vendredi 2 septembre 2022

ASSOCIATIONS : QUAND LA MAIRIE SE MOQUE DU MONDE (1)...



Jusqu'à présent, j'ai pris soin de ne pas mélanger mon activité de commentateur de la vie politique locale ou nationale avec mon activité de responsable d'association. Là, la municipalité dépasse les bornes et se moque carrément d'une partie du monde associatif. Ce n'est pas nouveau, mais on frise aujourd'hui le ridicule le plus absolu, ridicule mâtiné de libertés grossières prises avec les faits !

L'association l'Autre Bureau utilise pour son activité une salle communale du lundi au vendredi, à des horaires où peu d'autres associations seraient intéressées par cet usage. D'autres associations, dont la MCL, CdP91 et Forges en Transition disposaient du lieu le soir et le week-end pour leurs activités. Or, notre association a été informée autour de la mi-juin, de la nécessité de suspendre notre activité dans les premiers jours de juillet.

Lors d'un entretien demandé par l'association, nous avons donc été informés de la décision municipale de suspension d'activité au motif que la partie basse de la salle polyvalente serait utilisée comme « base-vie » pour le chantier de l'école maternelle ! Les membres fondateurs de l'association participant à cette réunion n'en n'ont pas cru leurs oreilles, jusqu'à temps que les élues présentes ce jour là nous indiquent que cette décision était motivée par un souci d'économie sur l'opération de rénovation de l'école. Renseignement pris auprès d'un conseil juridique, il est apparu très vite que cette demande municipale était irrecevable, l'association disposant d'une convention de mise à disposition du lieu jusqu'à fin novembre. J'ai fait donc valoir ce point auprès des élus des minorités pour intervention en conseil municipal, et très curieusement, je constate que mon intervention a porté ses fruits puisqu'il nous a été affirmé par Mme la maire que l'entreprise intervenante, qui était soi-disant responsable du refus de partage de salle, avait finalement accepté la présence des associations. Un mot pour dire que ce n'est pas, à mon sens, à une entreprise privée de dire qui doit utiliser ou non une salle communale. Mais passons. Il y a plein d'autres incohérences dans ce dossier.

En incidente, lors de cette réunion en mairie, nous avons tenté d'en savoir plus sur l'intérêt que portait la commune au télétravail et aux approches de type tiers-lieux. Les membres fondateurs et moi même n'avions en effet pas senti une appétence forte, au niveau communal, pour ces projets. Pourtant, notre structure fait des envieux dans pas mal d'autres communes de la CCPL, et cette entité avait d'ailleurs décidé de nous aider à développer ce lieu novateur par le biais de création de synergies intercommunales. Même constat au PNR de la haute vallée de Chevreuse qui était informé et intéressé par notre projet. Ceci nous a valu d'ailleurs d'être conviés aux réunion tiers-lieux du PNR. Le discours communal autour de ces projet a malheureusement confirmé notre sentiment commun. A part quelques banalités sur l'intérêt du télétravail en cas de pandémie, nous nous sommes trouvés confrontés de la part des élues présentes ce jour à ce que je qualifierais, plutôt aimablement, d'un vide insondable sur le sujet. Tout cela pour dire que ce projet de tiers lieux/site ce télétravail ne sera probablement pas poursuivi dans le temps. A quelques jours du forum des associations, et malgré les demandes nouvelles que nous recevons régulièrement, il me semblait pertinent d'informer les Forgeois de ce désintérêt communal, complètement orthogonal à la plus que nécessaire mise en place de modalités de développement durable. Avoir des entreprises innovantes sur la commune, des start-up reconnues au niveau national, avoir un lieu ou des professeurs ont pu faire des cours à distance, où nous accueillons des étudiants et nombre d'auto-entrepreneurs, où nous pensions pouvoir accueillir également des artistes pour l'exposition de leurs oeuvres, tout cela à bas coût carbone, relève probablement du gadget pour l'actuelle municipalité. A moins que cela ne rapporte pas assez d'argent dans les caisses communales puisque tout semble évalué à l'aune des coûts, et jamais des bénéfices, surtout quand ceux-ci ne sont pas financiers. La notion d'externalité positive, à Forges, c'est très, très loin de ce qui est compréhensible par la municipalité, semble-t-il !

Pour revenir à l'argumentaire présenté par les élues, il se trouve que j'ai assuré quelque temps la fonction d'adjoint aux travaux dans cette commune après avoir été pendant 9 ans membre de la commission travaux. Il est donc difficile de me raconter des balivernes. J'ai donc très vite compris que cette histoire de base-vie présentait en fait toutes les caractéristiques d'une très mauvaise excuse pour virer les associations du lieu. Je rappelle que la municipalité a procédé de même à la maison des associations, qu'elle a transformé en annexe de la mairie, mais où elle est contrainte de conserver l'AMM, une très grosse association communale quasi inamovible.

Deux autres points sont à relater. Le premier concerne la pertinence d'utiliser ce lieu comme base-vie. Il se trouve que j'ai des contacts avec les coordinateurs de sécurité (SPS), qui sont les personnes chargées de vérifier le respect des normes de sécurité sur les chantiers, en amont et pendant les travaux. Mon sentiment premier a été conforté par l'analyse de l'un d'entre eux, car il se trouve que l'utilisation de ce lieu ne correspond a pas à ce qui est attendu d'une base-vie. Si la réglementation n'impose pas de distance maximum entre le chantier et la base-vie, elle indique que celle-ci doit se situer à proximité du chantier. La mesure que j'ai faite via Google Earth montre que cette base-vie est à un tout petit peu moins de 400 mètres du chantier ! On est loin d'une proximité immédiate. Deuxième anomalie, s'agissant de travaux de BTP, dont certains sont salissants, le local doit être équipé de douches. Il n'y en a pas. Troisième anomalie, il doit disposer d'armoires de type vestiaires, résistantes au feu. Il n'y en a pas non plus. Quatrième anomalie, l'accès devrait se faire via un itinéraire balisé, ce n'est évidemment pas le cas. Dernier point, étant présent en juillet et août à Forges et chargé de l'arrosage des plantes vertes des locaux associatifs, je n'ai pu que constater, deux fois par semaine, l'inoccupation générale de la « base-vie», y compris aux heures des pauses. La photo en illustration en atteste, et j'aurais pu la prendre à chacun de mes passages : pas de vestiaire, pas de réfectoire identifié, juste deux bâches au sol, une table et deux chaises, non réglementaires soit dit en passant car tout devraient être, en théorie et si ma mémoire est bonne, résistant au feu... Bref, sur ce dossier, on est clairement sur du grand n'importe quoi.

Le second point porte sur les soi-disant économies, argument mis en avant par la commune. Je me suis informé. J'ai redemandé à mes relations dans le BTP combien coûterait la location d'une vraie base-vie sur la durée du chantier (environ 6 mois, 10 personnes présentes en même temps, c'est une estimation) : « pour toi » m'a-t-on répondu, environ « 8000 euros ». Sur un chantier à plus de 800 000 euros, on est donc sur l'épaisseur du trait. S'il s'avère y avoir des travaux supplémentaires (TS), on sera en effet vite au delà de cette facture. Ceci dit, je sais que l'on doit rester raisonnable avec l'argent public, et que les économies sont bonnes à prendre, mais en l'espèce l'économie que pense faire la mairie se fait clairement sur le dos des associations, contrairement à ce que Mme la maire a affirmé sans rire au conseil municipal. La municipalité envisage donc de virer de la salle polyvalente cinq activités de quatre associations qu'elle tente de recaser à marche forcée dans des locaux plus petits, sur des créneaux minimalistes, ou, dans le cas de l'Autre Bureau, auquel elle ne propose strictement rien. Et comme la base-vie n'est quasiment pas occupée, nous sommes nombreux au sein de ces diverses associations à penser que la mairie se sert du chantier comme prétexte, dans un but pour le moment inavoué, mais qui ne sera de toutes façons, c'est certain, pas profitable aux associations.

Un dernier mot pour dire que s'il faut fermer l'Autre Bureau, je fermerai l'Autre Bureau sans état d'âme, si tel est le souhait de l'AG du mois d'octobre. En ce qui me concerne, cela ne changera ni ma vie, ni mes engagements citoyens et politiques. J'écris cela car deux employés communaux, et je ne dirai bien sur pas lesquels, m'ont dit que la mairie voulait se débarrasser de l'Autre Bureau par esprit de vengeance, car ce serait « mon » association. Si tel est le cas, cela démontre bien montre bien son incompréhension totale du monde associatif. Ce n'est pas « mon » association, c'est juste une des associations où j'agis comme bénévole. Je ne serai pas pénalisé par sa fermeture, bien au contraire. Ce sera du travail en moins ! Non, cette fermeture ne pénalisera que les membres actifs et au delà un peu d'activité économique sur la commune. Elle dégradera également l'image de la commune, qui n'a pas besoin de cela, que ce soit à la CCPL ou au PNR. Quant au projet de tiers lieux/télétravail, sur lequel nous avons commencé à travailler dans les années 2010 avec Ms. Antoine Lestien et Daniel Bouchon, nous avons eu sans doute raison trop tôt, le projet étant arrivé dans une commune aujourd'hui trop vieille, intellectuellement. Impossible de ne pas repenser à ce que disait ma mère, italienne de naissance, quand elle citait le proverbe de son pays « tu peux amener l'âne à la rivière mais tu ne peux le forcer à boire ». C'est tellement vrai !


Crédit illustration :

Document personnel

5 commentaires:

  1. J'ai reçu aussi un appel à l'aide de Coup de Pouce...C'est quoi cette mairie ? Et ne pourriez vous pas virer ces gens là ?

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    1. Ces gens là, quelle que soit votre évaluation de leur "toxicité", n'en restent pas moins démocratiquement élus. Pour les virer une seule solution, les élections. J'ai dit et redit que je ne me présenterai pas mais il est cliar que je soutiendrai toute liste qui aura une vision de l'intérêt général, de la transparence, et du vivre ensemble autre que celle qu'a l'actuelle éuipe, intellectuellement recroquevillée sur elle-même et incapable de percevoir les changements globaux auxquels nous sommes d'ores et déjà confrontés !

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  2. Il n'y a pas que les assocaitions citées dans l'article. La maire tente aussi de dégager la troupe des tréteaux ivres de leur lieu de stockage! Elle leur avait donné 15 jours en plein été sur le mode démerdez vous! Je crois savoir que la troupe l'a renvoyé dans les cordes! Bien fait!

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  3. C'est pareil pour la boule Forgeoise. On a demandé le stade pour pouvoir jouer cet été, et la mairie a refusé en pretextant des travaux qui n'ont jamais eu lieu. Notre président était furieux. Ils se foutent de notre gueule !

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  4. Très bien le tract. Il était temps que quelqu'un réagisse.

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