dimanche 29 novembre 2020

ALORS, MONSIEUR DARMANIN, VOUS VOUS ÉTOUFFEZ TOUJOURS ?





« Quand j’entends le mot « violences policières » personnellement je m’étouffe », avait déclaré le ministre de l’intérieur en juillet dernier. Ses propos avaient été largement commentés en raison d’un choix de mots très provocant en regard des affaires George Floyd aux Etats-Unis, et Cédric Chouviat en France. Tous deux étaient décédés suite à des interpellations ayant conduit à leur asphyxie.

Depuis, deux affaires récentes ont relancé les débats sur les violences policières. La première est celle du tabassage du producteur de musique M. Michel Zecler par quatre policiers, à l‘intérieur d’un studio d’enregistrement, mais également en extérieur devant d’autres fonctionnaires de police qui ne sont pas intervenus pour limiter ce qui ressemble assez sensiblement à un usager disproportionné de la force. Parce que des enregistrements vidéo existent, et parce qu’ils ont été diffusés (ce que l’article 24 de la loi de sécurité vise à rendre plus difficile), le comportement de ces policiers a été porté à la connaissance de tous. Ceci a sans doute empêché une erreur judiciaire de se produire. En effet, les policiers incriminés semblent avoir rédigé des rapports mensongers sur les faits allégués. Rappelons ici que le faux en écriture publique, de la part d’un fonctionnaire, est gravissime. C’est un crime, donc passible des assises.

La seconde affaire, moins médiatisée, est celle du tabassage de journalistes couvrant la « marche des libertés », parmi lesquels le photographe syrien Ameer al Halbi, de son vrai nom Walid Mashhadi. Ce dernier a reçu plusieurs distinctions pour son travail, dont le prix Polka Magazine, et deuxième prix de la catégorie Spot News du World Press Photo. Il a exercé dans de nombreux endroits dangereux, y compris à Alep. Il quitte d’ailleurs la Syrie en 2016 devant l’impossibilité d’y exercer son métier et trouve refuge en France où il travaille pour l’Agence France Presse (AFP). Je cite le témoignage d’une autre journaliste de cette agence, Gabrielle Cézard (1), présente sur les lieux aux côtés d'Ameer Al Halbi, témoigange confirmé par d'autres sur le matraquage subi : « Nous étions identifiables comme photographes et tous collés à un mur. On criait « Presse ! Presse ! ». Il y avait des jets de projectiles du côté des manifestants. Puis la police a mené une charge, matraque à la main. Ameer était le seul photographe qui ne portait ni casque, ni brassard. Je l'ai perdu de vue puis je l'ai retrouvé entouré de gens, le visage tout ensanglanté et enveloppé de pansements ». Suite à ces événements, l’AFP, la rédaction de Polka magazine, et Christophe Deloire de Reporters sans Frontières (RSF) ont vivement protesté contre ces agissements, et pour certains d’entre eux réclamé l'ouverture d’une enquête.

Je n’ai pas de problème avec l’usage de la force lorsque celle-ci est nécessaire à l’arrestation de casseurs, de délinquants ou de criminels. Reste que nous, citoyens, avons passé un contrat moral central avec les forces de l’ordre, dans lequel nous échangeons notre aspiration et notre droit à la tranquillité, contre des pouvoirs énormes que nous leur conférons. Parmi ces pouvoirs, ceux de nous contrôler, éventuellement de pénétrer nos vies privées, même si cela nécessite heureusement le plus souvent une décision de justice, ou de nous placer en garde à vue, sans décision de justice cette fois, le temps d’investiguer. Pour cette raison, les débordements policiers sont inquiétants, car ce sont des coups de canif dans ce contrat. Ils sont également inquiétants parce qu’ils sont systématiquement niés par le pouvoir politique qui ne semble pas vouloir faire le ménage dans les forces de l’ordre. J’ai rappelé en introduction le commentaire très désobligeant du ministre de l’intérieur, M. Gérald Darmanin. Son prédécesseur, M. Christophe Castaner, était sur la même ligne (2), de même que M. Manuel Valls (3) sous la présidence de M. François, Hollande. On retrouve également cette « réticence » à parler de ce sujet dans la bouche du président de la République, M. Emmanuel Macron, lui même qui refusait d’utiliser le terme de violences policières pour qualifier des débordements observé lors de manifestations de gilets jaunes (4). Comme dans bien d’autres dossiers, la politique de l’autruche est sans doute la pire qui soit, à la fois vis à vis du pacte républicain évoqué plus haut, établi entre police et population, mais également en regard de l’image de la France qui se présente comme le pays de droits de l’Homme à l’étranger. Cette image se détériore et entraîne d’ailleurs des remontrances d’ONG, mais aussi des Nations Unies ou de l’Union Européenne (5).

Faire le ménage dans la police est également absolument nécessaire pour les policiers eux mêmes. Sur ce dossier délicat, je souhaite clarifier ma position. Je n’ai rien « contre les forces de l’ordre », bien au contraire. Je trouve inadmissible les violences dont elles peuvent être elles-mêmes victimes en particulier face à des casseurs de toutes natures. Je reconnais aussi que leur action est essentielle à notre protection, particulièrement dans le domaine de l’antiterrorisme. J’ai dans ma famille trois « flics » qui font, comme beaucoup d’autres membres de la police ou de la gendarmerie, un travail formidable vis-à-vis des victimes de cambriolage, de vol, d’abus de biens sociaux ou d’agression de diverses natures, y compris sexuelle, et qui m’en parlent. Leur activité est d’autant plus remarquable qu’elle s’exerce dans des conditions matérielles difficiles : personnel en sous nombre, pour certains mal formés, véhicules parfois obsolètes, armement et entraînement au tir minimum, locaux défraîchis, etc. Cette activité se fait sans compter les heures, les jours au travail, le matériel à usage professionnel acheté sur ses propres deniers, les congés supprimés, ou les RTT accumulées en si grand nombre qu’elles ne seront jamais utilisables. Mais le malaise dans la profession est grand, comme en attestent le nombre de divorces et le nombre de suicides dans la police. Rétablir la confiance de la population dans sa police ne réglera pas tous ces problèmes mais elle permettra aux policiers qui exercent des missions difficiles, dans des quartiers sensibles, ou dans des affaires sordides, de se sentir soutenus. La condition sine qua non est d’éliminer - sans état d’âme - les brebis galeuses des services, et pour cela il faut arrêter de nier, aux niveaux syndical,  hiérarchique et politique, l’existence de problèmes, en particulier de problèmes de racisme ordinaire. Refuser de les voir ne les fera, en effet, jamais disparaître.


Références

1. Anonyme. Marches des libertés : un photographe syrien blessé, une enquête administrative ouverte. Le Parisien avec l’AFP. Novembre 2020.
Consultable en ligne :
https://www.leparisien.fr/faits-divers/marches-des-libertes-un-photographe-syrien-blesse-rsf-denonce-des-violences-policieres-29-11-2020-8411164.php

2. Anonyme. Christophe Castaner : « Aucun policier n'a attaqué des Gilets jaunes ». LePoint.fr. Janvier 2019.
Consultable en ligne :
https://www.lepoint.fr/societe/christophe-castaner-aucun-policier-n-a-attaque-des-gilets-jaunes-15-01-2019-2286068_23.php

3. Etienne Baldit. Entre "guillemets", "soi-disant" : comment Manuel Valls évacue les violences policières. Le Lab Europe 1. Juin 2016.
Consultable en ligne :
https://lelab.europe1.fr/entre-guillemets-soi-disant-comment-manuel-valls-nie-lexistence-de-violences-policieres-2773265

4. Anonyme. Emmanuel Macron: "Je récuse le terme de violences policières, la violence est d'abord dans la société". Reportage BFM TV. Janvier 2020.
Consultable en ligne :
https://www.bfmtv.com/politique/gouvernement/emmanuel-macron-je-recuse-le-terme-de-violences-policieres-la-violence-est-d-abord-dans-la-societe_VN-202001300177.html

5. Sur la perception des violences policières en France par des ONG ou d’autres pays, voir :
L’avis du Temps, journal suisse :
Violences policières, un déshonneur français
https://www.letemps.ch/opinions/violences-policieres-un-deshonneur-francais

Sur les remarques de l’ONU :
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/06/l-onu-demande-a-la-france-une-enquete-sur-l-usage-excessif-de-la-force-pendant-les-manifestations-de-gilets-jaunes_5432222_3224.html

Sur les demandes d’Amnesty international :
https://www.amnesty.org/en/latest/news/2018/12/police-must-end-use-of-excessive-force-against-protesters-and-high-school-children-in-france/

Et le mémorandum du Conseil de l’Europe
https://www.coe.int/fr/web/commissioner/-/maintaining-public-order-and-freedom-of-assembly-in-the-context-of-the-yellow-vest-movement-recommendations-by-the-council-of-europe-commissioner-for-


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Gabrielle Cézard - AFP


mercredi 25 novembre 2020

UN HOLD-UP MANQUÉ !





Difficile d’avoir échappé au bruit médiatique causé par la diffusion du documentaire « Hold Up », produit par Pierre Barnérias, Nicolas Réoutsky et Christophe Cossé. Ce film, d’une durée de 2h40, se fonde sur les interviews d’une petite quarantaine de personnes pour nous dévoiler un message fondamental que l’on peut formuler comme suit : la pandémie de CoViD-19 a pour seul but de provoquer une obligation vaccinale qui permettra l’injection de nanoparticules activables à distance, permettant l’élimination d’une très grande partie de la population mondiale. Je le dis tout de suite, ce documentaire est fondamentalement frauduleux. Je commencerai par apporter ma pierre à la déconstruction des arguments présentés et finirai par m’interroger sur le « qui est derrière » ce documentaire.


Pour soutenir la thèse des auteurs de ce film, thèse que j’ai présentée plus haut, plusieurs des intervenants tiennent des propos soit erronés, soit mensongers. Je les relève quelque peu en désordre, tels qui sont apparus dans le documentaire. Une première erreur consiste à dire que la situation en Suède est bien meilleure qu’en France alors que ce pays n’aurait pas mis en place les mesures restrictives ce que nous connaissons. S’il est vrai que le nombre de décès dus à la CoViD-19 est bien moindre en Suède qu’en France, cela est essentiellement dû à la plus faible population du pays. Si l’on ramène le nombre de décès dus à la CoViD-19 en Suède à une population équivalente, on trouve alors des valeurs qui sont sensiblement identiques à celles que nous connaissons. On peut bien sûr arguer que cela démontre l’inefficacité des mesures de confinement, ce qui resterait cependant une conclusion erronée puisqu’il faut comparer toutes choses égales par ailleurs. La population suédoise étant bien moins dense que la population française, les risques de dissémination du virus y sont beaucoup plus faibles. En accord, si l’on compare le taux de décès dus à la CoViD-19 en Suède avec ceux de la Finlande qui dispose d’une typologie de population quasi identique, on constate que les résultats suédois sont bien pires que le résultat finlandais (pour une analyse au 20 mai 2020, voir 1).


Un autre mensonge propagé par ce film et qu’il existerait au Canada des camps d’internement de malades de la CoViD-19. Ceci a été démenti plusieurs fois, et fait partie des légendes urbaines récentes. Il n’y a d’ailleurs pas de témoignages de personne ayant été internée dans un tel établissement, et l’on peut donc considérer que cette affirmation est totalement fausse (2). Erreur suivante : il n’y aurait pas de surmortalité entre l’année 2020 et les années 2018 et 2019. Il suffit pour se convaincre du contraire, de visiter le site de l’INSEE. Les courbes de mortalité révèlent, entre 2018 et 2019 d’un côté, et 2020 de l’autre, une surmortalité de l’ordre de 15 % (3). Je poursuis avec trois autres contrevérités. La première information fausse serait que les hôpitaux bénéficieraient financièrement d’une déclaration de décès liés à la CoViD-19. Il s’agit là d’une autre légende urbaine, qui a également été démentie par plusieurs instances (4). La seconde est qu’il serait interdit de pratiquer des autopsies sur les personnes soi-disant décédés du CoViD-19. Ceci est totalement faux. L’OMS donne d’ailleurs des lignes directrices précises pour procéder à de tels examens qui nécessitent la mise en place de mesures de sécurité visant à éviter tout risque de contamination du personnel pratiquant ses autopsies (5). La 3e contrevérité serait que la vaccination anti-poliomyélitique aurait causé 400 000 paralysies parmi les enfants vaccinés en Inde. Là aussi, cette rumeur persistante a été démentie (6). La vaccination contre la polio est en fait un véritable succès, puisqu’elle a permis la quais eradication de cette maladie en Europe depuis des années et très récemment en Afrique (7).


Je pourrais continuer encore assez longuement sur la liste des erreurs factuelles, par exemple sur celles concernant les analyses par PCR, analyses que j’ai pratiquées sur d’autres organismes que des virus pendant des années. Je voudrais simplement contredire encore un élément important. Contrairement à ce qui nous est affirmé sur la foi d’un brevet, le SARS-CoV2 n’a pas été construit par l’institut Pasteur. Si le brevet existe effectivement, celui-ci a été déposé dans le but de développer des techniques de détection de divers Coronavirus, et non pas de développer un virus hyper pathogène. Ce mensonge est tellement délétère pour l’image de l’institut Pasteur que la direction de cet institut va déposer plainte en diffamation contre les auteurs du documentaire (8).


Hold Up est cependant astucieusement construit. Le film conduit le spectateur à penser que le message central délivré par les promoteurs du documentaire, à savoir l’existence d’un complot visant à réduire la population mondiale, est exact. En effet, la présentation des éléments que j’ai décrits ci-dessus est telle qu’elle induit chez le spectateur la croyance qu’il y a « anguille sous roche », en mélangeant aux mensonges que j’ai listés des éléments factuels, vérifiables et exacts, par exemple sur le fait que l’industrie pharmaceutique gagne de l’argent (quel scoop !), sur les discours contradictoires que nous avons entendus sur le port du masque, ou sur le manque de moyens des hôpitaux. De plus, la multiplication des ces informations, qui a pour objectif de saturer le cerveau donc de l'empêcher de travailler en « allant au plus simple », rend l’hypothèse du complot plus facilement acceptable. Cependant, et c'est sa faiblesse, Hold-up s’appuie sur un raisonnement par inférence. Sur le fondement des prémisses (c’est à dire des propositions préalables) qu’il présente comme vraies, il induit la conclusion que l’hypothèse du complot présentée est également vraie. Malheureusement, dans ce type de raisonnement, si une des prémisses est erronée, les conclusions sont fausses. Je crois avoir largement démontré que plusieurs des prémisses sont en fait mensongères, ce qui permet de conclure que l’ensemble du raisonnement l’est aussi, et donc que la conclusion est fausse. Il n’en reste pas moins vrai que ce documentaire est particulièrement dangereux, dans la mesure où tous les spectateurs, et particulièrement les plus jeunes, ne disposent pas des éléments factuels et intellectuels pour démonter l’argumentaire. Le film ayant été vu aujourd’hui par plus de 6 millions de personnes, je crains qu’il renforce dans une part non négligeable de l’opinion la croyance en des théories - pour ne pas dire des délires - complotistes les plus extrêmes. 


Reste à savoir à qui profite le crime. Pour cela je me suis intéressé au Curriculum Vitae de son principal promoteur, et aux financements obtenus. Pierre Barnérias est un journaliste qui a travaillé dans de nombreux médias et qui a fondé en 2010 son agence de production, Tprod. Proche des milieux catholiques (9), il produit dans les années qui suivent un documentaire sur les secrets de Fatima, et un autre sur les manipulations qui auraient été orchestrées par les autorités lors des différents défilés de la « Manif pour tous ». Les deux points les plus intéressants pour comprendre qui est « le mouvement profond » qui se cache derrière ce documentaire, sont à mon sens qui a financé le film et qui a été interviewé. Côté gros sous, le documentaire a bénéficié de financements participatifs sur 2 plates-formes, Ulule et TiPee, où des sommes considérables ont pu être récoltées en peu de temps. Néanmoins, M. Alexandre Boucherot, fondateur de Ulule, indique que « Très vite on s'est rendus compte [que le documentaire] débordait du cadre initial supposé (le pluralisme des voix) pour devenir un étendard de thèses complotistes très éloignées de ce que l'on défend sur Ulule » et il précise que la commission que Ulule prélève sur ces financements sera reversée à une « association de défense de l'information » (10).


Par ailleurs, comment ne pas voir les proximités entre le thème de ce documentaire et des thèses défendus par le mouvement Qanon, mouvement états-unien, proche de l’extrême droite et de M. Donald Trump, convaincu de l’existence d’un « Etat profond » qui serait dirigé par des pédophiles et des satanistes et soutenu par les banquiers et les médias « mainstream ». Je cite Wikipédia (11): « Mediapart relève que le documentaire comporte de nombreux « clins d’œil à la nébuleuse QAnon, en agitant le spectre d’un « gouvernement mondial », en évoquant l’« État profond » ou la « grande réinitialisation » voulue par Bill Gates et ses amis », et qu'il « se termine d’ailleurs sur la lettre à Trump de Monseigneur Vigano, ancien ambassadeur au Vatican, qui reprend la plupart des lubies des QAnon et a été à l’origine diffusée par le mystérieux Q » ». En accord, Hold Up fait la part belle dans les interviews à des personnalités plus que douteuses, présentées comme des spécialistes. Je cite ci-dessous une petite partie de l’enquête d’Acermandax sur le blog « La menace théoriste », dont j’ai pu vérifier les propos, et qui a scruté ces participants (12). Nous y retrouvons : « Alexandra Henrion-Caude, généticienne catholique intégriste, proche de l’extrême droite, anti-avortement (13); Jean-Bernard Fourtillan, pharmacien, opposant farouche à la vaccination qu’il décrit comme un « massacre imposé à tous les enfants nés en France depuis le 1er janvier 2018 » [...] et prétend avoir reçu de Dieu la formule d’un médicament sur lequel il a mené (avec Henri Joyeux) des essais cliniques illégaux dans une abbaye (14); Silvano Trotta, entrepreneur, connu comme antivaccin, qui prétend que la Lune est un satellite artificiel creux (15), proche de Qanon ; Nadine Touzeau (soi-disant “profiler”‘) enseignante dans la « fausse » école IHECRIM dont le directeur Laurent Montet a fini en prison. [...] Elle est condamnée elle-même pour escroquerie d’une famille endeuillée à qui elle réclamait 60.000€ pour enquêter sur le meurtre de leur fils en réalité suicidé (16) ou Valérie Bugault (17), avocate fiscaliste, candidate UPR en 2014. Conseillère et consultante pour l’organisation ultra catho Civitas, à ce titre, elle reconnait, je cite « la nécessité de restaurer une France catholique ». Conférencière pour Égalité & Réconciliation, promotrice de la théorie QAnon ». Bref, que du beau monde !


Ce documentaire est bien un véritable hold-up, mais c’est aussi et surtout une manipulation de l’opinion. Comme le disait très justement un internaute dont je ne retrouve plus trace, au sujet de cette manipulation, « La liberté d’expression l’autorise, les réseaux sociaux l’amplifient, la cupidité l’exploite, et la bêtise la rémunère »… Mais Hold-up est aussi une opportunité ratée, côté intelligence et sens critique. Dommage car la pandémie de CoViD19 devrait être l’occasion de poser nombre de question majeures, fondamentales en démocratie, telles que la place et le pouvoir des mutinationales (GAFA ou autres) par rapport aux Etats, les politiques de services publics (ou plutôt devrais-je dire le
« management » de ces services) à l'image des entreprises. J'inclus là la gestion des hôpitaux, des stocks de produits fondamentaux : masques, gants et médicaments, etc. Autres questions en suspens, le contrôle des populations par des instances non démocratiques (actuellement, nous nous conformons aux décisions prises par un conseil de défense, instance exécutive découplée de la représentation parlementaire - cela ne peut perdurer) ou, voir l’ouvrage d’Herman et Chomsky, la fabrication du consentement qui nous conduit collectivement à abandonner - temporairement et sans nier la gravité de la situation sanitaire - une partie de nos libertés fondamentales sur l’autel des « sécurités ».




Références


1. Anonyme. Les Echos. Mai 2020.
Consultable en ligne :
https://www.lesechos.fr/monde/europe/coronavirus-la-suede-deplore-plus-de-4000-morts-1205793

2. Sur les soi-disant camps d’internements canadiens voir:
https://hoax-net.be/non-le-canada-ne-va-pas-construire-des-camps-de-concentration-pour-les-infectes-du-covid-19/ 

7. Succès vaccinal en Afrique
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/08/25/la-polio-eradiquee-en-afrique-selon-l-oms_6049859_3212.html

8. Sur la plainte de l’Institut Pasteur
https://www.huffingtonpost.fr/entry/hold-up-linstitut-pasteur-va-porter-plainte-en-diffamation-contre-le-realisateur-pierre-barnerias_fr_5fbc0f8bc5b6e4b1ea44fb45

9. Page Wikipédia sur Pierre Barnérias
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Barn%C3%A9rias

10. Louis Heidsieck. Hold-Up : comment les plateformes de financement ont validé le documentaire. Le Figaro. Novembre 2020.
Consultable en ligne :
https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/hold-up-comment-les-plateformes-de-financement-ont-valide-le-documentaire-20201113

11. Page Wkipédia sur Hold Up
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hold-up_(film,_2020)

12. Acermandax. Hold up le film : la vérité c’est important !
https://menace-theoriste.fr/hold-up-le-film-la-verite-cest-important/

13. Sur la proximité intellectuelle d avec les catholiques « pro-life », voir son interview :
https://www.cath.ch/newsf/leglise-doit-parler-de-lexistence-de-lame-demande-la-geneticienne-alexandra-henrion-caude/

14. Aveline Marques. L'improbable pacte secret proposé par le Pr Fourtillan à Macron pour "arrêter le massacre" des vaccins. Egora.fr. Décembre 2019.
Consultable en ligne :
https://www.egora.fr/actus-pro/insolite/53919-l-improbable-pacte-secret-propose-par-le-pr-fourtillan-a-macron-pour

15. Anonyme. Complotisme : Martine Wonner dans Hold-up. L’Alsace. Novembre 2020.
Consultable en ligne :
https://www.lalsace.fr/politique/2020/11/16/chuchotements-un-hold-up-non-une-arnaque

16. Anonyme. Hold-up. Une intervenante du documentaire avait été condamnée pour escroquerie en 2014. Les Dernières Nouvelles d’Alsace. Novembre 2020.
Consultable en ligne :
https://www.dna.fr/faits-divers-justice/2020/11/17/hold-up-une-intervenante-du-documentaire-avait-ete-condamnee-pour-escroquerie-en-2014#:~:text=Le%208%20janvier%202014%2C%20le,%C2%AB%20tentative%20d'escroquerie%20%C2%BB.

17. Concernant Valérie Bugault, voir :
https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/tag/valerie-bugault/
https://94.citoyens.com/2018/lextreme-droite-anti-republicaine-revient-faire-promo-a-rungis,22-03-2018.html


samedi 21 novembre 2020

JEAN-LUC MÈLENCHON
ET LA MACHINE À PERDRE


À presque un an et demi du terme, M. Jean-Luc Mélenchon s’est déclaré la semaine dernière candidat à la présidence de la République pour les élections de 2022. Cette candidature est bien entendue légitime, tout comme l’est le fait de se demander si elle ne correspond pas à la mise en route d’une machine à perdre... 

 
Lors de la dernière campagne électorale présidentielle, M. Jean-Luc Mélenchon avait réalisé un score quasiment identique à celui de Mme Marine Le Pen et de M. François Fillon (autour de 20 %), et en tout état de cause le meilleur score des partis de gauche. Il le devait à la fois à un programme qui avait su agréger les considérations sociales et environnementales fortes, mais également à ses qualités reconnues de tribun, bien mises en valeur par l’utilisation des nouvelles technologies numériques.

Bien malin serait celui qui pourra prédire le résultat susceptible d’être réalisé par le leader de la France Insoumise aux élections de 2022, s'il maintient sa candidature. Néanmoins et à moins de se lancer dans de la politique fiction il est hautement improbable que M. Jean-Luc Mélenchon puisse, en l’état des forces en présence dans le pays, se retrouver au second tour de cette élection. Si l’on en croit les sondages (1) réalisés en 2020, proposition qui est bien entendu discutable, ce second tour pourrait de nouveau opposer l’actuel Président de la République, M. Emmanuel Macron (LREM) et la représentante du Rassemblement national (RN), Mme Marine Le Pen.

L’élection de l’un ou de l’autre de ces deux probables futurs candidats représenterait une véritable catastrophe, particulièrement au plan social. On ne peut en effet que constater la formidable régression des droits résultant de la politique du parti au pouvoir, au travers des lois sécuritaires, des lois travail détricotant les protections des salariés, de la réforme des Prud'hommes, des indemnités chômage, du système de retraite, de la suppression d’allocations, le tout accompagnés de cadeaux de quelques 5 milliards aux plus riches via la suppression partielle de l’ISF et la création du prélèvement forfaitaire unique (PFU) sur les revenus du capital.

Si l’on veut donc échapper à un nouveau désastre social, il est indispensable d’envisager une candidature unique des forces de gauche permettant l’accession au second tour de la présidentielle. Cette candidature doit rassembler largement du Parti Socialiste, du moins des personnalités situées à son aile gauche, aux communistes, aux écologistes et à la France Insoumise. Pour que cela soit possible, la première des conditions est une adhésion à un programme partagé, inspiré fortement du triptyque du développement durable, donc constitué d’une composante environnementale forte mais également de composantes sociales et économiques. Ce programme, en l’état actuel, n’existe pas ou n’a pas encore été dévoilé. La deuxième condition, et elle est essentielle dans le cadre d’une élection à la présidence de la République, est le portage de ce projet par une personnalité, homme ou femme, suffisamment consensuelle pour satisfaire l’ensemble des forces en présence. Je ne pense pas, mais peut-être me trompais-je, que la candidature de M. Jean-Luc Mélenchon remplisse ce dernier critère. Bien au contraire, malgré les qualités que je lui reconnais, son expérience politique et sa grande culture générale, M. Jean-Luc Mélenchon reste une personnalité clivante. On peut cependant espérer que l’annonce de cette candidature soit un acte politique destiné à réveiller une gauche politique éparpillée, mais on peu aussi et au contraire craindre que celle-ci finisse par renforcer les divisions qui y existent. Ce dernier cas, la candidature annoncée du candidat de la France Insoumise obérerait le portage d’un programme commun de gauche, et toute chance pour son candidat d’être élu, ouvrant ainsi un boulevard encore plus grand aux forces antisociales déjà largement à l’oeuvre dans notre pays.


Note

1. Derniers sondages parus

Sondage IFOP (juin 2020) :
Mme. Le Pen 27/28% ; M. Macron 26/28% ; M. Mélenchon 11/12%, M. Baroin ou M. Bertrand 12% ; M. Jadot 8%

Sondage Harris (juillet 2020)
M. Macron 27/32% ; Mme. Le Pen 25/27% ; M. Mélenchon 12/13%, M. Baroin ou M. Bertrand ou Mme Pécresse ou M. Retailleau 6 à 14% ; M. Jadot 8/9%

Sondage IFOP (octobre 2020)
Mme. Le Pen 24/27% ; M. Macron 23/26% ; M. Mélenchon 10/15%, M. Baroin ou M. Bertrand ou Mme Pécresse ou Mme Dati ou M. Retailleau 8 à 19% ; M. Jadot 13% : Mme Hidalgo 13% 


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Le journal du Diamnche et Reuters. Fécrier 2017.
https://www.lejdd.fr/Politique/TRIBUNE-Les-communistes-qui-soutiennent-Melenchon-se-mobilisent-847682


vendredi 20 novembre 2020

LE PROBLÈME N’EST PAS l’ISLAM
MAIS LA DÉRIVE RELIGIEUSE INTÉGRISTE






Les tragiques événements récents conduisent certains hommes et femmes politiques à parler de « problèmes avec l’Islam » comme l'avaient fait plus tôt Mme Nadine Morano ou Ms. François Fillion ou Manuel Valls. Difficile de nier que la plupart des récents attentats survenus en France ont effectivement été commis au nom d’un intégrisme islamiste. Mais concentrer son interrogation sur cette seule religion ne permet pas de cerner, de façon plus générale, la pression qu’exerce le fait religieux, encore aujourd’hui, sur nos sociétés occidentales.


Cet article sera long, mais la question, complexe, mérite des explications détaillées. 

Comme je l’écrivais dans un autre article de blog, il est nécessaire pour être transparent de dire d’où l’on parle. J’ai été élevé dans la tradition chrétienne, mais je me considère aujourd’hui comme agnostique. En d’autres termes, je suis incapable de répondre à la question de savoir si une ou plusieurs « entités transcendantes » - disons des dieux par convention - avec lesquels les humains pourraient communiquer de façon symbolique, sont à l’origine de l’existence et/ou de la structuration de notre univers. Ma formation scientifique ne me permet pas de décider de l’existence ou la non existence d’une ou plusieurs divinités. Elle me fait également dire que notre connaissance de l’univers et de ses lois ne rend cependant pas l’hypothèse de l’existence d’un ou de plusieurs dieux nécessaire pour expliquer ce monde. C’est le principe du rasoir d’Occam. Je reviendrai un jour là dessus.

Ayant explicité ma position, je répète donc qu’il est indéniable que l’intégrisme islamiste (et non islamique car cet adjectif suppose que l’intégrisme serait quasiment co-substantiel à l’Islam) et le terrorisme qui lui est associé, ont fait beaucoup de mal dans notre pays, mais également sur toute la planète. Depuis les années 2000, plus de 260 morts ont été recensées en France (1), en lien avec le terrorisme islamiste, dont 130 pour les seuls attentats du 13 novembre 2015 à Paris. On peut aussi ajouter à cette liste, les 50 décès de soldats de forces françaises en opérations extérieures au Mali, au Tchad ou au Niger (2). Au total, ce sont donc des centaines voire des milliers de familles qui ont perdu un parent, un enfant, un ami, une relation... Sans chercher à excuser, ni à effectuer un macabre décompte, il me semble important de rappeler que ce sont cependant les musulmans qui ont été les premières victimes de ce terrorisme. Ainsi, rien qu’en Algérie, le groupe islamique armé (GIA) et l'armée islamique du salut (AIS) sont responsables de 100 000 morts lors des années 1990/2000 (3). Depuis l’an 2000, le terrorisme islamiste a également tué plus de 30 000 personnes en Afrique et au Moyen Orient...

A ce stade, il est nécessaire de se pencher sur les motivations des intégristes islamistes. Comme l’indique Wikipédia « L'objectif visé par le terrorisme islamiste est la promotion d'une vision religieuse radicale du monde » (4). Pour cela, les mouvances terroristes cherchent à « contraindre [des États, des populations] à un retour aux lois de Dieu et à la société prophétique de l’islam originel [et] à épurer l’ordre politique en place ». Il s’agit donc de créer un territoire sur lequel les lois seraient dictées par une lecture rigoriste de textes religieux, donc dans lequel le temporel serait réglé par non pas par un choix de valeurs mais par une adhésion à des textes d’essence divine, donc non discutables, non contestables, et d’application universelle.

Cette vision d’un monde dont les codes seraient d’essence divine n’est pas propre à l’Islam. Considérons les autres religions majeures, en s’arrêtant pour des raisons de brièveté aux religions dite du Livre. Sans remonter aux croisades ou à l’inquisition, on ne peut que constater que l’on trouve les mêmes biais dans les religions juives ou chrétiennes. Revenons par exemple sur la création de l’Etat hébreux, Israël, au milieu du XXe siècle. Il me semble nécessaire de rappeler, pour ceux qui n’en connaîtraient pas l’historique, que cet Etat s’est créé pour constituer un état religieux, l’Etat des juifs, dans la violence d’une guerre civile, suite à la résolution 181 des Nations Unies et à la déclaration Balfour. Les "tensions"entre les mouvements sionistes de l’époque en conflit (déjà) et les mouvements pro-palestiniens opposés à la création d’Israël engendreront une guerre civile en Palestine sous mandat britannique qui fera, jusqu’en 1948, des milliers de morts et plus de 350 000 « déplacés » palestiniens. Elle conduira à la guerre israëlo-arabe de 1948. Il n’est pas question pour moi de prendre partie pour l’un ou l’autre mais de rappeler que fin 1949, après la victoire militaire israëlienne, la volonté d’instauration d’un Etat dans lequel les lois sont dictées par des considérations religieuses (ici l’Etat juif) aura fait 30 000 morts parmi les belligérants et leurs soutiens, et conduit au déplacement de plus de 700 000 arabes palestiniens (pour un résumé des conflits lors de la création de l’Etat d’Israël, voir les pages Wikipédia référencées 5) ... Depuis ce temps, le sionisme religieux et sa branche la plus intégriste ont infiltré presque tous les secteurs d’activité en Israël, de l’école à l’armée en passant par les commerces pour aboutir, in fine et aujourd’hui, à détenir des pans entiers du pouvoir politique (6). Cette vision d’un Etat quasi théocratique explique pourquoi certains non juifs y sont considérés, aujourd’hui encore, comme des citoyens de seconde zone, et pourquoi les palestiniens des territoires occupés font l’objet de discriminations rappelant l’apartheid en Afrique du Sud (7).

Cette même volonté de prévalence de lois religieuses sur la loi républicaine se retrouve aussi parmi certains chrétiens. Je ne nierai bien sur pas que notre société est d’inspiration judéo-chrétienne. La lecture du code pénal suffira à en convaincre les rares personnes qui en douteraient encore. Au moins, ces lois d’inspiration religieuse (tu ne tueras pas, tu ne voleras point, tu ne feras pas de faux témoignage, etc.) font, elles, l’objet d’un consensus. En d’autres termes, la société les a validées et acceptées dans leur ensemble sans qu’elles ne soulèvent d’opposition majeure. Là où le bas blesse, c’est lorsque des politiques, des législateurs invoquent des textes religieux, ou s'en inspirent, pour justifier de lois qui font débat dans la société civile. Je pense bien sur aux tentatives portées par des mouvements du type « manif pour tous » en France, d’inspiration catholique quasi-intégriste (8), très soutenue par la droite et l’extrême droite (9), qui souhaiterait revenir pêle-mêle sur les droits des minorités sexuelles, sur la PMA, ou la législation sur l’avortement... Sauf à exagérer, on ne peut cependant parler ici de terrorisme, ni même de terrorisme intellectuel, dans la mesure où ce mouvement n’exerce pas de violence à des fins politiques, pour déstabiliser et frapper massivement l’opinion publique et les États concernés. Néanmoins, cette même mouvance est à l’oeuvre de façon bien plus agressive - et potentiellement délétère pour les femmes - en Hongrie et en Pologne (10), mais également dans d’autres pays dominés par une idéologie religieuse qu’elle soit d’inspiration chrétienne (ex. Brésil, USA, Russie) ou musulmane ( ex. Pakistan, Indonésie, 11). Ceci valide mes propos sur la tendance lourde, actuelle, mondiale, d’instaurer une primauté du fait religieux sur les lois temporelles. Pour cette raison, il nous appartient, à tous, de faire mentir Malraux à qui l’on attribue la célèbre phrase « le XXIe siècle sera mystique ou ne sera pas » (12). Condition nécessaire mais non suffisante, il est indispensable de préserver et de renforcer en France la laïcité comme valeur Républicaine absolue afin de nous protéger des dérives religieuses intégristes, et ce « quoi qu’il en coûte ». 


Références :

1. Anonyme. Terrorisme : le triste bilan des 18 dernières années en Europe. Le point. Marus 2019.
Consultable en ligne :
https://www.lepoint.fr/europe/terrorisme-le-triste-bilan-des-18-dernieres-annees-en-europe-04-03-2019-2298059_2626.php

2. Pertes militaires françaises au Mali et au Sahel. Wikipedia.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pertes_militaires_françaises_au_Mali_et_au_Sahel

3. Anonyme. 15 ans de guerre civile en Algérie. 20 minutes. Avril 2007.
Consultable en ligne :
https://www.20minutes.fr/monde/151104-20070411-15-ans-guerre-civile-algerie

4. Terrorisme islamiste. Wikipedia.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Terrorisme_islamiste

5. Guerre civile de 1947-1948 en Palestine mandataire
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_de_1947-1948_en_Palestine_mandataire

Guerre israélo-arabe de 1948-1949
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_israélo-arabe_de_1948-1949

6. Armin Arefi, entretien avec Charles Enderlin. Le sionisme religieux a phagocyté toutes les institutions d'Israël. Le Point. Octobre 2014
Consultable en ligne :
https://www.lepoint.fr/monde/charles-enderlin-le-sionisme-religieux-a-phagocyte-toutes-les-institutions-d-israel-30-10-2014-1877232_24.php

7. Salomé Vincendon. L’ambassadeur de France aux Etats-Unis qualifie Israël « d'Etat d'apartheid ». BFM TV. Avril 2019.

Ronnie Kasrils. I fought South African apartheid. I see the same brutal policies in Israel. The Guardian. Avril 2019.

8. Samuel Laurent. Derrière la grande illusion de la "Manif pour tous". Le monde. Mars 2013.
Consulttable en ligne :
https://www.lemonde.fr/societe/article/2013/03/21/manif-pour-tous-la-grande-illusion_1850515_3224.html

9. Maxime Macé et Pierre Plottu. «Marchons Enfants»: au croisement de la Manif pour tous et de l'extrême droite radicale . Slate. Octobre 2020
Consultable en ligne :
http://www.slate.fr/story/196393/marchons-enfants-alliance-manif-pour-tous-militants-extreme-droite-radicale-service-ordre

10. Andrea Peto et Weronika Grzebalska. En Pologne et en Hongrie, les droits des femmes en péril. The Conversation. Octobre 2016.
Consultable en ligne :
https://theconversation.com/en-pologne-et-en-hongrie-les-droits-des-femmes-en-peril-67195

11. Julien Lecot. Trente-deux pays se liguent contre le droit à l'avortement. LIbération. Octobre 2020
Consultable en ligne :
https://www.liberation.fr/planete/2020/10/23/trente-deux-etats-se-liguent-contre-le-droit-a-l-avortement_1803273

12. La phrase est attribuée à Malraux, version attestée par André Froissard, journaliste, dans un article du Point de 1993.
Voir lemonde.fr :
https://dicocitations.lemonde.fr/questions-reponses/question/qui-a-dit-le-xxieme-siecle-sera-spirituel-ou-ne-sera-pas/


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Philippe Geluck. Le Chat.

vendredi 13 novembre 2020

UN PROFESSEUR MALADE (OU GRÉVISTE) N’EST PAS UN PRENEUR D’OTAGES !





J’ai été récemment alerté par un de mes contacts sur le terme de prise d’otages utilisé par des élus de Forges les Bains, en lien avec l’arrêt d’activité d’un enseignant considéré comme personne fragile. Ses propos sont tout simplement inadmissibles, particulièrement aujourd’hui, 13 novembre !


Dans un message publié sur un réseau social, des élus Forgeois ont utilisé le terme de « parents pris en otage » en lien avec la cessation d’activité d’une enseignante considérée comme personne fragile. J’entends bien que la réaffectation des enfants de cette enseignante dans d’autres classes pose un double problème : celui du brassage d’élèves en période pandémique et celui de la surcharge de classes comprenant un nombre déjà élevé d’enfants, ne facilitant pas la tâche des enseignants, ni celle des petites « têtes blondes » en matière d’acquisition de connaissances. Certes.

Ceci posé, le terme de « prise d’otages », très utilisé dans certains milieux de la droite y compris la droite la plus réactionnaire, lors de grèves d’enseignants, de cheminots, de personnels de la RATP, etc., m’a toujours paru pour le moins déplacé. Il l'est aussi dans notre cadre communal. Tout d’abord, à moins de souhaiter revenir à l’époque de la IIIe République à laquelle un certain Monsieur Thiers n'hésitait pas à faire fusiller les canuts grévistes, il me semble que le droit de grève au XXIe siècle reste imprescriptible. Il en est de même pour celui d’être malade, ou considéré comme personne fragile. Dans les deux cas, je suis certain que le gréviste ou le malade préférerait de toute façon ne pas avoir à faire grève ou ne pas être victime d’une quelconque pathologie.

Ensuite, traiter de preneur d’otages des grévistes ou des personnes malades ou fragiles revient d’une certaine façon à les assimiler à des terroristes, avec à mon avis un double but, celui de gagner la bataille médiatique qui peut entourer les mouvements sociaux pour s’assurer le soutien de la population, et celui de culpabiliser gréviste ou malade.

En ce jour où nous commémorons les événements tragiques des fusillades parisiennes de 2015, et particulièrement celle du Bataclan, il me semble qu’il y a plus qu’un fossé entre ce qu’ont vécu les personnes présentes dans cette salle de spectacle, et la gêne, somme toute très modérée, causée par quelques jours de grève ou par la fermeture d’une classe pour cause de santé. Il y a un monde entre les gens pris sous des tirs à balles réelles, blessés, parfois à vie, voire tués, et le fait de constater que son enfant se retrouve maintenant dans une classe de 36 élèves au lieu de 30...

Les mots ont un sens. Aujourd’hui - et demain - il serait bon, me semble-t-il, de faire preuve d’un minimum de décence dans le propos, et de bannir du vocabulaire pseudo-politique, y compris à Forges, le terme particulièrement outrancier de « prise d’otages ». Ne serait-ce qu’en mémoire de ceux qui en ont été victimes, et de leurs familles qui continuent de pleurer l’absence d'un être cher.


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Sirpa press

mercredi 11 novembre 2020

BIDONNAGE DES CHIFFRES DES ÉLÈVES POSITIFS AU COVID-19

                    


Le ministre de l’éducation nationale, M. Jean-Michel Blanquer, vient d’indiquer dans un message récent que plus 3 000 élèves sur les quelques 12 millions de petits Français et petites Françaises qui fréquentent les écoles avaient été testé positifs au COVID-19 en quatre jours, au début du mois. Ce chiffre est sans aucun « très optimiste », pour le dire de façon politiquement correcte... En termes plus crus, nous sommes proches du bidonnage. Explications.

Il y a en France environ 12 millions d’élèves scolarisés de la maternelle au lycée, dont 6 millions et demi en maternelle et élémentaires et 5 et demi en collège et lycées (1). M. Jean-Michel Blanquer annonce, un peu trop fièrement à mon sens, que seuls un peu plus de 3 000 ont été testés positifs au CoViD-19 en 4 jours, se félicitant ainsi de la maîtrise de l’épidémie parmi cette population.

Je doute de ces chiffres. En effet, si je me réfère aux chiffres donnés par Santé Publique France, ce sont en moyenne tous les jours 1500 enfants de moins de 10 ans et 6 000 enfants ou jeunes de 10 à 19 ans qui ont été ont été testés positifs la semaine dernière. Ce qui nous donne, sur 4 jours, un total de 6 000 jeunes de moins de 10 ans et de 24 000 jeunes de 10 à 19 ans. De façon très prudente, je vais estimer que 90% seulement des enfants de moins de 10 ans sont scolarisés, et que, parmi eux, seuls 70%, correspondant à la tranche 3-10 ans, le sont. Cela nous donne 70% de 90% de 6 000 positifs, soit environ 3 800 enfants. Pour la tranche supérieure, j’estime aussi que 90% des enfants de 10 à 18 ans sont scolarisés. Je vais aussi postuler que les 19 et 20 ans ont rejoint le monde du travail, ou poursuivent leurs études hors lycées. Ce dernier point est faux puisque les BTS et classes « prépa » se trouvent souvent dans établissements de type lycée, mais cela me permet de faire un calcul « au pire ». Je trouve donc que le nombre de positifs pour la tranche 10-18 ans est de 90% de 80% (la tranche 10-18 par rapport à la tranche 10-20) de 24 000, soit 17 000. Ceci nous donne donc un nombre d’enfants scolarisés positifs sur quatre jours de 17 000 + 24 000, encore un fois a minima, soit un total de 41 000, soit plus de 10 fois plus que les chiffres donnés par le ministre.

Même si M. Jean-Michel Blanquer, le ministre, s’en défend, mon sentiment est qu’il y a une volonté de cacher des chiffres plus inquiétants qu’il n’y parait. Il faut en effet laisser « quoi qu'il en coûte » les écoles ouvertes. C’est aussi le sentiment de représentants syndicaux comme Mme. Frédérique Rolet la secrétaire générale du Snes-FSU, qui déclare :   « Une nouvelle fois, le ministère cherche à cacher la réalité des faits. Ce n’est pas responsable. [...] Nous sommes pour laisser ouverts les établissements scolaires le plus longtemps possible, mais nous demandons des données fiables ». 

Post scriptum :

Je constate en écrivant cet article que M. Arnaud Bélier, journaliste à Ouest France, a fait un calcul similaire au mien, et qu’il tombe sur des valeurs du même ordre que les miennes (3).


Références :

1. Les chiffres clés du système éducatif. Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports.
Consultable en ligne :
https://www.education.gouv.fr/les-chiffres-cles-du-systeme-educatif-6515#:~:text=Plus%20de%20douze%20millions%20d,d'administration%20et%20de%20direction

2. Geodes. Voir l'onglet COVID-19, données de laboratoires, nombre de personnes positives quotidien.
https://geodes.santepubliquefrance.fr/

3. Arnaud Bélier. Covid-19 : l’Éducation nationale minimise-t-elle le nombre d’élèves malades ? Ouest-France, Novembre 2020
Consultable en ligne :
https://www.ouest-france.fr/education/enseignement/covid-19-l-education-nationale-minimise-t-elle-le-nombre-d-eleves-malades-7046395


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Mélanie Bourlon, artiste, sculpteur. Son site.
https://melaniebourlon.com/sculpture-papier-mache/produit/bonnet-dane/



mardi 10 novembre 2020

VACCIN CONTRE LA COVID-19 : ENTRE ESPOIR ET EFFET D’ANNONCE




Le résultat provisoire avancé hier par le laboratoire américain Pfizer et la société allemande BioNTech, pour spectaculaire qu’il soit, a déjà suscité des réactions importantes. Un effet d’annonce indéniable a agité les médias et entraîné une réponse mon sens disproportionnée en bourse même si les espoirs portés par cette technologie innovante sont réels.


NB: certains termes scientifiques difficiles à comprendre sont soulignés et repérés par un astérisque à leur première apparition. Je fournis un glossaire pour ceux-ci en fin d'article

La stratégie développée par ces deux laboratoires, mais également plusieurs autres dont Moderna aux USA est particulièrement novatrice. Habituellement, les vaccins sont dérivés d’éléments viraux ou bactériens, principalement des protéines* ou de longues chaînes de sucres* (sucre s’entendant au sens biochimique, couvrant donc une gamme plus large que le sucre que nous utilisons quotidiennement). La raison est que ces éléments (protéines ou sucres à longue chaîne) sont souvent des antigènes* immunogènes*, donc capables de déclencher les réponses immunitaires. Celles-ci aboutissent in fine à la production d’anticorps* par notre organisme capables de se lier aux antigènes et de provoquer leur destruction par nos globules blancs. Les stratégies de vaccination classiques reposent sur l’injection des virus ou bactéries pathogènes* neutralisées par un agent physique ou chimique mais conservant suffisamment de pouvoir immunogène. Plus récemment on a utilisé des protéines ou des fragments protéiques d’origine virale ou bactérienne purifiées, obtenus par génie génétique, ce qui présente l’avantage de ne pas avoir à cultiver dans les laboratoires pharmaceutiques les pathogènes bactériens ou viraux. 

Dans le cas du vaccin en cours de développement par Pfizer et BioNTech, et de même dans le cas du vaccin en développement chez Moderna, on utilise cette fois-ci des ARN messagers. De façon simplifiée, les ARN messagers sont produits par toutes les cellules vivantes. Ils correspondent à la copie de chacun des gènes exprimés du génome, copie qui sera lisible par la machinerie cellulaire pour la fabrication des protéines. Les vaccins en développement utilisent donc les ARN messagers du SARS-CoV2 qui déterminent la fabrication de certaines des protéines qui entourent le virus, et entraînent leur reconnaissance par le système immunitaire. Mais l’ARN, où l’ADN, ne sont eux pas immunogènes. Toute l’astuce de ce type de vaccination consiste donc à faire que cet ARN messager soit lu par les cellules de l’hôte auquel le vaccin est injecté, en l'occurrence l'Homme. Ces cellules décryptant le message codé par l’ARN messager synthétisent alors la protéine virale immunogène. Pour cela il faut que l’ARN messager rentre dans la cellule et qu’il y soit protégé de la dégradation, qui peut être parfois rapide. Il s’agit là de deux points (l'entrée et la protection contre la dégradation) majeurs sur lesquels ont achoppé les premiers essais vaccinaux utilisant des ARN messagers. Au laboratoire, plusieurs techniques de protection sont disponibles telles que le recouvrement de microparticules de tungstène ou d’or par cet ARN ou « l’enfermement » de cet ARN dans une « bulle » constituée de lipides. Dans le cadre des développements vaccinaux en cours contre le SARS-CoV2, j’ignore la technique précise qui a été développée. J’ignore également quel est le mode d’administration (intraveineux, intramusculaire sous-cutanée) mais je sais que celui-ci joue un rôle déterminant dans l’efficacité vaccinale. 

L’annonce par Pfizer et BioNTech d’une efficacité vaccinale de 90 % signifie que 90 % des personnes vaccinées ont présenté une réduction de l’incidence de la maladie, donc ont moins contracté la maladie que le groupe vacciné avec un placebo. Cette annonce, effectivement spectaculaire, a engendré, comme je le disais en introduction, une réaction totalement disproportionnée - mais nous en avons l’habitude - des marchés boursiers et spéculatifs. Je n’ai pas un esprit complotiste mais on ne pouvait que s’attendre à ce type de répercussion suite à l’annonce. En lien, l’action Pfizer a grimpé de 8 % en bourse et celle de son partenaire allemand de plus de 15 % à Wall Street, le patron de Pfizer en profitant pour vendre avec profit un petit paquet de ses actions... Or il faut absolument rester prudent. Tout d’abord ce vaccin est encore en phase de test, et les résultats présentés portent sur un tout petit échantillon de personnes (moins d'une centaine), testées par ailleurs peu de temps après la première injection et l'injection de rappel. De plus, même si les populations participant à l’essai représentent une grande diversité ethnique, il est impossible de s’assurer que ce vaccin fonctionnera sur toute la population mondiale. Il faudra aussi s’assurer qu’il protège toutes les classes d’âge, et que son effet perdure dans le temps. Et puis et surtout, il faut souligner qu’il ne s’agit pour le moment que d’un communiqué de presse et en aucun cas d’une communication scientifique

Les espoirs restent néanmoins réels. Tout d’abord dans le cas de la CoViD-19, ce sont presque 200 essais vaccinaux qui sont en cours sur toute la planète, certains utilisant des stratégies conventionnelles, d’autres des stratégies ARN messager. Le véritable espoir que porte cette annonce, à mon sens, réside dans le fait qu’il est visiblement possible de surmonter un certain nombre des obstacles techniques que pose cette « vaccination », qui relève de la thérapie génétique, et que j'évoquais plus haut. L’autre véritable espoir est que l’on peut envisager que cette stratégie vaccinale soit utilisée vis-à-vis de nombreux agents pathogènes, bactéries ou virus, puisque «  il suffit » de disposer de leur génome de d'avoir identifié les protéines immunogènes pour fabriquer facilement en laboratoire la copie ARN messager de leur gène, à introduire dans les cellules de l’hôte. De plus, cette fabrication d’ARN messager se fait essentiellement par voie biochimique ce qui ne nécessite pas l’utilisation de cellules hôtes intermédiaires et donc le risque de contamination par d’autres agents infectieux inconnus. Pour l’anecdote, rappelons que les premiers vaccins antipoliomyélitiques avaient été préparés par infection de cellules de singe contenant un virus (le SV40) susceptible de déclencher la formation de tumeurs chez le rat. Plusieurs entreprises, dont la société Moderna pour les États-Unis, développent des vaccins à l'ARN messager, contre le Zika, le virus d'Epstein-Barr (agent de la mononucléose infectieuse), le très contagieux virus respiratoire syncytial (agent de la bronchiolite) chez l’Homme, contre la rage chez le chien, ou contre différents virus du saumon d’élevage. 

Il n’est pas exclu non plus, et plusieurs équipes y travaillent en France et dans le monde, que l’on puisse développer des approches de vaccination à ARN messager dans le cadre de thérapies anticancéreuses. L’idée sous-jacente est de repérer dans les cellules tumorales un antigène caractéristique, d’en rechercher le gène dans les cellules hôtes, d’en réaliser une copie ARN messager, et d’injecter celle-ci dans l’organisme pour tenter d'induire la production d’anticorps dirigés contre cet antigène, donc contre les cellules des tumeurs qui le produisent. Cette perspective est particulièrement stimulante dans le cas de tumeurs affectant des régions d’organes ou des organes non accessibles à des interventions chirurgicales.


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https://theconversation.com/demain-vacciner-grace-a-ladn-125267


Glossaire :

Protéine : Il existe trois grands types de composés biochimiques, communs à tous les êtres vivants, à savoir les sucres, les lipides et les protéines. Les sucres sont décrits plus bas. Les lipides sont, de façon simplifiées, des matières grasses. Ils jouent des rôles fondamentaux dans les cellules, composant de nombreuses membranes cellulaires assurant à la fois étanchéité et plasticité. Les protéines sont des constituant essentiels, et jouent de très nombreux rôles comme éléments de structure des cellules, un peu comme des "échafaudages" ou des "routes" internes aux cellules. D'autres protéines, assemblées en groupes, sont des "moteurs cellulaires" permettant par exemple aux cellules de se déplacer, ou d'incorporer des éléments extracellulaire, par exemple pour se nourrir. Nos muscles sont essentiellement constitués de protéines. Un rôle fondamental est celui des protéines dites enzymes qui assurent les réactions métaboliques des cellules, y compris les division et réplication de l'ADN. Dans le cas qui nous intéresse, ce sont des protéines présentes vers l'extérieur des cellules bactériennes, ou des virus, qui sont susceptibles de déclencher des réaction immunitaires.  

Sucres : tout le monde connait le saccharose (nom du sucre de cuisine), le glucose ou le fructose, représentants des sucres dits simples. Il existe aussi des sucres à longues chaines, constitués d'enchaînement de sucres simples, tels que la cellulose, la pectine ou l'amidon. Des sucres à longues chaines se trouvent souvent sur la paroi bactérienne, tournés vers l'extérieur des bactéries, et ils sont aussi susceptibles d'être reconnus par le système immunitaire.   

Antigène : toute substance capable de se lier avec un anticorps (voir définition ci-dessous), même si ce n'est pas lui qui en a déclenché la production.

Immunogène : toute substance capable de déclencher une réponse du système immunitaire. 

Anticorps : ensemble de protéines (associées à des sucres) produites par le système immunitaire en réponse à un antigène immunogène et capable de s'associer à lui pour induire sa dégradation par des "globules blancs".  

Pathogène : toute substance ou agent biologique susceptible de causer une maladie.




dimanche 8 novembre 2020

CONTES ET LÉGENDES DU HUREPOIX.
II. L’IMPRIMEUR





Contes et légendes du Hurepoix est une rubrique de mon blog, dans laquelle je narre des histoires de notre région, dont toute ressemblance avec des événements passés, en cours, ou à venir ne serait, bien sûr, que pure coïncidence… 

L’imprimeur du château se morfondait. Sa presse subissait les outrages de l’âge et il fallait en changer. La machine était fort chère et les finances du château, bien que saines, ne devaient pas pâtir de cet événement malheureux. 

Un des amis de la comtesse qui possédait des terres alentour, un baron local dont l’épouse travaillait dans une échoppe de facteur de presse, s’empressa de remettre l’offre de ce facteur pour la nouvelle presse. Bien que le château fût riche, l’offre sembla coûteuse. Et le règlement royal voulait que tout seigneur, baron, comte ou marquis obtînt au moins trois offres, de trois facteurs, pour choisir la moins dispendieuse. 

Qu’à cela ne tienne, on fit alors prestement rédiger deux nouvelles offres par des échoppes amies qui - fort curieusement - furent encore plus coûteuses que la première, plaçant dès lors celle-ci sur le devant de la pile. Mais prévôts et baillis du Roi en furent informés et une enquête diligentée...

La moralité de cette histoire est empruntée une nouvelle fois à Jean De La Fontaine :

Son vainqueur sur les toits
S'alla percher, et chanter sa victoire.
Un vautour entendit sa voix...
[...]
La fortune se plaît à faire de ces coups ;
Tout vainqueur insolent à sa perte travaille.
Défions-nous du sort, et prenons garde à nous,
Après le gain d'une bataille.


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Cnam : musée des arts et métiers
https://www.arts-et-metiers.net/musee/modele-presse-typographique-vis-metallique


mardi 3 novembre 2020

DU RIFIFI ET DES INTERROGATIONS À LA CCPL...





Une lettre ouverte de l’ancien président de la CCPL, M. Bernard Véra, ancien maire de Briis sous Forges, à la nouvelle équipe dirigeante, confirme mes inquiétudes au sujet de la gouvernance politisée de la communauté de communes du Pays de Limours. 

Dans un article de blog récent, je m’inquiétais des résultats des élections à la tête de la communauté de communes du Pays de Limours (CCPL). Cette inquiétude ne portait pas sur les personnes élues en elles-mêmes, personnes que je connais et que je respecte, mais sur l’équilibre politique des forces en présence. J’écrivais au sujet de l’élection des vice-présidents que celle-ci « n'a pas respecté les règles non écrites de la communauté de communes. Il est en en effet généralement admis, pour des raisons d'équilibre, que le premier vice-président est issu de la liste minoritaire. Or si l'on regarde la composition du bureau nouvellement élu, on constate que la quasi-totalité des vice-présidents sont des soutiens de la liste majoritaire ». 

Ces inquiétudes sont reprises dans une lettre ouverte adressée par M. Bernard Véra à Mme Dany Boyer, présidente de la CCPL. Je cite « Pour la première fois dans l’histoire de la CCPL cinq communes, représentant 30% de la population, sont écartées en raison de leur vote lors de l’élection du Président. Pour la première fois, un Président ne choisis pas un 1er Vice Président de la tendance politique opposée à la sienne. Pour la première fois, des Maires sont écartés des postes de Vices Présidents en raison de leur sensibilité politique différente de celle du Président.[...] C’est une perversion de l’esprit de l’intercommunalité car la coopération intercommunale se fonde sur le strict respect des choix communaux et sur la recherche constante de larges consensus autour de projets. C’est une vision politicienne de la vie communautaire, au service d’un clan politique au détriment de l’intérêt général. » 


Dans le courrier adressé à la nouvelle présidence, M. Bernard Véra, revient également sur une polémique qui se fait jour autour des commandes de masques voulue par la CCPL, pourtant tracées et validées par les instances communautaires. Je cite « ...Vous avez affirmé que vous n’étiez pas en mesure de récapituler toutes les commandes de protection que j’avais pu passer avec différents prestataires pendant la période de confinement due au COVID. Vous avez clairement sous entendu que j’avais pu passer des commandes personnelles sous aucun contrôle politique ou administratif. Il s’agit là d’un mensonge éhonté. Toutes les commandes de gel et masques jetables ou lavables ont été décidées par le bureau communautaire qui s’est réuni régulièrement en visio-conférence. J’ai adressé un mail le 23 avril 2020 aux membres du bureau ainsi qu’aux Maires et à la direction des services, faisant un récapitulatif très précis des commandes passées. Ces commandes ont été adressées à cinq prestataires. Le groupement de commande de la région pour 45 600 masques chirurgicaux et pour du gel hydroalcoolique. Le groupement de commande du département pour 20 000 masques tissus. La société Nahé cosmétique pour la confection de 22 000 masques tissus. La société eMotion Tech et la société Bruneau pour les commandes de rouleaux de plastique et de feuilles transparentes pour la fabrication des visières par des bénévoles du territoire. La seule commande qui soit intervenue après ce mail récapitulatif, c’est une commande complémentaire de l’administration, au mois de mai 2020, de 7200 masques jetables pour les agents de la CCPL afin de disposer de réserves suffisantes jusqu’en octobre. En dehors de cela, l’administration et moi même n’avons effectué aucune autre commande. Vos accusations sont, dans ces conditions, purement diffamatoires et je me réserve le droit d‘y donner suite ». Je vois également dans cette polémique la confirmation des propos que je tenais dans mon article de blog précédent, dans lequel je m’inquiétais des conséquences délétères que pouvait avoir la scission résultant des nouvelles élections à la CCPL : « Cette ostracisation d'une partie des membres du conseil communautaire est à mon sens délétère dans la mesure où elle entérine un clivage politique qui ne préjuge rien de bon sur l'avenir de la CCPL ». 

Enfin, dernier point que je trouve personnellement inquiétant, le rapport d’activité de la CCPL de 2019, date à laquelle M. Bernard Véra était le président de la communauté de communes, est prêt à être tiré depuis juillet 2019. Fin septembre ce rapport n’était toujours pas publié au motif que la nouvelle équipe, élue à l’été 2020, souhaitait y apporter des compléments. À titre personnel, je ne vois pas pourquoi - ni au nom de quoi - la nouvelle équipe modifierait un document validé démocratiquement par l’équipe précédente. Ces inquiétudes sont également reprises dans le courrier de M. Bernard Véra. Là encore, je cite : « Je vous le dis solennellement : je ne vois pas ce qui vous autorise à modifier le rapport d’une année d’activité qui relève de ma stricte responsabilité en tant que Président en exercice l’année 2019. Ce rapport a été élaboré par moi-même, par les vices présidents et les conseillers délégués en exercice en 2019, par les services, et chacun en a validé son contenu. Ce que vous vous apprêtez à faire porte un nom : censure et abus de pouvoir. Je vous invite donc fermement à renoncer à une telle démarche qui témoignerait, une fois de plus de votre vision autoritaire et anti-démocratique de l’exercice de votre fonction. » 

Je laisse à M. Bernard Véra la responsabilité de son propos concernant la vision autoritaire et anti-démocratique de la nouvelle présidente. Pour avoir travaillé pendant quelques années en relation avec Mme Dany Boyer, ce n’est pas l’opinion que j’ai d’elle. Par ailleurs, et pour être tout à fait complet sur le sujet, je l’ai informée par mail de mon intention de publier un article relatif à la lettre ouverte de M. Bernard Véra, l’invitant à me livrer ses réflexions sur ce courrier. Je n’ai, à ce jour, reçu aucune réponse. 


Crédit photo

Modification personnelle de la pochette des CD "Du rififi au ciné Vol.1 - Bandes originales de polars des années 50-60"






dimanche 1 novembre 2020

AGIT-PROP ET RESPONSABILITÉ POLITIQUE



Petit coup de gueule envers les maires qui prennent des arrêtés autorisant la réouverture des commerces de proximité... 

Il faut que je sois clair tout de suite. Je trouve aberrant que l’on autorise des grandes enseignes nationales à vendre des livres, et pas le libraire de proximité. Je trouve tout aussi aberrant que l’on puisse acheter vêtements et chaussures au supermarché, mais pas dans une galerie commerçante attenante. Je trouve aussi discutable que l’on interdise aux restaurants et aux bars de servir des usagers, pourtant à distance les uns des autres, alors qu’on autorise les mêmes personnes à prendre, entassées les unes sur les autres, le RER ou les lignes de métros 1, 13 ou 14 pour ne citer que les plus bondées... 

Ceci posé, je ne comprends pas les maires - ou peut être les comprends-je trop bien - qui prennent des arrêtés autorisant la réouverture des commerces de proximité. Tout d’abord, le ou la maire a un devoir absolu d’exemplarité, me semble-t-il... Ne serait-ce que parce que le ou la maire est le premier magistrat de la commune. Quand les pouvoirs publics demandent un effort à beaucoup d'entre nous, on ne rame à pas à contre courant. Sachant que son arrêté municipal sera instantanément rejeté par le contrôle de légalité en Préfecture, on évite aussi de faire croire à ses administrés que l’on peut aller à l’encontre de décisions préfectorales, surtout lorsqu’il y va de la santé publique. Dans le cas qui nous intéresse, cela ne fait que saper l’autorité du Préfet. Même si le Préfet représente le gouvernement, il représente aussi l’Etat, selon l’article 72 de la Constitution. Ne pas se conformer à une décision préfectorale, es qualité d’élu, participe donc aussi à la décrédibilisation de l’Etat. Comment, dès lors, ne pas voir dans cette « agit-prop », cette politique-spectacle tendance poujadiste, un soupçon, pour ne pas dire une bonne dose d’arrière pensée électoralistes ? 

En cas de désaccord, il ne s'agit pas non plus de garder le petit doigt sur la couture du pantalon. Pour un maire comme pour un conseil municipal, il existe plusieurs façons honnêtes et responsables permettant de manifester son mécontentement. On peut se regrouper entre mairies, faire agir les associations départementales ou nationales de maires, se rapprocher des sénateurs et présidents de départements, on peut alerter la presse et les médias en général, on peut aller en délégation en sous préfecture ou en préfecture. Dans le cas de la fermeture des commerces de proximité, ce n’est pas parce que la ou les questions posées sont légitimes que l’on doit s’abaisser à des comportements relevant de la pure démagogie. Cette façon de procéder est en effet la meilleure façon de discréditer l’action politique, qui n'en a pas vraiment besoin...



LA PANDÉMIE À CORONAVIRUS COMME EXTERNALITÉ NÉGATIVE DE LA MONDIALISATION





Nombreux sont les tenants de l’économie néolibérale qui citent les bénéfices dégagés de la mondialisation économique comme une réussite du capitalisme global. Mais n’est-ce pas finalement qu’un regard très fragmentaire sur notre monde ?


La mondialisation des échanges a pris une ampleur considérable au cours des 20 ou 30 dernières années. De 1980 à 2017, le volume du commerce mondial a été multiplié pratiquement par un facteur 7 (source INSEE). Dans le même temps le PIB mondial a cru d’un facteur 3,5 (1). Il serait malhonnête de ne pas dire ici que cet accroissement de la richesse mondiale a profité à de nombreux pays, souvent encore sous-développés ou en voie de développement dans les années 60, l’exemple le plus significatif étant la Chine. En 40 ou 50 ans, ce pays est devenu l’usine mondiale, et, en 2013, la première puissance commerciale avec 4 160 milliards de dollars de biens échangés. Sur les 15 dernières années la part de la Chine dans le PIB mondial est passée d’environ 5 % à environ 20 % alors que dans le même temps celle de l’union européenne chutait de 25 à 18 % et celle des États-Unis se réduisait légèrement de 27 à 25 % (2). Même dans ce contexte difficile pour les pays de l’union européenne, qui n’ont sans doute pas pris toute la mesure des conséquences internes du libéralisme économique, la mondialisation a eu des conséquences bénéfiques. Ainsi, pour la France, les importations représentaient 13,5 % de la demande intérieure dans les années 50 contre un peu plus de 30 % aujourd'hui. Sur la même période, les exportations sont passées de 14,6 % du PIB français à 30,8 % (1). 

Cet accroissement du PIB mondial a entraîné, au moins partiellement, un recul de la pauvreté. Selon un rapport de la Banque mondiale de 2008, le nombre des personnes vivant avec moins de 1,25 $ par jour dans le monde a diminué de 500 millions, et leur proportion dans la population totale est tombée de 52 % à 26 % entre 1981 et 2005 (3). Et alors que l’Asie de l’Est et du Sud-Est affichait le taux de pauvreté le plus élevé du monde avec 80 % en 1981, celui-ci est tombé à 18 % en 2020 et 600 millions de personnes sont sorties de la très grande misère. Le même constat peut être fait pour d’autres pays. Ainsi, entre 1981 et 2001, la proportion de la population rurale vivant avec moins de un dollar par jour est passée de 63 à 42 % en Inde, et de 55 à 11 % Indonésie (4). 

Mais derrière cette  apparence merveilleuse de la mondialisation, se cachent des réalités très dérangeantes. Ainsi, au cours des 15 dernières années, la part des emplois en France sous contrôle d’entreprises multinationales étrangères à doublé atteignant pratiquement 18 % (1). Contenu du fait qu’un emploi sur 5 est un emploi du secteur public en France, ce chiffre signifie que pratiquement 1/4 des emplois du secteur privé dans notre pays se trouve sous le contrôle d’entreprises étrangères. Or, on a bien vu lors de crises récentes (Goodyear, Bridgestone, Ford, Continental, Nokia, General Electric, Ascoval, Cargill, etc.) le peu de cas que font ces multinationales de leurs salariés. Si ceci n’était que la seule critique que l’on puisse faire, le bilan global de la mondialisation resterait positif.

Malheureusement il existe de nombreuses externalités négatives (langage d'économistes) à la mondialisation. Définition de l’externalité négative : il s’agit d’une situation dans laquelle un agent économique provoque par son activité des effets négatifs sur autrui, sans contrepartie monétaire. L’exemple le plus simple est la pollution générée par une activité industrielle. Cette pollution n’est pas nécessairement seulement de l’ordre de rejets toxiques, elle peut être visuelle, sonore, etc. Il serait fort long de décrire toutes les externalités négatives de la mondialisation. D’autant, comme le dit Wikipédia, que « l'analyse exhaustive des externalités - en particulier négatives - est loin d'être évidente. Le risque de les omettre s’accroît lorsque celles-ci sont masquées par un surcroît d'activité économique qui fausse le bilan apparent et global de l'événement en cause ». Dans le cas de l'économie globalisée, ces externalités négatives couvrent pourtant de larges domaines relevant de l’environnement - dont le plus visible est sans doute ce que l’on appelle le changement global lié à l’accroissement de la production de gaz à effet de serre - ou du social, avec paradoxalement dans les pays développés un maintien des taux de chômage et de pauvreté à haut niveau expliquant en partie, par exemple en France, la crise des gilets jaunes. Même des économistes « mainstream » le reconnaissent, tel le prix Nobel d’économie 2008 Paul R. Krugman lorsqu’il écrit « Il n’est plus certain d’affirmer, comme on l’aurait fait une douzaine d’année plus tôt, que l’impact du commerce [mondial] sur la répartition des revenus dans les pays riches reste mineur. Il y a de bonnes raisons de penser que cet impact est important et qu'il s'agrandit. Je ne soutiens pas le protectionnisme, mais les libres-échangistes ont besoin de meilleures réponses aux inquiétudes des perdants de la mondialisation » (5). En termes coût, la pollution de l'air, particulièrement sensible dans les villes des usines mondiales, représenterait plus de 5 000 milliards de dollars par an (6)... 

Avec de tels effets négatifs au plan social, environnemental et financier, la mondialisation ne semble pas - à mon avis - compatible avec le développement durable. En sus des problèmes de pollution gravissimes liés aux transports mais aussi la production en masse de biens de consommation, donc de déchets, l’augmentation des échanges a entraîné corrélativement une diffusion accrue d’entités biologiques susceptibles de générer des externalités négatives. Je pense bien sur aux espèces invasives, telles l’écrevisse américaine, l'écureuil gris, le ragondin, le frelon asiatique pour les seules espèces animales qui menacent des écosystèmes entiers et les services écosystémiques rendus, eux aussi difficiles à quantifier. Je pense également, et c’est là le sujet de cet article, que la diffusion massive du SARS-CoV2, agent de la CoViD19 est liée de façon extrêmement étroite pour ne pas dire indissoluble aux échanges mondiaux. En l’occurrence il ne s’agit pas d’échanges de biens (encore que) mais de l’accroissement des flux de personnes entre les différentes parties du monde. Entre 1980 et 2019, le nombre de passagers du transport aérien a en effet doublé tous les 15 ans, et il a décuplé en Chine et en provenance de Chine entre 2005 et 2019 (7). Juste avant la pandémie, ce nombre de passagers s’établissait à presque 4 milliards et demi, soit grosso modo la moitié de la population mondiale. Or, avec l’expérience des précédentes épidémies de SRAS (2002/2003) et de MERS (2012), toutes deux provoquées par des coronavirus, il était évident que dès lors que des cas de CoViD19 étaient apparus en Chine, ceux-ci apparaîtraient en Europe si les flux de voyageurs n’étaient pas très vite bloqués entre ces différentes régions (voir santé publique France (8) à ce sujet et au sujet du rôle des transports aériens). Or au nom de la libre circulation des biens et des personnes, et, disons le d’une vision néolibérale valorisant les échanges mondiaux, pas une seconde il n’a été question de bloquer le trafic aérien entre l’Asie et l’UE, ou l’Asie est les Amériques... Ceci a entraîné l’arrivée de cas en Italie puis en France, puis dans toute l’Europe et le monde. Or si j’en crois les évaluations parues dans la presse, le coût de la pandémie pourrait atteindre, selon le FMI, 9 000 milliards de dollars, soit 10% du PIB mondial (9), dans une estimation déjà ancienne de juin 2020. Un joli montant pour une externalité négative que « les marchés » ne pourront pas, cette fois comme à leur habitude, facilement balayer sous le tapis... 


Références

1. L'essentiel sur... la mondialisation. INSEE. Janvier 2020.
Consultable en ligne
https://www.insee.fr/fr/statistiques/3633242

2. L’économie chinoise. Wikipédia.
Consultable en ligne
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_de_la_r%C3%A9publique_populaire_de_Chine

3. Pauvreté. Wikipédia.
Consultable en ligne
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pauvret%C3%A9

4. Pranab Bardhan. Mondialisation et pauvreté. Pour la science N° 348. Octobre 2006
Consuiltable en ligne
https://www.pourlascience.fr/sd/economie/mondialisation-et-pauvrete-919.php

5. Paul R. Krugman. « Trade and inequality revisited » (2007).
Consultable en ligne
http://hussonet.free.fr/krugman7.pdf

6. Grégoire Normand. La pollution coûte 5 100 milliards de dollars par an selon la banque mondiale. La Tribune. Septembre 2016.

7. Paul Chiambaretto. Trafic aérien mondial, une croissance fulgurante pas prête de s’arrêter. The Conversation. Mai 2019.

8. Santé publique France Le SRAS-CoV, un coronavirus à l’origine d’une épidémie mondiale d’une ampleur considérable. Mai 2019.
Consultable en ligne
https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infection-a-coronavirus/articles/le-sras-cov-un-coronavirus-a-l-origine-d-une-epidemie-mondiale-d-une-ampleur-considerable

9. Salima Barragan. Quel est le coût du Covid-19? All News, la finance Suisse dans l’E-media. Juin 2020.
Consultable en ligne
https://www.allnews.ch/content/points-de-vue/quel-est-le-co%C3%BBt-du-covid-19


Crédits photos


Rationalité économique et mondialisation
https://academiesciencesmoralesetpolitiques.fr/2014/06/23/rationalite-economique-et-mondialisation/