mercredi 14 octobre 2020

TENSIONS ENTRE LE PNR DE LA HAUTE VALLÉE DE CHEVREUSE ET LE DÉPARTEMENT DES YVELINES




Alors que le PNR de la Haute Vallée de Chevreuse était installé sur le site du château de la Madeleine à Chevreuse depuis de nombreuses années, ses services vont maintenant se retrouvé éparpillés « « façon puzzle » aux quatre coins du territoire du parc... 

C’était acté depuis plusieurs mois, mais c’est maintenant une réalité. Le PNR de la de la Haute Vallée de Chevreuse quitte en partie le site du château de la Madeleine à Chevreuse, pour redéployer ses services sur d’autres sites, dont le moulin d’Ors. Certaines équipes resteront néanmoins à Chevreuse, puisque le PNR est encore locataire des parties qu’il conserve sur site, bénéficiant d’un bail emphytéotique pour ces locaux. 

La raison officielle de ce départ est en apparence simple. Le département des Yvelines, propriétaire du site, a mis fin en 2019 à la convention d’occupation qui régissait l’usage des locaux par le PNR. Le département des Yvelines envisage en effet une utilisation des ces locaux pour un autre projet d’ampleur. Par conséquent également, l’accès au château est maintenant très restreint, malgré l’intérêt historique et touristique du site. C’était en effet le PNR qui, depuis 30 ans environ, assurait l’accueil au château, recevant environ 60 000 visiteurs par an. A noter : la même infortune a concerné le site du Petit Moulin des Vaux de Cernay où seules des visites de groupe sont maintenues depuis mars 2020. 

Derrière ces mouvements se cachent cependant d’autres raisons. Le projet des Yvelines pour le site de Chevreuse n’est en effet pas explicite, le développement d’un grand site touristique médiéval semblant avoir du plomb dans l’aile... De plus, des tensions fortes existent entre le PNR et le département des Yvelines qui a totalement arrêté de financer le PNR depuis 2017 malgré l’investissement de ce dernier sur le site. 

Ces tensions sont exacerbées, semble-t-il, par les mauvaises relations existant entre le président du PNR, l’ancien maire de Lévis-Saint-Nom et actuel conseiller départemental des Yvelines, M. Yves Vandewalle (LR), et le président de ce même conseil départemental des Yvelines, M. Pierre Bédier (LR). Parmi les sujets de discorde, le rapprochement entre les Yvelines et les Hauts de Seine, préalable à une fusion possible des départements, votée par les deux Assemblées. M. Vandewalle y est opposé (il n’est pas le seul), ce qui lui a valu un tacle récent de M. Pierre Bédier dans la presse fustigeant « certains parmi nous qui pouvaient être tentés de construire leur avenir politique sur la remise en cause de ce projet » (1). M. Pierre Bédier a un parcours particulier. Rappelons, car d’aucun ont la mémoire courte, que ce dernier a fait l’objet d’une mise en examen en 2004 pour recel d'abus de biens sociaux et corruption. A son sujet, Wikipédia précise « [...] Jugé à partir du 25 septembre 2006 par le tribunal correctionnel de Paris en compagnie de deux autres élus, [...] il est condamné à 18 mois de prison avec sursis, 50 000 euros d'amende pour corruption passive et recel d'abus de biens sociaux, peine assortie de six ans d'inéligibilité [...]. La cour d'appel de Paris confirme cette condamnation en mai 2008, tout en divisant par deux le montant de l'amende » (2). 

Au delà du navrant cas de l’éviction du PNR du site de Chevreuse, il faudra qu’un jour ou l’autre dans ce pays, la corruption des élus, et particulièrement celle des élus qui occupent des fonctions importantes fasse vraiment l’objet d’un traitement de fond. En lien, en 2017 la France occupait la 23ème place du classement « corruption des pays » de l’ONG « Transparency International », derrière les Emirats Arabes Unis ou l’Estonie, place qu’elle occupe toujours aujourd’hui (3) en 2020...


Références

1. Anne-Sophie Damecour. Union Yvelines - Hauts-de-Seine : pas question de rompre les fiançailles maintenant. Le Parisien, 16 juin 2020.
Consultable en ligne : 


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