mercredi 20 novembre 2024

LES PETITS ET GROS MENSONGES DE LA MUNICIPALITÉ. CHAPITRE III.

Voici un nouveau volet de cette série dédiée au bilan de mi-mandat de l’équipe municipale avec cette fois un article destiné à démystifier un des gros bobards lu dans le journal : le soutien au développement économique et le soutien au commerce local.

Vu du Petit Forgeois, cela donne sur la page consacrée à ce sujet et à l’urbanisme, deux tiers de l’espace pour l’urbanisme, dont la moitié constituée de bla-bla et d’un inénarrable chapitre sur la vidéoprotection, et un tiers pour la partie consacrée au développement économique. Celle-ci se concentre sur le commerce local et les efforts soi-disant consentis pour l‘ouverture de la boulangerie tant attendue… Derrière cet autosatisfaction de façade, la réalité est tout autre comme je m’apprête à le démontrer.

Voyons tout d’abord les projets économiquement significatifs qui auraient pu se mettre en place dans notre commune et qui ont restés lettre morte ou qui ont été entravés. Le plus important d’entre eux est sans aucun doute la venue potentielle du conservatoire national des véhicules anciens (CNVA) qui souhaitait installer son centre de formation sur le site dont la ville de Paris est propriétaire. Ce site avait accueilli les migrants afghans de 2016 à 2018. Il s’agissait d’une opération réellement structurante pour notre commune, puis que le CNVA se proposait d’acheter tous les locaux pour y implanter son école, son atelier et son internat, tout en en mettant une partie à disposition des Forgeois pour leurs activités associatives ou professionnelles. Il s’agissait d’une opération qui avait été portée par notre équipe municipale entre 2018 et 2020, principalement à l’initiative de l’un de nos conseillers, M. Yannick Sellier pour ne pas le nommer. Ce projet avait été validé lors de la concertation citoyenne, par des personnes dont certaines sont, d’ailleurs actuellement, au conseil municipal ! Il aurait vu la création d’une trentaine, voire d’une cinquantaine d’emplois sur le site, permettant dès lors et de façon indirecte l’irrigation des commerces locaux : restaurants, bar, coiffeur, etc. Malheureusement, tout ceci est tombé à l’eau. Plusieurs raisons expliquent cela, mais clairement l’une d’entre elles est le manque total de soutien de l’actuelle équipe pour cette implantation. Un magnifique raté en l’espèce !

Autre raté d’importance, l’espace de coworking. Porté par l’association « L’Autre Bureau », que j’ai eu le plaisir de présider pendant deux ans, ce centre avait ouvert ses portes à l’étage de la salle polyvalente dans le cadre d’un partenariat avec la commune. Malgré l’épidémie de CoViD19, il accueillait une quinzaine de télétravailleurs et se développait au moment où celui-ci a dû fermer sur décision municipale. J’ai relaté dans quelques articles une partie des péripéties qui ont conduit à la fermeture de ce lieu, largement voulue par l’actuelle équipe (1,2,3,4). Pourtant, l’Autre Bureau était cité en exemple au PNR de la haute Vallée de Chevreuse, apprécié par la CCPL, car, comme je le disais, le projet « cochait toutes les cases du développement durable, concept qui repose sur le triptyque environnement, économie, activité sociale ». Visiblement ces notions sont trop difficiles à comprendre pour l’actuelle municipalité qui a purement et simplement supprimé ces locaux de la liste des locaux associatifs, et donc, dans le même temps, fait disparaitre une quinzaine d’emplois de la commune… Voilà donc une des façons dont la mairie soutient l’activité économique locale, bien loin de ses racontars sur papier glacé.

À Forges, un de nos acteurs locaux est le golf qui voit passer des dizaines de personnes voire plus sur son site, certains jours. Le restaurant est également très apprécié et fréquenté. Aussi ai-je été surpris de lire dans le bilan que la municipalité « s’attachait à restaurer un dialogue de confiance avec les propriétaires ». J’en suis d’autant plus surpris que nous avons pu, au cours des années 2010 - 2020 maintenir un dialogue constant et cordial avec cette entreprise, même s’il n’a pas toujours débouché sur des projets concrets.

On doit aussi parler du soutien au commerce local, car cela vaut son pesant de cacahouètes ! Nous avions, rue de l’église, une petite superette qui proposait aussi de la restauration rapide, « Red Market » pour ne pas la nommer. Le commerce a dû fermer pour plusieurs raisons, l’une d’entre elles étant l’implantation de « food trucks » sur la place du marché, à 20 mètres de ce commerçant, proposant en partie les mêmes produits que lui plusieurs soirs par semaine, avec la bénédiction de la mairie… De même, le salon « Liloo Bien Être », implanté à Forges, s’est vu concurrencer par un commerçant ambulant sur le marché, proposant à 30 mètres de son échoppe les mêmes produits que lui ! La municipalité en la matière n’en était pas, à vrai dire, à son coup d’essai, puisqu’elle avait réalisé la même opération avec « le Goût d’Antan », établissement apprécie du marché forgeois, qu’elle avait mis en concurrence là aussi sur ce même marché avec un autre traiteur ! Le Goût d’Antan avait alors quitté la commune ; j’ai relaté cela plus en détail dans un précédent article de blog (5). Toujours sur le marché, le maraicher, l’un des premiers commerces à s’être installé et qui nous reste fidèle depuis des années, a eu maille à partir avec la commune : celle-ci lui a tout bonnement interdit de stationner son camion à proximité, l’obligeant à monter jusqu’à la place de l’église plusieurs fois par demi-journée pour assurer le réassort de ses produits. J’ai également cru comprendre que ce commerçant se trouvait confronté à des difficultés pour faire déplacer les voitures en stationnement abusif sur son site d’implantation le samedi matin… Tout ceci doit donc être la vision de la mairie de ce qu’est un bon soutien aux commerçants de la commune !

En vérité, ce soutien municipal défaillant, l’est aussi lorsque l’on considère l’absence de volonté d’impliquer les commerces de façon systématique dans les fêtes et animations locales. Lors de celles-ci, la mairie préfère faire venir encore et toujours des food-trucks extérieurs pour l’animation, comme c’est le cas lors de la fête des thermes ou de la Châtaigne. J’ai évoqué Red Market ; j’aurai pu aussi évoquer son prédécesseur, ainsi que le restaurant l’Arôme que nous impliquions assez régulièrement lors d’événements culturels communaux, ou pour l’organisation de réunion « de travail » entre élus ou avec des fournisseurs.

Enfin, comment ne pas discuter du cas de la boulangerie (6). Autant le dire tout de suite, car je pense que l’actuelle municipalité ne s’en vantera pas, le commerçant repreneur avait été contacté par notre équipe municipale fin 2019, début 2020. Il s’agit de la boulangerie des six moulins de Bullion. Certes, cette remise en service a été retardée par l’épidémie de CoViD19 et par des travaux complémentaires sur un bâti très fatigué. Mais quand même, quatre ans… Selon mes retours d’information, il semblerait que l’actuelle municipalité n’ait pas été très proactive dans l’avancée du dossier, et c’est un euphémisme... De ce que je sais, et ai pu confirmer, elle a même été jusqu'à contacter un autre boulanger de la région pour concurrencer le projet de réouverture des six moulins… Soutien, vous avez dit soutien ? Ou foutage de gueule ?

Voilà donc un petit tour d’horizon rapide de la réalité de l’appui aux commerces locaux et à l’activité économique… Le bilan est catastrophique : une cinquantaine d’emplois perdus sur la commune a minima, un projet d'établissement structurant abandonné, des commerces dépourvus de soutien communal, et comme à l’habitude, pour masquer tout cela, une communication dans le Petit Forgeois fausse, voire mensongère, au moins par omission… Bref, la routine !


Références :

1. Un certain mépris pour le monde associatif. Ce blog. Mai 2021.
Consultable en ligne :
https://dessaux.blogspot.com/2021/05/un-certain-mepris-pour-le-monde.html

2. Associations : quand la mairie se moque du monde (1)... Ce blog. Septembre 2022.
Consultable en ligne :
https://dessaux.blogspot.com/2022/09/asociations-quand-la-mairie-se-moque-du.html

3. Quand madame la maire dérape… Ce blog. Mars 2023.
Consultable en ligne :
https://dessaux.blogspot.com/2023/03/quand-madame-la-maire-derape.html

4. Forges Les Bains, commune en PLS. ? Ce blog. Mai 2023.
Consultable en ligne :
https://dessaux.blogspot.com/2023/05/forges-les-bains-commune-en-pls.html

5. Le goût d’Antan quitte le marché de Forges. Ce blog. Avril 2021.
Consultable en ligne :
https://dessaux.blogspot.com/search?q=antan

6. Projets communaux. II. Vers une réouverture de la boulangerie ? Ce blog. Janvier 2021.
Consultable en ligne :
https://dessaux.blogspot.com/2021/01/projets-communaux-ii-vers-une.html



Crédit illustration : 

Illustration personnelle d'après un dessin d'AR.
Sa page :
https://dessin-humoristique.fr/illustrateur-dessinateur-humour




vendredi 15 novembre 2024

AU SUJET DES INONDATIONS À FORGES

Notre commune a été touchée voilà peu par des inondations importantes liées à des évènements pluviométriques majeurs. Je suis, bien entendu, profondément désolé pour les Forgeois qui ont du subir ces évènements, sans aucun doute traumatisants. Pendant quelques années, je me suis occupé de cette problématique, et je donne ici quelques pistes pour tout d’abord expliquer et tenter de limiter les impacts de tels évènements sur les biens et les personnes.

Dans notre commune, plusieurs secteurs sont soumis au risque inondation, en sachant qu’il s’agit le plus souvent de ruissellements et non pas de débordements de cours d’eau. Je liste ici les principaux secteurs affectés, d’autres pouvant l‘être de façon plus modérée. D’est en ouest, le premier secteur touché est celui des rues d’Adélaïau et de Launay, particulièrement autour de la ferme d’Adélaïau. L’origine du flux se trouve dans le bassin agricole des graviers situé au sud parcouru par le chemin rural (CR) n°10. Il se déverse de façon marquée rue d’Adélaïau pour rejoindre le cours du Petit Muce. Le second secteur affecté est le bas de la rue du jeu de paume, coté château de Pivot. Malgré les importants travaux réalisés, lors de fortes pluies, comme celles que nous avons connues voilà peu, le carrefour dit de Pivot peut voir s’accumuler de quelques centimètres à presque 40 cm d’eau entrainant la coupure de la RD 152. Il s’agit là aussi de volumes d’eau provenant principalement des champs de la côte de Pivot. Autre secteur touché, la rue du ruisseau avec des arrivées d’eau en provenance également de la zone agricole dite de la Vallée Maréchal et du Douaire. Plusieurs maisons ont été inondées y compris rue des sources, l’eau provenant du même secteur mais dans se dirigeant sur une autre pente. Ensuite nous trouvons le secteur de la rue du Général Leclerc. Normalement, ce secteur ne devrait plus subir de trop fortes arrivées d’eau car les bassins de rétention situés au golf ont été agrandis. Malheureusement, lors des derniers évènements pluvieux, un incident que je relaterai plus loin s’est produit qui aurait pu avoir des conséquences très graves. Ce secteur a donc à nouveau été inondé de façon sensible. Dernier secteur particulièrement touché, le bas du hameau de Malassis, au niveau de la rue de la gloriette et de la RD 988. Dans cas, il s’agit à la fois de ruissellement en provenance de la côte des morts et du bois du Cormier, et du débordement du ru de la Gloriette (aussi appelé ruisseau Blin ou Blain). Là également, les volumes d’eau sont importants d’autant que la pluviométrie a été exceptionnelle depuis 2 mois. Lors des deux derniers évènement pluvieux, ce sont 40 et 80 mm d’eau qui sont tombés en quelques heures, au plus en une demi-journée, soit l’équivalent d’un puis de deux mois de pluie pour la région parisienne. Le tout s’est produit sur des sols gorgés d’eau, avec des espaces agricoles et forestiers qui n’absorbent plus, avec les effets que l’on connait.

Diverses causes ont rendu les conséquences des pluies récentes plus marquées. La première a été une fissure apparue dans le bassin de rétention du golf qui a libéré une lame d’eau importante. Ceci aurait pu être bien plus volumineuse si le merlon avait complètement cédé. L’effet de la rupture a été la production d’un événement de type « vague » qui a parcouru une partie de la rue du Général Leclerc. Ce qui est inquiétant dans cette histoire est que la rupture partielle du bassin s’est produite sur la partie haute du merlon, indiquant qu’il a été soumis à une pression d’eau forte correspondant à un remplissage trop important, probablement au-delà des limites opérationnelles. De ce que je me rappelle, ce bassin capte à la fois les eaux en provenance du Petit Muce via un ouvrage écrêteur, mais aussi celles descendant de Chardonnet par la rue Saint Jean. Tel que conçu à l’origine, il alimente « à contre sens » le second bassin, qui se situe à son côté mais en direction du hameau du Parc. Or il se trouve que ce bassin est resté quasiment vide ces derniers temps, suggérant que la communication entre les deux ne fonctionne pas, ou pas de façon optimale. L’ouvrage est sous le contrôle du syndicat de l’Orge, depuis que le SIHA, précédemment gestionnaire a rejoint ce syndicat. Ce dernier ne peut cependant avoir l’œil partout, et lorsque nous étions élus, nous nous chargions d’alerter le syndicat sur les travaux à faire ou les dysfonctionnements constatés. J’ignore si l’équipe municipale en place assure ce rôle de surveillance, directement ou via les services techniques, mais j’avoue ne jamais avoir vu qui que ce soit sur ces bassins ou sur d’autres bassins de rétention. J’ajoute aussi que, malgré mes indications répétées en mairie concernant les bassins du pré au chevaux, la réaction municipale a été plus que très lente… Je reste donc dubitatif sur l’engagement communal en regard de la problématique eau de surface. Ceci est d’autant plus navrant que lorsque nous étions élus, des membres proches de cette équipe avaient pollué les réseaux sociaux autour de la soi-disant inaction de notre équipe. J’en rigolerais doucement si la sécurité des biens et des personnes n’était pas menacée dans ce dossier.

 

La problématique de l’eau est en réalité très complexe. Ainsi, de nombreux intervenants qui ne connaissent pas forcément le territoire, sont parties prenantes. Je pense en particulier à certains services de l’Etat qui réagissent strictement selon les textes de lois, sans se rendre compte que, parfois, le mieux est l’ennemi du bien. Il serait en effet bon de laisser un peu plus d’autonomie aux acteurs de terrain, pour autant – et je le soulignais plus haut - que ceux-ci souhaitent d’impliquer. Par ailleurs, les jeux d’acteurs locaux peuvent ne pas simplifier la donne. J’avais ainsi proposé d’approfondir légèrement un des bassins de rétention de la commune, celui de la rue Alice Millat, au motif que lors d’événements très intenses, celui-ci était plein à ras bord, puis débordait sur la route. Des proches de l’actuelle équipe municipale m’avaient alors menacé - avaient menacé la commune devrais-je plutôt écrire - de poursuites en justice administrative si une modification du bassin était effectuée. Pourtant celle-ci n’aurait pas changé la nature de la zone humide, ni dans 99% des cas, pas modifié la façon dont les eaux étaient interceptées puis rendues au milieu naturel, mais cela aurait empêché tous les débordements liés aux évènements de fortes intensités… De même, nous avions pensé créer des fossés à redents comme celui implémenté le long de la descente de Pivot, à deux endroits de la commune, pour limiter la vitesse d’écoulement des eaux dans ces secteurs pentus. Là aussi, ces projets ont été rendus impossibles par des actions sur les réseaux sociaux, soit d’opposants politiques, soit de personnes défendant des intérêts particuliers et non pas l’intérêt général… Et à Forges, dans ce dossier et depuis 4 ans, il ne s’est rien passé !

Enfin, la multiplicité des acteurs peut dans certains faire que, paradoxalement, personne ne fait rien. C’est le cas du ru de la Gloriette dans le secteur de Malassis, qui, à l’époque où j’étais élu, ne figurait pas dans la liste des cours d’eau gérés par le SIHA. De par ses statuts, ce syndicat s’occupait en effet de la Prédecelle et de ses affluents. Or la Gloriette est un affluent de la Rémarde. Ce ru devait donc a priori être géré par le syndicat en charge de la Rémarde amont sauf que… Sauf que ce syndicat ne s’occupait pas du ru dans le secteur Limours / Forges, ces deux communes étant non membres du syndicat car situées dans l’Essonne, et pas dans les Yvelines où la Gloriette rejoint la Rémarde ! Kafkaien ! J’avais alors contacté des élus de Pecqueuse et de Limours pour qu’ils prennent en charge l’entretien du ru de la Gloriette dans sa partie haute. J’avais également contacté l’UTD91 en charge de l’entretien des routes départementales pour l’entretien des fossés situés le long de la RD 988, sans autre succès qu’une écoute polie mais totalement inefficace. Le problème de ruissellement concernant Forges, certains dans ces services et communes voisines devaient se dire qu’après eux, le déluge… pour Forges ! Un poil énervé par la passivité ambiante, j’avais alors demandé aux services techniques de notre commune d’intervenir sous ma responsabilité sur le ru de la Gloriette et sur le fossé le long de la départementale pour un nettoyage en profondeur, ce qui avait réglé les problèmes pendant des mois, voire des années. Je ne sais pas où en est la résolution de ce problème aujourd’hui ; je ne sais même pas si dans son habituel dilettantisme, l’actuelle municipalité s’en est jusque-là soucié. Les riverains pourront lui poser la question, à l’occasion…

D’une façon plus générale que pouvons-nous faire ? Plusieurs réponses ici, à différents niveaux, aucune n’étant suffisante où pleinement satisfaisante. Tout d’abord il est certain que pendant des années les communes ont autorisé des constructions dans les lits majeurs de certains cours d’eau. À Forges, comme je l’explique dans cet article, notre problématique est plutôt celle des ruissellements. Pour faire face à ceux-ci nous avons imposé le captage des eaux et la ré-infiltration à la parcelle. Nous avons aussi envisagé dans un futur PLU d’interdire systématiquement la création de sous-sols et d’installer les bâtis sur des promontoires situés à 30/40 cm au-dessus du niveau de référence du sol voisin . En intercommunalité, ou avec les aménageurs, nous avons créé plusieurs bassins de rétention. Nous avons aussi, au niveau communal, amélioré la captation des eaux de pluie par la création d’avaloirs de grandes dimensions. Par ailleurs, je ne saurais trop recommander à certains particuliers habitant des logements à risque de s’équiper eux-mêmes de barrière anti-inondation. Certaines sont disponibles à des prix très raisonnables et elles seraient sans aucun doute très efficaces, particulièrement en regard de la problématique forgeoise. Tout cela ne suffira pas cependant tant que nous et nos politiques n’auront pas pris la mesure des changements globaux en cours, de la nécessaire transition environnementale. Celle-ci implique sans aucun doute un changement majeur de société, à l’heure où il est désolant de voir l’inaction de nos dirigeants dont certains vont jusqu’à nier l’existence même d’une urgence climatique.



Crédit illustrations

Documents personnels :
- Les zones de ruissellements majeurs
- Fissure sur le bassin du golf


mercredi 13 novembre 2024

ANTICOR RETROUVE SON AGRÉMENT... ENFIN !

Un court billet pour une excellente nouvelle. Le texte ci-dessous est en grande partie un copié collé du message reçu de la présidence d'Anticor. Après plus d'un an de lutte et de multiples recours devant la justice, Anticor retrouve enfin son agrément anticorruption. Cette arme citoyenne lui permet de saisir un juge d'instruction indépendant lorsqu'un dossier politico-financier est classé sans suite. Cette arme citoyenne lui permet de se constituer partie civile et de porter la voix des citoyens, premières victimes de la corruption, dans les prétoires.

« Nous n'avons jamais cessé d'y croire. Il aura fallu des jours d’attente et 8 procédures en justice, dont la dernière décision, en date du 4 septembre, ordonnait au Premier ministre démissionnaire d'examiner la demande d'agrément d'Anticor dans un délai de 24 heures sous astreinte de 1 000 euros par jour de retard à l’expiration de ce délai. C'est un immense soulagement, mais également une reconnaissance. Car Anticor l'a toujours répété : l'association respecte et a toujours respecté les conditions d'octroi de l'agrément anticorruption. Et cette victoire, nous voulons la partager avec vous. Car c'est la ténacité et l'engagement des 7000 membres de l'association qui ont permis à Anticor de triompher après plus d'un an de lutte.

Le 5 septembre 2024, après une bataille homérique, le précédent Premier ministre a rendu à Anticor un agrément que notre association n’aurait dû ni perdre, ni quémander pendant 488 jours. Il y a été contraint par rien moins que deux décisions du juge des référés du tribunal administratif de Paris des 9 août et 4 septembre 2024.

Cet épisode a été désastreux pour la crédibilité gouvernementale, en particulier celle du Secrétariat général du gouvernement pourtant composé de membres éminents du Conseil d’Etat, tant les arguments les plus idiots – il n’y a pas d’autre mot – ont été employés pour tenter de justifier l’injustifiable, en dernier lieu celui selon lequel il n’appartenait pas au gouvernement démissionnaire de statuer sur l’agrément. Le précédent Premier ministre a eu le tort de politiser la procédure de délivrance de l’agrément, qui est en réalité purement administrative et technique ; elle consiste à vérifier si les cinq conditions légales sont ou non remplies par l’association qui demande l’agrément. Et elles le sont de toute évidence.

C’est d’ailleurs pourquoi l’agrément du 5 septembre 2024 ne comporte aucune réserve dans sa motivation, contrairement à celui « bien mal écrit » délivré le 2 avril 2021 par le Premier ministre de l’époque. S’il peut toujours être contesté dans un délai de deux mois à compter de sa publication au Journal officiel du 6 septembre, on ne voit guère de prise à une annulation éventuelle par le juge administratif.

Pour les trois prochaines années donc, Anticor s’appuiera sur le puissant levier citoyen de l’agrément comme elle l’a toujours fait depuis 2015 : dans l’objectif de réaliser notre objet social avec responsabilité, discernement et mesure, dans le respect des personnes comme de la présomption d’innocence. Anticor n’est pas, n’a jamais été et ne pourra jamais être un «
procureur de droit privé ».

Cette immense victoire pour Anticor a par ailleurs coûté… 0 euro à notre association. L’Etat a, en effet, été condamné à nous verser, pour les deux référés, une somme totale de 3 000 euros (le versement a été effectué les 12 et 13 septembre), ce qui couvre exactement les frais de notre avocat et ceux engagés par le président pour participer aux audiences – au passage, les frais du président sont mis en ligne en temps réel sur le site de l’association et peuvent être consultés en suivant ce lien (1).

Mais si la procédure a coûté 0 euro à l'association, elle a cependant coûté du temps et de l'énergie à ses bénévoles. Autant de temps et d'énergie qui n'ont pas pu être investis au profit des nombreux lanceurs d'alerte qu'Anticor accompagne au quotidien
».

Pour information, Anticor est aujourd'hui impliquée dans plus de 160 procédures dont l'attribution du Mondial de football au Qatar, l'enquête pour prise illégale d'intérêts visant le secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler, proche d'Emmanuel Macron, ou celle de la cession de la branche énergie d'Alstom à General Electric.

« La
« pyramide de Ponzi » des illégalités commises par les trois derniers gouvernements successifs à notre égard s’est donc désormais largement écroulée. Pour autant, nos combats autour de l’agrément sont loin d’être terminés, car il reste encore quatre procédures en cours : une devant le Conseil d’Etat sur l’agrément « bien mal écrit » par Jean Castex ; trois devant le tribunal administratif de Paris, relatives d’une part à l’agrément HATVP du 4 octobre 2022 contesté par deux personnes physiques, d’autre part au refus implicite d’agrément du 26 décembre 2023 de Mme Catherine Colonna et enfin la procédure au fond en excès de pouvoir contre le refus implicite du 26 juillet 2024 émanant de M. Gabriel Attal.

Sur chacune de ces procédures, Anticor se bat et se battra avec l’inépuisable énergie que lui donnent la confiance que ses 7 000 membres placent en elle, augmentée par l’autorité morale que confère à notre mission le rappel par l’ordonnance de référé du 9 août 2024 que «
la possibilité d’exercer les droits reconnus à la partie civile pour une association se proposant par ses statuts de lutter contre la corruption participe de l’objectif constitutionnel de lutte contre la fraude fiscale et participe de l’intérêt public qui s’attache à la lutte contre la grande délinquance économique et financière ».

Mais d’ores et déjà, le retour de l’agrément apporte une bouffée d’oxygène à Anticor, en ce qu’il nous permet de nous re-concentrer sur le cœur de notre objet social : la lutte pour un renforcement de la probité publique, dans et hors les prétoires, aux plans national et local
».

A l'heure où certains se font élire sur la base de mensonges, de l'échelle locale à l'échelle nationale et internationale, à l'heure où un ancien président, repris de justice vient donner son avis sur tout et rien sans honte, à l'heure où le président élu des Etats-Unis aura sans aucun doute échappé à la justice de son pays malgré la tentative de coup d'Etat qu'il a soutenue, un contre pouvoir citoyen tourné vers le respect du droit semble de plus en plus nécessaire...  


Crédit illustration :

Montage personnel sur base d'une photo de Nirot - Wikimedia - Licence Creative Commons