lundi 31 mai 2021

LE SIAL EN EAUX TRÈS, TRÈS TROUBLES...



J’ai expliqué dans deux articles précédents comment fonctionnait l’épuration des eaux usées dans notre commune et dans certaines communes avoisinantes qui, comme la notre, ont délégué la gestion intercommunale de ce dossier au syndicat intercommunal d’assainissement de la région de Limours (SIAL) (1). Le problème auquel notre commune et les communes de Briis, Limours et Pecqueuse sont confrontées réside dans l’absence de budget 2021 du SIAL, entraînant de facto le blocage de son fonctionnement.


Depuis, mon dernier article (2), la situation du SIAL s’est sensiblement dégradée. Le débat d’orientation budgétaire (DOB) s’est tenu il y a une quinzaine de jours, dans une ambiance lourde. Les données du DOB, qui permettent à une collectivité (syndicat comme commune) de réfléchir à ses budgets à venir, ont soulevé de nombreuses questions des délégués, dont la plupart sont restées sans réponse de la part du président. Sa démission a été évoquée, mais selon mes informations, ce dernier aurait refusé cette issue honorable. Par voie de conséquence, les délégués ont refusé de prendre acte du DOB, ce point de l’ordre du jour ne donnant pas lieu à vote.

Lors du dernier conseil syndical, le président a néanmoins tenté de présenter un budget pour le SIAL, mais les délégués ont rapidement fait remarquer que le budget était sensiblement erroné tant en recettes qu’en dépenses. Ainsi, les reversements d’assainissement en provenance du SIAEP Eau Ouest Essonne ne semblaient pas y figurer, ni d’ailleurs les sommes à investir pour l’opération de renouvellement des membranes d’ultrafiltration, qui devient très urgente. Assez logiquement, les délégués des communes ont donc décidé de ne pas voter le budget en l’état.

Cette absence de vote peut avoir des conséquences lourdes. La première est financière : le SIAL risque la mise sous tutelle de services préfectoraux qui ne feront aucun cadeau en termes financiers. S’il est nécessaire de lever 1 million d’euros pour le fonctionnement du syndicat, la préfecture recalculera la redevance d’assainissement qu’elle fera imputer sur les factures d’eau. Il n’est pas inenvisageable de voir cette redevance multipliée par 2, ce qui porterait le coût du mètre cube d’eau vendu et épuré autour de 7 euros au lieu de 5 à 5,5 aujourd’hui. Si un tel événement malheureux devait se produire, il faudra que la régie communique en détail, car je pressens que certaines personnes pourraient tenter, sur les réseaux dits sociaux, d’imputer cette hausse à la régie. Soit dit en passant, la régie Eau Ouest Essonne est actuellement impactée par l’absence du budget du SIAL. Elle continue en effet de collecter la redevance d’assainissement pour le compte du SIAL, alors qu’en toute logique elle ne le devrait pas puisque le budget SIAL n’existe pas. Les responsables de la régie ont heureusement pris langue avec les services préfectoraux et le Trésor Public pour gérer au mieux cette situation ubuesque.

Autre problème, technique celui-ci, le risque de voir les membranes de la station se rompre sous l’effet de leur « encrassement ». Il devient en effet nécessaire d’appliquer des différences de pression de plus en plus fortes pour compenser cet encrassement et assurer la filtration, ce qui risque de conduire à une rupture de membrane et donc au déversement dans le milieu naturel d’eaux usées non épurées. Egalement, en cas d’arrêt des pompes et en l’absence de budget permettant leur réparation ou leur échange, on pourrait aussi observer un remplissage anormal des bassins d’aération. Or, comme je le décrivais dans un article précédent, la station est dotée de dispositifs de sécurité, dit « by-passes », qui s’ouvrent en cas de sur-remplissage des bassins. L’effet sera le même que précédemment, à savoir une pollution du milieu naturel par déversement d’eaux non épurées, et cette pollution sera d’autant plus notable que nous arrivons progressivement à l’étiage pour la Prédecelle...

Je ne sais pas quelle solution apporter au problème, même si j’en envisage au moins une. Ce qui est certain, c’est que les communes de Limours et Pecqueuse, ainsi que celle de Forges, à l’exception d’un de ses délégués, qui ont porté l’actuel président du SIAL à ce poste, probablement pour des raisons de basse politique, ont une responsabilité forte dans ce dossier. Elles ont donc l’obligation de trouver une solution au problème. Par ailleurs, je n’aimerais pas que la gestion calamiteuse du SIAL par un membre de l’actuelle majorité municipale conduise à une petite catastrophe environnementale, que les communes voisines ne manqueront pas d’attribuer à Forges...


Références :

1.Histoires d’assainissement. I. Comment cela fonctionne-t-il à Forges ?
Ce blog :
https://dessaux.blogspot.com/2021/04/histoires-dassainissement-i-comment.html

2. Histoires d’assainissement. II. Quel avenir pour le SIAL ?
Ce blog :


Crédit illustration :


  

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