lundi 19 septembre 2022

MOUVEMENTS DE PERSONNELS COMMUNAUX (SUITE)



Un très court article pour signaler à mes lecteurs que j'ai été récemment informé de nouveaux mouvements de personnels communaux. Cette épidémie semble, dans notre commune, contagieuse. Elle oblige à se poser des questions.

Au chapitre des départs, j'avais signalé voilà peu deux départs. Le premier était celui de la responsable du service enfance-jeunesse dont le poste et le profil étaient affichés comme ouverts sur les sites d'emplois publics. Il semblerait que ce poste ne soit plus ouvert ce qui pourrait indiquer qu'il a été pourvu. J'avais aussi indiqué que notre actuel directeur général des services (DGS) allait quitter la commune. J'ai eu confirmation de ce point. Son départ est acté pour fin septembre, et le poste n'est plus ouvert au recrutement sur les sites d'emplois publics. Ceci peut signifier qu'un remplaçant aurait été trouvé. Un nom circule déjà dans la commune et je devrais normalement en savoir plus dans les jours à venir. Il est également possible que l'information soit donnée lors du prochain conseil municipal.

Au chapitre des départs, j'ai appris récemment un troisième départ, celui du responsable entretien et restauration qui aurait quitté son poste voilà une quinzaine de jours. Les raisons de ce départ ne me sont pas connues. Il convient néanmoins de pointer l'importance de ce cadre qui était arrivé, me semble-t-il, voilà un peu moins de deux années à Forges. Cette personne est, sauf erreur de ma part, responsable du fonctionnement de toutes les cantines scolaires. Je ne sais à ce jour si son poste a été pourvu mais je ne l'ai pas vu figurer sur les sites d'emploi public.

Sans compter les mouvements dus aux départs en retraite des personnels, je suis extrêmement surpris de cette longue liste de mouvements des personnels communaux. Je n'ai rien connu de tel en plus de 12 ans de mandat. De mon expérience de responsable administratif passée, ayant eu en "suivi d'activité" plus de 800 personnes, puis en direction directe plus de 130 personnes, mon hypothèse est que ces mouvements pourraient traduire un certain malaise, pour ne pas dire un malaise certain, au sein du personnel communal... Affaire à suivre.



Crédit illustation :

Comment gérer le mouvements de personnels ?
https://autosphere.ca/fr/concessionnaires/2021/03/04/comment-gerer-les-mouvements-de-personnel/

samedi 10 septembre 2022

ASSOCIATIONS : QUAND LA MAIRIE SE MOQUE DU MONDE (2)...



L'affaire du tract des associatifs continue de faire du bruit ! La commune a de nouveau eu les honneur de la presse régionale, avec un article du Républicain qui relate très honnêtement l'évènement. La partie de l'article la plus intéressante, à mon sens, reste la réponse faite par les élus, Madame la maire en tête, au journaliste. Explications.

L'article en illustration présente en effet les propos tenus par nos édiles pour évoquer les questions mises en avant dans le tract. Autant le dire tout de suite, ce discours, où l'on peinera à trouver des arguments solides, est un magnifique exemple de « xyloglossie », c'est à dire, pour ceux qui n'auraient pas étudié l'étymologie, un magnifique exemple de langue de bois. Malheureusement, les faits sont têtus, et la ligne de défense de la mairie ne tient pas la route.

Examinons les premiers de ces propos : « il s'agirait d'une manipulation politique organisée par d'anciens élus » car, je cite toujours, « les associations qui cherchent à fonctionner fonctionnent et celles qui cherchent à polémiquer polémiquent ». Sauf erreur de ma part, il me semble que toutes les associations cherchent à fonctionner. Leur seul but est d'exister et de satisfaire leurs adhérents. En sus, sont-ce d'anciens élus qui ont réduit les dotations aux associations ? Sont-ce les anciens élus qui ont tenté d'implémenter un délétère « contrat de partenariat » aux multiples clauses léonines, instaurant un déséquilibre majeur entre droits et devoir des associations, et droits et devoirs de la mairie ? Sont-ce toujours ces anciens élus qui auraient par hasard vidé la maison des associations ? Et comment oser dire qu'une association à qui la municipalité refuse des locaux est une association qui cherche la polémique ? Comment fonctionner d'ailleurs, quand les courriels et autres appels téléphoniques en mairie restent très, très souvent sans réponse ? Ou quand on répond aux associations qu'on ne leur répondra volontairement pas ? Et qui polémique quand les associatifs se font insulter sur les réseaux sociaux par des élues ?   

L'autre élément du discours municipal serait que des associations en voudraient « toujours plus » et « refuseraient de partager ». Diantre ! Ce discours nous est encore une fois resservi, en mode soupe froide. Il ne correspond cependant à aucune réalité ! Qui refuserait de partager ? Quelles associations forgeoises seraient assez puissantes pour ne pas partager le local dont elles disposent, sur d'autres créneaux journaliers ou horaires ? Evidemment, Madame la maire se garde bien de le dire, et elle aurait d'ailleurs du mal à le faire ! Car à part l'AMM qui ne peut pour des raisons évidentes effectivement partager ses locaux - et il ne s'agit en aucun cas d'une critique dans mon esprit - je n'en vois aucune.

D'autant que le partage est parfois si mal organisé par la mairie que des associations se sont retrouvées à utiliser la même salle, le même jour aux mêmes heures.
Cela s'est déjà produit plusieurs fois, et cela arrivera sans doute encore vu l'entassement massif des activités, en gestation ! En vérité, toutes les associations dans lesquelles je suis impliqué partagent ou agissent de concert avec d'autres associations, permettant des rencontres intéressantes et créant ainsi des synergies motivantes.

Dernier point, ce ne serait « pas facile d'organiser le fonctionnement d'autant de groupes...». Là, la mairie se tire une balle dans le pied en direct. Elle oublie en effet de dire qu'elle est seule responsable de cette difficulté. Effectivement, nous comprenons qu'il est difficile d'organiser ce fonctionnement, surtout après avoir soigneusement vidé la maisons des associations et la salle polyvalente, réduisant ainsi les surfaces disponibles, sans d'ailleurs expliquer en quoi cela se faisait dans l'intérêt des forgeois et des associations. Mais comment expliquer l'inexplicable ?

Les réponses apportées au journaliste du Républicain par Madame la maire sont donc insignifiantes et démontrent qu'il est plus facile pour la mairie de se dédouaner de ses responsabilités plutôt que se confronter aux réalités. En creux, et c'est le mot qui convient, les propos tenus démontrent encore une fois, que sur le sujet des associations, la municipalité se moque du monde !


Crédit illustration :

Reproduction de l'article du Républicain.


jeudi 8 septembre 2022

ASSOCIATIONS FORGEOISES : UN GROS COUP DE SEMONCE !



Cela fait maintenant des mois, voire un peu plus d'un an, que je décris dans mon blog les difficultés croissantes rencontrées par différentes associations forgeoises, victimes de ce que l'on pourrait qualifier de turpitudes municipales. Visiblement un certain nombre de ces associatifs ont décidé de réagir, visiblement assez fort !

La quasi-totalité des Forgeois a donc reçu, il y a quelques jours, un tract dans la boîte aux lettres dénonçant « la maltraitance » imposée par la mairie à certaines associations. Ce mouvement d'humeur s'est doublé, à l'occasion de la fête des associations, de la pose de banderoles et de panneaux avertissant la population du danger que courent les dites associations.

Étant membre de plusieurs associations Forgeoises, et par mon passé connaissant beaucoup de monde dans d'autres associations, je peux attester du fait que les éléments présentés dans ce tract ne sont que le reflet de la triste réalité. Ainsi, la baisse des subventions municipales est bien réelle, il suffit de regarder les montants attribués aux associations tous les ans et de les comparer entre elles. Le jeu est évidemment plus compliqué maintenant que l'actuelle municipalité a savamment fait disparaître du site Internet de la commune les délibérations communales précédentes. Néanmoins toutes les associations auront remarqué que la mairie tente de camoufler derrière un ronflant appel à projets ces baisses de subventions, en attribuant aux associations qui auront répondu à l'appel à projets des subsides compensatoires.

Je peux également attester qu'une des associations à laquelle j'appartiens a subi depuis le début de la mandature trois déménagements, dont deux quasiment imposés du jour au lendemain, sans justification claire, et sans aide communale. Le dernier déménagement a engendré une cohabitation d'office avec une seconde association, non prévenue de l'arrivée de la première, mais grâce à la bonne volonté de tous les associatifs, la cohabitation s'est plutôt bien passée. De même, j'ai appris récemment que la troupe de théâtre avait reçu une injonction municipale relative au déménagement de son matériel de la salle où il était entreposé, et ce en pleine période de vacances. Bien évidemment, la mairie s'est dans un premier temps abstenue de proposer un nouveau local de stockage, et il aura fallu que la responsable de l'association décide de ne pas bouger dans l'immédiat pour débloquer la situation.

D'autres associations ont attendu pendant des mois que la mairie daigne leur accorder une salle de réunion. Le motif mis en avant par l'actuelle municipalité est le nombre limité de salles disponibles. Je le dis tout net, ce motif est complètement bidon dans la mesure où la mairie s'est empressée à son arrivée de virer toutes les associations de la maison des associations, à l'exception de l'AMM probablement trop grosse pour être déplacée. Tout cela pour transformer ce bâtiment en partie en annexe de la mairie ! Elle nous rejoue d'ailleurs le même film avec la salle polyvalente, d'où elle souhaite également exclure toutes les associations, toujours sous un prétexte tout aussi falacieux que le précédent, à savoir la transformation de ce lieu en base-vie pour les ouvriers intervenant à l'école maternelle. Il suffit de vous référer à mon précédent article sur les associations pour comprendre en quoi ce scénario relève de la mauvaise excuse. Néanmoins, cela aura pour conséquence de réduire la surface des locaux disponibles, de conduire à la fermeture de certaines associations, et/ou de reloger à marche forcée ces associations dans des locaux bien plus exigüs, sur des créneaux horaires minimalistes.

Je ne reviens pas sur l'absence de confiance citée dans le tract, qui se traduit, comme on le perçoit dans les lignes ci-dessus par une absence de dialogue, par une avalanche de courriers sans réponse, et, comme le dit le tract, par des injonctions administratives et des refus non motivés. Une association s'est ainsi vue refuser l'accès à une salle au motif qu'elle était polémique et militante. Ce refus est totalement en contradiction avec les dispositions légales et pourrait conduire à des poursuites au tribunal administratif. Dans le même temps, des demandes sont toujours en suspens depuis des semaines, et des comptes-rendus de réunion attendent depuis bientôt un an leur validation par l'équipe municipale, qui se permet d'ailleurs de réécrire à son avantage les points discutés en réunion.

Comment, par ailleurs, faire confiance à une équipe qui prend des libertés de plus en plus marquées avec les faits ? Le club des boulistes de Forges avait ainsi demandé la possibilité d'utiliser le terrain engravé du stade pendant les congés afin de pouvoir continuer à pratiquer son activité favorite. Refus de la mairie au motif qu'il y aurait des travaux, sur le mode : « cette année c'est comme ça » ! De même, l'association des télétravailleurs l'Autre Bureau avait demandé à pouvoir utiliser les locaux qui lui sont dévolus puisque certains de ses membres auraient été présents au mois d'août. Réponse de la mairie, donnée par oral à certains de ses membres : « pas possible à cause ces travaux ». Renseignements pris auprès des divers membres de ces associations, il n'y a eu sur ces sites aucun des travaux susceptibles d'empêcher leur utilisation par les associations. On est donc bien ici en présence d'une décision totalement arbitraire et totalement orthogonale aux intérêts des membres associatifs.

Un dernier mot pour terminer concernant les menaces et les insultes mentionnées dans le tract, et reçues par certains associatifs. J'ai été informé il y a quelque temps des insultes, des propos sexistes, voire des menaces tenues par de hauts responsables de l'équipe municipale actuelle, auxquelles ont été confrontées par ricochet certains associatifs. Ces derniers n'ont pas souhaité porter plainte. Mon sentiment est qu'il s'agit d'une erreur, même si je peux en comprendre les raisons. Un dépôt de plainte aurait en effet permis de mettre un stop à certains agissements d'élus dont les propos s'apparentent, comme l'aurait dit le regretté Pierre Desproges, à une chronique de la haine ordinaire envers les associatifs, voire même d'un mépris de classe.

Tout cela confirme, et c'est ce que je vis dans les associations auquel j'appartiens, que ce qui est dit dans le tract est le reflet exact de la triste réalité forgeoise, sans exagération aucune. Bien sûr, toutes les associations ne sont pas logées à la même enseigne, mais la colère gronde dans nombre d'entre elles. Sans vouloir être pessimiste, je pense cependant que ce tract ne changera pas grand chose à la politique associative municipale, tant les élus majoritaires actuels sont enfermés dans le camp retranché de leurs certitudes, prisonniers de l'entre-soi que j'ai précédemment décrit. Cependant, ce tract aura au moins eu le mérite de révéler à nos concitoyens la face cachée de la municipalité, alors que cette dernière ne montre, au travers de sa communication, que sa façade présentable. Or l'arrière-cour ne sent pas la rose...


Crédit Illustration :

Doc. personnel. Photo du tract reçu en boîtes aux lettres.




vendredi 2 septembre 2022

ASSOCIATIONS : QUAND LA MAIRIE SE MOQUE DU MONDE (1)...



Jusqu'à présent, j'ai pris soin de ne pas mélanger mon activité de commentateur de la vie politique locale ou nationale avec mon activité de responsable d'association. Là, la municipalité dépasse les bornes et se moque carrément d'une partie du monde associatif. Ce n'est pas nouveau, mais on frise aujourd'hui le ridicule le plus absolu, ridicule mâtiné de libertés grossières prises avec les faits !

L'association l'Autre Bureau utilise pour son activité une salle communale du lundi au vendredi, à des horaires où peu d'autres associations seraient intéressées par cet usage. D'autres associations, dont la MCL, CdP91 et Forges en Transition disposaient du lieu le soir et le week-end pour leurs activités. Or, notre association a été informée autour de la mi-juin, de la nécessité de suspendre notre activité dans les premiers jours de juillet.

Lors d'un entretien demandé par l'association, nous avons donc été informés de la décision municipale de suspension d'activité au motif que la partie basse de la salle polyvalente serait utilisée comme « base-vie » pour le chantier de l'école maternelle ! Les membres fondateurs de l'association participant à cette réunion n'en n'ont pas cru leurs oreilles, jusqu'à temps que les élues présentes ce jour là nous indiquent que cette décision était motivée par un souci d'économie sur l'opération de rénovation de l'école. Renseignement pris auprès d'un conseil juridique, il est apparu très vite que cette demande municipale était irrecevable, l'association disposant d'une convention de mise à disposition du lieu jusqu'à fin novembre. J'ai fait donc valoir ce point auprès des élus des minorités pour intervention en conseil municipal, et très curieusement, je constate que mon intervention a porté ses fruits puisqu'il nous a été affirmé par Mme la maire que l'entreprise intervenante, qui était soi-disant responsable du refus de partage de salle, avait finalement accepté la présence des associations. Un mot pour dire que ce n'est pas, à mon sens, à une entreprise privée de dire qui doit utiliser ou non une salle communale. Mais passons. Il y a plein d'autres incohérences dans ce dossier.

En incidente, lors de cette réunion en mairie, nous avons tenté d'en savoir plus sur l'intérêt que portait la commune au télétravail et aux approches de type tiers-lieux. Les membres fondateurs et moi même n'avions en effet pas senti une appétence forte, au niveau communal, pour ces projets. Pourtant, notre structure fait des envieux dans pas mal d'autres communes de la CCPL, et cette entité avait d'ailleurs décidé de nous aider à développer ce lieu novateur par le biais de création de synergies intercommunales. Même constat au PNR de la haute vallée de Chevreuse qui était informé et intéressé par notre projet. Ceci nous a valu d'ailleurs d'être conviés aux réunion tiers-lieux du PNR. Le discours communal autour de ces projet a malheureusement confirmé notre sentiment commun. A part quelques banalités sur l'intérêt du télétravail en cas de pandémie, nous nous sommes trouvés confrontés de la part des élues présentes ce jour à ce que je qualifierais, plutôt aimablement, d'un vide insondable sur le sujet. Tout cela pour dire que ce projet de tiers lieux/site ce télétravail ne sera probablement pas poursuivi dans le temps. A quelques jours du forum des associations, et malgré les demandes nouvelles que nous recevons régulièrement, il me semblait pertinent d'informer les Forgeois de ce désintérêt communal, complètement orthogonal à la plus que nécessaire mise en place de modalités de développement durable. Avoir des entreprises innovantes sur la commune, des start-up reconnues au niveau national, avoir un lieu ou des professeurs ont pu faire des cours à distance, où nous accueillons des étudiants et nombre d'auto-entrepreneurs, où nous pensions pouvoir accueillir également des artistes pour l'exposition de leurs oeuvres, tout cela à bas coût carbone, relève probablement du gadget pour l'actuelle municipalité. A moins que cela ne rapporte pas assez d'argent dans les caisses communales puisque tout semble évalué à l'aune des coûts, et jamais des bénéfices, surtout quand ceux-ci ne sont pas financiers. La notion d'externalité positive, à Forges, c'est très, très loin de ce qui est compréhensible par la municipalité, semble-t-il !

Pour revenir à l'argumentaire présenté par les élues, il se trouve que j'ai assuré quelque temps la fonction d'adjoint aux travaux dans cette commune après avoir été pendant 9 ans membre de la commission travaux. Il est donc difficile de me raconter des balivernes. J'ai donc très vite compris que cette histoire de base-vie présentait en fait toutes les caractéristiques d'une très mauvaise excuse pour virer les associations du lieu. Je rappelle que la municipalité a procédé de même à la maison des associations, qu'elle a transformé en annexe de la mairie, mais où elle est contrainte de conserver l'AMM, une très grosse association communale quasi inamovible.

Deux autres points sont à relater. Le premier concerne la pertinence d'utiliser ce lieu comme base-vie. Il se trouve que j'ai des contacts avec les coordinateurs de sécurité (SPS), qui sont les personnes chargées de vérifier le respect des normes de sécurité sur les chantiers, en amont et pendant les travaux. Mon sentiment premier a été conforté par l'analyse de l'un d'entre eux, car il se trouve que l'utilisation de ce lieu ne correspond a pas à ce qui est attendu d'une base-vie. Si la réglementation n'impose pas de distance maximum entre le chantier et la base-vie, elle indique que celle-ci doit se situer à proximité du chantier. La mesure que j'ai faite via Google Earth montre que cette base-vie est à un tout petit peu moins de 400 mètres du chantier ! On est loin d'une proximité immédiate. Deuxième anomalie, s'agissant de travaux de BTP, dont certains sont salissants, le local doit être équipé de douches. Il n'y en a pas. Troisième anomalie, il doit disposer d'armoires de type vestiaires, résistantes au feu. Il n'y en a pas non plus. Quatrième anomalie, l'accès devrait se faire via un itinéraire balisé, ce n'est évidemment pas le cas. Dernier point, étant présent en juillet et août à Forges et chargé de l'arrosage des plantes vertes des locaux associatifs, je n'ai pu que constater, deux fois par semaine, l'inoccupation générale de la « base-vie», y compris aux heures des pauses. La photo en illustration en atteste, et j'aurais pu la prendre à chacun de mes passages : pas de vestiaire, pas de réfectoire identifié, juste deux bâches au sol, une table et deux chaises, non réglementaires soit dit en passant car tout devraient être, en théorie et si ma mémoire est bonne, résistant au feu... Bref, sur ce dossier, on est clairement sur du grand n'importe quoi.

Le second point porte sur les soi-disant économies, argument mis en avant par la commune. Je me suis informé. J'ai redemandé à mes relations dans le BTP combien coûterait la location d'une vraie base-vie sur la durée du chantier (environ 6 mois, 10 personnes présentes en même temps, c'est une estimation) : « pour toi » m'a-t-on répondu, environ « 8000 euros ». Sur un chantier à plus de 800 000 euros, on est donc sur l'épaisseur du trait. S'il s'avère y avoir des travaux supplémentaires (TS), on sera en effet vite au delà de cette facture. Ceci dit, je sais que l'on doit rester raisonnable avec l'argent public, et que les économies sont bonnes à prendre, mais en l'espèce l'économie que pense faire la mairie se fait clairement sur le dos des associations, contrairement à ce que Mme la maire a affirmé sans rire au conseil municipal. La municipalité envisage donc de virer de la salle polyvalente cinq activités de quatre associations qu'elle tente de recaser à marche forcée dans des locaux plus petits, sur des créneaux minimalistes, ou, dans le cas de l'Autre Bureau, auquel elle ne propose strictement rien. Et comme la base-vie n'est quasiment pas occupée, nous sommes nombreux au sein de ces diverses associations à penser que la mairie se sert du chantier comme prétexte, dans un but pour le moment inavoué, mais qui ne sera de toutes façons, c'est certain, pas profitable aux associations.

Un dernier mot pour dire que s'il faut fermer l'Autre Bureau, je fermerai l'Autre Bureau sans état d'âme, si tel est le souhait de l'AG du mois d'octobre. En ce qui me concerne, cela ne changera ni ma vie, ni mes engagements citoyens et politiques. J'écris cela car deux employés communaux, et je ne dirai bien sur pas lesquels, m'ont dit que la mairie voulait se débarrasser de l'Autre Bureau par esprit de vengeance, car ce serait « mon » association. Si tel est le cas, cela démontre bien montre bien son incompréhension totale du monde associatif. Ce n'est pas « mon » association, c'est juste une des associations où j'agis comme bénévole. Je ne serai pas pénalisé par sa fermeture, bien au contraire. Ce sera du travail en moins ! Non, cette fermeture ne pénalisera que les membres actifs et au delà un peu d'activité économique sur la commune. Elle dégradera également l'image de la commune, qui n'a pas besoin de cela, que ce soit à la CCPL ou au PNR. Quant au projet de tiers lieux/télétravail, sur lequel nous avons commencé à travailler dans les années 2010 avec Ms. Antoine Lestien et Daniel Bouchon, nous avons eu sans doute raison trop tôt, le projet étant arrivé dans une commune aujourd'hui trop vieille, intellectuellement. Impossible de ne pas repenser à ce que disait ma mère, italienne de naissance, quand elle citait le proverbe de son pays « tu peux amener l'âne à la rivière mais tu ne peux le forcer à boire ». C'est tellement vrai !


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Document personnel

mardi 23 août 2022

CRAINTES AU SUJET DES TRAVAUX
DE VOIRIE À CHARDONNET



Comme tous les étés, des travaux plus ou moins importants ont lieu dans notre commune. Je suis récemment passé voir des amis à Chardonnet et j'ai pu constater qu'un décapage la voirie avait été effectué. Depuis un nouveau revêtement a été posé.

Renseignements pris auprès d'entreprises de ma connaissance, ce décapage précède la réfection du tapis de roulement, qui consistera en la pose d'un enrobé (que l'on appelle familièrement du goudron).

Il est indéniable que les voiries à Chardonnet avaient besoin d'une remise à niveau sérieuse. Malheureusement, je crains que les travaux effectués ne soient en quelque sorte qu'un cautère sur une jambe de bois. Il y a en effet dans cette zone plusieurs problèmes qui se cumulent et qui ne me semblent pas avoir été traités. Un des problèmes réside dans le bombage de certaines chaussées, bombage qu'il est absolument indispensable d'atténuer. Pour cela, il faut déplacer les tampons (les plaques de métal circulaires qui se trouvent au milieu des chaussées) dans l'axe z, c'est-à-dire en hauteur, au risque de voir ces derniers se retrouver à plusieurs centimètres au-dessus de la chaussée terminée, s'ils ne sont pas repris.

Le deuxième problème réside dans la mauvaise qualité du fond de forme, en différents endroits. Pour faire simple, le fond de forme c'est l'ensemble des couches techniques qui se trouvent sous le macadam. Ce sont ces différentes couches qui garantissent dans le temps la stabilité de l'ouvrage, donc celle de la couche de roulement. Or, selon les informations en provenance des entreprises intervenantes, et de ce que j'ai vu sur site, ce fond de forme ne sera pas refait. Je crains donc que la durée de vie du revêtement nouvellement posé soit brève, pour ne pas dire très brève, et ce d'autant plus que nous risquons de connaître de plus en plus souvent des alternances d'étés chauds et très secs et d'hivers éventuellement gélifs. Ces alternances sont tout à fait délétères pour la voirie. J'estime en conséquence, et en espérant vivement me tromper, qu'à certains endroits le revêtement sera sensiblement dégradé dans trois ou quatre ans.

Par ailleurs, une réfection sérieuse aurait à mon sens nécessité de réfléchir à l'enfouissement des réseaux. Avec le changement climatique, le risque d'événements de plus en plus violents (orages, bourrasques de vent, tempêtes, etc.) s'accroît. Il devient donc encore plus nécessaire qu'auparavant de protéger ces réseaux électriques, téléphonie et internet. Pour cela, la solution technique de choix consiste en leur enfouissement. Cette opération s'inscrit dans les stratégies de résilience de nos sociétés qu'il est urgent de développer. Elle présente présente également un intérêt paysager puisqu'elle permet de réduire le nombre de fils et de poteaux, souvent peu esthétiques, qui parsèment les rues, avec, à mains endroits des risques réels d'arrachement de câbles.

Pour l'avoir pratiqué alors que j'étais élu aux travaux, l'enfouissement est une opération lourde. Il faut en effet faire intervenir très en amont un cabinet d'études pour redessiner les alimentations électriques et téléphoniques. Par ailleurs, cet enfouissement représente un surcoût très important mais tant qu'à entreprendre des travaux, autant le faire pour qu'ils durent. Tel que réalisés actuellement, et sans remettre en cause la qualité technique de l'entreprise intervenante qui fait ce qui lui est dit de faire, j'ai fortement l'impression que la réfection de la bande de roulement est un peu (surtout) du tape-à-l'oeil qui ne s'inscrira pas dans la durée. Je crains donc également qu'il s'agisse, au moins partiellement, d'une petite liberté prise avec l'argent public. Quand je dis « petite », je suis plutôt gentil puisque selon mon estimation fondée sur la longueur de voirie en travaux et les coûts estimés au mètre linéaire, je ne serais pas étonné que ces travaux de réfection de la couche de roulement atteignent entre 200 000 et 400 000 euros, somme qu'il faudra probablement de nouveau débourser en partie entre 2025 et 2030. L'actuelle municipalité parlait dans ces documents de campagne de restauration des finances publiques. Sur ce dossier là, on est clairement plus proche du gaspillage de la bonne gestion financière !


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Document personnel



mercredi 17 août 2022

LA RENOUÉE DU JAPON,
UNE ESPÈCE TRÈS INVASIVE !



Je circulais récemment rue du jeu de paume, et j'ai noté que les bas-côtés et le talus dans la descente vers la ferme de Pivot avaient été récemment fauchés. Une bâche sombre y est également installée, et tout me porte à croire qu'il s'agit d'essais pour tenter de limiter l'installation d'une espèce particulièrement invasive, la renouée du Japon.

La renouée du Japon, de son nom scientifique Reynoutria japonica (préalablement Fallopia japonica), appartient à la famille des Polygonaceae qui regroupe des espèces très diverses dont les plus connues du grand public sont sans doute la rhubarbe (Reum spp.), les Rumex, genre auquel appartient l'oseille, ou, parlant à nos amis bretons, le sarrasin (Fagopyrum esculentum), également appelé blé noir. Ce nom est trompeur, car il laisse à penser que le sarrasin pourrait être une céréale, ce qu'il n'est à l'évidence pas.

Très curieusement, la renouée du Japon est arrivée de façon confidentielle en Europe, au Moyen Âge, importée d'Asie à des fins d'alimentation du bétail. Sa véritable importation en masse remonte cependant au XIXe siècle, également à des fins d'alimentation du bétail, mais également comme plante mellifère et d'intérêt horticole. Elle s'est ensuite répandue au XXe siècle dans pratiquement toute l'Europe. Cette propagation massive est liée à la sa capacité reproductive qui repose sur deux phénomènes. Le premier est la reproduction sexuée, qui fait donc intervenir fleurs, puis fruits et graines. L'efficacité de cette reproduction dépend de la nature des sols et surtout du climat. Elle est considérée par les spécialistes de la question comme peu efficace en France. Ce qui rend donc la propagation de la renouée extrêmement problématique dans nos régions, c'est la reproduction dite végétative. Par définition, cette reproduction végétative n'implique pas de fécondation. Elle repose chez les végétaux sur des processus de type bouturage ou greffe, ou, de façon naturelle cette fois, sur le marcottage (une tige se courbe, touche sol, et s'enracine pour former un nouvel individu) ou la formation de stolons (cas des fraises par exemple) ou de bulbes annexes à partir d'un bulbe mère, pour ne citer que quelques exemples.

Chez la renouée, la fonction végétative est associée à son important réseau de racines et de rhizomes. Un petit point de biologie végétale ici, pour préciser que le rhizome, contrairement à une idée reçue, n'est pas une grosse racine. Sa structure l'apparente en effet à une tige souterraine. Cette tige produit dans certains cas des feuilles souterraines, non chlorophylliennes, qui restent « collées » au rhizome, lui donnant un aspect écailleux. Dans le cas de la renouée, une plante d'un mètre de haut peut projeter sous terre un réseau de racines de rhizomes dépassant 10 mètres ! De plus, et c'est bien là le problème majeur, un simple petit morceau de rhizome de quelques grammes peut, dans des conditions favorables , donner naissance à une plante entière. Les rhizomes étant des tiges souterraines, on ne s'étonnera pas d'apprendre qu'un petit morceau de tige feuillée tombé au sol peut aussi s'enraciner, si les conditions sont favorables,et régénérer une plante entière

La renouée est considérée comme une espèce très envahissante et elle fait d'ailleurs partie, au niveau européen, des 100 espèces végétales les plus problématiques. Dans certains pays, son éradication est obligatoire à proximité des constructions. En effet, les racines et les rhizomes de la renouée sont extrêmement puissants et capables de percer les fondations de certaines habitations, y compris celles réalisées en béton. De plus, étant capable de progresser très rapidement, la renouée pose un véritable problème environnemental dans la mesure où sa croissance affecte sensiblement les espèces indigènes dont elle peut même prendre la place, avec les conséquences que l'on peut imaginer sur la chaîne alimentaire et donc la biodiversité locale. Malheureusement, l'éradication de ce végétal est très difficile, voire impossible. Il est donc plus raisonnable de penser « contrôle ». On peut ainsi oublier les désherbants chimiques classiques, sauf à les utiliser en cocktails à doses relativement élevées, une technique souvent difficile à mettre en oeuvre du fait des risques de contaminations environnementales surtout le long des cours d'eau. Des approches biologiques ont été étudiées, en utilisant des insectes très friands de renouées. Le problème est que bien que ces insectes ne montrent pas une appétence forte pour les plantes indigènes d'Europe, ils sont susceptibles de changer de comportement. Néanmoins, au plan biologique, la renouée semble un aliment d'intérêt pour certaines chèvres et moutons. Des approches d'écopâturage ont donc été développées avec succès, particulièrement dans des zones classées espaces naturels sensibles.

Les techniques de contrôle les plus prometteuses restent essentiellement basées sur des méthodes physiques. Celles-ci incluent le repérage rapide des nouvelles zones ou pousserait de la renouée et l'arrachage de la plante, ainsi que le décaissage d'une large zone du sol environnant afin d'éliminer les rhizomes. Pour les zones plus largement contaminées, après l'arrachage de la plante on peut procéder au traitement du sol environnant. Les volumes à traiter sont cependant impressionnants, même si des techniques performantes de retraitement du sol ont été mises en place au cours des 10 dernières années. ces techniques impliquent le broyage extrêmement fin du sol et des rhizomes, empêchant ces derniers de régénérer des plantes entières. Une autre technique est celle mise en œuvre, semble-t-il, dans notre commune, et qui consiste en un bâchage du sol sur la zone de croissance du végétal. Les conditions de réussite sont cependant drastiques puisqu'il faut un bâchage très large de la zone contaminée et un maintien absolu de la bâche au sol pendant des périodes longues (plusieurs mois, voire plusieurs années). Il faut également une bâche extrêmement solide, dont le maintien de l'intégrité doit être assuré faute de quoi la plante pourra de nouveau de développer. On cite parfois le cas de repousses de renouée sur bâche au travers des trous laissés par l'agrafage lors de la fabrication. L'avantage de cette technique est qu'elle est relativement peu coûteuse, économe en énergie, et satisfaisante sur le plan environnemental.

Dernier point, la renouée, jeune, est comestible. Néanmoins, cette espèce présente des capacités marquées de bioaccumulation des métaux, et particulièrement de certains métaux lourds. Ceci rend sa consommation potentiellement dangereuse, à moins de la limiter aux secteurs dont l'historique est bien connu, et dans lesquels toute trace de contamination métallique peut être exclue. Des essais ont également été menés pour utiliser la renouée comme ressource biomasse, soit pour la production de biogaz, soit pour la production d'un composé qu'elle biosynthétise en quantités relativement importantes, le resvératrol, très utilisé par l'industrie cosmétique ou comme complément alimentaire.

Comme le ragondin, introduit volontairement pour exploiter sa fourrure, les coccinelles asiatiques supposer lutter contre les pucerons, ou le lapin importés aux Kerguelen pour servir d'aliment carné, la renouée s'ajoute à la longue liste de ces apparentes bonnes idées d'introduction d'espèce allochtones, qui ont finalement mal tourné. Cependant, pour finir sur une note optimiste, il faut préciser que bon nombre d'introductions volontaires d'espèces étrangères ne se sont pas traduites par un désastre écologique, au contraire : personne en plein été ne trouve à redire à la production de tomates, de courgettes ou d'haricots (en provenance des Amériques) ou d'aubergines (en provenance d'Inde). Notre alimentation serait ainsi bien triste si on ne se limitait aux espèces européennes indigènes. Même s'il est pertinent de favoriser la culture d'espèces indigènes, peut-être en serait-il de même aussi pour nos jardins : pour ne citer que deux espèces emblématiques, le rosier vient d'Asie centrale, de Perse probablement, et le lilas vient d'Asie orientale ou d'Inde...   

Crédit illustration : 

Régis Thomas, David Busti et Margarethe Maillart. La Renouée du Japon à la conquête du monde.
ENS Lyon.
Cliché R. Thomas.
http://biologie.ens-lyon.fr/ressources/Biodiversite/Documents/la-plante-du-mois/la-renouee-du-japon-a-la-conquete-du-monde


samedi 6 août 2022

CÉDRIC : NOTRE INCROYABLE FACTEUR !



Une bonne partie de Forges connaît Cédric, un des facteurs de notre commune. Très apprécié pour sa bonne humeur, son amabilité, son caractère serviable et son efficacité, Cédric cache derrière son ton enjoué un vécu hors normes. J’ai récemment eu l’occasion de discuter de cela avec lui et je livre ici, bien sur avec son accord, quelques éléments de sa personnalité et de son histoire qui révèlent une personne aux multiples facettes, décidée, capable d’un engagement sans faille et d'un courage assez exceptionnel.

J’ai eu l’occasion de discuter avec Cédric, voilà plusieurs mois, d’un séjour que j’avais fait en Croatie et en Bosnie-Herzégovine, voilà 6 ou 7 ans, ainsi que la traversée de la Krajina, région durement frappée par la guerre des Balkans. J’avais été impressionné par les stigmates de ce conflit, tels que les impacts de balles ou d’éclats d’obus toujours très visibles sur les façades de nombreuses maisons, les constructions brûlées ou les bâtiments entourés de « Rubalise » portant la mention « danger mines ». Autant la côte Croate est touristique, autant l’intérieur du pays, comme une large part de la Bosnie, paraissent bien plus pauvres et très marqués par le conflit. En en parlant à Cédric, celui ci me dit tout à trac qu’il connaît très bien le secteur, et qu’il avait d’ailleurs participé à la guerre des Balkans. Cela m’a intéressé et je lui ai donc demandé de m’en dire plus, s’il le souhaitait.

Cédric a grandi dans le nord des Hauts de Seine, comme moi d’ailleurs, lui à Clichy et moi à Asnières dans un quartier animé et commerçant ! Lui a connu une enfance qu’il qualifie de difficile, dans une cité où la vie pouvait être dure, et les tentations de dérive en marge de la légalité, très présentes. Cédric quitte assez vite l’école et le milieu familial pour se lancer dans de multiples « petits boulots ». Il est intérimaire, travaille comme employé municipal, également à la SOFRES.

En 1993, il est appelé, service militaire oblige, au sein de l’armée de l’air, plus précisément dans les commandos chargés de la protection rapprochée des bases aériennes. Il effectue ses classes et passe son temps d’appelé sur la base de Chateaudun. Après quelques mois, outre le fait d’être nourri, logé et « verdi » comme j’ai coutume de le dire, le caporal Cédric comprend tout ce que peut lui apporter l’institution militaire en termes de vie et de formation. Il signe donc un contrat d’engagé. Rentrant de permission, et juste après une rupture sentimentale, il aperçoit sur un des panneaux d’affichage de la base un appel à volontaires pour des missions à l’étranger. République de Djibouti, Tchad, ou Sarajevo... Il décide abruptement que ce sera Sarajevo, tout en affirmant au capitaine commandant le peloton qui l’interrogeait « non, je ne pars par sur un coup de tête ». Du Cédric tout craché !

Nous sommes en Juillet 1994. Le conflit des Balkans, première guerre en Europe continentale depuis la seconde guerre mondiale, fait rage depuis 3 ans. Pour mémoire, celle-ci avait commencé en mai 1991 en Croatie, alors que cet État avait décidé de faire sécession de l’ex-Yougoslavie, contre l’avis des Serbes de Croatie et de l’armée yougoslave dont les cadres étaient aussi majoritairement serbes et monténégrins. Le conflit s’est rapidement étendu en particulier à la Bosnie-Herzégovine. En 1992, les Bosniaques, favorables à l’indépendance de leur pays s’opposèrent aux Serbes de Bosnie, qui souhaitaient, eux, créer un État serbe sur ce territoire. Cette dernière guerre a été extrêmement meurtrière : on se rappelle sans doute des noms de Srebrenica, Zvornik, Banja Luka, Bihać et Goražde, entre autres.

Après une période de flottement, les instances internationales réagissent en envoyant des casques bleus. Dès février 1992, le Conseil de Sécurité de l’ONU crée une force de 14 000 « casques bleus », et la déploie dans les régions de Croatie et de Bosnie dominées par les Serbes. Mais faute de directives claires, certains se retrouvent prisonniers de belligérants. Incapables d’assurer une partie de leur mission, ils ne pourront empêcher le massacre de Srebenica, ni les exactions à Sarajevo.

Cette dernière ville, à l’époque, n’est donc pas une destination de vacances, bien au contraire. C’est un des points chauds du conflit. Les militaires qui vont y être envoyés reçoivent donc une formation spéciale pour les préparer, pour autant que cela soit possible, à ce qu’ils vont rencontrer dans un conflit armé. Marches tactiques, c’est à dire avec équipement complet, armes et rations, soit 50 kilos sur le dos, succèdent aux nuits écourtées avec alertes nocturnes, exercices de tirs divers. Dans ces derniers, Cédric avait excellé et il devient alors tireur d’élite. En janvier 1995, Cédric décolle avec ses camarades de formation de la base d'Orange vers Sarajevo. La réalité du terrain l’y attend. Dès son arrivée, l’aéroport, pris entre les hauteurs environnantes, est soumis aux tirs incessants d’armes mi-lourdes, armes automatiques, et fusils des snippers cachés dans les immeubles de la ville. La nuit est illuminée par les balles traçantes des armes automatiques. Les déplacements des militaires de l'ONU sont donc périlleux sur ces sites, d’autant qu’ils ne bénéficient pas toujours, et plutôt même rarement, des blindés qui seraient nécessaires pour les protéger des tirs.

Les missions de protection des civils sont permanentes, mais elle exposent les militaires. Un jour, c’est le drame. Cédric voit un de ses camarades s’effondrer à ses côtés. On ne peut réaliser, tant que l’on ne l’a pas vécu, l’ampleur du traumatisme que cela peut générer. Sans que j’en sois sur, cela a certainement été un déclic pour Cédric. Sa mission dans les Balkans durera 6 mois, mais de retour en France, il décidera de ne pas renouveler son contrat avec les forces armées. Il quittera le monde militaire en 1996 avec le grade de sergent-chef. Pour son engagement comme casque bleu, il sera décoré de la médaille de l'ONU et médaille des Opérations Extérieures.

Après plusieurs boulots, Cédric entre à La Poste. Il y exerce ses fonctions depuis 1998. Son sens de l'engagement et son mental lui ont permis de mener voilà quelques années, avec succès, une autre bataille, sociale cette fois, dans un conflit de plus de 40 jours avec la direction de la Poste. Celle-ci a finalement du céder face aux revendications de ses employés. Plus récemment, son sens de l’à-propos et du travail bien fait l'ont conduit à secourir une personne en grand danger. Cette personne âgée à laquelle il distribuait le courrier ne répondait pas à ces appels ; en se rendant chez elle, il constate qu’elle semble être victime d’un malaise cardiaque. Il appelle les secours. Ceux-ci interviennent rapidement, et dirigent le malade vers l’hôpital, lui assurant la vie sauve.

De tout ce qui précède, de son passé militaire et des ses "BA", Cédric ne se vante pas. Je ne sais si c’est de la modestie, ou simplement parce que « le passé, c’est le passé », ou les deux ! Par ailleurs, je ne sais quel sera le futur de notre cher facteur. Je sais simplement qu’il a beaucoup de cordes à son arc et beaucoup de projets. On l’a connu comme rappeur. On le connaît comme sportif accompli, pratiquant de boxe Thaï, entre autre. On le connaîtra peut être comme entrepreneur, prochainement, si ses projets récents se concrétisent, ce que je lui souhaite.

Je voudrais conclure en remerciant Cédric, simplement et sincèrement, pour tout ce qu’il a fait et continue à faire pour nous, Forgeois, et au delà pour son courage et son engagement au service des autres, en France, comme à l’étranger. Je voulais aussi le remercier pour m’avoir raconté ce passé, sans doute encore présent. Je considère cela comme des marques de confiance et de sympathie à mon endroit, et, quoi qu’il en soit, il peut être assuré de conserver également toute ma confiance et ma sympathie. 


Crédit illustration :

Cédric Pinel. Documents personnels. 
Publiés avec l'autorisation du propriétaire.




mercredi 3 août 2022

USAGE DE L'EAU : UN NOUVEL ARRÊTÉ
PAS PLUS CLAIR QUE LE PRÉCÉDENT !



Une responsable d'association m'a signalé ce jour l'existence d'un nouvel arrêté préfectoral relatif aux usages de l'eau. Malheureusement, ce dernier n'est pas beaucoup plus clair que son prédécesseur.

L'arrêté 2022-DDT-SE-293 en référence (1), en date du 28 juillet, reprend une grande partie des propos tenus dans l'arrêté du 13 juillet précédent. Il renforce également les restrictions relatives à l'usage de l'eau.

On retrouve cependant dans ce nouvel arrêté des termes qui rendent son interprétation délicate. Ce nouvel arrêté instaure en effet « des mesures de restriction ou de limitation temporaire d'usage de l'eau dans les communes rattachées à la zone d'alerte de l'Orge et de ses affluents ». Forges Les Bains fait partie de cette zone ; la commune est d'ailleurs citée dans les tableaux en annexe. Si l'on se limite à cette information, les restrictions s'appliqueraient dans notre commune. En conséquence, l'arrosage des pelouses et massifs fleuris est maintenant totalement interdit aux particuliers, de même que l'arrosage du potager entre 8 heures et 20 heures, le remplissage et la vidange des piscines privées contenant plus de 1 m³, ainsi que le lavage des véhicules, le nettoyage des toitures et trottoirs, et les travaux sur les cours d'eau que j'ai mentionnés dans mon article précédent (2).

Néanmoins, l'article 3 de l'arrêté du 28 juillet indique que « l'utilisation de l'eau du réseau public de distribution dans les communes de la zone interconnectée de l'agglomération parisienne n'est pas réglementée par le précédent arrêté ». Selon l'annexe de cet arrêté, il se trouve que Forges fait partie des communes incluses dans la zone interconnectée de l'agglomération parisienne. Si mon interprétation de l'arrêté est correcte, Forges n'est donc pas concernée par les mesures de restriction d'eau à partir du moment où l'eau utilisée a pour origine le réseau de distribution d'eau potable.

Je suis peut-être quelque peu obtus, mais je pense que vu l'importance du sujet, ces arrêtés préfectoraux gagneraient à être rédigés de façon un peu plus claire.


Références :

1. Arrêté 2022-DDT-SE-293.
Consultable en ligne :
https://ume.asso.fr/IMG/pdf/arrete_2022-293_crise_orge_20220728.pdf

2. Usage de l'eau : un arrêté difficilement compréhensible !
Ce blog :
https://dessaux.blogspot.com/2022/07/usage-de-leau-un-arrete-difficilement.html





mardi 2 août 2022

DE BONNES NOUVELLES
DE LA RÉGIE EAU OUEST ESSONNE



Il y a plusieurs réalisations municipales ou intercommunales dont je suis raisonnablement heureux ou fier, en particulier pour avoir contribué à leur mise en place. Parmi celles-ci, je citerai principalement la création de la maison médicale, projet porté dans la mandature 2008–2014, et la reprise en régie publique de la distribution de l'eau potable, projet ayant vu le jour en 2017 après plusieurs années d'études préparatoires.

J'ai déjà eu l'occasion d'expliquer sur ce blog les arguments qui ont présidé à la création de la régie publique. Je les présente à nouveau dans cet article, tant la création de cette régie a donné lieu, sur différents réseaux sociaux, à une avalanche d'absurdités quand il ne s'est pas agi de propos mensongers.

Je le dis donc tout de suite, tout net : la régie publique n'a jamais été créée pour faire baisser le prix de l'eau potable. L'argument majeur que nous avons présenté lors des réunions publiques, au moment de sa création, est que cette régie nous permet, en tant qu'élus et en tant que citoyens, de reprendre la main sur la distribution de l'eau potable. L'eau est en effet un bien public, donc a priori un bien non-marchand. Cependant, comme je l'ai expliqué à plusieurs reprises, si la ressource en elle-même est quasiment gratuite, le captage, la potabilisation, la distribution et la facturation sont autant de postes de dépenses qui engendrent des frais. Ceux-ci sont imputés aux consommateurs sur leur facture, au prorata de leur consommation. Il existe également d'autres postes de dépenses. Ceux-ci concernent l'entretien du réseau, sa fiabilisation ainsi que la sécurisation des approvisionnements, vis-à-vis de la ressource en elle-même ou vis-à-vis des risques de rupture de distribution. Là aussi, les coûts engendrés se retrouvent dans la facture des consommateurs. La différence majeure entre une régie est une entreprise privée se situe dans le fait que l'ensemble des sommes perçues au titre de la facturation sont réinvesties soit directement dans le fonctionnement de la régie, comme je l'ai expliqué plus haut, soit dans les investissements nécessaires à la pérennisation de la fourniture d'eau. Il n'y a donc aucun actionnaire à rémunérer, et « tout repart dans les tuyaux », pour schématiser. C'est là une des forces des régies publiques. Nous comptons donc sur cette capacité d'investissements massifs pour également améliorer progressivement le rendement du réseau de distribution. C'est ce que la régie fait depuis maintenant 2 ans, les investissements d'urgence ayant mobilisé le disponible financier lors des premières années. Il s'agit clairement d'une nécessité à l'heure où nos sociétés vont devoir faire face au changement climatique et à ses conséquences en termes de sécheresse, donc d'approvisionnement en eau !

De façon remarquable, la « vente » de l'eau potable est sans doute une des rares activités qui inclut au moment de l'achat le coût de la dépollution engendrée par la fourniture du produit. C'est ce coût de dépollution que l'on retrouve sous la forme des redevances d'assainissement, constitutives d'une partie de la facture de l'eau. À ce sujet, je trouve tout à fait regrettable le dernier article publié dans le Petit Forgeois, qui indique que ce coût de l'eau est fixé par le syndicat Eau Ouest Essonne. Je précise donc à nouveau que la régie publique, agissant d'ailleurs en conformité avec les décisions prises par les élus des différentes communes qui la constituent, ne fixe que le prix de l'eau potable. Ce dernier, constitué de l'abonnement et de la consommation volumétrique, n'a pas évolué entre 2017 (date de la création de la régie) et début 2022. Il est de plus écologiquement responsable, puisque plus l'on consomme, plus le prix de l'eau augmente. S'ajoute à la facture de consommation d'eau, les taxes de type TVA, et la redevance d'assainissement mentionnée plus haut, fixée, elle, par les syndicats intercommunaux assurant l'épuration de l'eau. Le prix de l'eau qui apparaît sur la facture n'est donc pas du seul ressort de la régie Eau Ouest Essonne. Enfin, donner un prix moyen comme indiqué dans le dernier opus du journal communal n'a pas tout son sens tant que l'on ne précise pas s'il s'agit que du prix de l'eau potable, abonnement inclus ou non, et pour quelle consommation moyenne, ou du prix incluant l'assainissement dont le montant équivaut, grosso modo, à celui de la seule fourniture d'eau.

Ces explications redonnées, voyons maintenant plus directement les bonnes nouvelles en provenance de la régie. Premier point : la régie à assuré de nouveau cette année un renouvellement important des canalisations qui constituent son réseau, pour une longueur légèrement supérieure à 2 km. Cela correspond à l'objectif fixé à la création, puisque cette longueur représente un renouvellement d'environ 1% de la longueur totale du réseau dont les canalisations ont une durée de vie estimée à une petite centaine d'années. Deuxième point : la régie a terminé la mise en place l'outil de télésurveillance du réseau, ce qui lui permet de contrôler directement depuis son siège forgeois le fonctionnement des pompes, des vannes, ainsi que les hauteurs d'eau dans les différents réservoirs situés dans le périmètre de la régie. Dans le même temps, elle a poursuivi un ambitieux programme de détection des fuites, fondé sur les analyses de ces données, mais également sur des dispositifs d'écoute sonore du réseau en heures creuses, c'est-à-dire de nuit. Troisième bonne nouvelle : la régie formalise actuellement ses projets de sécurisation des approvisionnements. Il faut savoir qu'Eau Ouest Essonne est quasiment autonome en termes de ressource. Ceci signifie que, généralement, les captages de Saint Cyr sous Dourdan et de Saint Maurice Montcouronne produisent des volumes d'eau suffisants pour alimenter tout le secteur couvert par la régie. Néanmoins, lors de certaines opérations de maintenance de ces captages, ou en période caniculaire ou de sécheresse, la régie doit procéder à quelques achats d'eau complémentaires via l'interconnexion nous alimentant en eau de la rivière Essonne, via l'usine de potabilisation d'Itteville. Dans ces conditions, nous sommes directement exposés au risque de panne de l'usine. De plus, certains de nos captages sont vieillissants et débitent donc moins au fil des ans ; il devient impératif de les renouveler. De nouveaux captages vont donc être forés à proximité des précédents qui seront eux inactivés. Ceci limitera les coûts de forage (aucune nécessité de forages d'essai, connaissance de la nappe, etc.) et la complexité des procédures administratives associées. Enfin, une alimentation grand débit, au nord de notre secteur, via notre réservoir principal de Butte Brûlée via « Eau du Sud Parisien » et la canalisation principale de Marcoussis est quasiment actée. Toujours dans ce domaine, la régie réfléchit à différents scénarios d'évolution à échéance 2060 afin d'être en mesure, dès la fin de notre décennie actuelle, d'anticiper les décisions à prendre pour sécuriser les approvisionnements en eau de nos concitoyens. Dans mon esprit comme dans celui des personnels de la régie, et même si je suis un ardent défenseur des services publics, il n'est pas question d'opposer secteur public et secteur privé. Une des forces de la gestion publique est de pouvoir réfléchir sur le très long terme (2060 est dans 40 ans !), mais il ne reste pas moins vrai que les entreprises privées disposent d'un savoir-faire et d'une technicité indéniables qu'il serait trop coûteux de développer en régie. Pour cette raison, Eau Ouest Essonne fait très régulièrement appel aux grandes entreprises de l'eau (Veolia, Suez ou Sade) pour les travaux sur ses réseaux.

Enfin, dernier point, le secteur géographique couvert par la régie va s'étendre considérablement. Selon les informations dont je dispose, en provenance de la régie publique où je continue à participer au conseil de surveillance (il s'agit donc là de ma source, sans jeux de mots), Eau-Ouest-Essonne devrait assurer le suivi de la délégation de service public (DSP) de la commune de Dourdan. Un des objectifs est d'aider cette commune quelque peu fragile en termes de ressources en eau, à réfléchir aux politiques à mettre en œuvre dans un avenir proche pour la sécurisation de l'approvisionnement de ses habitants. Le point flatteur pour la régie est que le choix fait par la commune de Dourdan a été de préférer la proposition de notre régie à d'autres propositions concurrentes, validant ainsi, à mon sens, le sérieux du savoir-faire d'eau Ouest Essonne et de ses personnels.


Crédil illustration :

Régie eau Ouest Essonne


vendredi 29 juillet 2022

USAGE DE L'EAU : UN ARRÊTÉ DIFFICILEMENT COMPRÉHENSIBLE !


Je viens de recevoir le lien en référence (1) renvoyant vers le site de la préfecture de l'Essonne. Ce site indique qu'afin « de préserver les ressources en eau, des mesures de restrictions des usages de l'eau s'appliquent aux communes rattachées à la zone de l'Orge et des ses affluents, à l'exception de l'Yvette et des affluents ». Pour comprendre les implications, il faut alors se référer à l'arrêté préfectoral lui-même (2), mais, pour le dire familièrement, cette compréhension n'est pas évidente.

Cet arrêté indique que le débit de certaines rivières de l'Essonne est passé en dessous du seuil d'alerte, impliquant dès lors la mise en place de restrictions d'usage de l'eau. La rivière concernée par l'arrêté est la Rémarde, un affluent de l'Orge. Le débit de cette rivière est actuellement de 0,18 m³/s, le seuil d'alerte situant à 0,19 m³/s. Pour mémoire le débit moyen en cette période de l'année devrait s'établir autour de 0,40 m³/s. Compte tenu de ces chiffres, les services de la préfecture indiquent qu'il devient « nécessaire d'instaurer dans la zone d'alerte de l'Orge et de ses affluents, à l'exception de l'Yvette et de ses affluents, des mesures de restrictions temporaires, proportionnées et adaptées au seuil critique ». Les communes de ce périmètre d'alerte sont citées en annexe de l'arrêté, de même que sont citées les mesures implémentées qui varient selon que sont concernés des particuliers, des entreprises ou des collectivités. La commune de Forges figure dans la liste des communes concernées.

L'arrêté impose des restrictions aux usages domestiques, agricoles, commerciaux ou industriels de l'eau lorsqu'elle provient directement des rivières, des plans d'eau ou du sous-sol. Ceci signifie que sont visés les usages de toute eau qui a pour origine un captage à partir de puits ou de forages. Ceci devrait donc a priori concerner l'eau distribuée par la régie Eau Ouest Essonne à Forges les Bains car elle provient très majoritairement de captages souterrains. Or, première complication, tous les secteurs de la commune ne seraient pas concernés. En effet, si j'interprète correctement l'arrêté préfectoral, les hameaux de Chardonnet et de Malassis, alimentés eux en eau de la Seine, sont hors zone Orge et donc hors du périmètre de l'arrêté.

Deuxième complication, et disposition orthogonale à ce qui précède, l'arrêté stipule que « l'utilisation d'eau du réseau public de distribution dans les communes de la zone interconnectée de l'agglomération parisienne n'est pas réglementée par le présent arrêté ». Or, il se trouve que Forges se situe dans la zone interconnectée de l'agglomération parisienne, selon le tableau fourni en annexe par les services de la préfecture. La commune dans sa globalité ne serait donc pas concernée  par cet arrêté dès lors que l'on s'intéresse à l'usage de l'eau distribuée. La situation est donc difficilement compréhensible. 

Quoiqu'il en soit, il me semble pertinent de limiter les usages de l'eau et d'appliquer de façon volontaire et non contraignante les dispositions indiquées dans l'arrêté préfectoral. Pour les particuliers, celles-ci impliquent de ne pas arroser les pelouses et les massifs fleuris entre 8 heures et 20 heures, de ne pas arroser les potagers entre 11 heures et 18 heures, de ne plus remplir et vider les piscines d'une contenance supérieure à 1 m³, de ne plus laver sa voiture chez des professionnels sauf si ces derniers sont équipés de matériel haute pression combiné à un système de recyclage d'eau, de ne pas nettoyer les façades toiture et trottoir à l'eau (sauf risque sanitaire immédiat), de ne plus alimenter les fontaines d'ornements, et, si l'on est riverain d'un cours d'eau, de ne pas perturber l'écoulement des eaux et de ne pas effectuer de travaux sur le ru ou sur la rivière.


Références :

1. Sécheresse : mesures de restriction des usages de l'eau en Essonne. Préfecture de l'Essonne. Consultable en ligne :
https://www.essonne.gouv.fr/Actualites/Secheresse-mesures-de-restriction-des-usages-de-l-eau-en-Essonne

2. Arrêté préfectoral 2022-DDT-SE-276. Préfecture de l'Essonne.
Consultable en ligne :
https://www.essonne.gouv.fr/content/download/36283/274300/file/arrete_2022-276_alerte_orge_20220713.pdf