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mercredi 24 mai 2023

FORGES LES BAINS, COMMUNE EN P.L.S.

J’avais commencé la rédaction de cet article voilà quelque temps, le 1er mai pour être exact, date à laquelle j’ai traversé la commune et j'ai remarqué la place de l’église vide des traditionnels vendeurs de muguet à destination de la caisse des écoles…

Il est vrai que l’actuelle municipalité tente de fermer cette caisse des écoles au motif que cela lui aurait été suggéré par le Trésor Public, qui assure in fine la certification des comptes communaux. C’est possible, mais cela n’est en rien une obligation. Mon sentiment, dans cette histoire, est que notre municipalité actuelle est enfermée dans sa tour d’ivoire, et qu’elle n’a pas du tout envie de voir des Forgeois s’intéresser de trop près à ce qu’elle fait et surtout à ce qu’elle ne fait pas ! En effet, le fonctionnement de la caisse des écoles implique la présence à certaines réunions des représentants des donateurs, donc des Forgeois, pas forcément parents d’élèves d’ailleurs. En lien, je ne peux que mentionner de nouveau l'éviction des mêmes Forgeois bénévoles pour la préparation de crêpes au profit de cette caisse. Procédant de la même « bunkerisation », la suppression de nombre de commissions ouvertes, qui ne restent maintenant ouvertes qu’au profit de certains proches de l’équipe municipale, constitue un autre marqueur de leur enfermement intellectuel !

On me dira que j’exagère et que cela ne fait pas de Forges une commune en PLS. Cela serait vrai, sans doute, si seule la caisse des écoles était concernée. Mais le malaise est plus profond. Une dizaine d’associations ont récemment contacté la municipalité pour leur faire part des difficultés relationnelles qu’elles constatent. Force est de constater que la mairie n’a rien compris aux problèmes évoquées, la seule réponse municipale ayant été de ressortir de ses poubelles un pseudo contrat de partenariat, que toutes les associations forgeoises avaient déjà rejeté. Ce contrat, bourré de clauses léonines, placerait les associations en situation de prestataires de services pour la commune, les obligeant même à agir hors du cadre de l’objet même de l’association, ce qui est illégal.

Plus grave que cela, la municipalité se plaint de ne pas disposer de bénévoles, mais dans le même temps elle refuse assez systématiquement le prêt de salle pour des activités associatives, sous des motifs, ou plutôt des prétextes parfois fallacieux et parfois illégaux. Exemple d’argument illégal que j’avais déjà évoqué : « votre association fait de la politique, or nous sommes apolitiques, donc pas de salle » ! Il faut savoir que ce genre de propos peut conduire la municipalité au tribunal… Autre exemple d’argument, bidon cette fois : la salle est occupée ce jour. Vérifications faites, et cela à plusieurs reprises, la salle n’est pas du tout occupée ces jours-là. Faire le coup une fois, ça va, c’est sans doute une annulation, deux fois pas de chance, mais quand cela se reproduit 5 ou 6 fois, on ne peut plus croire à une coïncidence. Autre prétexte : prêter une salle couterait trop cher. On est là dans le fallacieux. D’abord, ces salles appartiennent aux Forgeois, qui les ont payées avec leurs impôts, et deuxièmement, le cout du prêt est en fait dérisoire. J’avais calculé pour la salle Floréal un cout de l’ordre de 50 euros pour une fin d’après-midi et une soirée d’hiver avec chauffage et sans cuisine. On tomberait à une dizaine d’euros pour une après-midi sans chauffage et sans cuisine… Bref, à ce niveau, l’argument est mensonger…

Autre exemple, l’association Forges en Transition voulait organiser la retransmission vidéo des conférences TEDx Saclay, à Forges. Cette soirée de conférences tous publics, une tous les ans, permet de réfléchir en commun sur un thème varié. Des intervenants de qualité sont soit invités (ex. Cédric Villani, Jean-Baptiste Djebbari, Thierry Marx, pour n’en citer que quelque uns des éditions passées), soit sectionnés après un exposé public. Le thème de cet année était « Cercles et Libertés ». À la demande de prêt de salle, la commune a répondu qu’elle n’avait aucun intérêt pour ce projet et que la date retenue était la même que celle de la fête des Thermes, donc qu’elle ne pouvait prêter la salle. On voit bien ici la faiblesse de ce que je n’ose pas qualifier d’argumentation. Premièrement le prêt de la salle Floréal ce même soir ne gêne en rien le déroulé de la fête des Thermes, et deuxièmement, ce n’est pas à la commune de décider de ce que l’association veut faire. Mais ce dernier point est visiblement trop compliqué à comprendre pour nos élus qui se sont, au passage, quelque peu ridiculisés en avouant leur désintérêt total pour un évènement de réflexion ! Nos sommes donc allés proposer la retransmission à une commune très voisine qui a sauté sur l’occasion, et nous accueillera avec un prêt de salle gratuit pour organiser l’évènement.

Il faut aussi savoir que l’Autre Bureau, association que je préside pour quelque temps encore, ne peut plus fonctionner, la convention d’occupation dont il bénéficiait n’ayant pas été renouvelée. Exit donc le télétravail dans notre commune, projet pourtant très en avance sur le sujet. Pour être remplacé par qui, par quoi ? Mais par rien, bien sûr !

Enfin, je constate que plusieurs communes ont entamé des cycles de réflexion autour du développement durable : Limours, Briis, Fontenay, pour n’en citer que quelque unes… Des conférences sont données, des ateliers montés, des entreprises œuvrant dans ce secteur sont invitées à participer. L’association Forges en Transition a même été invitée à Cernay la Ville pour y présenter ses ateliers cosmétiques… À Forges, on a dû organiser ces ateliers chez des particuliers, ou dans une salle aimablement prêtée par un professionnel. Côté mairie, en revanche, nada, que dalle, rien, juste le vide intersidéral, un assourdissant silence comme si on n’avait aucun problème de développement durable à Forges !

Pas besoin d’être grand clerc pour deviner qu’avec ce manque de soutien communal, d’autres activités présentes sur la commune ou d’autres associations pourraient disparaitre également dans un avenir plus ou moins proche. Tout se passe comme si l’activité associative, les projets de Forgeois, les idées nouvelles ennuyaient la municipalité. Je ne sais pas ce qui peut animer l’équipe actuelle ; dans les faits pas grand-chose sinon le dénigrement du passé et la méfiance vis-à-vis des habitants. Ceci posé, son attitude très peu réactive et généralement positionnée dans le refus, lié à un manque de vision globale, lui-même lié à une absence de plus en plus flagrante de projet politique, font qu’elle est doucement mais surement en train d’anesthésier notre commune, qui finira sans doute par se retrouver d’ici peu, effectivement, en P.L.S…


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JerrySilvestrini | Crédits : Getty Images/iStockphoto
Image Istock libre de droit




jeudi 11 mai 2023

DES MANOEUVRES POUR FAIRE TAIRE L'ASSOCIATION ANTICOR !

Comme les lecteurs du blog le savent, je suis membre de l'association Anticor, qui lutte contre la corruption en politique et dans le monde des affaires. Cette association a à son actif d'avoir permis le déclenchement de procédures judiciaires contre des personnalités du milieu politico-financier, et non des moindres, au comportement possiblement douteux. Il se pourrait cependant que la possibilité qu'a l'association de poursuivre ce type d'activité soit menacée, peut etre parce que le pouvoir présidentiel serait menacé. Cela serait gravissime. Explications.

Comme l'indique le site de l'association (1), celle ci dispose de deux agréments officiels : l’un délivré pour trois ans par le Premier ministre, en date du 2 avril 2021, l’autre délivré pour trois ans également par la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP), en date du 4 octobre 2022. Ce dernier agrément avait été obtenu, semble-t-il, malgré des pressions exercées sur la HATVP et directement sur Anticor (2). Le premier agrément permet à l’association de représenter en justice l’intérêt général face à des comportements non conformes à la probité et constitutifs des infractions pénales listées à l’article 2-23 du Code de procédure pénale. Comme le dit un des avocats de l'association: « Tous les jours, des citoyens se battent pour faire reconnaître leur intérêt à agir dans des affaires de ce type. Le soutien d’Anticor a été un levier incontestable pour établir la recevabilité de la partie civile ». Il faut également savoir que les agréments délivrés permettent à l'association de couvrir un très large domaine où la corruption existe. Celui-ci s'étend de la corruption et du trafic d’influence passifs à la prise illégale d’intérêts, du favoritisme au détournement de fonds publics, en passant par le trafic d’influence actif, les entraves à l’exercice de la justice, le recel et le blanchiment de l’ensemble de ces infractions, l’achat de voix et les différentes entraves à l’exercice du droit de vote.

Il est aussi vrai qu'Anticor avait eu l'outrecuidance de s'intéresser à différentes personnalités influentes. Citons par exemple le cas de M. Hubert Falco. Ce dernier, « maire de Toulon depuis 2001 et ancien président du conseil départemental du Var (1994-2002) est soupçonné d’avoir bénéficié d’avantages indus de la part du département du Var, après la fin de son mandat. Dans ce procès dit « du frigo », M. Falco est soupçonné d’avoir bénéficié » de la prise en charge de frais de bouche dont le montant a été évalué « par la Police Judiciaire de Marseille, à près de 300.000 euros, soit 1.600 euros par mois à la charge du contribuable » (1). Plus près de nous, Anticor s'est aussi intéressé à la ville d'Etampes, où une subvention à une association a curieusement atterri sur le compte d'un particulier !  « Anticor s’interroge également sur la gestion des ressources humaines de différents services de la ville, tant s’agissant des modalités de recrutement que s’agissant des heures supplémentaires qui ont été versées par la ville, dans un contexte où une élue avait dénoncé une pratique de paiement d’heures non effectuées » (1). Signalons aussi en vrac les dossiers suivants (1) :

. L'affaire l’Haÿ-Les-Roses :
Fin janvier 2022, Anticor a déposé une plainte avec constitution de partie civile pour « favoritisme, détournement de biens publics, prise illégale d’intérêts et trafic d’influence », portant sur des montages financiers liés à deux importantes opérations immobilières menées à L’Haÿ-les-Roses, dans le Val-de-Marne.

. L'affaire du SYDEME :
Le 27 mars 2021, Anticor a déposé plainte auprès du Procureur de Sarreguemines pour « détournement de fonds publics », « favoritisme » et « prise illégale d’intérêts » dans la gestion du syndicat des déchets ménagers de Moselle-Est. Une nouvelle plainte avec constitution de partie civile a été déposée le 14 décembre 2021.

. L'affaire Cholet :
En juillet 2021, Anticor a saisi le parquet d’Angers des indemnités versées au maire et aux conseillers de la majorité de Cholet, qui auraient perçu à tort 219 513,96€ par an depuis 7 ans !

Et encore, ne s'agit-il là que 3 dossiers parmi les dizaines et dizaines de dossiers qu'Anticor a étudié ou transmis aux autorités. Parmi les autres, on retrouve quelques « gros poissons ». Ainsi, en avril 2021, Anticor, Greenpeace France et l’association d’anciens élèves de l’École Polytechnique « la Sphinx » déposent plainte auprès du Parquet de Paris contre M. Patrick Pouyanné, PDG de Total, et contre X, pour prise illégale d’intérêts. Plus politique encore, en octobre 2020, Anticor a deposé plainte devant la Cour de justice de la République contre M. Eric Dupond-Moretti pour des soupçons de « prise illégale d’intérêts ». Suite à cela, en janvier 2021, le Procureur Général, M. François Molins, annonce qu'une information judiciaire va bien être ouverte contre le ministre de la Justice, pour « prise illégale d'intérêts ». Enfin, « last but not least », Anticor s'est intéressé en mars 2017 à la déclaration de patrimoine de M. Emmanuel Macron, président de la République. L'association avait alerté la HATVP sur ces déclarations d’intérêts et de patrimoine, signées le 24 octobre 2014. En effet, au regard du revenu perçu de 2009 à 2014 (3,3 millions d’euros !) et du patrimoine net déclaré en 2014 (200 000 d’euros), l’association demandait à la Haute Autorité « de vérifier le caractère exhaustif, exact et sincère de la déclaration de patrimoine de M. Macron ». Très rapidement, c'est à dire seulement 10 jours plus tard, celle-ci avait répondu qu'il n'y avait globalement rien à redire sur cette déclaration présidentielle. L'affaire a cependant rebondi récemment après une enquête de la chaine « Off investigation ». Dans celle-ci, un témoin proche de la banque Rothschild qui employait alors M. Emmanuel Macron, suggère que celui-ci aurait  pu profiter « d’un système de trust permettant aux associés de la banque de ne pas déclarer une part de leur rémunération » (3).

 Difficile, donc, de ne pas interpréter la saisine du tribunal administratif en vue de faire annuler l'agrément d'Anticor, présentée par deux avocats spécialistes, comme un coup destiné à faire taire l'association. C'est en ce sens que Mme. Elise Van Beneden, la présidente de l'association nous a écrit ce qui suit.

« L'association Anticor, organisation dédiée depuis plus de 20 ans à la lutte contre la corruption et à la promotion de l'éthique en politique, a récemment été informée d'une procédure en annulation de son agrément. La décision sera rendue par le tribunal administratif de Paris demain [note : vendredi 12 mai 2023]. Le tribunal a été saisi par deux plaignants et un cabinet d'avocats parisiens, car ils considèrent que le texte de l’arrêté d’agrément, rédigé par le Premier ministre est irrégulier.

L’annulation de l'agrément de l'association Anticor serait un coup porté à la démocratie et à la lutte contre la corruption en France. Ce serait une nouvelle tentative d'étouffer notre voix, et celles des citoyens qui nous soutiennent. Ce serait prendre le risque de restreindre la capacité de la société civile à agir en justice contre la corruption, dans un contexte où les affaires politico-financières s’accumulent et les libertés associatives reculent et ce serait mettre en danger les lanceurs d'alerte qui seraient obligés de porter seuls leurs dossiers.

De nombreuses affaires en cours, au plus haut niveau, pourraient alors être menacées si Anticor voyait sa capacité à se porter partie civile au nom de tous les Français restreinte [...] Nous ne pouvons pas laisser cela se produire. Il est de notre devoir de défendre nos valeurs et de continuer à lutter pour une société plus juste et plus éthique. Si l’agrément d’Anticor devait être annulé, nous ferons bien sûr appel de cette décision, ferons une demande de sursis à statuer et demanderons un nouvel agrément. Anticor continuera par ailleurs à agir, grâce à vous, que ce soit à travers des signalements, l'accompagnement de lanceurs d'alerte ou les interventions citoyennes auprès des citoyens et des institutions ».

Pour bien comprendre les enjeux, sachez que les dossiers susceptibles d'annulation sont (liste non limitative) :
. celui portant sur les relations entre l’ex-ministre Mme. Sylvie Goulard et l’institut américain Berggruen,
pour corruption passive, trafic d’influence passif, prise illégale d’intérêts et abus de confiance ;
. celui portant sur la très controversée cession de la branche énergie d’Alstom à General Electric, une affaire où le nom du président de la République, alors ministre du gouvernement Hollande apparaît
(4) ;
. et enfin celui sur les contrats russes de M. Alexandre Benalla. 

On retrouve dans ce dernier dossier également là le nom du président de la République. En effet,  la justice pourrait s'intéresser ici au rôle qu'aurait joué M. Alexandre Benalla « dans la signature de deux contrats passés avec les oligarques russes Iskander Makhmudov, sulfureux industriel milliardaire, et Farkhad Akhmedov, un homme d'affaires qui a fait fortune notamment dans l'énergie. Alexandre Benalla était alors adjoint au chef de cabinet du président Emmanuel Macron, chargé des questions de sécurité » (5). Bref, Anticor dérange, et dérange en très haut lieu !


Références :


1. Site de l'association Anticor.
Consultable en ligne :
https://www.anticor.org/

2. Samuel Laurent, Anne Michel. Le gouvernement renouvelle l’agrément d’Anticor après six mois de suspense. Le Monde. Avril 2021. 

3. Alix Coutures. Patrimoine caché de Macron? "Il n’y a pas assez de preuves pour lancer une enquête", juge Éric Alt, vice-président d'Anticor. Challenge. Avril 2022.
Consultable en ligne :
https://www.challenges.fr/politique/patrimoine-cache-de-macron-il-n-y-a-pas-assez-de-preuves-pour-lancer-une-enquete-juge-eric-alt-vice-president-d-anticor_807449

4. Anonyme. Vente d'Alstom à GE : ouverture d'une enquête pour corruption et recel. Capital (avec l'AFP). Juillet 2022.
Consultable en ligne :
https://www.capital.fr/entreprises-marches/vente-dalstom-a-ge-ouverture-dune-enquete-pour-corruption-et-recel-1441482

5. Anonyme. Contrats russes en lien avec Alexandre Benalla : Anticor souhaite la désignation d'un juge d'instruction. Le Figaro (avec l'AFP). Juillet 2022.
Consultable en ligne :
https://www.lefigaro.fr/flash-actu/contrats-russes-en-lien-avec-alexandre-benalla-anticor-souhaite-la-designation-d-un-juge-d-instruction-20220712


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Logo de l'association. Référence 1.




mardi 28 mars 2023

QUAND MADAME LA MAIRE DÉRAPE…


 

Voila un mois que je n’ai pas publié d’article sur ce blog. La raison en est simple. Je suis très occupé par ailleurs avec une nouvelle association qui se développe, la préparation d’une conférence sur l’eau à venir, et surtout, par des échanges de courrier surréalistes avec Madame la maire de Forges qui semble avoir dérapé assez largement dans sa dernière missive. Je reviendrai sur la question de l’eau plus tard, pour me concentrer ici sur les seuls échanges avec la mairie.

Les lecteurs de ce blog suivent de près, je le sais, les péripéties de la relation compliquée, pour ne pas dire impossible, entre la mairie et le monde associatif. Pour ceux qui auraient manqué des épisodes, je ne peux que vous renvoyer à la lecture de plusieurs de mes articles précédents (1). La situation s’est tellement dégradée, qu’une dizaine d’associations ont décidé d’envoyer tout début février une lettre à Madame la maire, pour lui demander une clarification de la politique de son équipe vis-à-vis du monde associatif, et au-delà, de préciser sa vision de l’interaction entre son équipe et les associations. Dans le même temps, en ma qualité de président de l’association l’Autre Bureau, j’avais été dans l’obligation d’écrire à Madame la maire, au sujet de menaces qu’elle avait émises à deux reprises vis-à-vis du matériel associatif situé dans le local que l’association utilisait. Elle se proposait, dans l’hypothèse où nous ne le déménagerions pas, de s’en débarrasser en le donnant à d’autres associations. Cette action est parfaitement illégale, et j’avais donc mis en garde Madame la maire contre une telle opération, qui m’aurait contraint à engager des poursuites pénales.

Mi-mars, les associations signataires de la lettre collective reçoivent une magnifique missive de Madame la maire qui vaut son pesant de cacahuètes, puisqu’adressée à l’Autre Bureau, puis à Mesdames et Messieurs, et à moi, nommément. Personne dans le monde associatif ne comprend ce qui se passe. On m’appelle, on échange, bref, on en déduit que quelque chose a du « beuguer », quelque part. C'est d'autant plus surprenant que je ne suis en rien à l'origine de la lettre collective, mais bon, faut bien une "tête de Turc" ! Tout cela serait sans importance si la lettre adressée par Madame la maire à une dizaine d’associations ne contenant pas des propos erronés, et d’autres, possiblement diffamatoires. Je vais passer sur la plupart des propos erronés, qui montrent qu’en 3 ans de mandat, l’actuelle équipe n’a pas pris la mesure de nombre de dossiers municipaux, pour me concentrer sur ce qui m’est reproché.

Le premier reproche qui m’est fait est d’avoir décidé de transformer le haut de la salle polyvalente à destination de l’association l’Autre Bureau, association dont j’aurais favorisé la création, et que j’ai ensuite présidé à la fin de mon mandat, le tout pour un montant estimé à plusieurs de dizaines de milliers d’euros. Tout cela est un amalgame assez grossier. En effet, je n’ai pas favorisé la création de l’association l’Autre Bureau, comme on peut s’en convaincre en regardant les PV de création. C’est l’association qui a décidé de contacter la mairie pour proposer son projet de site de coworking, nuance. Également, je n’ai pas décidé de transformer la salle pour cette seule association. Le lieu était défraîchi, et nous avons donc envisagé collectivement en commission travaux et en conseil municipal, de retaper ces locaux de façon à pouvoir offrir aux associations un lieu complémentaire pour leur activité. De nombreuses associations, dont l'Autre Bureau, tout comme des particuliers forgeois, ont ainsi pu bénéficier de cette salle rénovée et ont pu y tenir des réunions. Le tout, bien en tendu gratuitement et sans limitation de durée, donc totalement à l’opposé de ce que propose l’actuelle municipalité… Quant au coût, il s’élève à 10 000 euros environ de mémoire, ces travaux ayant été réalisés en régie. Enfin, maniant le pathos et paraissant soucieuse de nos employés municipaux qui ont du mal à se loger, Madame la maire me reproche aussi d’avoir supprimé un logement communal, en raison de la transformation de la salle. Là, elle se moque du monde, puisque le logement était inoccupé depuis 2008, et que nous avons dans la précédente mandature recréé un autre logement municipal, plus grand, ailleurs dans la commune. Enfin, elle omet consciencieusement de préciser que sa propre équipe va supprimer deux logements municipaux lors des travaux de l’école sur lesquelles je reviendrai… Bref, on voit bien que les arguments présentés, et l’amalgame fait par Madame la maire sont a minima erronés, et qu’ils constituent ni plus ni moins qu’une réécriture de l’histoire.

Autre reproche, adressé sans la nommer à l’ancienne maire de Forges et de nouveau à moi, celui d’avoir décidé d’une subvention de plusieurs dizaines de milliers d’euros à l’association Monde en Marge, Monde en Marche. Nouvel amalgame : notre ancienne maire est devenue directrice de l’association en question à l’issue de son mandat. Sous-entendu non énoncé tel quel : cela sent le conflit d’intérêt… Le propos est de nouveau erroné, et lui aussi possiblement diffamatoire, puisqu’en aucun cas la précédente mandature n’a attribué de subvention de plusieurs dizaines de milliers d’euros à ladite association. Il s’est en réalité agi de décider d’instaurer une surcharge foncière, opération blanche pour la commune puisque payée par le promoteur Pierreval lors de l’achat des terrains. Ceci permet de mobiliser des fonds complémentaires de l’Etat pour un programme social, ce qui nous a permis de faire rénover les deux bâtiments patrimoniaux du secteur Vitalis. Nous sommes donc très loin de l’éventuel conflit d’intérêt… Par ailleurs, l'actuelle maire oublie toujours aussi consciencieusement de préciser qu’elle avait alors donné son accord pour cette opération à coût zéro, décidé en conseil municipal, alors qu'elle était adjointe au maire dans la précédente mandature. Dernier point, à mon avis le plus grave, sa diatribe permet de révéler le peu de compréhension des élus majoritaires de Forges vis-à-vis de l’aide nécessaire aux plus défavorisées. Elle et son équipe n‘ont, en effet, pas hésité à refuser très élégamment le prêt d’une salle municipale à Forges pour le Noël de ces populations (2). Cette navrante histoire, combinée au courrier assez lamentable adressée par Madame la maire aux associations, mélangeant approximations, sous-entendus, et attaques personnelles montre à quel point de déliquescence intellectuelle et - je le pense - morale, la commune est parvenue en seulement trois ans de mandature. Des associations méprisées, moquées, un traitement de faveur de certains et pas d’autres, bref tout cela me conduit à penser que Madame la maire et une partie de son équipe n’ont en aucun cas pris la mesure de la tâche et du rôle qui leur incombent.



Références :

1. On pourra consulter cette série de billets :

Côté association : du bon et du moins bon ! Ce blog.
https://dessaux.blogspot.com/2022/05/cote-association-du-bon-et-du-moins-bon.html

Associations : Quand La Mairie Se Moque Du Monde (1)... Ce blog.
https://dessaux.blogspot.com/2022/09/asociations-quand-la-mairie-se-moque-du.html 

Associations : Quand La Mairie Se Moque Du Monde (2)... Ce blog.
https://dessaux.blogspot.com/2022/09/associations-quand-la-mairie-se-moque.html

Associations : Quand La Mairie Se Moque Du Monde (3)... Ce blog.
https://dessaux.blogspot.com/2022/10/associations-quand-la-mairie-se-moque.html 

Associations : Quand La Mairie Se Moque Du Monde (4)... Ce blog.
https://dessaux.blogspot.com/2022/10/associations-quand-la-mairie-se-moque_21.html

Un Certain Mépris Pour Le Monde Associatif. Ce blog.
https://dessaux.blogspot.com/2021/05/un-certain-mepris-pour-le-monde.html



2. Pour Noël, les forgeois fragiles sont priés d'aller se faire voir... Ailleurs. Ce blog.
https://dessaux.blogspot.com/2022/12/pour-noel-les-forgeois-fragiles-sont.html



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Imitville.com. Image libre de droits.

lundi 27 février 2023

ÇA SE PASSE À FORGES...



Je reprends ici, volontairement, le titre d'un groupe Facebook qui vient de se créer. Ne connaissant pas bien ce monde, je me fie aux informations données par des personnes de confiance qui ont contribué à sa création, ou qui en assurent la modération. À la différence d'autres groupes Facebook forgeois, soumis à une véritable censure par leurs administrateurs dont certains sont des élus ou des proches d'élus, le groupe « ça se passe à Forges » entend, lui, proposer une parole ouverte et libre à nos concitoyens. On ne peut donc que s'en féliciter, même si à titre personnel, j'aurais préféré que le groupe s'appelle « Cela se passe à Forges ».

Pour expliciter mon propos, je reproduis plus bas, in extenso, le message laissé sur ce groupe par un contributeur (ou plus probablement une, vu les adjectifs au féminin utilisés), qui publie sous le pseudonyme de Fifi Adamantium. Ce pseudo me rappelle mon adolescence, époque heureuse durant laquelle je lisais les « comics » de l'univers Marvel. Dans ce monde merveilleux, l'adamantium était le métal imaginaire le plus dur qui existait, et qui protégeait ainsi nombre de super-héros, et nombre de leur pendants maléfiques, les super-vilains ! 

Pour revenir au groupe Facebook en question, le message reprend telles que j'aurais pu les formuler, une partie des critiques qui me sont venues à l'esprit à la lecture du dernier opus du « Petit Forgeois », en particulier en regard de l'éditorial de Madame la maire. Ses propos me semblent tellement éloignés de notre quotidien, que j'en arrive à penser que non seulement l'équipe municipale vit dans un entre-soi délétère, comme je l'écrivais plus tôt, mais également dans ce qu'il est convenu d'appeler « une réalité alternative », un peu à l'image des complotistes antivax, ou d'un Donald Trump persuadé d'être entouré de satanistes... Voici donc, en italiques, ce texte qui analyse de façon assez chirurgicale la communication sur papier glacé de la municipalité, et qui en démontre (voire démonte) les approximations, pour ne pas dire les mensonges. Je n'ai modifié que quelques mots et erreurs typographiques et j'ai rajouté en caractères droits, entre crochets et après mes initiales YD, quelques remarques complémentaires.   

« Cela n'intéresse peut être que moi, mais je vais vous donner mes impressions sur le Petit Forgeois de cette dernière période :

Passons sur le ton auto-congratulatoire. Qui d'autre pourrait l'utiliser s'ils ne le font pas eux-même ?

- Tout d'abord Mme la Maire nous rappelle ses vœux en édito ce qui est louable puisque tout le monde n'a pas pu ou souhaité être présent lors de la cérémonie. Je suis tout de même dubitative devant cette phrase :  « être bienveillant et non moralisateur »... C'est un souhait que Mme Martin et son équipe devrait s'appliquer au premier chef étant données les preuves du contraire qu'ils donnent aux associations et une partie de leurs administrés ! [YD : c'est effectivement un point qui a fait bondir les représentants d'associations présents à la cérémonie, associations qui ont d'ailleurs été complétement oubliées par Madame la maire dans ses voeux, contrairement à ce qui se fait dans toutes les autres communes de la CCPL, démontrant ainsi le peu de cas fait à Forges de ces activités].

- Je trouve malheureusement regrettable le couac de distribution qui a fait atterrir le Petit Forgeois dans nos boites aux lettres au milieu de la première semaine des vacances scolaires alors qu'il indiquait le programme des activités de l'escapade culturelle pour celle-ci. il n'y a pas dû y avoir grand monde pour fêter mardi gras...

- Le projet d'une mutuelle communale est une très bonne idée ! Je vous encourage tous à répondre au questionnaire à ce sujet que vous trouverez sur le site de Forges.

- L'article indiquant les consignes d'urgences en cas d'accident d'un mineur est pour le moins inquiétant. On nous indique que les urgences pédiatriques du coin sont dans un tel état de délabrement qu'il vaut mieux encombrer le numéro d'appel d'urgence (15) que d'emmener son enfant à l'hôpital ! C'est une situation dont la mairie n'est en rien responsable mais qui ne doit, ne peut pas durer ! Il existe des collectifs de protection des hôpitaux alentours, il faut, à mon avis que nous nous investissions tous selon nos possibilités pour lutter contre le délabrement de nos services hospitaliers et particulièrement d'urgence ! [YD : c'est une excellente remarque, mais je pense qu'elle mérite d'être développée. Nous sommes ici dans ce que j'appelle le symptôme de la Poste. Une bonne partie de ceux qui se plaignent de la fermeture des hôpitaux ou des services publics, en général, sont les mêmes que ceux qui soutiennent au niveau national cette politique néfaste, en votant, ou appelant à voter pour ceux qui mettront en place des mesures libérales, visant à dégrader encore plus ces services publics].  

- La commune nous indique dans un petit encart de que le carrefour des solidarités a besoin de dons pour pouvoir continuer à fonctionner normalement et à venir en aide à ses bénéficiaires. Si cela paraît généreux de la part de la municipalité d'encourager les dons aux associations caritatives, c'est un peu vite oublier que celle-ci refuse depuis plusieurs années au carrefour des solidarités de tenir un stand de vente de jouets sur le marché de Noël de Forges et que les subventions de notre ville envers cette association n'ont fait que diminuer au fil des années de cette mandature (tout comme pour presque toutes les associations solidaires d'ailleurs)... [YD : pour la baisse des sub., je n'en sais rien ; il faudrait vérifier. Pour le marché, c'est une autre excellente remarque, mais qui sait que la municipalité a décidé d'exclure le monde associatif, y compris le monde à vocation caritative, des marchés de Noël, à part les lecteurs de ce blog] ?

- Que dire de l'article prônant la « modernisation des inscriptions aux évènements des aînés » ? Il semble que, comme toutes les administrations françaises, Forges ne fasse pas exception pour ce qui est de la numérisation à marche forcée. Sans vouloir faire de discrimination ou de généralité, il sont de nombreux retraités à ne rien comprendre à l'informatique. Or on nous annonce que les inscriptions aux évènements à destination de nos aînés leur seront « désormais communiquées par mail aux adresses transmises lors des colis de Noël ». Il ne me semble pas inutile de rappeler que certaines personnes fournissent une adresse mail aux administrations et autres parce que cela est demandé mais qu'elles ne les consultent pas ou très peu. Il me semble donc optimiste de penser que les aînés de Forges fassent exception à cette situation. Remarquez, la mairie pense que tous les parents d'élèves consultent préférentiellement Illiwap et Facebook ! [YD : je commence à me sentir concerné ! Même si je suis à l'aise avec l'informatique - je viens de me remonter un PC ce qui explique en partie le silence de ce blog - je ne comprends pas grand chose à Facebook, et surtout je ne comprends pas l'intérêt de mes concitoyens pour ces applications qui propagent nombre de mensonges... Ne disposant que d'un smartphone ancien, il semble que Illiwap ne fonctionne pas sur mon téléphone non plus. Bref, je fais partie des exclus de la com. municipale. Mais je ne m'en plains pas, à vrai dire].

- La double page sur le « plan de sobriété énergétique communal » est très intéressante. En effet, elle nous indique (avec des chiffres que nous devons croire sur parole) à quel point notre municipalité est écologique et travaille à la réduction des dépenses énergétiques et leur équivalent en gaz à effets de serre. Si la sobriété énergétique est indispensable dans l'administration publique et les travaux d'isolation de ses bâtiments incontournable, il ne faut pas oublier de dire que « l'optimisation de l'occupation des locaux municipaux » est passée par l'expulsion de nombre d'associations des salles qu'elles occupaient depuis de nombreuses années pour leur fonctionnement. Que dans les locaux qui sont encore prêtés, les chauffages sont interdits d'accès et les bénévoles et leurs bénéficiaires sont transis de froid en plein hiver. Que certains élèves de maternelle ont travaillé au moins une journée en manteaux dans leur classe où il faisait 13° au prétexte que les capteurs reliés à la mairie n'indiquaient pas cette température. Je suis personnellement inquiète quand on me dit que la municipalité compte aller encore plus loin durant les prochaines années en matière d'économies d'énergie... Qui devra en pâtir ? [YD : on peut aussi ajouter que l'installation de chaudières à gaz, à deux ans de distance de leur interdiction dans les collectifs, est un mauvais calcul]... 

- Il est très agréable de voir les artisans et les entreprises locales mises en avant dans le Petit Forgeois ! 

- Je déplore tout de même deux absents dans notre magasine municipal : d'une part, pas un mot n'est prononcé pour les milliers de morts et de déplacés turcs et syriens à cause des tremblements de terre. On aurait pu espérer qu'une municipalité qui a fait tant d'actions pour les réfugiés ukrainiens (et contre l'établissement du centre d’accueil et d’orientation) aurait remué ciel et terre pour ces pauvres gens traumatisés et sans abri [YD : pas le bon profil, ces braves gens, pour être aidés, et pas trop vendeur, pour le journal local sans doute] ! D'autre part, et c'est plus étonnant, pas un mot non plus n'est prononcé en hommage à Christiane Jullien. Cette forgeoise impliquée dans la vie de la commune comme peu de gens s'impliquent dans une vie, qui a accompagné nombre de jeunes et inspiré tellement de nos concitoyens n'a droit qu'à une ligne sous son nom de naissance dans la rubrique nécrologique de notre journal. Seuls les élus minoritaires d'une vision pour Forges ont préféré lui rendre hommage plutôt que d'utiliser les rares lignes qui leurs sont octroyées légalement pour parler politique locale. Merci à eux ! Village Forgeois, après nous avoir indiqué qu'il ne servait à rien d'essayer s'opposer à la municipalité actuelle consacre tout de même 4 lignes à un petit éloge à la mémoire de Christiane. Heureusement que les élus de l'opposition sont là pour rendre hommage aux bénévoles associatifs » [YD : c'est bien pour cette raison que j'avais consacré à Christiane tout un article de ce blog].

On peut bien sur être d'accord ou pas avec ce qui est écrit au dessus par le contributeur ou la contributrice. Au moins, est-ce possible sur ce groupe Facebook, et on ne peut que se réjouir qu'un espace de liberté démocratique s'ouvre, alors que ceux-ci se réduisent de plus en plus dans notre commune, avec la diminution de la place laissée à l'opposition dans le journal, ou le refus de prêt de salle à certaines associations au motif qu'elles seraient politiques ou militantes... Ha, j'oubliais : bienveillance parait-il !




samedi 4 février 2023

SCOLAIRE FORGEOIS :
T'AURAIS PAS DEUX MILLE EUROS ?



J'ai récemment appris que le rectorat avait pris la décision d'ouvrir une nouvelle classe en maternelle. Suite à celle-ci, la municipalité a entrepris des travaux pour l'agrandissement de l'école. Si je suis très heureux que cette opération ait pu être menée à bien dans cette mandature, il reste à noter qu'un premier agrandissement avait été également été réalisé dans la mandature précédente, contrairement à ce que certaines rumeurs semblent vouloir propager. Quoi qu'il en soit, c'est une très bonne nouvelle, qui permet donc de desserrer quelque peu les effectifs de chaque classe de maternelle.

L'ouverture de la septième classe est une excellente chose pour la commune. Si le bâti est maintenant existant, il reste à équiper la classe en tables, chaises et éventuellement armoires nécessaires au fonctionnement scolaire. Une de mes relations m'a contacté car elle a appris que la directrice d'école avait sollicité les élus communaux pour acheter ce matériel pour un montant qui avoisinerait 2000 €. Très curieusement, il semblerait que la directrice se soit heurtée dans un premier temps à une fin de non-recevoir au motif qu'il n'y aurait aucun budget permettant cet achat. Devant son insistance, la commune aurait cependant décidé de réaliser ces achats.

En lien avec ce possible « couac », quelques éléments me semblent nécessaires pour re-situer le problème. Tout d'abord, l'équipement de cette classe est strictement du ressort de la municipalité, et en aucun cas de l'éducation nationale. C'est une obligation à laquelle la commune ne peut déroger. Ensuite, il faut savoir qu'en cette période de l'année, le budget 2023 n'est en général pas encore voté, même s'il pourrait l'être car il n'y a pas d'interdiction légale à proposer le budget de l'année N au vote, en décembre de l'année N-1. Il manque cependant à cette époque un certain nombre de données, susceptibles d'entraîner en année N, avec une forte probabilité, le vote d'un budget modificatif. Pour mémoire, le budget doit tout d'abord faire l'objet en conseil municipal d'un débat d'orientation budgétaire (DOB). Ce DOB, qui ne fait pas, lui, l'objet d'un vote mais seulement de débats, présente les grandes lignes du budget réalisé et les orientations à venir du budget communal. Ces tendances concernent autant le fonctionnement que l’investissement. Ceci permet au conseil, dans un délai de deux mois, d’appréhender le budget primitif, c'est à dire le budget prévisionnel de l'année N à venir, ou en cours. Ce budget sera voté (ou non) en général avant le 15 avril. 

Cette rigidité fonctionnelle, voulue par la loi, fait qu'un œil non averti pourrait penser qu'il est impossible, pour une collectivité territoriale (telle une commune) de disposer d'un budget en fonctionnement comme en investissement, avant le vote du budget, c'est à dire au mieux avant fin mars ! On comprend bien qu'une telle situation entraînerait un blocage fonctionnel pendant un tiers de l'année en cours, puisque le budget ne devient disponible qu'après le vote et sa validation par le contrôle de légalité préfectoral. Heureusement, dans sa grande sagesse, le code général des collectivités territoriales (CGCT) a prévu cette situation. L'article L1612-1 stipule en effet que : « dans le cas où le budget d'une collectivité territoriale n'a pas été adopté avant le 1er janvier de l'exercice auquel il s'applique, l'exécutif de la collectivité territoriale est en droit, jusqu'à l'adoption de ce budget, de mettre en recouvrement les recettes et d'engager, de liquider et de mandater les dépenses de la section de fonctionnement dans la limite de celles inscrites au budget de l'année précédente ». Traduit en français, cela signifie que la commune peut - et heureusement - continuer à payer ses dépenses de fonctionnement, dont les salaires des personnels.

L'achat du matériel scolaire s'inscrit cependant, à mon sens, dans le cadre de dépenses d'investissement. Le même article du CGCT indique qu'en l'absence d'adoption du budget avant le début de l'année civile « l'exécutif de la collectivité territoriale peut, sur autorisation de l'organe délibérant, engager, liquider et mandater les dépenses d'investissement, dans la limite du quart des crédits ouverts au budget de l'exercice précédent, non compris les crédits afférents au remboursement de la dette ». Là aussi, traduit en français plus compréhensible, cela signifie qu'il est possible pour la commune de disposer pour ses investissements de début d'année, d'un budget maximal représentant le quart du budget « investissement » de l'année précédente, sous réserve cependant que cette décision ait été votée au conseil municipal. Or, sauf erreur de ma part, l'examen des comptes-rendus du conseil municipal de Forges ne montre pas qu'un tel vote ait eu lieu. Il se pourrait donc que notre commune soit effectivement dans l'incapacité de passer commande du matériel nécessaire à l'équipement de la classe maternelle. A noter : cette disposition n'est pas nécessaire si on fonctionne en budget pluriannuel d'investissement. Pour être très honnête, je ne sais pas si tel est le cas à Forges, mais j'en doute pour ce type d'investissement.

J'ai donc suggéré à la personne qui m'a contacté de solliciter les associations de parents d'élèves pour que celles-ci s'adressent directement à Madame la maire de Forges les Bains. Cette dernière peut en effet convoquer d'urgence une réunion du conseil municipal avec pour seul objet le vote de la délibération relative à l'article L 1612-1 du CGCT.

Au-delà des quelques 2000 € de l'achat des équipements scolaires refusés, ce vote est particulièrement important dans la mesure où la commune n'est pas en capacité aujourd'hui de procéder à des dépenses d'investissement. Ainsi, faute de vote, remplacer une chaudière d'un local communal si celle-ci venait à lâcher définitivement, n'est pas possible. Sous réserve, là aussi, que ma mémoire ne me fasse pas trop défaut, s'il s'agit d'une simple panne, il existe des dispositions qui permettent de considérer que la réparation courante est une dépense de fonctionnement, et qu'elle est donc effectuable. La condition sine qua non pour cela est que cette réparation, même si elle est quelque peu coûteuse, n'augmente pas la valeur du bien réparé. Je le redis pour les non spécialistes, la différence entre investissement et fonctionnement n'est pas liée aux montants en jeu, mais à la définition, au type même des achats ou dépenses prévues.

En lien, je repense ici à la décision de dissoudre la caisse des écoles. Si l'on avait conservé cette structure communale, et si on l'avait abondée de façon cohérente, il aurait été probablement possible d'acheter ses fournitures sur le budget, ou via une péréquation de lignes. Curieusement d'ailleurs, les actions de la caisse des écoles, souvent menées par des bénévoles, soit dit au passage, permettaient de dégager un bénéfice de 2000 à 3000 euros par an. On sait que l'actuel conseil municipal s'est empressé de voter la dissolution de cette caisse. Il est encore temps de revenir sur cette décision, à mon sens stupide. Encore faudrait-il que la volonté soit là...


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Dessin personnel sur la base d'une image libre de droit

mercredi 25 janvier 2023

UNE COMMUNICATION MUNICIPALE TOUJOURS AUSSI COMPLIQUÉE !



Jeudi dernier, nous avons connu un mouvement de grève d'une ampleur marquée, en réponse au projet de « contre-réforme » de l'accès à la retraite. Anticipant ce mouvement, une association de parents d'élèves, la FCPE pour ne pas la nommer, avait écrit à ses membres pour leur demander, si l'enseignante était gréviste, de ne pas envoyer leurs enfants à l'école dans la mesure du possible, afin de ne pas surcharger les classes ouvertes. À partir de là, les échanges avec la mairie deviennent intéressants...

Deux jours avant la grève, soit le mardi 17 janvier, et suite aux demandes de nombreux parents, l'association écrit à la mairie pour demander quels sont les services assurés normalement et quels sont ceux qui ne le seront pas. Une réponse rapide ne venant pas, la FCPE publie sur ses réseaux et diffuse un message indiquant qu'en l'absence de communication du périscolaire, il était raisonnable de se préparer à une indisponibilité des services associés. Réaction ou non à ce message, la municipalité publie ce même jour, finalement, la liste des services impactés par le mouvement social et les mesures ad hoc à prendre. Elle utilise pour cela le réseau Facebook et sur le réseau Illiwap. Le message est alors repris par la FCPE qui le retransmets sur ses propres réseaux. Sachant que tous les parents ne disposent pas d'un accès à Facebook, ou à Illiwap, l'association demande également par oral à la mairie la transmission de l'information vers les boite mail des parents d'élèves. De façon surprenante, la FCPE se trouve confrontée à une fin de non recevoir, la municipalité estimant que la diffusion via les réseaux sociaux est suffisante.

Le lendemain, le mercredi 18 janvier, donc à la veille de la grève, et en l'absence de diffusion généralisée de la part de la mairie, l'association publie sur ses réseaux un message indiquant que confrontée au non envoi par la municipalité d'un mail aux familles, la FCPE prend sur elle de demander aux parents de mettre en place une chaîne solidaire d'information, et de prévenir par téléphone les parents de leur connaissance qui n'auraient pas reçu les renseignements appropriés. Ceci me semble à vrai dire très raisonnable. Elle écrit également aux parents d'élèves répertoriés dans ses bases de données, et qui ont donc autorisé l'usage de leur mail, ce qui suit : « Bonjour, nous vous écrivons aujourd'hui parce que l'élue aux affaires scolaire nous a confirmé son intention de ne pas envoyer de mail aux parents à ce sujet. Concernant la grève de jeudi [...], les mesures prises par le périscolaire sont les suivantes, etc. ». Elle en profite pour expliquer sa position comme suit : « Étant donné que nous n'avons pas les adresses mail de tout le monde et que nos messages arrivent occasionnellement dans les spams, que tout le monde ne fréquente pas les réseaux sociaux, ni n'est connecté à Illiwap ou aux forums WhatApp ou Discord, nous vous demandons de bien vouloir faire preuve de solidarité et de téléphoner aux parents que vous connaissez pour vérifier que ces informations leurs sont bien parvenues ». Elle en profite aussi pour promouvoir ses efforts auprès de la mairie pour la diffusion d'information généralisée par mail en écrivant : « Nous trouvons regrettable que la mairie ne se soit pas sentie obligée de prévenir l'ensemble des parents, et avons besoin de vos commentaires et avis sur le sujet pour appuyer nos prochaines demandes d'information généralisée ».

Très curieusement, moins d'une heure après que les parents aient été informés par la FCPE, la mairie réagit - ce qui prouve que quand elle le veut elle le peut - en envoyant un message suggérant qu'elle avait néanmoins adressé l'info par mail la veille aux parents. La tonalité est amusante puisque le message dit « certains d'entre vous n'ont pas reçu le communiqué concernant la grève de demain, envoyé hier », avec en PJ la liste des mesures prises sur un document daté... du 17. Or, très curieusement, et contrairement à ce que dit ce message, ce n'est pas certains parents qui n'ont pas reçu de mail, c'est la totalité des parents FCPE ! Mais glissons ! Face à ce qui ressemble à une tentative de rattrapage, la FCPE réécrit sur ses réseaux sociaux, pour confirmer que la municipalité avait bien jugé inutile la diffusion par mail, et précise sur un ton humoristique que l'association est tout a fait habituée à être considérée comme « menteuse et inconséquente » par la municipalité. Et encore l'association ne dit-elle pas tout sur la façon dont elle a été traînée dans la boue par des élues en au moins une occasion... Elle ajoute qu'elle trouve surprenant et déplacé le fait que les parents d'élèves soient vus comme « des candides solitaires ne communiquant pas entre eux », bref que la mairie les prenne pour des neuneux ! Elle confirme également qu'aucun des parents FCPE n'a reçu de mail de la mairie.

Le plus amusant dans l'histoire, c'est que la FCPE n'a reçu qu'un seul message d'un parent d'élève, non FCPE, et que l'association ne parait pas connaître, les accusant de « faire de la politique », et de nombreux messages d'autres parents la remerciant pour son action de diffusion et pour indiquer également l'agacement et l'indignation des parents face à ce manque d'information de la mairie. Cette dernière est en effet assez prompte à fonctionner « à la chinoise », diffusant une information lisse et souriante en façade, mais qui masque de plus en plus difficilement ses errements. En réalité, en effet, les Forgeois se connaissent, parlent, et les associations impactées par la vacuité municipale sont également de plus en plus nombreuses. Je ne sais pas, mais il me semble que quelque chose bouge à Forges en regard de la politique municipale d'absence systématique de réponse et de mépris généralisé vis à vis d'un nombre grandissant de concitoyens. C'est indéniablement une bonne nouvelle !


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mercredi 11 janvier 2023

BONNE ET HEUREUSE NOUVELLE ANNÉE ! OUI, MAIS...



Avec la nouvelle année, vient la période des voeux. Je ne suis pas, comme un ancien président, de ceux qui croient aux forces de l'esprit. Néanmoins, quand je souhaite la nouvelle année, j'essaie de le faire aussi sincèrement que possible. Je profite ainsi de ce blog pour espérer que toutes les lectrices et tous les lecteurs de ce blog bénéficieront d'une année 2023 aussi calme, prospère, et heureuse que possible. J'espère que ces souhaits seront exaucés, mais je reste malheureusement quelque peu sceptique en regard de la situation internationale, de l'état de notre pays, et, plus près de nous, de la déliquescence communale, tous les jours plus prégnante. Faut-il d'ailleurs assister aux voeux du maire cette année à Forges : c'est à voir !

En ce qui concerne la situation internationale, mes inquiétudes se rapportent bien entendu au conflit ukrainien, et à cette guerre, puisqu'il faut appeler les choses par leur nom, qui se déroule à trois heures d'avion de chez nous. Si j'en crois les spécialistes, et ne l'étant pas moi-même et donc obligé de leur accorder quelque confiance, les pertes russes en termes de soldats décédés ou lourdement blessés auraient dépassé le chiffre effroyable de 100 000 personnes depuis le début du conflit. Toujours selon ces experts, le nombre des personnes tuées ou lourdement blessées du côté ukrainien s'élèverait à 30 000 environ. S'ajoute à ces blessés est à ces morts, le coût de la guerre. Certains économistes avancent le chiffre de 80, voire 100 milliards de dollars côté russe. Quant aux destructions infligées par l'armée russe à l'Ukraine, et à ses infrastructures civiles, d'autres économistes affirment que leur montant pourrait être supérieur à plus de 1000 milliards de dollars. Cela représente cinq fois le PIB annuel de l'Ukraine et grosso modo un tiers du PIB d'un pays comme la France...

Toujours à l'international, comment ne pas s'inquiéter de la montée de l'extrême droite dans plusieurs pays. On l'a vue à l'œuvre aux États-Unis, lors de l'assaut de partisans de l'ex-président M. Donald Trump sur le Capitole, ou, plus récemment, lors du même type d'assaut mené par les partisans de l'ancien président Monsieur Jair Bolsonaro, au Brésil. Comment, non plus, ne pas s'inquiéter de la montée de cette même extrême droite dans un pays comme Israël, qui semble avoir instauré depuis plusieurs années, un régime proche de l'apartheid qu'a connu l'Afrique du Sud. Plus près de chez nous cette progression de l'extrême droite est perceptible en Europe, en Hongrie et en Pologne, mais également dans les pays germanophones que sont l'Allemagne et l'Autriche. Les autres pays européens ne sont pas immunisés : le Royaume-Uni, et particulièrement l'Angleterre, connaissent également cette renaissance d'un populisme raciste et xénophobe, de même que la partie néerlandophone de la Belgique. Enfin, l'Italie a récemment porté au pouvoir Mme Giorgia Meloni qui s'est ouvertement affichée comme une admiratrice de Mussolini... Une constante de nombre de ces parties est leur proximité avec certains mouvements religieux, tels que les évangélistes les plus virulents aux États-Unis et au Brésil. En Israël, le gouvernement d'extrême droite s'est également associé avec des mouvements juifs radicaux, et en Pologne, l'influence de l'intégrisme catholique est prégnant.

On aurait tort de balayer sous le tapis ce qui se passe également chez nous puisque l'extrême droite y est maintenant confortablement installée, jusque sous les dorures de l'Assemblée Nationale. La respectabilité qu'a essayée de s'acheter Madame Marine Le Pen, et que je dénonce ici, ne doit pas faire oublier que d'autres extrémistes œuvrent également en France. Comment ne pas parler de M. Éric Zemmour, l'inénarrable leader du parti « Reconquête », auteur de nombreux propos misogynes ou racistes, et condamné par la justice pour ces faits... La contagion s'étend cependant à la droite dite républicaine, dirigée maintenant par M. Eric Ciotti, au sein de laquelle émarge un second réactionnaire notoire, M. Laurent Wauquiez. Les Républicains sont sur une très mauvaise pente, celle qui fait que de républicains, ils n'auront à terme que le nom...

Je m'inquiète également pour notre pays du développement d'une politique économique assez largement antisociale menée par l'actuel gouvernement. Je n'ai pas le temps de développer ici en détail, mais je la cite, la réforme catastrophique de l'assurance-chômage, fondée sur une logique qui proposerait que les chômeurs sont les seuls responsables de leurs malheurs. Dans le même ordre d'idées, les plus pauvres d'entre nous qui bénéficient des minima sociaux sont, dans cette même  vision macronienne, des feignants qu'il faut remettre au travail de gré ou de force. Toutes ces fausses « réformes » s'inscrivent, finalement d'une façon très logique, dans une politique de fragilisation des plus pauvres et de renforcement des plus riches. Exemple emblématique de cette politique inaugurée dans le précédent quinquennat : la réduction des APL, concomitante ou presque à la suppression de l'ISF. Le dernier avatar de cette politique délétère est le mauvais coup porté au monde du travail hier 10 janvier, à savoir la modification des conditions d'accession à la retraite. Dans la même logique que celle que je dénonçais ci-dessus, cette modification des conditions d'accès pénalisera les catégories les plus pauvres plus sensiblement que les catégories les plus riches. Elle travestit également sa rigueur sous des atours plus sociaux suggérant que tout le monde bénéficiera maintenant d'une retraite minimum de 1200 €, ce qui n'est ni vrai, ni une avancée puisque les dispositions présentées existent dans une loi jamais appliquée, depuis maintenant et de mémoire une dizaine d'années. 

Il serait donc bon de s'interroger sur les raisons qui poussent le gouvernement à faire passer en force cette « réforme ». Mon sentiment, et je peux me tromper, est que ce gouvernement cherche tout d'abord des façons de financer des priorités autres que la pérennisation du système de retraite par répartition, donc des trous budgétaires. Je pense en particulier ici à de nouveaux coups de pouce qu'il s'apprête à donner aux très grands groupes industriels, qui ont, rien que pour l'année 2022, bénéficié de plus de 200 milliards d'euros d'aide, soit 8,5% du PIB. Les économies faites sur le dos de salariés et des traitements iront dans la poche des entreprises du CAC40, les mêmes qui viennent de redistribuer 80 milliards d'euros en dividendes et rachats d'action à leurs actionnaires... Deuxième objectif selon moi, donner des gages aux pouvoirs économiques et financiers, pour continuer de bénéficier d'une solvabilité sur ces marchés. Bref, les raisons invoquées pour cette modification d'accès à la retraite ne se trouvent pas dans la volonté de pérenniser le système par répartition qui, de l'avis de nombreux spécialistes et du conseil d'orientation des retraites, n'était pas en péril. C'est même tout le contraire ! Tout cela pourrait nous annoncer une dégradation majeure du climat social. Le gouvernement en est très conscient, et il interroge ses services très régulièrement pour obtenir des remontées du terrain sur l'ambiance dans les syndicats, les entreprises, les réseaux sociaux, et évaluer les risques d'explosion sociale.

Dernier point, le local. J'ai, comme presque tous les Forgeois (on se demande pourquoi certains ont été exclus), une invitation de notre maire pour les voeux de nouvelle année. Je me suis longtemps demandé si j'allais y assister. D'un côté, ces voeux sont un évènement républicain traditionnel qui a tout son sens. Mais, et c'est l'autre côté de la pièce, il n'a de sens que si ces voeux sont corroborés par un comportement municipal exemplaire. Force est de constater que nous en sommes loin, très loin... J'y reviendrai dans un article plus longuement, mais les lecteurs doivent savoir que Madame la maire et ses adjointes maintiennent leur comportement détestable vis à vis d'une large part du monde associatif. J'ai expliqué à plusieurs reprises comment celui-ci était moqué et méprisé. On lui ment  sciemment, en particulier en regard de l'occupation des salles municipales, et il est également menacé directement par Madame la maire, qui envisage de s'en prendre aux avoirs de certaines associations, dans la plus complète illégalité. Aller assister aux voeux dans ces conditions me parait relever d'une certaine forme d'hypocrisie. Mes honorables correspondants et correspondantes, mes oreilles, y seront présents, et j'aurai les retours de cette cérémonie à laquelle je n'assisterai pas.

Pour terminer sur une note plus positive, il me semble que nous pouvons et devons trouver collectivement notre énergie pour la nouvelle année. C'est en famille, auprès de nos proches, mais aussi auprès des groupes constitués, syndicats, associations, que nous pouvons agir et faire en sorte que les forces de régression sociale, économique, et même morale, se trouvent confrontées à notre détermination. Comme le disait Mme Annie Ernaux, à l'Académie Nobel : « l’exclusion des étrangers et des immigrés, l’abandon des économiquement faibles, [..] la surveillance du corps des femmes, [...] m’impose, à moi comme à tous ceux pour qui la valeur d’un être humain est la même, toujours et partout, un devoir de vigilance ». Je vous souhaite donc à toutes et tous une bonne, heureuse, courageuse et vigilante année 2023.


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