vendredi 21 octobre 2022

ASSOCIATIONS : QUAND LA MAIRIE SE MOQUE DU MONDE (4)…



Dans la saga associative forgeoise, les évènements se succèdent à un rythme incroyable. Le dernier tome en date (avant le suivant) montre comment la mairie se moque du monde en tenant un double discours. Face aux associations réunies, ou dans les médias de communication municipale, ou face à la presse, tout « baignerait » et seules les associations qui ne veulent pas fonctionner polémiquent... Malheureusement, la réalité est tout autre.


Plusieurs associations occupaient pour leurs activités la salle polyvalente. S'y développaient, outre l'activité des télétravailleurs (une trentaine de membres, certes pas tous actifs), le soutien scolaire et les activités thérapeutiques de Coup de Pouce91 (une bonne cinquantaine de familles), les réunions du café « zéro déchets » ( de 10 à 25 personnes), et les ateliers de couture du « répare-couture (de 10 à 25 personnes)... La mairie cherche actuellement un moyen de virer ces associations de la salle, pour des raisons plus que floues, et qu'elle refuse d'expliquer aux associations qui en font la demande. Elle a d'ailleurs procédé de même avec les associations qui utilisaient la salle du bas de la polyvalente (danse et activité de gymnastique), cette fois-ci au prétexte d'y installer une base-vie pour les ouvriers qui travaillent à l'agrandissement de la maternelle. Cette base-vie ne semble pas du tout être utilisée, ou très peu, comme je l'indiquais dans un article précédent (1).

Les associations déplacées vont donc, selon la mairie, pouvoir poursuivre leurs activités dans d'autres lieux. Malheureusement, la plupart de lieux proposés, ainsi que les créneaux horaires, ne permettent pas cette poursuite, soit en raison de l'exiguïté des locaux, soit en raison de la rareté des créneaux. De plus certains de ces lieux sont indignes, comme le montre l'illustration de ce texte, qui présente la salle, la cuisine et les sanitaires actuellement à la dispositions des associations, et ceux qui sont proposés pour le café « zéro déchets » ou pour le repair-café de Forges en Transition.... Il me semble que tout commentaire est superflu... Je suppose qu'il s'agit sans doute, dans la logique de l'équipe municipale, de la traduction de leur conception de l'amélioration des conditions d'exercice des associations. Mais j'oubliais, il est vrai que tout cela c'est de la faute des anciens élus, et que les associations ainsi méprisées polémiquent...


Référence :

(1) Associations : quand la mairie se moque du monde... Ce blog.
Consultable en ligne:
https://dessaux.blogspot.com/2022/09/asociations-quand-la-mairie-se-moque-du.html

Crédit illustration :

Documents personnels.



mercredi 19 octobre 2022

ASSOCIATIONS : QUAND LA MAIRIE SE MOQUE DU MONDE (3)…



La saga associations se poursuit à Forges ! Vu les bases sur lesquelles elle s'est bâtie, je ne suis plus très optimiste quant à l'avenir, et ne pense pas que les relations entre le monde associatif et la municipalité puisse aller en s'améliorant. Avant-dernier chapitre en date de cet opus : les dossiers de demandes de subventions, dont les modalités montrent bien comment la mairie s'assoit sur ses promesses…


Pour comprendre l'affaire, il faut revenir au début de l'année 2022, et plus précisément à une réunion entre municipalité et associations où l'on devait présenter a priori discuter bilans et projets. Comme je lai indiqué dans un article antérieur (1), les bilans et les projets n'ont pratiquement pas fait l'objet de présentation détaillée. En revanche, les questions des subventions et de l'utilisation des salles communales ont été abordées. A cette occasion, plusieurs associations ont indiqué à la mairie qu'il était impossible de présenter des dossiers complets de demandes de subventions pour l'année N, à la date du 15 novembre de l'année N-1. Des explications claires ont été données aux élues présentes ce jour-là. Ainsi, les attestations d'assurance demandées pour l'année N ne sont transmises par les compagnies d'assurance qu'autour du 15 décembre, voire même parfois en début d'année. De plus, plusieurs associations fonctionnent calées sur l'année civile. Il est donc possible de présenter un budget prévisionnel pour l'année N, mais les comptes de l'année N-1, demandés dans le dossier, ne peuvent être fournis. D'autant que ces comptes doivent être validés en assemblée générale, assemblée qu'il est difficile de tenir avant le 15 janvier. Pour cette raison, nous avons expliqué aux élues que les dossiers ne pouvaient être rendus avant la fin de janvier de l'année N. D'autant que j'ai demandé à quelle date étaient étudiés les dossiers de demandes de subventions, et appris, après avoir poussé un peu la municipalité dans ses retranchements, que la mairie ne traitait les demandes de subventions qu'au mieux fin février. Pourquoi dans ce cas demander des dossiers au 15 novembre ? Réponse de la municipalité : parce que les associations ne sont pas fichues de nous rendre des dossiers complets et parce que nous sommes donc obligés, et assez aimables, de les relancer pour obtenir les documents manquants. Ce n'est pas un verbatim, mais c'est la teneur exacte du propos !

Devant les arguments présentés par les associatifs, la municipalité a cependant condescendu (c'est le meilleur terme que je puisse trouver) à reporter la date des dépôt au 31 janvier. Probablement fâchée par cette concession, l'équipe municipale l'a néanmoins assortie d'une menace non dissimulée : «si les dossiers ne sont pas complets à cette date, il n'y aura aucune relance et aucune clémence. L'association ne recevra pas de subvention ». Oserai-je rappeler ici que l'actuelle équipe municipale se voulait « facilitatrice »… De quoi, on se le demande !

On pensait donc l'affaire pliée et les associatifs se disaient que, malgré les menaces, la mairie avait compris le pourquoi du comment, et que l'on allait revenir à une situation plus normale. Que nenni ! C'était compter sans l'incroyable mépris de l'équipe actuelle qui vient d'annoncer sur son site internet que les dossiers pour 2023 doivent finalement être déposé… le 15 novembre 2022 ! A ce niveau, je ne sais quoi penser ! Est-ce du dilettantisme, du mépris, une certaine forme d'arrogance, de violence sociale, ou une bêtise, ou tout cela à la fois ? Mystère. De facto, l'actuelle équipe semble se moquer encore une fois des associations, et clairement elle ne tient pas les engagements pris en public devant des dizaines de personnes. Elles revient sur ses promesses, elle balade le monde associatif. Bref elle se moque de nouveau du monde. J'en suis à me demander pourquoi cela ne m'étonne plus...


Note ajoutée le 23/11/2022 :

Un courrier de la mairie adressé aux associations hier modifie ce qui était écrit sur le site web de cette même mairie, au moment de la rédaction de cet article. Ce message précise que les demandes de subvention pourront être enoyées jusqu'au 31 janvier 2023. Dont acte. Intéressant de constater néanmoins que ce message s'accompagne d'une information disant que les subventions ne sont pas automatiques (ce qui est vrai), et qu'il n'y a aucun droit à subvention (ce qui est faux !). De plus le ton du message est franchement désagréable et, fait notable, il ne s'accompagne d'aucune formule de politesse, ce qui, là auissi, ne m'étonne pas ! 

Crédit illustration :

Creative commons
Noto Emoji v2.034 1f926 1f3fd 200d 2642.svg

mardi 18 octobre 2022

DES NOUVELLES D'ANTICOR…

En tant que membre de cette association, qui promeut la lutte contre la corruption et les malversations financières, je diffuse ci-dessous de larges extraits de la lettre de notre présidente, Mme Elise Van Beneden, en date de septembre 2022. Elle rapporte les thématiques discutées lors de l'université d'été de l'association, que je passe sous silence, et surtout elle fait le point sur les actions en cours, qui mettent en cause différentes très hautes personnalités du pouvoir actuel. Enfin, la présidente évoque la « réforme » de la police judiciaire, et s'inquiète, elle-aussi, des conséquences néfastes qu'elle pourrait engendrer, en termes d'investigations visant la corruption au sein de nos élites. Le texte de cette lettre est en italiques ci-dessous.

Attention cependant, il ne faudrait pas croire que la corruption ne touche que nos élites énarquiennes, ou nos représentants au plus haut niveau. Dans les structures plus modestes, des régions aux communes, la corruption existe, malgré les processus mis en oeuvre, par exemple en matière d'attribution des marchés publics. En réalité, tout pouvoir, qu'il soit politique, financier, voire même moral ou religieux, est corruptible. Une question philosophique m'intéresse d'ailleurs depuis longtemps : à quoi serait du cette corruptibilité ? Vaste débat en perspective ! Je n'ai pas la place de développer ce sujet ici, mais il mériterait à mon sens un article complet, en lien avec les notions de pouvoir, de propriété et d'appropriation, et une relecture de l'oeuvre de Rousseau et du mythe du « bon sauvage ».  En attendant, revenons à nos moutons, ou plutôt à nos politiques et rappelons nous qu'en règle générale, nous avons ceux que nous méritons. 

La lettre indique donc que « ...le Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti a été renvoyé devant la Cour de Justice de la République pour prises illégales d’intérêts. Cette décision s’inscrit dans la continuité de sa mise en examen en juillet 2021, suite à une plainte d’Anticor. Le même jour, le secrétaire général de l’Élysée, le très puissant Alexis Kohler, a été mis en examen pour prise illégale d’intérêts également, suite à une plainte avec constitution de partie civile de l’association. Grâce à son agrément, Anticor a permis à ce procès d’exister. Il appartient à la Justice de dire si M. Kohler, qui est présumé innocent, a commis ce délit. Mais il faut souligner avec force la mission essentielle des associations anticorruption, qui par leurs actions, favorisent l’égalité devant la loi en contraignant les hommes les plus puissants de la république à répondre de leurs actes, lorsque cela est nécessaire.

Ce délit, qui fait partie de la catégorie des infractions à la probité, et qui relève donc de la corruption est défini par le Code pénal comme « le fait, par une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public ou par une personne investie d'un mandat électif public, de prendre, recevoir ou conserver, directement ou indirectement, un intérêt de nature à compromettre son impartialité, son indépendance ou son objectivité dans une entreprise ou dans une opération dont elle a, au moment de l'acte, en tout ou partie, la charge d'assurer la surveillance, l'administration, la liquidation ou le paiement, est puni de cinq ans d'emprisonnement et d'une amende de 500 000 €, dont le montant peut être porté au double du produit tiré de l'infraction ».

C’est un délit grave, qui porte atteinte aux intérêts de l’État. L’association a donc demandé la démission de ces deux responsables. Vous pouvez suivre notre actualité sur Twitter et Facebook pour connaître les prises de position récente de l’association.

En ce début de mois d’octobre, nous tenions aussi à vous alerter sur un sujet important : la situation de la police judiciaire.

Un projet de réforme de la police en cours vise à placer tous les services de celle-ci, y compris ceux de la police judiciaire, sous les ordres d’un directeur unique départemental dépendant du préfet.

Pour le dire simplement, plus de 5.000 fonctionnaires de police judiciaire vont passer sous les ordres des préfets. Par une motion du 9 septembre, le Conseil national des barreaux s’est opposé à la réforme car elle signifie une « montée en puissance d’un édifice sécuritaire (surveillance de masse, privatisation de la sécurité) sans contrôle du juge garant de l’État de droit ».

Dans une tribune publiée dans le Monde le 31 août dernier*, des syndicats de policiers et de magistrats pointaient également la possible dérive du nouveau système : « C’est privilégier l’arrestation du petit trafiquant, vite remplacé, plutôt que le démantèlement des réseaux, ou du vendeur à la sauvette plutôt que de ceux qui l’exploitent. C’est le choix de la lutte contre le sentiment d’insécurité, et non contre l’insécurité elle-même. C’est surtout un coup fatal à la lutte contre la délinquance économique et financière, déjà si mal en point ».

 Pour Julien Sapori, commissaire de police, cette réforme s’attaque à « l’autonomie de la police par rapport au pouvoir politico-administratif, qui se traduit par des liens étroits et privilégiés avec l’autorité judiciaire, Procureurs de la République ou Juges d’Instruction. Sans les enquêteurs de la Police Judiciaire, les magistrats seront dans l’impossibilité de s’attaquer à des dossiers particulièrement lourds et sensibles relevant des sphères financière ou politique ».

 Anticor s’oppose également à cette réforme qui est un obstacle majeur à la lutte contre la délinquance politique et financière ».

 Comme on le voir, l'association a encore du pain sur la planche…


* Note du rédacteur :
L'article cité n'est visible que pour les abonnés du Monde sur son site.
Consultable en ligne :
https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/08/31/le-projet-de-reforme-de-la-police-judiciaire-menace-l-efficacite-des-enquetes-et-l-independance-de-la-justice_6139607_3232.html

Pour ceux des lecteurs qui voudraient en savoir plus sur Anticor et les actions en cours, je vous conseille leur site web et leur page Facebook :

https://www.anticor.org/
https://www.facebook.com/ANTICOR.officiel/

Pour ceux des lecteurs qui voudraient en savoir plus sur l'affaire (ou plutôt les affaires) Dupont-Moretti, et Alexis Kohler, voir le reportage de Blast :

https://www.blast-info.fr/emissions/2022/kohler-d-moretti-de-la-republique-exemplaire-aux-scandales-detat-8i5mgfiDRKiDx4HgWVC7lg


Crédit illustration :

Site web d'anticor
https://www.anticor.org/



DES NOUVELLES DU BLOG !


Comme vous avez pu le remarquer, le blog est resté silencieux pendant quatre semaines…

Ce silence a plusieurs causes, d'importance variable. En premier lieu, le rédacteur est parti quelques jours en vacances, très au sud, histoire de profiter de ce qu'il est convenu d'appeler l'arrière-saison. Les jours sont encore suffisamment longs pour profiter des divers séjours, et les destinations méridionales conservent une météo agréable, avec une fréquentation touristique sensiblement allégée. Les prix sont également en baisse sensible…

Avant mon départ, le blog a encore fait l'objet d'une tentative de piratage. Que je sois clair, ceci n'est à mon avis pas lié à son contenu. J'aurais rédigé un blog traitant de la cuisine ou de physique quantique (pour autant que je sois en capacité de discuter de l'une ou de l'autre), les choses n'auraient sans doute pas été différentes. Je pense que les blogs font tous l'objet de tentatives de piratage voire de demande de rançon. Dans mon cas, il s'est simplement agit d'une attaque massive en provenance de nouveau de Russie, pour autant que les instigateurs ne se soient pas cachés derrière un anonymiseur dont le dernier relai se serait trouvé au pays de notre ami Vladimir Vladimirovitch… Il n'ya a eu aucun dégât mais n'ayant plus d'accès à mon ordinateur personnel, arrété en raison de mes vacances, je n'ai pu agit aussi librement que je le voulais.

J'ai également eu à gérer un problème d'ordre technique sur un de mes articles. Je ne rentre pas dans le détail, mais cela m'a pris de nombreuses heures sur mes lieux de vacances, là aussi en raison de la distance...

Enfin, j'ai été malade, et je ne suis pas encore parfaitement remis. Rien à voir avec la CoViD-19 ou n'importe quel autre virus… Il faudra cependant un suivi médical qui risque de m'occuper quelques temps.

Tout cela ne m'empêchera pas de continuer à faire vivre ce blog. J'ai récemment eu de nombreux retours très positifs, et j'en remercie les lecteurs qui font que nous arriverons bientôt à 50 000 lectures, sans publicité, sans recours aux réseaux sociaux, et surtout sans esbroufe. Bien entendu, tout ce qui est écrit sur ce blog est vérifiable, que ces éléments concernent la vie sociale, associative ou la politique locale ou nationale.

Je continuerai donc dans le sens indiqué plus haut, avec la volonté de ne pas attaquer les personnes, mais leurs actions et seulement leurs actions lorsque celles-ci sont délétères en regard de l'intérêt général. Deux articles sont achevés ou presque. Le premier traitera encore une fois de l'incroyable mépris que nos édiles locales réservent aux associations, puisque visiblement la commune revient sur des promesses qu'elle a faites… Le second concerne l'association Anticor et reprendra une partie de la lettre que les membres reçoivent régulièrement. Deux autres articles sont en projet ou seulement partiellement écrits. L'un deux concernera encore les associations forgeoises maltraitées, et l'autre abordera une notion scientifique d'importance en écologie, s'appliquant du niveau local au niveau planétaire. A très bientôt, donc !



lundi 19 septembre 2022

MOUVEMENTS DE PERSONNELS COMMUNAUX (SUITE)



Un très court article pour signaler à mes lecteurs que j'ai été récemment informé de nouveaux mouvements de personnels communaux. Cette épidémie semble, dans notre commune, contagieuse. Elle oblige à se poser des questions.

Au chapitre des départs, j'avais signalé voilà peu deux départs. Le premier était celui de la responsable du service enfance-jeunesse dont le poste et le profil étaient affichés comme ouverts sur les sites d'emplois publics. Il semblerait que ce poste ne soit plus ouvert ce qui pourrait indiquer qu'il a été pourvu. J'avais aussi indiqué que notre actuel directeur général des services (DGS) allait quitter la commune. J'ai eu confirmation de ce point. Son départ est acté pour fin septembre, et le poste n'est plus ouvert au recrutement sur les sites d'emplois publics. Ceci peut signifier qu'un remplaçant aurait été trouvé. Un nom circule déjà dans la commune et je devrais normalement en savoir plus dans les jours à venir. Il est également possible que l'information soit donnée lors du prochain conseil municipal.

Au chapitre des départs, j'ai appris récemment un troisième départ, celui du responsable entretien et restauration qui aurait quitté son poste voilà une quinzaine de jours. Les raisons de ce départ ne me sont pas connues. Il convient néanmoins de pointer l'importance de ce cadre qui était arrivé, me semble-t-il, voilà un peu moins de deux années à Forges. Cette personne est, sauf erreur de ma part, responsable du fonctionnement de toutes les cantines scolaires. Je ne sais à ce jour si son poste a été pourvu mais je ne l'ai pas vu figurer sur les sites d'emploi public.

Sans compter les mouvements dus aux départs en retraite des personnels, je suis extrêmement surpris de cette longue liste de mouvements des personnels communaux. Je n'ai rien connu de tel en plus de 12 ans de mandat. De mon expérience de responsable administratif passée, ayant eu en "suivi d'activité" plus de 800 personnes, puis en direction directe plus de 130 personnes, mon hypothèse est que ces mouvements pourraient traduire un certain malaise, pour ne pas dire un malaise certain, au sein du personnel communal... Affaire à suivre.



Crédit illustation :

Comment gérer le mouvements de personnels ?
https://autosphere.ca/fr/concessionnaires/2021/03/04/comment-gerer-les-mouvements-de-personnel/

samedi 10 septembre 2022

ASSOCIATIONS : QUAND LA MAIRIE SE MOQUE DU MONDE (2)...



L'affaire du tract des associatifs continue de faire du bruit ! La commune a de nouveau eu les honneur de la presse régionale, avec un article du Républicain qui relate très honnêtement l'évènement. La partie de l'article la plus intéressante, à mon sens, reste la réponse faite par les élus, Madame la maire en tête, au journaliste. Explications.

L'article en illustration présente en effet les propos tenus par nos édiles pour évoquer les questions mises en avant dans le tract. Autant le dire tout de suite, ce discours, où l'on peinera à trouver des arguments solides, est un magnifique exemple de « xyloglossie », c'est à dire, pour ceux qui n'auraient pas étudié l'étymologie, un magnifique exemple de langue de bois. Malheureusement, les faits sont têtus, et la ligne de défense de la mairie ne tient pas la route.

Examinons les premiers de ces propos : « il s'agirait d'une manipulation politique organisée par d'anciens élus » car, je cite toujours, « les associations qui cherchent à fonctionner fonctionnent et celles qui cherchent à polémiquer polémiquent ». Sauf erreur de ma part, il me semble que toutes les associations cherchent à fonctionner. Leur seul but est d'exister et de satisfaire leurs adhérents. En sus, sont-ce d'anciens élus qui ont réduit les dotations aux associations ? Sont-ce les anciens élus qui ont tenté d'implémenter un délétère « contrat de partenariat » aux multiples clauses léonines, instaurant un déséquilibre majeur entre droits et devoir des associations, et droits et devoirs de la mairie ? Sont-ce toujours ces anciens élus qui auraient par hasard vidé la maison des associations ? Et comment oser dire qu'une association à qui la municipalité refuse des locaux est une association qui cherche la polémique ? Comment fonctionner d'ailleurs, quand les courriels et autres appels téléphoniques en mairie restent très, très souvent sans réponse ? Ou quand on répond aux associations qu'on ne leur répondra volontairement pas ? Et qui polémique quand les associatifs se font insulter sur les réseaux sociaux par des élues ?   

L'autre élément du discours municipal serait que des associations en voudraient « toujours plus » et « refuseraient de partager ». Diantre ! Ce discours nous est encore une fois resservi, en mode soupe froide. Il ne correspond cependant à aucune réalité ! Qui refuserait de partager ? Quelles associations forgeoises seraient assez puissantes pour ne pas partager le local dont elles disposent, sur d'autres créneaux journaliers ou horaires ? Evidemment, Madame la maire se garde bien de le dire, et elle aurait d'ailleurs du mal à le faire ! Car à part l'AMM qui ne peut pour des raisons évidentes effectivement partager ses locaux - et il ne s'agit en aucun cas d'une critique dans mon esprit - je n'en vois aucune.

D'autant que le partage est parfois si mal organisé par la mairie que des associations se sont retrouvées à utiliser la même salle, le même jour aux mêmes heures.
Cela s'est déjà produit plusieurs fois, et cela arrivera sans doute encore vu l'entassement massif des activités, en gestation ! En vérité, toutes les associations dans lesquelles je suis impliqué partagent ou agissent de concert avec d'autres associations, permettant des rencontres intéressantes et créant ainsi des synergies motivantes.

Dernier point, ce ne serait « pas facile d'organiser le fonctionnement d'autant de groupes...». Là, la mairie se tire une balle dans le pied en direct. Elle oublie en effet de dire qu'elle est seule responsable de cette difficulté. Effectivement, nous comprenons qu'il est difficile d'organiser ce fonctionnement, surtout après avoir soigneusement vidé la maisons des associations et la salle polyvalente, réduisant ainsi les surfaces disponibles, sans d'ailleurs expliquer en quoi cela se faisait dans l'intérêt des forgeois et des associations. Mais comment expliquer l'inexplicable ?

Les réponses apportées au journaliste du Républicain par Madame la maire sont donc insignifiantes et démontrent qu'il est plus facile pour la mairie de se dédouaner de ses responsabilités plutôt que se confronter aux réalités. En creux, et c'est le mot qui convient, les propos tenus démontrent encore une fois, que sur le sujet des associations, la municipalité se moque du monde !


Crédit illustration :

Reproduction de l'article du Républicain.


jeudi 8 septembre 2022

ASSOCIATIONS FORGEOISES : UN GROS COUP DE SEMONCE !



Cela fait maintenant des mois, voire un peu plus d'un an, que je décris dans mon blog les difficultés croissantes rencontrées par différentes associations forgeoises, victimes de ce que l'on pourrait qualifier de turpitudes municipales. Visiblement un certain nombre de ces associatifs ont décidé de réagir, visiblement assez fort !

La quasi-totalité des Forgeois a donc reçu, il y a quelques jours, un tract dans la boîte aux lettres dénonçant « la maltraitance » imposée par la mairie à certaines associations. Ce mouvement d'humeur s'est doublé, à l'occasion de la fête des associations, de la pose de banderoles et de panneaux avertissant la population du danger que courent les dites associations.

Étant membre de plusieurs associations Forgeoises, et par mon passé connaissant beaucoup de monde dans d'autres associations, je peux attester du fait que les éléments présentés dans ce tract ne sont que le reflet de la triste réalité. Ainsi, la baisse des subventions municipales est bien réelle, il suffit de regarder les montants attribués aux associations tous les ans et de les comparer entre elles. Le jeu est évidemment plus compliqué maintenant que l'actuelle municipalité a savamment fait disparaître du site Internet de la commune les délibérations communales précédentes. Néanmoins toutes les associations auront remarqué que la mairie tente de camoufler derrière un ronflant appel à projets ces baisses de subventions, en attribuant aux associations qui auront répondu à l'appel à projets des subsides compensatoires.

Je peux également attester qu'une des associations à laquelle j'appartiens a subi depuis le début de la mandature trois déménagements, dont deux quasiment imposés du jour au lendemain, sans justification claire, et sans aide communale. Le dernier déménagement a engendré une cohabitation d'office avec une seconde association, non prévenue de l'arrivée de la première, mais grâce à la bonne volonté de tous les associatifs, la cohabitation s'est plutôt bien passée. De même, j'ai appris récemment que la troupe de théâtre avait reçu une injonction municipale relative au déménagement de son matériel de la salle où il était entreposé, et ce en pleine période de vacances. Bien évidemment, la mairie s'est dans un premier temps abstenue de proposer un nouveau local de stockage, et il aura fallu que la responsable de l'association décide de ne pas bouger dans l'immédiat pour débloquer la situation.

D'autres associations ont attendu pendant des mois que la mairie daigne leur accorder une salle de réunion. Le motif mis en avant par l'actuelle municipalité est le nombre limité de salles disponibles. Je le dis tout net, ce motif est complètement bidon dans la mesure où la mairie s'est empressée à son arrivée de virer toutes les associations de la maison des associations, à l'exception de l'AMM probablement trop grosse pour être déplacée. Tout cela pour transformer ce bâtiment en partie en annexe de la mairie ! Elle nous rejoue d'ailleurs le même film avec la salle polyvalente, d'où elle souhaite également exclure toutes les associations, toujours sous un prétexte tout aussi falacieux que le précédent, à savoir la transformation de ce lieu en base-vie pour les ouvriers intervenant à l'école maternelle. Il suffit de vous référer à mon précédent article sur les associations pour comprendre en quoi ce scénario relève de la mauvaise excuse. Néanmoins, cela aura pour conséquence de réduire la surface des locaux disponibles, de conduire à la fermeture de certaines associations, et/ou de reloger à marche forcée ces associations dans des locaux bien plus exigüs, sur des créneaux horaires minimalistes.

Je ne reviens pas sur l'absence de confiance citée dans le tract, qui se traduit, comme on le perçoit dans les lignes ci-dessus par une absence de dialogue, par une avalanche de courriers sans réponse, et, comme le dit le tract, par des injonctions administratives et des refus non motivés. Une association s'est ainsi vue refuser l'accès à une salle au motif qu'elle était polémique et militante. Ce refus est totalement en contradiction avec les dispositions légales et pourrait conduire à des poursuites au tribunal administratif. Dans le même temps, des demandes sont toujours en suspens depuis des semaines, et des comptes-rendus de réunion attendent depuis bientôt un an leur validation par l'équipe municipale, qui se permet d'ailleurs de réécrire à son avantage les points discutés en réunion.

Comment, par ailleurs, faire confiance à une équipe qui prend des libertés de plus en plus marquées avec les faits ? Le club des boulistes de Forges avait ainsi demandé la possibilité d'utiliser le terrain engravé du stade pendant les congés afin de pouvoir continuer à pratiquer son activité favorite. Refus de la mairie au motif qu'il y aurait des travaux, sur le mode : « cette année c'est comme ça » ! De même, l'association des télétravailleurs l'Autre Bureau avait demandé à pouvoir utiliser les locaux qui lui sont dévolus puisque certains de ses membres auraient été présents au mois d'août. Réponse de la mairie, donnée par oral à certains de ses membres : « pas possible à cause ces travaux ». Renseignements pris auprès des divers membres de ces associations, il n'y a eu sur ces sites aucun des travaux susceptibles d'empêcher leur utilisation par les associations. On est donc bien ici en présence d'une décision totalement arbitraire et totalement orthogonale aux intérêts des membres associatifs.

Un dernier mot pour terminer concernant les menaces et les insultes mentionnées dans le tract, et reçues par certains associatifs. J'ai été informé il y a quelque temps des insultes, des propos sexistes, voire des menaces tenues par de hauts responsables de l'équipe municipale actuelle, auxquelles ont été confrontées par ricochet certains associatifs. Ces derniers n'ont pas souhaité porter plainte. Mon sentiment est qu'il s'agit d'une erreur, même si je peux en comprendre les raisons. Un dépôt de plainte aurait en effet permis de mettre un stop à certains agissements d'élus dont les propos s'apparentent, comme l'aurait dit le regretté Pierre Desproges, à une chronique de la haine ordinaire envers les associatifs, voire même d'un mépris de classe.

Tout cela confirme, et c'est ce que je vis dans les associations auquel j'appartiens, que ce qui est dit dans le tract est le reflet exact de la triste réalité forgeoise, sans exagération aucune. Bien sûr, toutes les associations ne sont pas logées à la même enseigne, mais la colère gronde dans nombre d'entre elles. Sans vouloir être pessimiste, je pense cependant que ce tract ne changera pas grand chose à la politique associative municipale, tant les élus majoritaires actuels sont enfermés dans le camp retranché de leurs certitudes, prisonniers de l'entre-soi que j'ai précédemment décrit. Cependant, ce tract aura au moins eu le mérite de révéler à nos concitoyens la face cachée de la municipalité, alors que cette dernière ne montre, au travers de sa communication, que sa façade présentable. Or l'arrière-cour ne sent pas la rose...


Crédit Illustration :

Doc. personnel. Photo du tract reçu en boîtes aux lettres.




vendredi 2 septembre 2022

ASSOCIATIONS : QUAND LA MAIRIE SE MOQUE DU MONDE (1)...



Jusqu'à présent, j'ai pris soin de ne pas mélanger mon activité de commentateur de la vie politique locale ou nationale avec mon activité de responsable d'association. Là, la municipalité dépasse les bornes et se moque carrément d'une partie du monde associatif. Ce n'est pas nouveau, mais on frise aujourd'hui le ridicule le plus absolu, ridicule mâtiné de libertés grossières prises avec les faits !

L'association l'Autre Bureau utilise pour son activité une salle communale du lundi au vendredi, à des horaires où peu d'autres associations seraient intéressées par cet usage. D'autres associations, dont la MCL, CdP91 et Forges en Transition disposaient du lieu le soir et le week-end pour leurs activités. Or, notre association a été informée autour de la mi-juin, de la nécessité de suspendre notre activité dans les premiers jours de juillet.

Lors d'un entretien demandé par l'association, nous avons donc été informés de la décision municipale de suspension d'activité au motif que la partie basse de la salle polyvalente serait utilisée comme « base-vie » pour le chantier de l'école maternelle ! Les membres fondateurs de l'association participant à cette réunion n'en n'ont pas cru leurs oreilles, jusqu'à temps que les élues présentes ce jour là nous indiquent que cette décision était motivée par un souci d'économie sur l'opération de rénovation de l'école. Renseignement pris auprès d'un conseil juridique, il est apparu très vite que cette demande municipale était irrecevable, l'association disposant d'une convention de mise à disposition du lieu jusqu'à fin novembre. J'ai fait donc valoir ce point auprès des élus des minorités pour intervention en conseil municipal, et très curieusement, je constate que mon intervention a porté ses fruits puisqu'il nous a été affirmé par Mme la maire que l'entreprise intervenante, qui était soi-disant responsable du refus de partage de salle, avait finalement accepté la présence des associations. Un mot pour dire que ce n'est pas, à mon sens, à une entreprise privée de dire qui doit utiliser ou non une salle communale. Mais passons. Il y a plein d'autres incohérences dans ce dossier.

En incidente, lors de cette réunion en mairie, nous avons tenté d'en savoir plus sur l'intérêt que portait la commune au télétravail et aux approches de type tiers-lieux. Les membres fondateurs et moi même n'avions en effet pas senti une appétence forte, au niveau communal, pour ces projets. Pourtant, notre structure fait des envieux dans pas mal d'autres communes de la CCPL, et cette entité avait d'ailleurs décidé de nous aider à développer ce lieu novateur par le biais de création de synergies intercommunales. Même constat au PNR de la haute vallée de Chevreuse qui était informé et intéressé par notre projet. Ceci nous a valu d'ailleurs d'être conviés aux réunion tiers-lieux du PNR. Le discours communal autour de ces projet a malheureusement confirmé notre sentiment commun. A part quelques banalités sur l'intérêt du télétravail en cas de pandémie, nous nous sommes trouvés confrontés de la part des élues présentes ce jour à ce que je qualifierais, plutôt aimablement, d'un vide insondable sur le sujet. Tout cela pour dire que ce projet de tiers lieux/site ce télétravail ne sera probablement pas poursuivi dans le temps. A quelques jours du forum des associations, et malgré les demandes nouvelles que nous recevons régulièrement, il me semblait pertinent d'informer les Forgeois de ce désintérêt communal, complètement orthogonal à la plus que nécessaire mise en place de modalités de développement durable. Avoir des entreprises innovantes sur la commune, des start-up reconnues au niveau national, avoir un lieu ou des professeurs ont pu faire des cours à distance, où nous accueillons des étudiants et nombre d'auto-entrepreneurs, où nous pensions pouvoir accueillir également des artistes pour l'exposition de leurs oeuvres, tout cela à bas coût carbone, relève probablement du gadget pour l'actuelle municipalité. A moins que cela ne rapporte pas assez d'argent dans les caisses communales puisque tout semble évalué à l'aune des coûts, et jamais des bénéfices, surtout quand ceux-ci ne sont pas financiers. La notion d'externalité positive, à Forges, c'est très, très loin de ce qui est compréhensible par la municipalité, semble-t-il !

Pour revenir à l'argumentaire présenté par les élues, il se trouve que j'ai assuré quelque temps la fonction d'adjoint aux travaux dans cette commune après avoir été pendant 9 ans membre de la commission travaux. Il est donc difficile de me raconter des balivernes. J'ai donc très vite compris que cette histoire de base-vie présentait en fait toutes les caractéristiques d'une très mauvaise excuse pour virer les associations du lieu. Je rappelle que la municipalité a procédé de même à la maison des associations, qu'elle a transformé en annexe de la mairie, mais où elle est contrainte de conserver l'AMM, une très grosse association communale quasi inamovible.

Deux autres points sont à relater. Le premier concerne la pertinence d'utiliser ce lieu comme base-vie. Il se trouve que j'ai des contacts avec les coordinateurs de sécurité (SPS), qui sont les personnes chargées de vérifier le respect des normes de sécurité sur les chantiers, en amont et pendant les travaux. Mon sentiment premier a été conforté par l'analyse de l'un d'entre eux, car il se trouve que l'utilisation de ce lieu ne correspond a pas à ce qui est attendu d'une base-vie. Si la réglementation n'impose pas de distance maximum entre le chantier et la base-vie, elle indique que celle-ci doit se situer à proximité du chantier. La mesure que j'ai faite via Google Earth montre que cette base-vie est à un tout petit peu moins de 400 mètres du chantier ! On est loin d'une proximité immédiate. Deuxième anomalie, s'agissant de travaux de BTP, dont certains sont salissants, le local doit être équipé de douches. Il n'y en a pas. Troisième anomalie, il doit disposer d'armoires de type vestiaires, résistantes au feu. Il n'y en a pas non plus. Quatrième anomalie, l'accès devrait se faire via un itinéraire balisé, ce n'est évidemment pas le cas. Dernier point, étant présent en juillet et août à Forges et chargé de l'arrosage des plantes vertes des locaux associatifs, je n'ai pu que constater, deux fois par semaine, l'inoccupation générale de la « base-vie», y compris aux heures des pauses. La photo en illustration en atteste, et j'aurais pu la prendre à chacun de mes passages : pas de vestiaire, pas de réfectoire identifié, juste deux bâches au sol, une table et deux chaises, non réglementaires soit dit en passant car tout devraient être, en théorie et si ma mémoire est bonne, résistant au feu... Bref, sur ce dossier, on est clairement sur du grand n'importe quoi.

Le second point porte sur les soi-disant économies, argument mis en avant par la commune. Je me suis informé. J'ai redemandé à mes relations dans le BTP combien coûterait la location d'une vraie base-vie sur la durée du chantier (environ 6 mois, 10 personnes présentes en même temps, c'est une estimation) : « pour toi » m'a-t-on répondu, environ « 8000 euros ». Sur un chantier à plus de 800 000 euros, on est donc sur l'épaisseur du trait. S'il s'avère y avoir des travaux supplémentaires (TS), on sera en effet vite au delà de cette facture. Ceci dit, je sais que l'on doit rester raisonnable avec l'argent public, et que les économies sont bonnes à prendre, mais en l'espèce l'économie que pense faire la mairie se fait clairement sur le dos des associations, contrairement à ce que Mme la maire a affirmé sans rire au conseil municipal. La municipalité envisage donc de virer de la salle polyvalente cinq activités de quatre associations qu'elle tente de recaser à marche forcée dans des locaux plus petits, sur des créneaux minimalistes, ou, dans le cas de l'Autre Bureau, auquel elle ne propose strictement rien. Et comme la base-vie n'est quasiment pas occupée, nous sommes nombreux au sein de ces diverses associations à penser que la mairie se sert du chantier comme prétexte, dans un but pour le moment inavoué, mais qui ne sera de toutes façons, c'est certain, pas profitable aux associations.

Un dernier mot pour dire que s'il faut fermer l'Autre Bureau, je fermerai l'Autre Bureau sans état d'âme, si tel est le souhait de l'AG du mois d'octobre. En ce qui me concerne, cela ne changera ni ma vie, ni mes engagements citoyens et politiques. J'écris cela car deux employés communaux, et je ne dirai bien sur pas lesquels, m'ont dit que la mairie voulait se débarrasser de l'Autre Bureau par esprit de vengeance, car ce serait « mon » association. Si tel est le cas, cela démontre bien montre bien son incompréhension totale du monde associatif. Ce n'est pas « mon » association, c'est juste une des associations où j'agis comme bénévole. Je ne serai pas pénalisé par sa fermeture, bien au contraire. Ce sera du travail en moins ! Non, cette fermeture ne pénalisera que les membres actifs et au delà un peu d'activité économique sur la commune. Elle dégradera également l'image de la commune, qui n'a pas besoin de cela, que ce soit à la CCPL ou au PNR. Quant au projet de tiers lieux/télétravail, sur lequel nous avons commencé à travailler dans les années 2010 avec Ms. Antoine Lestien et Daniel Bouchon, nous avons eu sans doute raison trop tôt, le projet étant arrivé dans une commune aujourd'hui trop vieille, intellectuellement. Impossible de ne pas repenser à ce que disait ma mère, italienne de naissance, quand elle citait le proverbe de son pays « tu peux amener l'âne à la rivière mais tu ne peux le forcer à boire ». C'est tellement vrai !


Crédit illustration :

Document personnel

mardi 23 août 2022

CRAINTES AU SUJET DES TRAVAUX
DE VOIRIE À CHARDONNET



Comme tous les étés, des travaux plus ou moins importants ont lieu dans notre commune. Je suis récemment passé voir des amis à Chardonnet et j'ai pu constater qu'un décapage la voirie avait été effectué. Depuis un nouveau revêtement a été posé.

Renseignements pris auprès d'entreprises de ma connaissance, ce décapage précède la réfection du tapis de roulement, qui consistera en la pose d'un enrobé (que l'on appelle familièrement du goudron).

Il est indéniable que les voiries à Chardonnet avaient besoin d'une remise à niveau sérieuse. Malheureusement, je crains que les travaux effectués ne soient en quelque sorte qu'un cautère sur une jambe de bois. Il y a en effet dans cette zone plusieurs problèmes qui se cumulent et qui ne me semblent pas avoir été traités. Un des problèmes réside dans le bombage de certaines chaussées, bombage qu'il est absolument indispensable d'atténuer. Pour cela, il faut déplacer les tampons (les plaques de métal circulaires qui se trouvent au milieu des chaussées) dans l'axe z, c'est-à-dire en hauteur, au risque de voir ces derniers se retrouver à plusieurs centimètres au-dessus de la chaussée terminée, s'ils ne sont pas repris.

Le deuxième problème réside dans la mauvaise qualité du fond de forme, en différents endroits. Pour faire simple, le fond de forme c'est l'ensemble des couches techniques qui se trouvent sous le macadam. Ce sont ces différentes couches qui garantissent dans le temps la stabilité de l'ouvrage, donc celle de la couche de roulement. Or, selon les informations en provenance des entreprises intervenantes, et de ce que j'ai vu sur site, ce fond de forme ne sera pas refait. Je crains donc que la durée de vie du revêtement nouvellement posé soit brève, pour ne pas dire très brève, et ce d'autant plus que nous risquons de connaître de plus en plus souvent des alternances d'étés chauds et très secs et d'hivers éventuellement gélifs. Ces alternances sont tout à fait délétères pour la voirie. J'estime en conséquence, et en espérant vivement me tromper, qu'à certains endroits le revêtement sera sensiblement dégradé dans trois ou quatre ans.

Par ailleurs, une réfection sérieuse aurait à mon sens nécessité de réfléchir à l'enfouissement des réseaux. Avec le changement climatique, le risque d'événements de plus en plus violents (orages, bourrasques de vent, tempêtes, etc.) s'accroît. Il devient donc encore plus nécessaire qu'auparavant de protéger ces réseaux électriques, téléphonie et internet. Pour cela, la solution technique de choix consiste en leur enfouissement. Cette opération s'inscrit dans les stratégies de résilience de nos sociétés qu'il est urgent de développer. Elle présente présente également un intérêt paysager puisqu'elle permet de réduire le nombre de fils et de poteaux, souvent peu esthétiques, qui parsèment les rues, avec, à mains endroits des risques réels d'arrachement de câbles.

Pour l'avoir pratiqué alors que j'étais élu aux travaux, l'enfouissement est une opération lourde. Il faut en effet faire intervenir très en amont un cabinet d'études pour redessiner les alimentations électriques et téléphoniques. Par ailleurs, cet enfouissement représente un surcoût très important mais tant qu'à entreprendre des travaux, autant le faire pour qu'ils durent. Tel que réalisés actuellement, et sans remettre en cause la qualité technique de l'entreprise intervenante qui fait ce qui lui est dit de faire, j'ai fortement l'impression que la réfection de la bande de roulement est un peu (surtout) du tape-à-l'oeil qui ne s'inscrira pas dans la durée. Je crains donc également qu'il s'agisse, au moins partiellement, d'une petite liberté prise avec l'argent public. Quand je dis « petite », je suis plutôt gentil puisque selon mon estimation fondée sur la longueur de voirie en travaux et les coûts estimés au mètre linéaire, je ne serais pas étonné que ces travaux de réfection de la couche de roulement atteignent entre 200 000 et 400 000 euros, somme qu'il faudra probablement de nouveau débourser en partie entre 2025 et 2030. L'actuelle municipalité parlait dans ces documents de campagne de restauration des finances publiques. Sur ce dossier là, on est clairement plus proche du gaspillage de la bonne gestion financière !


Crédit illustration :

Document personnel



mercredi 17 août 2022

LA RENOUÉE DU JAPON,
UNE ESPÈCE TRÈS INVASIVE !



Je circulais récemment rue du jeu de paume, et j'ai noté que les bas-côtés et le talus dans la descente vers la ferme de Pivot avaient été récemment fauchés. Une bâche sombre y est également installée, et tout me porte à croire qu'il s'agit d'essais pour tenter de limiter l'installation d'une espèce particulièrement invasive, la renouée du Japon.

La renouée du Japon, de son nom scientifique Reynoutria japonica (préalablement Fallopia japonica), appartient à la famille des Polygonaceae qui regroupe des espèces très diverses dont les plus connues du grand public sont sans doute la rhubarbe (Reum spp.), les Rumex, genre auquel appartient l'oseille, ou, parlant à nos amis bretons, le sarrasin (Fagopyrum esculentum), également appelé blé noir. Ce nom est trompeur, car il laisse à penser que le sarrasin pourrait être une céréale, ce qu'il n'est à l'évidence pas.

Très curieusement, la renouée du Japon est arrivée de façon confidentielle en Europe, au Moyen Âge, importée d'Asie à des fins d'alimentation du bétail. Sa véritable importation en masse remonte cependant au XIXe siècle, également à des fins d'alimentation du bétail, mais également comme plante mellifère et d'intérêt horticole. Elle s'est ensuite répandue au XXe siècle dans pratiquement toute l'Europe. Cette propagation massive est liée à la sa capacité reproductive qui repose sur deux phénomènes. Le premier est la reproduction sexuée, qui fait donc intervenir fleurs, puis fruits et graines. L'efficacité de cette reproduction dépend de la nature des sols et surtout du climat. Elle est considérée par les spécialistes de la question comme peu efficace en France. Ce qui rend donc la propagation de la renouée extrêmement problématique dans nos régions, c'est la reproduction dite végétative. Par définition, cette reproduction végétative n'implique pas de fécondation. Elle repose chez les végétaux sur des processus de type bouturage ou greffe, ou, de façon naturelle cette fois, sur le marcottage (une tige se courbe, touche sol, et s'enracine pour former un nouvel individu) ou la formation de stolons (cas des fraises par exemple) ou de bulbes annexes à partir d'un bulbe mère, pour ne citer que quelques exemples.

Chez la renouée, la fonction végétative est associée à son important réseau de racines et de rhizomes. Un petit point de biologie végétale ici, pour préciser que le rhizome, contrairement à une idée reçue, n'est pas une grosse racine. Sa structure l'apparente en effet à une tige souterraine. Cette tige produit dans certains cas des feuilles souterraines, non chlorophylliennes, qui restent « collées » au rhizome, lui donnant un aspect écailleux. Dans le cas de la renouée, une plante d'un mètre de haut peut projeter sous terre un réseau de racines de rhizomes dépassant 10 mètres ! De plus, et c'est bien là le problème majeur, un simple petit morceau de rhizome de quelques grammes peut, dans des conditions favorables , donner naissance à une plante entière. Les rhizomes étant des tiges souterraines, on ne s'étonnera pas d'apprendre qu'un petit morceau de tige feuillée tombé au sol peut aussi s'enraciner, si les conditions sont favorables,et régénérer une plante entière

La renouée est considérée comme une espèce très envahissante et elle fait d'ailleurs partie, au niveau européen, des 100 espèces végétales les plus problématiques. Dans certains pays, son éradication est obligatoire à proximité des constructions. En effet, les racines et les rhizomes de la renouée sont extrêmement puissants et capables de percer les fondations de certaines habitations, y compris celles réalisées en béton. De plus, étant capable de progresser très rapidement, la renouée pose un véritable problème environnemental dans la mesure où sa croissance affecte sensiblement les espèces indigènes dont elle peut même prendre la place, avec les conséquences que l'on peut imaginer sur la chaîne alimentaire et donc la biodiversité locale. Malheureusement, l'éradication de ce végétal est très difficile, voire impossible. Il est donc plus raisonnable de penser « contrôle ». On peut ainsi oublier les désherbants chimiques classiques, sauf à les utiliser en cocktails à doses relativement élevées, une technique souvent difficile à mettre en oeuvre du fait des risques de contaminations environnementales surtout le long des cours d'eau. Des approches biologiques ont été étudiées, en utilisant des insectes très friands de renouées. Le problème est que bien que ces insectes ne montrent pas une appétence forte pour les plantes indigènes d'Europe, ils sont susceptibles de changer de comportement. Néanmoins, au plan biologique, la renouée semble un aliment d'intérêt pour certaines chèvres et moutons. Des approches d'écopâturage ont donc été développées avec succès, particulièrement dans des zones classées espaces naturels sensibles.

Les techniques de contrôle les plus prometteuses restent essentiellement basées sur des méthodes physiques. Celles-ci incluent le repérage rapide des nouvelles zones ou pousserait de la renouée et l'arrachage de la plante, ainsi que le décaissage d'une large zone du sol environnant afin d'éliminer les rhizomes. Pour les zones plus largement contaminées, après l'arrachage de la plante on peut procéder au traitement du sol environnant. Les volumes à traiter sont cependant impressionnants, même si des techniques performantes de retraitement du sol ont été mises en place au cours des 10 dernières années. ces techniques impliquent le broyage extrêmement fin du sol et des rhizomes, empêchant ces derniers de régénérer des plantes entières. Une autre technique est celle mise en œuvre, semble-t-il, dans notre commune, et qui consiste en un bâchage du sol sur la zone de croissance du végétal. Les conditions de réussite sont cependant drastiques puisqu'il faut un bâchage très large de la zone contaminée et un maintien absolu de la bâche au sol pendant des périodes longues (plusieurs mois, voire plusieurs années). Il faut également une bâche extrêmement solide, dont le maintien de l'intégrité doit être assuré faute de quoi la plante pourra de nouveau de développer. On cite parfois le cas de repousses de renouée sur bâche au travers des trous laissés par l'agrafage lors de la fabrication. L'avantage de cette technique est qu'elle est relativement peu coûteuse, économe en énergie, et satisfaisante sur le plan environnemental.

Dernier point, la renouée, jeune, est comestible. Néanmoins, cette espèce présente des capacités marquées de bioaccumulation des métaux, et particulièrement de certains métaux lourds. Ceci rend sa consommation potentiellement dangereuse, à moins de la limiter aux secteurs dont l'historique est bien connu, et dans lesquels toute trace de contamination métallique peut être exclue. Des essais ont également été menés pour utiliser la renouée comme ressource biomasse, soit pour la production de biogaz, soit pour la production d'un composé qu'elle biosynthétise en quantités relativement importantes, le resvératrol, très utilisé par l'industrie cosmétique ou comme complément alimentaire.

Comme le ragondin, introduit volontairement pour exploiter sa fourrure, les coccinelles asiatiques supposer lutter contre les pucerons, ou le lapin importés aux Kerguelen pour servir d'aliment carné, la renouée s'ajoute à la longue liste de ces apparentes bonnes idées d'introduction d'espèce allochtones, qui ont finalement mal tourné. Cependant, pour finir sur une note optimiste, il faut préciser que bon nombre d'introductions volontaires d'espèces étrangères ne se sont pas traduites par un désastre écologique, au contraire : personne en plein été ne trouve à redire à la production de tomates, de courgettes ou d'haricots (en provenance des Amériques) ou d'aubergines (en provenance d'Inde). Notre alimentation serait ainsi bien triste si on ne se limitait aux espèces européennes indigènes. Même s'il est pertinent de favoriser la culture d'espèces indigènes, peut-être en serait-il de même aussi pour nos jardins : pour ne citer que deux espèces emblématiques, le rosier vient d'Asie centrale, de Perse probablement, et le lilas vient d'Asie orientale ou d'Inde...   

Crédit illustration : 

Régis Thomas, David Busti et Margarethe Maillart. La Renouée du Japon à la conquête du monde.
ENS Lyon.
Cliché R. Thomas.
http://biologie.ens-lyon.fr/ressources/Biodiversite/Documents/la-plante-du-mois/la-renouee-du-japon-a-la-conquete-du-monde