samedi 10 avril 2021

HISTOIRES D’ASSAINISSEMENT.
II. QUEL AVENIR POUR LE SIAL ?




Le SIAL, syndicat d’assainissement de la région de Limours, gère la collecte intercommunale des eaux usées et l’assainissement principalement via la station d’épuration (StEp) de Briis. Le syndicat fait face à plusieurs défis et son avenir n’est pas tracé.


Le SIAL possède et entretient en délégation de service publique les réseaux de collecte des eaux usées des communes de Limours, Pecqueuse, Briis et Forges, pour chacune en partie ou en totalité. De mémoire, il existe également un ou des postes de relevage (ou de refoulement) en certains points de ce réseau qui dépendent aussi du SIAL. L’objet principal, car le plus coûteux et le plus technique, reste la StEp de Briis, qui va nécessiter une remise à niveau prochaine.

Comme je l’expliquais dans l’article précédent, la StEp utilise un dispositif de filtration des eaux en cours d’épuration reposant sur des membranes d’ultrafiltration. Celle-ci sont âgées d’une dizaine d’années et arrivent en fin de vie. En d’autres termes, malgré les lavages réguliers de ces membranes, leur pouvoir filtrant est fortement diminué car les pores ultra-fins qui les caractérisent sont en grande partie bouchés et inaccessibles au lavage. Je n’ai pas les chiffres précis, mais de tête le remplacement de ces membranes représente un coût que j’estime entre 1 et 1,5 million d’euros.

Par ailleurs, le réseau intercommunal nécessite lui aussi une remise à niveau. Le SIAL a mandaté un bureau d'étude pour obtenir, voilà 5 ans environ, le document guide majeur dans la vie du syndicat, à savoir le schéma directeur d’assainissement (ou SDA). Dans une optique de réduction des coûts, nous en avions profité à l’époque pour réaliser simultanément celui de la commune de Forges qui nous a servi à identifier et prioriser les travaux à réaliser sur le réseau communal. Le SDA intercommunal a identifié un certain nombre de problèmes sur les réseaux, dont les principaux sont les entrées « d’eaux claires », c’est à dire d’eaux non usées. Deux types d’entrées sont constatées : celles résultant d’arrivée des eaux de source ou de nappe phréatique dans le réseau au niveau de casses ou de jointures défectueuses de canalisation, et les eaux claires provenant de raccordements des gouttières, voire parfois d’avaloirs routiers, dans le réseau d’eaux usées. Quel est le problème, direz-vous, puisque l’eau est propre ? Le problème est double : premièrement, puisque effectivement l’eau est propre, on fait tourner l’usine d’épuration pour rien, c’est à dire que l’on consomme de l’énergie pour pomper, filtrer, ventiler, sécher, alors que l’eau envoyée par le réseau ne nécessite pas d’épuration. Or, et c’est la contrepartie, si les StEp utilisant des membranes d’ultrafiltration sont hyper-efficaces, elles sont aussi assez énergivores... Deuxièmement, en cas de fortes pluies, on peut dépasser les capacités de traitement volumétriques de l’usine, ce qui peut conduire à l’ouverture de « by-passes », dispositifs de sécurité renvoyant dans le milieu naturel une partie des eaux non épurées, ce qui nuit au rendement d’épuration. La lutte contre ces entrées d’eaux claires est donc impérieuse. Elle présente également un coût non négligeable, pris en charge - au moins en partie - par le syndicat intercommunal.

Le problème auquel est confronté le SIAL est que pour mener toutes ces opérations, dont certaines ont pris du retard dans la précédente mandature, il lui faut un budget. Renseignements pris, il semblerait que le SIAL n’ait pas tenu son nécessaire débat d’orientation budgétaire (DOB) et n’ait donc pas fourni de rapport d’orientation budgétaire (ROB), élément préalable à toute préparation de budget primitif pour l’année à venir. Or ce budget doit a priori être voté et déposé le 15 avril 2021, et, compte tenu des délais de convocation du comité syndical, je ne vois pas comment cela est possible. Pas de DOB, pas de ROB, pas de budget : cela pourrait vouloir dire pas de possibilité de passer commande alors que les urgences sont là (1). Inquiétant ! A moins que le SIAL envisage sa disparition pure et simple avec intégration dans un autre syndicat, l'Orge possiblement... Pourquoi pas, mais encore faudrait-il préparer cette fusion sérieusement et ne pas laisser aller le SIAL à vau-l'eau, si on peut se permettre ce jeu de mots...

Sans doute moins critique pour le SIAL que la non préparation du budget, le syndicat semble également être aux abonnés absents pour la réponse à mes demandes. Ainsi en décembre 2020, j’ai écrit au SIAL, via le secrétariat de la mairie de Forges où le syndicat a maintenant son siège, pour demander la communication d’un document public : le rapport des délégataires, tout en précisant que je préparais un article sur l’assainissement. Ce rapport m’aurait permis de fournir des chiffres plus précis que ceux que je donne dans cet article. Pas de réponse. Relance en janvier, puis en février (ou mars) : toujours pas de réponse. J’ai donc été dans l’obligation de saisir la CADA, commission d’accès aux documents administratifs, pour obtenir satisfaction. C’est bien moins grave que l'absence de budget, mais c’est malheureusement symptomatique d’un réel dysfonctionnement.


1. Note ajoutée le 13 et modifiée le 15 avril :

Il semblerait que la "gestion" du SIAL soulève en ce moment des interrogations et bien plus que des froncements de sourcils de la part de délégués et des maires du secteur... L'absence de budget et l'absence de réunion intersyndicale depuis octobre 2020 génèrent en effet des inquiétudes fortes et  légitimes sur l'avenir du syndicat. Selon mes informations, la sous-préfecture aurait été avertie de la situation.


Crédit illustration* :

Membrane d’ultrafiltration de la société Kubota. WKSU.org.
International water technology company to build R&D center in Canton.
Consulté en ligne :
https://archive.wksu.org/news/story/42833

* Il ne s’agit pas de la StEp de Briis !



3 commentaires:

Anonyme a dit…

Encore du grand n'importe quoi biaisé...votre "cher ami" Bernard appréciera...

Yves Dessaux a dit…

Bonjour,
Plutôt que de critiquer sans argumenter, il serait préférable de dire en quoi cet article est biaisé. Parce que sinon, ce commentaire reste finalement peu intéressant...

Anonyme a dit…

Pourquoi tant d'énervement pour de la pédagogie!!??