Dans un petit village de notre région il fallut un jour remplacer le vieux poêle de l’école qui commençait à montrer l'usure du temps. L’ouvrier en chef du village fit donc appel aux meilleurs spécialistes du comté, qui lui proposèrent un bel équipement parfaitement adapté à l’usage. Les villageois et les enfants pourraient donc avoir chaud lors de l’hiver qui approchait.
Mais un des amis de la comtesse qui possédait les terres alentour, un baron local qui détenait une échoppe spécialisée dans le chauffage s’inquiéta vivement de voir que les poêles qu’il entretenait ne figuraient pas dans la liste de l’ouvrier en chef. Il se rendit donc auprès de ce dernier pour lui dire que ces savants calculs étaient erronés, que le poêle commandé était beaucoup trop gros, et qu’il convenait de le remplacer par deux poêles plus petits, mais de la marque dont son échoppe assurait l’entretien... Il ajouta même qu’il convenait de réfléchir à faire de même, petit à petit, pour tous les poêles du village.
Le baron manda donc l’ouvrier en chef pour qu’il s’exécute, ce que ce dernier, homme intègre, refusa. Arguant du fait que le baron affirmait en l’espèce qu’il était bien plus qualifié pour se faire, l’ouvrier en chef lui dit alors que cette tâche ne pouvait que lui revenir...
La moralité de ce conte est proche de celle de la fable de J. De La Fontaine « la grenouille et le rat » :
La ruse la mieux ourdie
La ruse la mieux ourdie
Peut nuire à son inventeur ;
Et souvent la perfidie
Retourne sur son auteur.
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