couvre-feu. Au nom de cette exemplarité, il me semble que les élus, et en particulier le premier magistrat de la commune, aurait dû faire en sorte que le conseil puisse se tenir à une heure permettant le retour des élus à leur domicile avant 20 heures.

Par ailleurs, le site de la commune indique que le conseil se tiendra sans la présence du public. Dans ce cas, il convient d’assurer la publicité des débats, par exemple par retransmission en vidéo du conseil. Cette retransmission doit d’ailleurs être effectuée en direct et non pas en différé. Elle doit être mentionnée sur la convocation.

Certains ont évoqué la tenue du conseil à huit clos. Pour information, cette disposition diffère de la restriction d’accès du public pour des raisons sanitaires. En tout état de cause, il est illégal de proposer ex ante la tenue d’un conseil dans de telles conditions. Le huis clos ne peut en effet être prononcé qu’au moment du conseil municipal, et répondre à des raisons qui doivent être justifiées et relèvent soit du trouble à l’ordre public, soit de la confidentialité absolue du débat. Ces conditions restent d’ailleurs à l’appréciation du juge administratif en cas de recours.

Le site de la mairie indiquant que l’absence du public relève d’une instruction préfectorale, je me suis permis de contacter rapidement la Préfecture de l’Essonne où l’une des personnes du cabinet du préfet m’a confirmé que la tenue des conseils municipaux pendant les heures de couvre-feu n’est pas conseillée. La démarche pertinente, pour la Préfecture comme pour moi, là aussi pour des raisons d’exemplarité, eut été de réunir le conseil de sorte qu’il pût se tenir en présence du public et se conclure avant 20 heures... Pourquoi cela n’est il pas le cas à Forges ? Mystère...


Crédit photo

Modification personnelle de :
https://www.moissac.fr/wp-content/uploads/2020/10/annonce-covid.png

samedi 12 décembre 2020

À FORGES, LE MARCHÉ DE NOËL OUBLIE LE SENS DU MOT SOLIDARITÉ



Le marché de Noël de Forges est depuis des années un lieu où s’exerce une certaine forme de solidarité, au travers de l’invitation et de la présence d’associations caritatives. Cette année, la nouvelle municipalité a décidé de tirer un trait sur tout cela.


Au-delà de la tradition religieuse, Noël est un moment particulier de l’année, un moment de joie, de retrouvailles, de petites attentions aux autres, ne serait-ce qu’au travers des cadeaux que nous faisons. C’est aussi un moment difficile pour ceux qui sont seuls, en difficulté, et démunis ; Noël est donc l’occasion de penser à eux. En lien, nous avions pris l’habitude à Forges d’inviter au marché de Noël deux associations œuvrant dans le domaine de l’aide aux moins favorisés : le carrefour des solidarités de Limours, dont l’action se situe essentiellement au niveau local, et l’association Danaya, dont l’activité vise « à la souveraineté, particulièrement alimentaire, mais aussi de santé, d’éducation et économique, des pays du tiers-monde ».

Danaya-France (1) est une association localement et historiquement implantée à Forges où elle organise depuis plus de 10 ans des évènements destinés à soutenir ses projets, qu’elle développe particulièrement en Afrique. La demande de participer à ce marché a été refusée. Motif invoquée : seuls des producteurs locaux sont invités. Nous verrons ce qu’il en est réellement car j’ai personnellement reçu une invitation pour ce marché en provenance d’un producteur pas vraiment local ! Le marché de Noël était pour Danaya une opportunité de se renforcer financièrement ; son absence la prive d’environ 600 à 1 000 euros de bénéfices. Ceci autorisait l’achat de 3 à 5 outils agricoles permettant d’augmenter la production d’aliments de 50 à 100%, pour 9 à 15 familles - soit 50 à 75 personnes - qui auraient ainsi pu mieux se nourrir toute l'année. Merci donc à la nouvelle municipalité Forgeoise !

Le carrefour des solidarités de Limours (2) a été fondé il y a plus de 25 ans pour « venir en aide à des familles en difficulté sur le secteur de la ville de Limours ». A ce jour, l’activité du carrefour, via son épicerie sociale, touche « plus de 20 communes de la CCPL et hors de la CCPL ». Cette association a aussi une vocation d’aide à l’insertion de personnes en difficulté. Les familles qui fréquentent le carrefour des solidarités sont malheureusement de plus en plus nombreuses depuis ces dernières années qui voient diminuer les montants des « restes à vivre », même dans nos communes. La perte des bénéfices pour le carrefour des solidarités liée à son absence du marché de Noël s’élève également à plusieurs centaines d’euros. Face à cette perte, le carrefour des solidarités vient de demander à la mairie de Forges de revoir sa position... Affaire à suivre !

Enfin dernier point, le marché de Noël était également l’occasion de financer la caisse des écoles, puisque le bénéfice de la vente des crêpes confectionnées par un Forgeois bénévole de longue date, abondaient directement cette caisse. Pour l’édition 2020, la nouvelle municipalité a préféré faire venir un crêpier professionnel, ce qui aura pour conséquence de priver la caisse d’environ 700 euros, montant approximatif des bénéfices des années précédentes (3). Certes, la CoViD étant passée par là, la réglementation en cours aurait de toutes façons rendu impossible la vente des crêpes. Il n'y aura donc pas de crêpier professionnel au marché de Noël. Reste que dans le principe, l’éviction de la caisse des écoles n’est pas à porter au crédit de la municipalité...

Le marché de Noël sera donc un marché de producteurs et de commerçants, a priori locaux (quoique pas tous). J’entends bien que l’année aura sans doute été difficile pour les entreprises, et en faire participer au marché n’est pas en soi une mauvaise idée. En revanche, la présence de ces seuls intervenants conférera une coloration quelque peu « bobo » à l’événement. Cette impression est renforcée par l’absence des associations que j’ai mentionnées, et par l’absence de la caisse des écoles. Triste, et je l’espère non indicatif des orientations nouvelles de la commune, cet oubli du sens du mot solidarité est également un oubli d'un des sens premiers de la fête de Noël que l'on ne peut que regretter !


Note ajoutée le 18 décembre.

Lors du conseil municipal d'hier soir, la municipalité a annoncé reverser les bénéfices de l'opération patinoire à la caisse des écoles. Il s'agit probablement d'une erreur car le coût d'installation de l'équipement est de l'ordre de 15 000 euros TTC. Il coulera donc beaucoup d'eau dans le Petit Muce avant qu'un bénéfice soit dégagé ! Si l'équipe municipale est sérieuse, je pense que ce sera plutôt le montant des recettes qui sera reversé... Bonne nouvelle de ce côté.



Références :

1. Pour ceux qui souhaiteraient soutenir Danaya, les joindre via leur site Web à :
http://www.danaya-france.org/index.php?p=contact

2. Pour ceux qui souhaiteraient soutenir le carrefour des solidarités, les joindre via leur site Web à :
https://www.carrefourdessolidarites91.org/

3. Si vous souhaitez soutenir la caisse des écoles, merci de contacter la mairie de Forges en indiquant votre souhait d'aider financièrement la caisse des écoles. 

samedi 5 décembre 2020

RÉGIE EAU OUEST ESSONNE :
ON PROGRESSE !




Même si je ne suis plus élu, je conserve des contacts parmi les représentants des communes voisines et auprès des syndicats intercommunaux. J’avoue également avoir une affection particulière pour la Régie Ouest Essonne, que j’ai contribué à créer, et qui constitue sans aucun doute une des réalisations dont je suis le plus fier. Les dernières nouvelles en provenance de la régie sont bonnes et je souhaitais donc en faire profiter lecteurs de ce blog.



À la fin du dernier mandat, parmi tous nos projets, nous réfléchissions à la régie à la façon dont nous pourrions sécuriser les approvisionnements en eau. Il s’agit là d’un sujet crucial et prioritaire, l’eau étant indispensable à la vie. A ce jour, l’eau distribuée dans nos communes provient très majoritairement de trois captages situés soit à Saint-Cyr-sous-Dourdan, soit à Saint-Maurice-Montcouronne. Certains de ces captages donnent quelques petits signes de faiblesse, l’un étant même susceptible d’un arrêt de production dans les années qui viennent. C’est pour cette raison que le syndicat intercommunal des eaux de la région d’Angervilliers, prédécesseur du syndicat des Eaux Ouest Essonne, avait mis en place une interconnexion de secours à gros débit permettant de réalimenter les réservoirs en cas de problème sur l’un ou l’autre des captages, ou lors des opérations d’entretien courant. Néanmoins, l’ouverture de cette interconnexion de secours nous conduit à acheter l’eau à un syndicat voisin, ce qui peut représenter un coût non négligeable pour les finances d’Eau Ouest Essonne. Par ailleurs, l’évolution climatique, la progression urbanistique de l’ensemble des communes, et la possible agrégation de nouvelles communes au périmètre d’Eau Ouest Essonne, rendent indispensable une réflexion sur la sécurisation approfondie du réseau.

Pour développer une stratégie de sécurisation pertinente, la régie a fait appel, en sus de ses compétences internes, à des cabinets d’experts. Au vu de leurs avis, cette sécurisation va se poursuivre maintenant selon 2 axes. Le premier axe vise à créer au moins un nouveau forage, possiblement toujours dans la région de Saint-Maurice Montcouronne. L’intérêt est double : tout d’abord la nappe se trouvant dans cette région fournit une eau de relativement bonne qualité, mais en quantité abondante. Ainsi, lors des 2 dernières étés, pourtant chauds et très secs, la régie n’a pas constaté de déjaugeage. Second avantage, les canalisations d’amené d’eau vers les réservoirs de la régie se trouvent à proximité, ce qui limitera les coûts liés au raccordement du nouveau captage. Les études pour la création de ce nouveau captage progressent de façon très satisfaisante et elles ont reçu le soutien de la Préfecture de l’Essonne. Le second axe de sécurisation réside dans la connexion de notre réseau un réseau qui garantit aussi un approvisionnement très sécurisé. Pour cela, la régie réfléchit depuis plusieurs années à la façon dont elle pourrait se raccorder au réseau des Eaux du Sud Parisien, qui capte, traite et distribue de l’eau issue de la Seine au niveau de l’usine de Morsang sur Seine. Là aussi, les études ont beaucoup progressé et la régie semble maintenant envisager un raccordement à ce réseau à partir de Marcoussis pour alimenter le réservoir principal de Bute Brûlée situé à Buyères le Chatel. En menant ces 2 opérations, qui vont sans doute s’étendre sur au moins 2 à 4 années, la régie s’assure de pouvoir fournir à ses abonnés une eau de bonne qualité, en quantité, pour au moins les 15/20 prochaines années. Comme on le constate, une des caractéristiques essentielles de la gestion de l’eau est qu’elle ne s’inscrit pas dans des échelles de durées courtes, ce pour différentes raisons autant techniques qu’administratives. C’est aussi pour cela, à mon sens, que la gestion de l’eau potable doit être impérativement du ressort de la puissance publique.

J’ajoute à ces bonnes nouvelles la mise en place des outils de télésurveillance et de supervision du réseau. Pour les abonnés, cette avancée technique est totalement transparente, et c’est tant mieux, même si elle permettra de les avertir de consommations anormalement élevées quasiment en temps réel. Pour la régie, en revanche, c’est une progression importante qui permet de disposer en temps réel de données quantitatives et qualitatives sur l’état du réseau et sur son fonctionnement.

Dernière bonne nouvelle : j’avais dans un article précédent fait état de la polémique qui s’était développée sur certains réseaux sociaux, alimentée partiellement par des élus Forgeois. Une des personnes très actives sur un des réseaux, non élue elle, était même allée jusqu’à agresser verbalement le personnel de la régie sur site. Elle avait également déposé un recours auprès du Médiateur de l’eau. Après examen complet du dossier, cette autorité indépendante a rejeté le recours, et validé sans réserve la position de la régie Eau Ouest Essonne. Cela devrait donc clore définitivement ce débat, très spécifique de notre commune par ailleurs...



Crédit photo 

Google maps


vendredi 4 décembre 2020

BRAVO AU PÈRE NOEL FORGEOIS




Selon les informations dont je disposais jusqu’à présent, le Père Noël habiterait en Finlande, plus précisément à Rovaniemi en Laponie. Mais il se pourrait bien que cette année, il ait délocalisé au moins en partie son activité en France, et plus particulièrement à Forges les Bains.



En tout cas, si ce n’est lui en personne, le Père Noël, ce sympathique bonhomme rouge à belle barbe, a installé une boîte aux lettres pour les plus jeunes de notre village. Pour la trouver, c’est facile, il suffit de repérer la maison aux mille lumières. Elle se situe quelque part rue Victor Schœlcher, dans le bourg. Devant, se trouve la boîte dans laquelle les enfants peuvent déposer leur message au Père Noël qui lui adressera quelques jours plus tard une réponse personnalisée.

L’assistant du Père Noël se nomme Baptiste Bonnet. Pour les Forgeois qui ont participé aux différentes fêtes communales au cours des années précédentes, Baptiste n’est pas un inconnu, bien au contraire. On l’a régulièrement vu donner de très gros coups de main pour la fête des thermes, pour la fête de la châtaigne, pour le marché de Noël, pour ne citer que les événements les plus marquants. Baptiste a donc été un des bénévoles communaux les plus actifs et inventifs.

Cette année, dans un contexte difficile pour tous et particulièrement pour leur famille, Baptiste et ses proches ont décidé de faire très fort, non seulement en aidant le Père Noël mais également en décorant leur maison non pas de 1 000 lumières comme je l’écrivais plus haut mais avec 10 000 lumignons, portés par plus de 500 mètres de guirlandes électriques. L’ensemble a demandé plus de 50 heures de travail, mais cela en valait la peine car le résultat est réellement spectaculaire. La famille Bonnet a en effet placé la barre très haute, et le Père Noël ne peut être que fier de ses assistants. Bravo et mille mercis à eux !


Crédit photo


Baptiste Bonnet