samedi 26 avril 2025

QUAND MADAME LA MAIRE SE TIRE TROIS BALLES DANS LE PIED !



Malgré une communication très maîtrisée lorsqu’elle est réfléchie, je ne cesse de m’étonner devant les balourdises de certains de nos élus… Cette fois, Madame le maire a fait très fort en se tirant non pas une, non pas deux, mais trois balles dans le pied ! Explications.

Il y a quelques jours, la mairie informait nos concitoyens de la fermeture du parc des thermes, suite à des dégradations. Effectivement, quelques mètres carrés d’une pelouse nouvellement plantée avaient été piétinés par deux ou trois abrutis, qui en avaient également profité pour jeter des pierres dans le bassin des thermes. La vigilance de Forgeois présents sur les lieux avait mis fin à ces incivilités. Fidèle à sa politique du moins « j’en fais, mieux je me porte », la municipalité a alors décidé de fermer en totalité le parc au public, exception faite d’une inauguration municipale (de quoi, on se le demande), des « Incroyables Forgeois » qui y cultivent le jardin partagé, et de la structure d’accueil des tout-petits, qui tous deux conservent la possibilité d’y maintenir leurs activités.

Or, selon plusieurs lecteurs de ce blog qui me l’on signalé, des Forgeois auraient réagi sur un réseau dit-social à la fermeture totale du parc et ils m’ont fait suivre les messages qui y avaient été écrits. Une des réactions s’interrogeait sur le fait de punir les Forgeois en restreignant l’accès au parc – qui plus est pendant une période de congés scolaires – alors que des caméras de vidéosurveillance devraient permettre de « sanctionner uniquement les responsables » des dégradations. A cette interrogation anodine s’il en est, Madame la maire s’est vite fendue d’une réponse hilarante, qui démontre encore une fois que si la municipalité veut répondre rapidement elle le peut… La réponse porte tout d’abord sur les caméras de sécurité. Je cite un extrait de la réponse : « ce qui est recherché n’est pas tant de punir mais bien d’éviter les détériorations avant que cela se produise ». Outre une construction syntaxique discutable, cette réponse est en effet hilarante car elle confirme toute l’inutilité de ces caméras. En effet, si le but est bien de prévenir la commission d’une infraction comme affirmé dans la réponse communale, c’est raté ! Première balle donc, Madame la maire reconnait que les caméras qu’elle nous a tant vantées et qui ont couté « un petit billet » n’ont servi à rien. Rien d’étonnant : cette inutilité préventive a été rapportée à plusieurs reprises par nombre de spécialistes de la question, y compris des membres des forces de l’ordre. Je m’en suis d’ailleurs fait l’écho dans ce blog (1,2).

Deuxième gag, Madame le maire écrit qu’elle est ravie « que le parc des thermes encore peu connu il y a cinq ans puisse aujourd’hui manquer ». Premier point : comment, être heureux ou heureuse que quelque chose manque à ses administrés ? Mais surtout, en l’espèce, Madame le maire ne devrait pas faire de son ignorance une généralité. Le parc a, en effet, été très fréquenté par les Forgeois, et ce en de nombreuses occasions : fêtes des thermes bien sûr, puisque celles-ci existent depuis au moins 2010, concours de pêche, balades contées, événement Forges 1900, rallye vélo, fêtes de la musique, pour n’en citer que quelques-uns. Bref, notre élue en chef démontre dans sa réponse son manque de connaissances du passé communal, ce qui semble quand même assez consternant quand on est aux affaires depuis un moment. Il est vrai que l’implication d’élus de la commune dans la vie locale reste pour certains très limitée pour ne pas dire quasi inexistante.

Dernier maillon de cette chaîne, l’éditorial de Madame le maire dans le dernier numéro du Petit Forgeois, que je viens de découvrir. Outre l’absence de vision politique globale que ces éditoriaux révèlent systématiquement, on y retrouve deux phrases qui valent leur pesant de cacahouètes. La première est « œuvrer pour le développement du commerce local ». Je renvoie pour explication à un article récent de ce blog qui explique en quoi on frôle ici le propos mensonger, la commune ayant fait beaucoup pour décourager, en fait, nombre d’acteurs du commerce local (3). Mais le plus naïf et drôle est sans doute la phrase « nous continuerons de rattraper le retard dans l’entretien du patrimoine communal ». Alors que cette municipalité est depuis cinq ans aux affaires, ce propos constitue de facto un aveu, un premier bilan de son inefficacité et au-delà, une démonstration de l’inanité de la gestion qu’elle a mise en place depuis 2020.

En revanche, trois balles dans le pied d’un coup ou presque, chapeau !


Références :

1. Vidéosurveillance : une très décevante réunion publique. Ce blog. Novembre 2021.
Consultable en ligne :
https://dessaux.blogspot.com/2021/11/videosurveillance-une-tres-decevante.html

2. Vidéosurveillance : « game over » ! Ce blog. Février 2022.
Consultable en ligne :
https://dessaux.blogspot.com/2022/02/videosurveillance-game-over.html

3. Les petits et gros mensonges de la municipalité. Chapitre III. Ce blog. Novembre 2024.
Consultable en ligne :
https://dessaux.blogspot.com/2024/11/les-petits-et-gros-mensonges-de-la.html

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Illustration personnelle à partir d’un gif animé

jeudi 24 avril 2025

QUI SE CACHE DERRIÈRE L’INQUIÉTANT PRÉSIDENT AMÉRICAIN ?



Voilà quatre mois que M. Donald Trump a pris ses fonctions de président des Etats-Unis. En quatre mois, il aura déstabilisé le monde entier sur les plans sécuritaire, économique et environnemental. Il aura aussi dégradé une situation intérieure pas aussi brillante que présentée et surtout, il aura engagé son pays sur la voie de l’autoritarisme et possiblement de la dictature. C’est pour cela qu’il semble important de savoir s’il « roule seul » ou s’il ne constitue que l’avant-garde de forces bien plus importantes et dangereuses pour la sécurité mondiale.

Le bilan des quatre mois de l’administration Trump mériterait à lui seul un article pour en détailler les divers axes majeurs. En ce sens, le brillant discourt de M. Claude Malhuret (1) peut être réécouté à la fois pour sa pertinence et sa qualité de présentation, même si le constat qu’il y dressait reste encore partiel. Ce billet ne se veut ni ne peut prétendre à l’exhaustivité mais il tente de dégager quelques lignes de forces autour desquelles s’articule la politique états-unienne actuelle.

Les points marquants de ces quatre mois se regroupent autour de trois grands axes interpénétrés : l’économique, le politique, et le social, et ce au national comme à l’international. Or, de nombreux éléments factuels corroborent le fait que le projet Trump s’apparente clairement au « projet 2025 » de la Heritage Foundation (2). Ainsi, selon CNN plus de 140 personnes travaillant pour la campagne de M. Donald Trump ont contribué à la rédaction du projet 2025, dont six sont ses secrétaires de cabinet et un septième son premier adjoint au chef de cabinet (3). Par ailleurs, le vice-président lui-même, M. James D. Vance, a contribué à la rédaction du projet 2025 dont il a écrit l’avant-propos (4). Cet opus de plus de 900 pages promeut des idéaux extrêmes, alignés sur les éléments les plus radicaux de la chrétienté dont il se revendique. Il propose quatre objectifs principaux : démanteler l'administration, défendre les frontières de la nation, restaurer la famille en tant qu’élément central de la vie américaine, et garantir certains droits individuels aux citoyens, droits conçus comme étant d’essence divine…

Bien que cet élément ne soit pas présenté comme tel, le projet 2025 vise également au renforcement du pouvoir présidentiel. Ceci passe par la mise au pas « du département de la Justice (DOJ), du Federal Bureau of Investigation (FBI), du département du Commerce, de la Commission fédérale des communications et de la Federal Trade Commission (FTC) » (2). La suppression ou l’inactivation de plusieurs agences est également envisagée dans le projet 2025, dont celles œuvrant dans le domaine du changement climatique et de la santé, ainsi que la suppression du ministère de l’éducation nationale. Or les faits sont sans ambiguïté : ces agences et ce ministère sont bien dans le viseur de l’administration Trump, qui a eu parmi ses premières priorités de sortir des accords de Paris, de rouvrir des droits de forage pétrolier en Alaska, de faire disparaitre des serveurs les données de l’agence météorologique nationale, et de confirmer sa volonté de supprimer le ministère de l’éducation… En ce qui concerne la santé des Etats-Uniens, vaste sujet, le projet 2025 incite à ce que le département de la santé et des services sociaux (Department of Health and Human Services ou HHS) redevienne connu « sous le nom de Département de la Vie ». En ce sens, le projet 2025 combat le droit à l’avortement, qu’il souhaite criminaliser. Par ailleurs, rappelons que le ministre de la santé américaine n’est autre que le complotiste anti-vaccination bien connu, M. Robert F. Kennedy. Celui-ci s’est illustré en indiquant que le vaccin anti-Covid avait aggravé la pandémie dans certains pays, en établissant un lien qui n’existe pas entre autisme et vaccination, ou en affirmant que son ennemi juré le Dr. Anthony Fauci, immunologiste, et conseiller en chef de huit présidents américains, aurait formé une alliance de type Etat-profond dans le domaine de la santé avec M. Bill Gates et des chefs d’Etats étrangers...

Il n’est donc pas étonnant que derrière M. Donald Trump, se trouve un aréopage de personnalités issues de différents milieux, mais possédant des intérêts convergents. On peut globalement identifier trois secteurs d’influence, là aussi interpénétrés : des paléo-conservateurs chrétiens d’extrême droite, des capitalistes bon teint, et des libertariens dont le plus célèbre est dans doute M. Elon Musk.

Au titre des capitalistes bon teint soutiens de la politique de M. Donald Trump, nous retrouvons un ensemble de personnalités des milieux d’affaires, avec des individus issus des entreprises des énergies carbonées, mais également des personnalités issues du secteur dit de la « tech », Gafa en tête. On peut citer en sus du précédent nommé, M. Jeff Bezos, patron d’Amazon, M. Mark Zuckerberg, patron de Meta, ou Ms. Sundar Pichai et Sergei Brin, de Google. On trouve aussi des banquiers d’affaire tels M. Howard Lutnick, ancien patron de la banque d’investissement Cantor Fitzgerald et toute une série de responsables qui ont rapidement retirés leurs établissements de l'alliance bancaire pour le climat. Ceci est le cas des responsables de Morgan Stanley, Citigroup, Bank of America, Wells Fargo et Goldman Sachs… En termes d’objectifs, on peut y voir des entreprises qui cherchent à maximiser leur taux de profit, en soutenant des politiques de dérégulation massive, et/ou antisociale à base de « cost-killing ».

Les libertariens sont sans doute les plus complexes à cerner. Ils semblent cependant relever pour un grand nombre d’entre eux, d’un mouvement assez peu connu en France, appelé le « dark enlightenment ». Cette tendance néo réactionnaire, apparenté à la fachospère (on rappellera ici les saluts nazis produits par Ms. Stephen Bannon et Elon Musk), se veut anti-démocratique, anti-égalitariste et s’inscrivant fondamentalement « en réaction aux valeurs des Lumières » (5). Ainsi, ce mouvement vise à « favoriser un retour aux constructions sociétales traditionnelles et aux formes de gouvernement telles que le monarchisme absolu » (5). Proche et influencé par le libertarisme, « le mouvement plaide pour des cités-États capitalistes autoritaires qui se disputent les citoyens. Il rejette également les visions progressistes comme des menaces pour la civilisation occidentale » (5). Ce mouvement promeut également une certaine forme de racisme qu’il appuie sur des pseudos théories scientifiques. Pour ces néoréactionnaires, le statut socio-économique est « un indicateur puissant du QI ». Également, la méritocratie, thème repris in extenso par l’administration Trump, doit être mise en avant. Pour eux, il existe des arguments en faveur de l'infériorité raciale des Noirs, infériorité supprimée par la civilisation occidentale. La conquête spatiale, thème cette fois cher à M. Elon Musk, est un élément important de la sphère néo-réactionnaire, car elle est perçue « comme un filtre génétique hautement sélectif » qui « favorisera principalement les Blancs et les Asiatiques » (5).

Les paléo-conservateurs chrétiens d’extrême droite que l’on retrouve dans le projet 2025, ont les traits du vice-président, M. J.D. Vance, mais aussi de la porte-parole du gouvernement Trump, Mme Karoline Leavitt, elle-même à l’origine du chapitre « gouvernance conservatrice » du « programme de formation » du projet 2025. C’est aussi le cas de Ms. Peter Navarro, Brendan T. Carr, Michael Anton, Paul S. Atkins ou Steven G. Bradbury tous contributeurs du projet et membres de l’administration Trump. Comme l’écrivaient des membres du collectif Rogue ESR : « hostiles au programmes sociaux, [ces individus] souhaitent annihiler les droits civiques et entraver l’État pour le rendre incapable de justice sociale. Les MAGA militent contre l’impôt et dénoncent l’emprise des parasites d’en-bas sur l’État, attaquent les droits des femmes et s’en prennent aux migrants, aux minorités sexuelles et à leurs défenseurs, y compris universitaires. C’est à cette composante que l’on doit la stratégie [de l‘inondation permanente] consistant à sidérer par le déploiement permanent de la souveraineté grotesque » (6), entendre par là par le déploiement permanent de propos décalés, absurdes, voire injurieux, établis en mode de gouvernance.

Rien d’étonnant que ces trois cercles, paléo-conservateurs chrétiens d’extrême droite, capitalistes bon teint, et libertariens s’entendent finalement plutôt bien pour mettre à bas les institutions démocratiques et la société civile américaine, ainsi que « les droits civiques, les organismes de régulation climatique, environnementale, sanitaire et agro-industrielle, et les institutions scientifiques accusées de produire le fondement scientifique des régulations, de soutenir les droits des minorités sexuelles et ethniques, de documenter les inégalités et les injustices économiques et sociales » (6).

Le schéma est complet si on ajoute à cela que ces trois cercles du pouvoir « gèrent harmonieusement leurs différences en matière géopolitique puisqu’il s’agit de vassaliser des pays étrangers à des fins de prédation de matières premières et de captation de valeur par inféodation, [mais aussi] de soutenir les alliances entre extrême-droite et conservateurs partout en occident pour éradiquer le progressisme et les aspirations démocratiques ». Deux certitudes : Trump n’est pas seul dans ses délires, et dans « ce moment de bascule générale, nous avons très peu de temps pour tenter de juguler le désastre » (6).


Références :

1. Claude Malhuret. Discours prononcé à la tribune du Sénat. Mars 2025.
Consultable en ligne :
https://clio-texte.clionautes.org/discours-claude-malhuret-trump-ukraine.html

2. Collectif. Projet 2025. Wikipédia.
Consultable en ligne :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Projet_2025

3. Steve Contorno. Trump claims not to know who is behind Project 2025. A CNN review found at least 140 people who worked for him are involved. CNN, juillet 2024.

4. Martin Pengelly. JD Vance writes foreword for Project 2025 leader's upcoming book ». The Guardian, juillet 2024.

5. Collectif. Dark Enlightenment. Wikipedia.
Consultable en ligne :
https://en.wikipedia.org/wiki/Dark_Enlightenment

6. Rogue ESR. La triple alliance étatsunienne. Mars 2025.
Consultable en ligne :
https://rogueesr.fr/category/billets/


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https://pixabay.com/fr/illustrations/dark-vador-atout-donald-trump-8295914/





mardi 8 avril 2025

NOTRE MUNICIPALITÉ N'AIME - VRAIMENT - PAS LES ASSOCIATIONS !



Combien de fois ai-je relaté ici les désagréments, les mésaventures, le mépris, les mensonges, voire les insultes que cette municipalité a depuis 5 ans jetés à la face de nombreuses associations… Il serait naïf et faux de croire qu’elle reverrait son comportement, tant celui-ci semble inscrit dans son modus operandi, tant les cultures désintéressées et associatives sont étrangères à son monde…

Les deux derniers exemples en date sont tout à fait caractéristiques des comportements de l’équipe municipale. Ainsi, mardi dernier, des associations forgeoises reçoivent un message de la mairie leur indiquant que les salles qu’elles utilisaient pour leurs activités au centre socio-culturel ne leur seraient pas accessibles samedi, soit 3 jours plus tard ! Ce mardi étant le 1er avril, on a espéré avoir affaire à un canular ! Mais non ! Le centre devait en effet accueillir une manifestation organisée par la CCPL, en l’espèce les journées des métiers d’arts. Alors, juste quelques remarques. Primo, il est difficile de croire que cette journée ait été montée « à l’arrache », lors de la semaine précédente… Si j’en crois mes honorables correspondants, ce projet existe en réalité depuis plusieurs mois. Deuxio, difficile de croire également que le choix se soit porté sur Forges au tout dernier moment. C’est en effet le genre d’évènements pour lequel il est indispensable de pouvoir compter sur des locaux appropriés et disponibles. Tout se passe donc comme si les élus s’étaient rendus compte que très tardivement que les salles utilisées l’étaient aussi par des associations. Or, comme les association sont les 28e roues du carrosse à Forges, rien d’étonnant à ce qu’elles aient été prévenues juste trois jours à l’avance…  Enfin dernier point au sujet de ce nouvel et regrettable exemple du mépris communal vis-à-vis du monde associatif, aucune des salles utilisées par la MCL ou Forges en transition n’était occupée le jour de la fête des métiers d’art. Une nouvelle fois, la municipalité a juste mis un veto sur l’activité associative, sans raison valable…

Ensuite, j'avais évoqué dans un précédent billet le fait que la marie a fermé ou rendu difficile voire impossible l’accès de plusieurs associations aux locaux et surfaces communales. En cinq ans, j’estime en effet que ce sont environ 500 à 1000 m2 dont l‘accès est maintenant impossible, ou fortement restreint, dont le rez-de-chaussée et l’étage de la salle polyvalente, l’ancienne AMM/mairie, et plusieurs salle du centre socio-culturel dont Messidor et Floréal. Parmi ces surfaces, j’avais aussi cité la maison des associations, occupée par l’académie des musiques modernes (AMM), mais d’où ont été chassées toutes les autres structures non municipales. Dernière étape en date, confirmant ce fait, la maison des associations a été débaptisée par la municipalité pour ne conserver que le titre « d’escapade culturelle », une activité qui n’est d’ailleurs pas l’activité principale menée dans ce bâtiment. Ce changement de nom a au moins le mérite de la clarté, confirmant de fait le peu de place qu’occupe le monde associatif dans la commune. En incidente, vu la façon dont les choses se passent, je serais l’AMM, je commencerais à me faire des cheveux quant à la possibilité de continuer à utiliser ce bâtiment dans l‘avenir. D’autant, comme je l’indiquais précédemment, que l’accès à la grande salle de répétition leur est maintenant interdit. Tout ceci n’empêchera pas la commune de se prévaloir dès qu’elle le peut de son soutien au monde associatif, soutien qui ressemble de plus en plus à celui dont M. Donald Trump fait preuve lorsqu’il dit soutenir l’Ukraine…  


lundi 24 mars 2025

INQUIÉTANT PAPIER DU SAN FRANCISCO CHRONICLE...


J'ai eu la chance de travailler pendant 2 ans aux Etats-Unis, à la fin des années 80, dans un hôpital et deux universités américaines, dans l'Illinois puis en Californie. Je garde certaines habitudes de ces séjours, entre autres celle de lire de temps en temps les journaux de référence états-uniens, dont le Washington Post et le New York Times. J'y ajoute des journaux moins connus mais qui me rappellent mes lieux de séjours outre-Atlantique, à savoir le Chicago Tribune et le San Francisco Chronicle.

Ce dernier journal est l'un des plus importants journaux de Californie. Crée en 1865, plutôt démocrate aujourd'hui, il appartient à la Hearst Corporation fondée, elle, par le magnat de la presse William Randolf Hearst, celui-là même dépeint dans le film « Citizen Kane » d'Orson Welles. Or je viens de voir passer dans ce dernier journal un article très inquiétant (1), signé par M. Brett Wagner. Aujourd'hui retraité, cet auteur a été professeur en matière de sécurité nationale à l'U.S. Naval War College et chercheur adjoint au Center for Strategic and International Studies. Cet institut est bien entendu très proche des milieux de défense des Etats-Unis. Depuis 2000, il est d'ailleurs dirigé par M. John Hamre, qui fut le 26e ministre de la défense. J'ai traduit ce document en intégralité ci-dessous. Il est intitulé « Trump se prépare-t-il à invoquer l'Insurection Act » (loi fédérale des États-Unis qui autorise le président déployer l'armée sur le territoire des Etats-Unis pour mettre un terme aux troubles civils, à l'insurrection et à la rébellion). Voici ce qu'il dit :

« L'horloge tourne en regard d'une partie cruciale mais peu remarquée de la première série de décrets du président Donald Trump, celle qui charge les secrétaires du ministère de la défense et du ministère de la sécurité intérieure de soumettre un rapport conjoint, dans les 90 jours, recommandant « d’invoquer ou non la loi sur l’insurrection ». 

Beaucoup d’entre nous retiennent désormais leur souffle, sachant que ce rapport et ce qu’il contient pourraient nous conduire sur la pente glissante d'un pouvoir présidentiel incontrôlé, sous la direction d’un homme ayant une sympathie marquée pour les dictateurs à la poigne de fer. Le récent « massacre du vendredi soir » au Pentagone - c'est à dire le licenciement du plus haut officier en uniforme du pays et la révocation d'autres garde-fous bien connus (c'est-à-dire les meilleurs avocats en uniforme de l'armée de terre, de la marine et de l'air) se dressant entre le président et son intention déclarée de longue date de déclarer la loi martiale à son retour au pouvoir - a ajouté au suspense. Coïncidence? En attendant de le savoir, c'est le moment de regarder cela de plus près. 

Supposons, par exemple, que Trump invoque la loi sur l’insurrection et déclare la loi martiale. Il ne serait même pas tenu, de par la loi, d’alléguer une « insurrection ». Il suffirait d’affirmer qu’une « obstruction illégale » a rendu « impossible l’application des lois des États-Unis » (comme l’a fait le président Dwight D. Eisenhower lorsqu’il a ordonné à la Garde nationale de l’Arkansas d’imposer la déségrégation dans les écoles de Little Rock, Arkansas). Or, c’est là que toutes les fausses affirmations et les mensonges purs et simples propagés par Trump et ses alliés politiques entreront en jeu : Trump alléguant faussement, par exemple, qu’une ville entière du Colorado a été prise par des gangs de rue vénézuéliens, qu’une ville de l’Ohio a été envahie par des réfugiés haïtiens qui mangent tous les chats et tous les chiens, et d’autres affirmations non étayées selon lesquelles « des millions et des millions » de « clandestins » affluent dans notre pays chaque semaine (ou chaque jour selon la personne qui mentira alors). 

Chacune de ces fausses affirmations et purs mensonges pourraient être distillés pour déclarer la loi martiale en phrases accrocheuses (commençant par le terme « attendu que ») pour établir la prémisse juridique qui permettra d'invoquer la loi sur l’insurrection, et de poser le prédicat pour fouiller chaque maison, où bon leur semblera, sous prétexte de rechercher des immigrants sans papiers qui n’existent pas. Malgré la complexité logistique qui y est liée, et sans parler de facteurs tels que la taille du territoire et de la population des États-Unis, une mise en œuvre de la loi martiale pourrait cependant être rapide. Prenons par exemple cette ville du Colorado, Aurora : pendant les mois qui ont précédé l’élection, Trump et ses sbires ont répandu des mensonges insensés, promettant de vastes descentes des services de l’immigration s’ils étaient élus.

Il se trouve qu’Aurora possède déjà son propre bureau d’immigration et de douane, et qu’une base militaire existante vient d’être utilisée comme centre de détention « temporaire ». Le projet 2025 propose en outre d’aller au-delà du plan de Trump, en cours mais qui serait progressivement abandonné, visant à héberger jusqu’à 30 000 détenus en continu dans la base de la marine américaine de Guantanamo Bay, à Cuba. Pour cela, il est proposé d'amener Guantanamo chez nous, chez vous, en créant des Guantanamo supplémentaires dans tout le pays. L’un de ces potentiels Guantanamo qui, je crois, est à l’étude est l’ancien centre de détention de Leavenworth, un ancien avant-poste du « complexe industriel carcéral » à but lucratif du pays, situé près de Kansas City, dans le Missouri. Les habitants des environs sont en armes, dans l’espoir d’empêcher la réouverture du site, précédemment fermé en raison de violations flagrantes des droits de l’homme. J'ai récemment fait un voyage pour le voir et j'ai été horrifié à l'idée que des centaines, voire de milliers de familles sans papiers pourraient être rassemblées là comme le bétail qui paissait de l'autre côté de la route.

Bien entendu, n’importe lequel de ces Guantanamos pourrait également être utilisé pour détenir des américains, puisque Trump tâte le terrain en matière de suppression du droit du sol de certains de nos concitoyens. Le vice-président J.D. Vance a même suggéré que si les tribunaux se prononçaient contre le président au sujet de la suppression du droit du sol [droit de naissance dans le texte], alors son cher leader pourrait simplement ignorer l'ordonnance. « Mais qu’en est-il de la désobéissance civile ? » demanderiez-vous ; « Vous ne pouvez pas transformer l’Amérique en Corée du Nord du jour au lendemain ! » La seule chose qui a arrêté Trump la dernière fois qu’il a ordonné à l’armée d’ouvrir le feu sur les manifestants américains (« ne pouvez-vous pas simplement leur tirer dessus ? Il suffit de leur tirer dans les jambes ou quelque chose du genre ? ») a été le refus de son secrétaire à la défense et général en chef de l’époque d’exécuter son ordre. Quatre ans plus tard, l'investisseur en capital-risque qui devrait être notre prochain général en chef est un des chéris des mouvements d'action politique conservatrice qui, selon Trump, portait un chapeau MAGA lorsque tous deux se sont rencontrés en Irak...

D’autres postes vacants attendent aussi d’être pourvus. Il en est ainsi de meilleurs avocats en uniforme de l’armée de terre, de la marine et de l’air, des généraux trois étoiles chargés d’examiner les ordres du commandant en chef et du secrétaire à la défense, afin d'en évaluer la légalité. Cherchant à lever tout doute sur les raisons pour lesquelles les officiers précédents avaient été limogés, l'actuel secrétaire à la défense Pete Hegseth a récemment expliqué que cette mesure avait été prise de manière préventive, pour les empêcher de bloquer « les ordres donnés par un commandant en chef ». Merci d'avoir tout haut ce qui devait resté caché. On dirait que Trump est sur la bonne voie pour trouver les bons « béni-oui-oui » cette fois-ci... 

En attendant, ne quittez pas Elon Musk des yeux. En effet, est-ce un hasard si le président a laissé totale liberté à l’homme le plus riche du monde pour accéder à tous les ordinateurs du gouvernement, ​​permettant à son plus grand donateur de campagne - le propriétaire de l’une des plus grandes sociétés d’intelligence artificielle au monde - d’accéder à tout ce que le gouvernement sait sur vous, au moment même où il pourrait se préparer à imposer la loi martiale ? C’est un fait qu’aucun d’entre nous ne devrait considérer comme une simple coïncidence ».

Ce texte est donc très inquiétant puisqu'il indique que depuis sa nomination, tout se passe comme si M. Donald Trump, après avoir éliminé tous les contre-pouvoirs, s'apprêtait à déclarer la loi martiale aux Etats-Unis, sous des prétextes totalement fallacieux, le tout avec l'aide de M. Elon Musk et de ses affidés. 

J'espère pour les Etats-Unis et pour la sécurité du monde que les propos traduits ci-dessus resteront au niveau de l'erreur d'analyse. Malheureusement, plus les jours passent, plus on s'aperçoit de l'énormité de la dérive - par de nombreux cotés totalitaire - de l'actuel gouvernement des Etats-Unis. Or, le pire est toujours possible. Comme le disait M. Claude Malhuret dans son discours devenu célèbre dans le monde entier (2) : « Jamais aucun [président américain] n’a piétiné la constitution américaine, pris autant de décrets illégaux, révoqué les juges qui pourraient l’en empêcher, limogé d’un coup l’état-major militaire, affaibli tous les contre-pouvoirs et pris le contrôle des réseaux sociaux. Ce n’est pas une dérive illibérale, c’est un début de confiscation de la démocratie. Il n’a fallu qu’un mois, trois semaines et deux jours pour mettre à bas la République de Weimar et sa constitution ». Ne pas l'oublier...    


Références :

1. Brett Wagner. Is Trump preparing to invoke the Insurrection Act? Signs are pointing that way.
The San Francisco Chronicle. Mars 2025.
Consultable en ligne :
https://www.sfchronicle.com/opinion/openforum/article/insurrection-act-president-trump-20201819.php 

2. François Vignal. « Cour de Néron », « bouffon sous kétamine », « roi du deal » : l’intégralité du discours du sénateur Claude Malhuret sur les Etats-Unis. Public Sénat. Mars 2025.
Consultable en ligne :
https://www.publicsenat.fr/actualites/international/cour-de-neron-bouffon-sous-ketamine-roi-du-deal-lintegralite-du-discours-du-senateur-claude-malhuret-sur-les-e 

 

Crédit illustration :

Dessin de Barry Blitt pour "The new Yorker". Janvier 2025.
Vu sur le Courrier International.
Consultable en ligne :
https://www.courrierinternational.com/une/une-du-jour-donald-trump-dictateur-en-devenir

 

 


lundi 3 mars 2025

DU NEUF À CARREFOUR MARKET

       Image d'illustration ne correspondant pas au site concerné

 

Un court billet pour relater une discussion récente avec des employés du Magasin Carrefour Market de Limours illustrant au passage les contradictions de notre époque...

Pour ceux qui ne s'y sont pas rendus récemment, le parking de ce supermarché de proximité fait en ce moment l'objet de gros travaux. Une zone importante est inaccessible et il était hier matin par exemple, quasi impossible de s'y garer... Dès la semaine dernière, ces travaux avaient été engagés, ce qui m'a conduit à demander à deux - sympathiques - employés du magasin ce qui se passait. Les travaux vont concerner deux zones : la première est le parking qui va s'équiper d'ombrières sur lesquels seront installés des panneaux solaires. Cette évolution s'inscrit dans un contexte règlementaire, celui de l’article 40 de la loi du 10 mars 2023 relative à l'accélération de la production d'énergies renouvelables, dite loi ApER. Celle-ci rend obligatoire l’implantation de panneaux photovoltaïques sur ombrières sur les parcs de stationnement extérieurs existants au 1er juillet 2023, de plus de 1 500 m², sur au moins 50 % de la superficie des parcs. Sont également concernés les nouveaux parkings dont l’autorisation d’urbanisme a été déposée à compter du 10 mars 2023, avec des délais différents selon le type de gestion et la superficie concernée (1). Plusieurs chaines de supermarchés, intéressées au premier rang, s'étaient élevées contre cette disposition, mais sans succès, le gouvernement la confirmant dans un décret de novembre 2024. Je reviendrai sur la question du photovoltaïque dans un prochain billet, notre commune étant concernée dans le cadre de l'aménagement du site ECT de Bajolet-l'Alouetterie. Il s'agira de discuter des questions d'énergie grise, c'est à dire de l'énergie nécessaire à la fabrication des panneaux, et du facteur de charge, un indicateur de performance de tout système de production d’énergie. Même si il existe des questions relatives à la production d'énergie solaire, il n'en reste pas moins vrai que globalement, et malgré un facteur de charge bas, la production d'énergie solaire est globalement intéressante en termes de bilan carbone, même avec des panneaux fabriqués en Chine dans un contexte d'énergie encore fortement carbonée...

Deuxième nouvelle, une autre zone de travaux ouvrira bientôt sur ce même site de Carrefour Market : elle est destinée à accueillir une station service qui ouvrira au cours de l'été. Cette ouverture, confrontée à l'installation des panneaux solaires, est assez révélatrice des ambigüités de notre époque puisqu'il s'agit là de proposer des énergies fossiles à la vente. J'écris cela en prévenant le lecteur que je dispose de deux véhicules à moteurs thermiques dont l'un roulant au bioéthanol, n'étant pas encore prêt, pour des raisons de coût financier, et de difficultés à cerner l'intérêt en termes de praticité, de bilans carbone et eau, à changer de véhicule. Ces énergies sont de toutes façons encore là pour quelque temps et la vente de carburant restera donc nécessaire plusieurs années... En regard de l'impact carbone, on peut cependant se demander si les politiques actuelles des constructeurs, tournées vers la productions d'engins lourds et encombrants de type SUV, sont pertinentes. Ceci est un autre débat...  


Note ajoutée le 03/03/25 :

Un des lecteurs du blog m'indique que le dernier journal municipal de Limours donnait cette information accompagnée dune modélisation 3D, que je présente ci-dessous. 

 

 

Référence

1. Loi n° 2023-175 du 10 mars 2023 relative à l'accélération de la production d'énergies renouvelables.
LégiFrance.
Consultable en ligne :
https://www.legifrance.gouv.fr/dossierlegislatif/JORFDOLE000046329719/  

 

Crédit illustration 

Solar parking canopy at the Autonomous University of Madrid (UAM), Spain.
Sous licence Creative Commons.
Auteur : Hanjin.