samedi 11 décembre 2021

SI VOUS PENSEZ QUE L’ÉDUCATION COÛTE TROP CHER, ESSAYEZ L’IGNORANCE !

Cette phrase, attribuée au président américain Abraham Lincoln, résonne curieusement dans notre commune. Explications.

« Ça chauffe » quelque peu à l’école maternelle de Forges Les Bains ! Une animatrice en charge de la surveillance des petiots durant leur sieste de l’après midi vient et effet de rejoindre un autre service du périscolaire. Depuis la rentrée de la Toussaint, les enseignantes sont donc seules face aux enfants après leur repas, ce qui ne leur permet pas d’assurer un service satisfaisant. Impossible, par exemple, de sortir s’occuper d’un petit pendant que les autres dorment.

La municipalité, interrogée par les enseignantes durant un conseil d’école, indique après quelques tergiversations, qu’effectivement cette personne n’assurera plus ce service à la maternelle. Cette même municipalité ne souhaite en effet ni embaucher une nouvelle personne, ni payer d’heures supplémentaires à un des personnels municipaux pour assurer le suivi de la sieste des enfants. Devant le tollé suscité chez les enseignantes, la municipalité a fait partiellement marche arrière et a décidé d’affecter quelqu’un à cette surveillance, mais uniquement jusqu’aux congés de Noël.

Inutile de dire que les deux associations de parents d’élèves, prévenues de la situation, sont très mécontentes de cette décision. L'une estime néfaste le regroupement contraint des enfants dans un seul dortoir, pour des raisons de sécurité, l'autre dit que la situation est difficile pour les enseignantes et problématique pour le repos des enfants, et regrette une ingérence de la commune dans certains choix pédagogiques, hors du ressort de la mairie. De plus, la « concertation » avec la dite mairie n’a pas été, disons... fluide et transparente ! Ainsi la municipalité a récemment proposé aux parents - dont nombre travaillent - une réunion en semaine à... 14H00, avec les enseignantes d'ailleurs, qui ne pourront donc y participer à moins d'être remplacées ! Par ailleurs, ces enseignantes sont aussi très remontées, considérant que la mairie rejette sur elles le problème, en arguant de leur mauvaise organisation. Je ne peux que rappeler que cette même mairie parlait de preneur d'otages au sujet des enseignantes considérées comme personnes fragiles, et donc placées en arrêt de travail (1).

De mon côté, je me suis renseigné sur les besoins réels de la maternelle. Ceux-ci s’élèvent à environ 1 personne pendant 1h30 par jour. Sur 4 jours de surveillance par semaine, cela fait 6 heures hebdomadaires, sur 4 semaines et demi par mois, cela correspond grosso modo à 26 heures mensuelles. Si je compte un coût horaire de l’ordre de 20 euros, incluant les cotisations sociales, le coût de ces heures de travail manquantes ressort à environ 550 euros mensuels. Et même si cela se trouvait imputé comme « heures supplémentaires » pour un des personnels municipaux, on tournerait à moins de 650 euros/mois. Comme je compte environ 8 mois d’activité scolaire, le coût annuel pour le budget communal serait de l’ordre de 5500 euros. Or le discours de la mairie est que l’école serait largement dotée en ATSEM et personnel périscolaire, mais cette conviction a été infirmée, vite fait bien fait, par le représentant du rectorat. Forges est « dans la moyenne » sans plus ! Autre volet du discours local, cela serait trop cher ! Comment, dans ce cas, ne pas rappeler que cette même municipalité s’apprête à dépenser 150 000 euros sur 3 ans pour des caméras de sécurité, dont l’efficacité reste à très largement à démontrer. Un rapide calcul montre que ces 150 000 euros représentent, grosso modo, presque 30 ans de salaire du personnel à remplacer... Peut être, la mairie envisage-t-elle de placer une caméra dans le dortoir. On saurait ensuite qui n'a pas dormi et qui n'a pas été sage avec ses petits camarades !

Plus sérieusement, j'admets que le titre de l’article est un peu caricatural. Certes. Ceci dit, entre une dépense inutile, principalement motivée par une idéologie sécuritaire, et une dépense utile aux enfants et aux enseignantes, gage d’un repos, donc d’un apprentissage de qualité, on voit bien où se porte le choix et la priorité de l’actuelle municipale ! C'est, à mon sens, à la fois lamentable et très significatif !


Note ajoutée le 23/12:
Le Républicain publie ce jour un article sur la situation dégradée du périscolaire à Forges, raccord avec mon article:
Pour ceux qui se poseraient la question, je ne suis pour rien dans la production de l'article du Républicain, n'ayant pas de contact avec la presse.


Référence :

1. Un professeur malade (ou gréviste) n’est pas un preneur d’otages !

vendredi 10 décembre 2021

LE WOKISME ET L'ÉMERGENCE
D'UN NOUVEL ORDRE INTELLECTUEL



Je publie ici une nouvelle note du collectif de scientifiques RogueESR. Cet article, assez complexe, traite de la façon dont le sens des mots peut être dévoyé à des fins politiques, en se focalisant sur le mot « woke », récemment apparu dans les débats. Même si je ne suis pas d'accord avec toute l'analyse du collectif, en particulier sur la non-prise en compte dans celle-ci de certaines des dérives observées aux Etats-Unis, plusieurs éléments présentés sont intéressants, surtout en regard des processus de brouillage des idées et concepts et des critiques faites par certains au « wokisme ». Le texte de RogueESR est en italiques et mes ajouts ou retraits en caractères droits ou entre crochets, respectivement.

La période récente a vu se multiplier les procédés d’implosion du langage destinés à créer un brouillard de confusion et de désillusion. Le procédé le plus simple consiste à substituer au sens propre des mots, le sens de leur antonyme*. [...] La mise en circulation de catégories creuses, de concepts mal posés et de faux problèmes fait également partie de cette stratégie du brouillard discursif. Ainsi, la propulsion dans la sphère médiatique du mot « wokisme », quelques mois après l’apparition d’autres chiffons rouges comme « cancel culture » ou « islamo-gauchisme » participe de ce brouillage qui pollue l’analyse de la situation réelle de l’Université et de la science, et de notre société en général[...]. Dans l’agitation du « wokisme », surtout quand le terme n'est pas bien défini, le réel ne joue aucun rôle : seul compte le fantasme politique que l’étiquette « woke » permet [...] d’éveiller.

Woke est le prétérit du verbe wake (« veiller », plutôt que « se réveiller », comme on peut le lire parfois, même si cet emploi existe aussi) : être woke, c’est donc littéralement « rester vigilant, ne pas s’endormir », sans référence particulière à un quelconque « éveil » des consciences. Le dictionnaire Merriam-Webster date le premier emploi de be woke au sens de « être préoccupé des injustices et des discriminations » de 1972 [...] mais wokeness, nom anglais du « wokisme », n’est employé qu’à partir de 2014, exclusivement à des fins dépréciatives, notamment de la part d’auteurs appartenant au milieu [...] qui a porté M. Trump au pouvoir en 2016.

Le « wokisme » est un terme épouvantail qui stigmatise, parce qu’il les amalgame, des courants politiques qui défendent des idéaux démocratiques et les trois valeurs fondatrices de la République française : liberté, égalité, fraternité. [...] Ainsi, le mouvement « Black Live Matters » est-il considéré par certains comme un des avatars du «  wokisme ». Sans nier l'existence de dérives au sein de courants politiques extrêmes, habituellement situés dans l'extrême-gauche nord-américaine, un des intérêts du mot « wokisme » est de nous renseigner sur ceux qui en font usage. Le parcours sinueux de woke comme sa synonymie d’usage avec « islamo-gauchisme » signent sa filiation intellectuelle. Dernier arrivé en date dans le vocabulaire caractérisant les milieux conservateurs états-uniens et de leurs copies européennes oeuvrant contre le supposé « marxisme culturel », il en diffère sur un point important : là où les précédents dénonciateurs du « marxisme culturel » ne faisaient pas mystère de leurs convictions politiques, religieuses, autoritaires, la lutte contre le supposé « wokisme » se prévaut de la « rationalité », du « progressisme » voire, comble du retournement, de la « liberté académique ».

Pour comprendre quel milieu a produit la chimère du « wokisme », il convient en effet de remonter aux origines de la refondation idéologique des mouvements conservateurs au début des années 1970. A cette époque, les milieux conservateurs nord-américains ont progressivement mis en avant une menace supplétive au communisme soviétique, un ennemi intérieur idéologique contre lequel une guerre institutionnelle devait être menée : le « marxisme culturel ». En substance, il convenait d’agiter le fantasme d’un marxisme omniprésent sur les campus américains, et sous l’influence de l’École de Francfort. Ce supposé mouvement homogène fut accusé de subvertir la jeunesse par la promotion de l’égalitarisme, du féminisme, du « multiculturalisme », de la liberté sexuelle et de l’écologie. 

Les concepts élaborés à cette époque ont été remis au goût du jour dans les années 2010 par la nouvelle droite nord-américaine et l’extrême-droite européenne. On en trouve trace dans le manifeste publié par Anders Behring Breivik, meurtrier de 77 personnes à Oslo et à Utøya en juillet 2011. En 2017, le conseiller de Donald Trump Steve Bannon a repris à son compte la croisade contre le « marxisme culturel » lors d’un festival suprémaciste organisé à Berkeley sous le titre « Free Speech Week ». L’année suivante, ces termes étaient repris par l’entourage de M. Bolsonaro. Ils figurent encore dans le manifeste du terroriste d’extrême-droite Brenton Tarrant, meurtrier de 51 personnes de confession musulmane à Christchurch en mars 2019.

Cette émergence de nouveaux vocables au sens altéré, voire antinomique de leur sens d'origine, s'est produite presque en même temps que se développaient à la fois les réseaux sociaux et les émissions de télévision ou de radio que l'on peinera à qualifier de débats.  On y argumente en effet en tous sens au nom d’un « marché des idées » pouvant se passer des processus de régulation [...], de la nécessité de faire preuve, de la disputatio (c'est à dire de réfutations argumentées) entre pairs. Ainsi, la dénonciation fantasmatique du « wokisme », au travers de tribunes, d’interviews, de billets de blog, de faux colloques mêlant confusément usurpateurs, universitaires, polémistes, managers de la science et bureaucrates, en rupture avec toute forme d’éthique pour certains, se rattache souvent à une mouvance dite « libertarienne », indépendamment des étiquettes sociales ou humanistes arborées. [...]

La croisade de la mouvance libertarienne contre la liberté académique - et possiblement contre la liberté tout court, aussi paradoxal que cela puisse paraître -  s’accompagne de la promotion active d’une vision réduisant la science à la technologie, la recherche scientifique à l’élaboration de solutions. Ces mêmes processus d'asservissement et de falsification conduisent aussi aux remplacement de figures intellectuelles [...] par d’utiles bateleurs et autres communicants. Ainsi des milliardaires « libertariens » (Peter Thiel, Jeffrey Epstein, Robert Mercer ou les frères Koch) investissent-ils massivement pour constituer des réseaux de promotion de leurs idées. [...] La nouvelle droite française, omniprésente sur la scène politique et médiatique, s’est constituée très rapidement sur ce modèle états-unien et anglo saxon, dont elle reprend les stratégies et les discours : CNews (groupe Bolloré) est un clone de Fox News, Le Point répète les obsessions de Quillette [note : revue libertarienne australienne] et en traduit les « meilleurs » textes, l’Institut Sapiens, dont l’un des fondateurs est Laurent Alexandre, reprend le principe libertarien des faux laboratoires de recherche, tandis que la « maison de la science et des médias » prévue par la Loi de Programmation pour la Recherche (LPR) duplique le Science Media Center, une officine de désinformation et de réinformation scientifique du Royaume-Uni. [...] 

Certains secteurs technicistes et autoritaires du « mouvement libertarien » ne se contentent plus de vouloir mettre le monde académique, déjà usé par la bureaucratisation, la précarisation et la paupérisation, à genoux : en s’adonnant temporairement à des menées intimidatrices, ils préparent des purges qui s'étendront hors de l'université et du monde de ceux qu'il est convenu d'appeler les intellectuels. L’un des hommes d’affaires libertariens, M. Goodrich, théorisait déjà il y a cinquante ans : « les libertés académiques sont en réalité un déni de liberté. » L’un de ses think tanks, Liberty Found, propose au format numérique une bibliothèque des écrits libertariens, avec cette philosophie : « il n’y a aucune raison qu’une bibliothèque universitaire contienne plus de 5 000 ouvrages, pourvu que ce soit les bons ouvrages ». C’est à cette aune qu’il faut mesurer l’invocation incessante à la liberté d’expression [...] chez certains des pourfendeurs du supposé « wokisme ». Le droit au débat qu’ils revendiquent est extérieur à l’Université, à la science et aux exigences d’une parole [...] contradictoire. Leur liberté s’identifie en réalité à la censure que les libertariens sont si prompts à déceler chez leurs adversaires.[...]

In fine, nous reconnaissons dans cette pratique du détournement du sens des mots une arme de perversion de la controverse intellectuelle. Cette prétendue exigence de rationalité et de liberté obéit de fait à un agenda quasiment maccarthyste, visant à annuler ce qu’il reste de l’autonomie du monde de la recherche, particulièrement en sciences sociales et humaines, et, bien au delà, à orienter les pensées, les modes de raisonnement, et les référentiels culturel, social et intellectuel de nos concitoyens. D’autres stratégies se déploient en ce sens : naturaliser l’ordre social (« il est normal qu'il y ait des riches et des pauvres », par exemple), faire passer l’antiracisme pour un mal moral, l'antisexisme et la normalisation des minorités sexuelles pour une dépravation, le délire pour une liberté (Cf. la funeste chimère du « grand remplacement »), l’idée démocratique pour une tyrannie, et/ou les valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité pour des lubies. Cette arme de perversion de la controverse porte en son sein, sans que la société s'en rende vraiment compte, les germes d'une société totalitaire.  Comme le fait dire Lewis Caroll à  Humpty-Dumpty : « ce qui compte, c’est celui qui commande, un point c’est tout ».



Note:

* cette remarque résonne avec ce que j'expliquais de l'usage répété du mot réforme dans une précédent article. Consubstantielle à ce mot, en effet, est la notion d'amélioration. Force est de constater que nombre des « réformes » passées (retraite, hôpital, indemnisation du chômage, pour n'en citer que quelque unes) n'ont malheureusement aucune des caractéristiques qui puisse suggérer une quelconque amélioration de l'objet qu'elle concernaient.


Crédit illustration :

Dessin de Boris pour La gazette de la Mauricie
 

mardi 7 décembre 2021

ÉTRANGES RESSEMBLANCES ENTRE FORGES ET MUNICIPALITÉS « FRONTISTES »



A la recherche d’infos sur les associations, je lisais récemment des articles du Monde, de l’Express, de « Libé » et de « L’Huma » et suis tombé par le jeu des renvois et la magie d’internet sur des articles intéressants qui pourraient montrer l’existence d’étonnantes ressemblances entre les communes dirigées par le Front National, devenu Rassemblement National en 2018*, et la notre. Il me semble important de partager ici ces observations.

Revenons tout d’abord sur les faits. Les lecteurs de ce blog savent à quelle sauce l’actuelle municipalité a tenté, très rapidement après son installation, d’accommoder nombre d’associations forgeoises. Par le biais d’une convention de partenariat, la mairie a essayé d’imposer aux associations des obligations étranges, demandant entre autres et en contre partie de son soutien, le prêt du matériel associatif et l’implication des membres des associations dans les événements organisés par la commune. Idem pour le prêt des salles communales, devenu payantes au delà de deux prêts annuels, une décision, soit dit en passant, discutable au plan juridique, celle-ci n’ayant pas fait l’objet de délibération en conseil municipal, à l'heure où j'écris. Moins visible, la mairie a également fait le vide dans la maison des associations, puisque toutes celles qui y étaient installées en ont été « exfiltrées », parfois du jour au lendemain, à l’exception notable de l’académie de musique moderne (AMM). Encore moins visible, la mairie ne répond que très tardivement à certaines associations, par exemple en regard de demande de prêt de salle quand elle ne les refuse pas sans justification ou pour des raisons douteuses et là aussi parfois illégales.

Curieusement, les associations les plus mal traitées à Forges sont celles œuvrant dans le soutien scolaire, l’aide sociale, la transition environnementale, l’aide aux pays en voie de développement, et la réflexion publique. Pour certaines d’entre elles, une des premières actions de l’actuelle municipalité a été de sensiblement réduire leurs subventions communales. Je ne peux donc m’empêcher ici de citer des extraits des articles de presse qui décrivent la situation dans les communes frontistes, où les offensives anti-association semblent être une règle. Prenons le cas de Mantes la Ville, où le maire a vite ciblé l’association Réflexion et Action Citoyenne (1). Son président disait alors « Le social est en train de mourir à Mantes-la-Ville [...] On a essayé de créer le dialogue mais on ne nous a pas tendu la main ». De même, dans cette commune comme dans d’autres contrôlées par le FN, on n’aime pas trop le vivre-ensemble, et les associations de quartiers sont particulièrement ciblées. Comme le dit un des anciens médiateurs de la commune : « On leur refuse d'organiser des événements, on est passé cette année de trois fêtes de quartier par an, une dans chaque quartier, à une fête tournante ». A noter, il s’agit de témoignages obtenus avant la crise sanitaire ; la CoViD 19 n’y est donc pour rien ! A Mantes, le maire ne veut d’ailleurs plus subventionner certaines associations qui proposeraient des activités dites « déjà présentes » comme l'aide aux devoirs ou la médiation sociale. Tiens tiens… Et il ajoute « je veux au contraire développer notre police municipale » (1). A Forges, on préfère les caméras de sécurité !

On pourrait se dire que Mantes La Ville, ce n’est qu’une commune et qu’il ne faut pas généraliser l’action des maires FN. Malheureusement d'autres communes de même obédience connaissent des dérives identiques (2,3). Je cite : « Dès leur arrivée au pouvoir en 2014, les maires Front National n’ont pas hésité à faire des exemples. La Ligue des droits de l’homme et le Secours populaire ont été et sont toujours les deux associations les plus visées. Neuf jours après son élection, Steeve Briois mettait à la porte la LDH d’Hénin-Beaumont, qu’il jugeait trop « politisée ». [...] A Hayange, dans l’Est, le maire Fabien Engelmann s’en prend depuis plusieurs mois au Secours populaire, considérant, dans un communiqué du 30 septembre dernier, que « madame la présidente (du Secours populaire) et son trésorier ont instrumentalisé l’antenne d’Hayange à des fins politiques [...] ».

Là où le constat devient encore plus intéressant - et inquiétant - c’est lorsque l’on s’intéresse à la face caché de l’iceberg. Je cite toujours : « Car si ces maires médiatisent ces choix, cela masque habilement des stratégies, plus discrètes, de mise au pas généralisée du reste des associations. Les refus de soutien financier ou de prêt de matériel ne se drapent pas toujours d’arguments « politiques ». Il faut creuser pour s’apercevoir que, dans ces trois communes FN, le diable se niche dans les détails. Parmi les méthodes : des obligations inscrites dans les conventions signées entre mairie et association ou bien, plus cynique, la pratique du mépris et de virulentes intimidations via les réseaux sociaux » (2). A Forges, je crois avoir rappelé l’existence d’un contrat cadre de partenariat et des clauses léonines qu’il comporte, que la municipalité a tenté d’imposer aux associations. J’ai également décrit le mépris avec lequel sont traitées certaines associations, ou leurs représentants. Quant aux propos tenus sur les réseaux sociaux, il n’est certes pas question d’intimidations, mais on reviendra plus tard sur ce sujet particulièrement intéressant...

On pourrait bien sur arguer que L’Huma et Libé sont de parti pris. Sans doute. Aussi me suis-je intéressé à un article du Point, journal que l’on ne peut qualifier de « journal de gauche », sauf à se positionner soi-même très à droite de l’échiquier politique. Dans un article de 2016 (4), le Point fait les mêmes constats que ceux faits par Libé, L’Huma ou Basta. Je cite, là aussi « Dans la ville de Moselle [Note : il s’agit d’Hayange], c'est le Secours populaire qui est visé. Fabien Engelmann, le maire FN, lui demande de rendre les clés de son local occupé jusqu'à présent à titre gratuit, car l'association mènerait une  « propagande pro-migrants » [...] Déjà, à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) ou Mantes-la-Ville (Yvelines), la Ligue des droits de l'Homme, accusée d'être « politisée », avait été visée. A Fréjus (Var), c'est un centre social qui a été fermé, comme la « Maison du vivre ensemble » à Beaucaire (Gard) [...] A chaque fois, le débat est le même entre exécutifs frontistes et opposants: d'un côté, les édiles d'extrême droite arguent d'une « chasse au gaspi » et d'économies jugées indispensables dans des contextes budgétaires contraints ».

Dans son choix de mise au pas des associations, le maire FN de Hayange, déjà cité, avait décidé de couper l’électricité et le gaz au Secours Populaire (2) au motif que cette associations serait « pro-migrants » en plus d’être « une succursale du Parti communiste » (sic). Il s‘agissait d’en gêner, voire d’en empêcher le fonctionnement. À Forges, deux associations occupent des locaux dans lesquels un des deux cabinets de toilettes est hors service, en raison d’une coupure d’eau et de travaux de réfection de la cuisine entamés par la municipalité voilà plus de 14 mois, et toujours à l’arrêt depuis malgré les multiples relances associatives. Cette coupure d’eau et la mise hors service de l’ancienne cuisine sans volonté de réparation ont le même effet que la coupure d’électricité, à savoir entraver le fonctionnement des associations. Il ne reste disponible dans leurs locaux, en effet, qu’un seul WC et un seul point d’eau, un tout petit lavabo qui sert surtout au lavage des mains. Impossible pour les associations de s’y développer et difficile d’y travailler au quotidien. Étrange parallèle avec la situation lorraine, non ?

Les similitudes ne s’arrêtent pas là. Au Luc, commune dirigée par un élu FN, on constate une valse impressionnante des personnels communaux. Ce sont 4 DGS (directeurs des services) qui ont quitté la commune (3). Dois-je rappeler qu’à Forges, de très nombreux mouvements de personnels ont aussi affecté la commune (5,6) ? Hors des départs en retraite, nous en sommes, en un an et demi de mandat, à deux DGS, à savoir la candidate potentielle et une nouvelle DGS restée en poste quelques mois, plus la nouvelle responsable du service urbanisme, le responsable des services techniques et depuis peu un de ses anciens agents. Indéniablement, un bon rythme !

Au vu de ce qui précède, je pense qu’il existe des similitudes assez surprenantes entre notre commune et des communes « frontistes », mais je vous laisse juge de l’existence ou non d’une gouvernance forgeoise proche par certains aspects de celle de l’extrême-droite. Je dois cependant, pour terminer cet article, mentionner que les élus FN des différentes municipalités évoquées ont tous en commun une haine assez marquée de l’autre, surtout s’il sont étrangers (1, 2). Selon certains d’entre eux « l'installation de camps de migrants situés à proximité des coeurs de ville engendre des tensions graves, nuit à l'ordre public, asphyxie l'économie locale » (7). Ceci pour la version « soft », car les mots parasites, égoïstes ou lâches sont plus souvent employés. Comment dès lors, ne pas se rappeler - et ne pas rappeler - que nombre d’élus de l’actuelle majorité forgeoise - et/ou certains de leurs proches - ont défilé au coté de cadres du Front National lors du pénible épisode de l’installation forcée de migrants à Forges (8) ?


Note :

* l’article se fonde sur des références de 2015 et 2016 en grande partie époque où le FN était le FN, et pas encore le RN, d’où la nomenclature utilisée. Ce qui ne change rien, convenons en, aux idées qu’il propage et à ses méthodes de gouvernance.


Références :

1. Anonyme. A Mantes-la-Ville, le FN fait le tri dans les associations. Libération. Juillet 2015.
Consultable en ligne :
https://www.liberation.fr/france/2015/07/11/a-mantes-la-ville-le-fn-fait-le-tri-dans-les-associations_1346420/

2. Ixchel Delaporte. Comment les maires FN musèlent les associations. L’humanité. Décembre 2016.
Consultable en ligne :
https://www.humanite.fr/comment-les-maires-fn-muselent-les-associations-6287832. 

3. Anonyme. Dans les villes gérées par le RN : budgets sociaux sabrés, démocratie entravée, indemnités des maires augmentées… Basta. Mars 2020.
Consultable en ligne :
https://basta.media/RN-FN-Marine-Le-Pen-extreme-droite-municipales-2020-Henin-Beaumont-identitaires

4. Anonyme ;Dans les mairies FN, une politique sociale et associative ambivalente. Le Point ; octobre 2016.
Consultable en ligne :
https://www.lepoint.fr/politique/dans-les-mairies-fn-une-politique-sociale-et-associative-ambivalente-04-10-2016-2073341_20.php

5. Cascade de départs parmi les cadres communaux de Forges Les Bains.Ce blog : https://dessaux.blogspot.com/2020/10/cascade-de-departs-parmi-les-cadres.html

6. Ambiance, ambiance. Ce blog :
https://dessaux.blogspot.com/2021/01/ambiance-ambiance.html

7. Anonyme. La municipalité FN de Beaucaire adopte une charte anti-migrants. L’Express. Septembre 2016.
Consultable en ligne :
https://www.lexpress.fr/actualite/politique/fn/la-municipalite-fn-de-beaucaire-adopte-une-charte-anti-migrants_1835507.html


8. Gurvan Le Guellec. Migrants à Forges-les-Bains : "Je n'ai aucun préjugé raciste, mais..." L'Obs. Décembre 2016.


Crédit illustration :

Le trésorier du FN et une conseillère de ce parti, pris en photographie, lors de la manifestation à laquelle participaient des élus forgeois et/ou leurs proches, en 2016.

https://www.la-croix.com/France/FN-Wallerand-de-Saint-Just-loue-lattitude-plutot-noble-de-Melenchon-2017-04-28-1300843131



jeudi 2 décembre 2021

BILAN DE CINQ ANNÉES EN MACRONIE.
III. LES INJUSTICES SOCIALES ET FISCALES



Nombre de chroniqueurs, d’observateurs, et d’économistes l’ont dit. Les mesures prises au cours des cinq dernières années ont largement favorisé les plus riches, et sensiblement défavorisé les plus pauvres ou plus fragiles de nos concitoyens. Mes deux derniers articles sur ce sujet ont, je pense, également pointé du doigt l’explosion des injustices sociales, phénomène qui restera comme l’un des marqueurs forts du dernier quinquennat. Outre les mesures ciblées concernant les chômeurs, les retraités, et d’une façon générale le monde du travail, il convient aussi de s’intéresser aux mesures de portée plus générale et en particulier aux mesures fiscales.

La fiscalité a été, dès le début du quinquennat, un secteur dans lequel le gouvernement s’est affairé. Dès 2017, la « contre-révolution fiscale », pour reprendre le terme utilisé par Mediapart, se met en place. La « flat tax », prélèvement forfaitaire unique de 30 % sur les revenus du capital, permet ainsi aux 1% les plus riches de ramasser sans se baisser 44% des gains générés par cette modification fiscale. Ainsi, ces foyers bénéficieront d'un allègement de 572 millions d'euros en 2018 et de 836 millions en 2019, permettant aux 100 premiers contribuables français profiter d’une baisse moyenne annuelle d’imposition sur leurs revenus financiers de 582 380 euros (2). Cette modification de la fiscalité est au moins aussi importante que la très commentée suppression de l’ISF sur les valeurs mobilières. Présentée officiellement comme une façon de « libérer les énergies », de générer le fameux « ruissellement », ce cadeau de quelques 3 milliards d’euros en année pleine, a bénéficié aux 1% les plus riches dont le patrimoine est constitué à 70% de valeurs mobilières, et encore davantage aux 0,1% les plus riches, dont le patrimoine est constitué à 90% de ces mêmes valeurs (3). Précisons ainsi que le montant des dividendes d’actions versés aux ménages auront progressé de presque 65% (de 13 milliards en moyenne entre 2013 et 2017 à 23 milliards d’euros depuis 2018). Précisions aussi que « 45 % de la hausse [...] a été captée par 5 000 foyers qui ont vu leurs dividendes dépasser 100 000 euros par an, et 13 %, soit 1,2 milliard d’euros, ont été captés par 310 foyers, qui ont touché plus d’un million d’euros de dividendes par an » (4). Malheureusement, en termes de ruissellement, ces modifications fiscales n’ont pas eu l’effet escompté par le gouvernement, comme l’indique un rapport sénatorial de 2019 (5), et plus récemment encore, un rapport de France Stratégie, organisme d’évaluation et de prospective rattaché à... Matignon (6) ! J’avoue franchement me demander si le président comme ses conseillers étaient réellement persuadés, lors de la mise en place de ces mesures, de la validité de la théorie du ruissellement, ou si, plus cyniquement, ils ne nous ont pas tout simplement vendu un discours destiné à cacher leur soutien à la ploutocratie qui a favorisé leur élection... Le pseudo-ruissellement ne s’est en effet et jusqu’à présent jamais vérifié, comme le certifiait au Congrés américain l’actuel président des Etats-Unis, M. Joe Biden (7). Cet avis est partagé par l’économiste Arnaud Parienty dans son livre « Le Mythe de la théorie du ruissellement ». Je cite : « les profits supplémentaires n'ont aucun effet positif sur la croissance et la baisse de la part des salaires réduit la demande des ménages, ce qui est mauvais pour la croissance » (8).

A ce stade, les allègements de taxes visant les propriétaires de yachts, taxes qui auront rapporté à l’Etat l’impressionnante somme de 82 500 euros (oui, 82 500 euros !) au lieu des 10 millions prévus au budget (9), pourront n’apparaître que comme un pourboire supplémentaire destiné aux ultra riches, ou comme une simple compensation des hausses du carburant nécessaire au fonctionnement de leurs navires ! Bien plus grave, et en même temps, pour reprendre la phraséologie macronienne, le gouvernement décidait la mise en place d’un plan anti-pauvreté de 8 milliards sur 4 ans, soit 2 milliards par an, représentant un peu plus de la moitié des cadeaux fiscaux faits aux plus riches (10). Mais si l’on y regarde de plus prés, la moitié de ces sommes étaient déjà inscrites dans les budgets (11) et les hausses de revenus des plus pauvres devraient atteindre, grâce à ce plan, l’extraordinaire somme moyenne de 20 euros par mois !

Des perdants, en Macronie, il y en a eu beaucoup. On a, bien sur, longuement parlé du rabotage des APL dans la presse. On a moins parlé de la mise en place du « revenu universel d’activité » qui fusionne certains minima sociaux et entraîne une baisse de revenus pour 3,5 millions de foyers (12). De plus, ces minima sociaux ne seront plus indexés sur l’inflation en 2019 et 2020 (13). On pourrait aussi mentionner les handicapés, touchés au portefeuille. Sous couvert de « rationaliser les prestations complémentaires à l'allocation aux adultes handicapés », le gouvernement rabote en toute discrétion le montant de diverses prestations (14). Tout aussi discrète a été la réduction des fonds sociaux scolaires destinés aux enfants pauvres. En 2020, ce montant des fonds est passé de 59 millions à un peu moins de 31 millions (15) pendant que les dividendes versés aux actionnaires atteignaient, eux, des montants records : 360 milliards environ pour la zone Europe dont 60 milliards d’euros pour la France en 2019, en forte baisse cependant en 2020 à 30 milliards d’euros mais de nouveau proches des 50 milliards en 2021 (16,17). Cette mise en perspective des aides et subventions est toujours intéressante. On pourrait aussi mentionner le déblocage de 39 millions d’euros pour l’aide alimentaire en 2020, à mettre en parallèle avec les 7 milliards d’euros de prêt destinés au soutien d’Air France, et aux 2 millions destinés à son seul PDG (18,19)... Attention, que je sois clair, ces aides aux entreprises, surtout en temps de crise, je n’ai rien contre dans le principe. Donc rien contre le fait qu’Air France ait bénéficié de ce prêt, que Renault ait bénéficié d’un autre prêt de 5 milliards d’euros (20), même si j’aurais préféré une capitalisation par l’Etat. Bien au contraire, je suis très favorable aux aides - si elles sont nécessaires - aux PME et TPE qui constituent le tissu socio-économique du pays. Notons au passage que ces PME et TPE ne sont pas forcément les plus aidées par le gouvernement (21). Mais - car il y a un mais - je ne comprends pas que ces aides soient accordées sans contrepartie. Ce manque de volonté gouvernemental me sidère, et il ouvre la porte, paradoxalement, à l’existence de plans sociaux touchant précisément chez les entreprises aidées (22,23,24).

On m’objectera sans doute que j’ai oublié de mentionner la grande œuvre sociale du quinquennat, la suppression de la taxe d’habitation (TA). Non. J’y viens. Présentée comme l’Alpha et l’Omega du social, la réduction de cette taxe aura permis d’économiser environ 30 euros par mois au « foyer essonnien moyen », Bercy ayant calculé le chiffre de 1920 euros sur 5 ans (25). Ceci n’est surement pas anodin pour les familles à petits revenus, mais, là encore, ce chiffre doit être remis en perspective avec d’autres chiffres constitutifs du budget d’un ménage. Ainsi, le gel du point d’indice dans la fonction publique, depuis plus de 10 ans, a entraîné un recul du pouvoir d’achat d’environ un mois et demi de revenus par an, soit pour des fonctionnaires de catégorie C, de l’ordre a minima de 1500 euros par an, soit 7500 euros sur 5 ans, soit autour de 120 euros par mois. Je passe sur les augmentations des coûts de l’énergie - carburant automobile mais également gaz et électricité - largement documentées récemment. Celles-ci plombent encore plus le budget des ménages fragiles, même si le gouvernement a décidé de mettre en place un « chèque énergie », une aide ponctuelle de 100 euros pour les plus modestes (26), bien loin du coût réel de l’augmentation des tarifs de l’énergie, même si c’est mieux que rien... Cette paupérisation d’une partie non négligeable de la population a été notée par les organisations de fourniture d’aide alimentaires ou autres (27, 28). Elle touche également les étudiants qui constituent souvent une catégorie de précaires assez invisibles (29,30). Ces constats ont également été faits par les services déconcentrés de l’Etat et par l’INSEE (31) et ils perdurent en 2020 et 2021. Selon le baromètre IPSOS/Secours populaire (32), 36% des français déclarent avoir du mal à boucler leur budget mensuel, 32% déclarent avoir des difficultés pour payer un loyer, un emprunt immobilier ou les charges du logement, un chiffre en augmentation de 28% (7 points) en un an, et 29% disent être en difficulté pour disposer d’une mutuelle santé, un chiffre en augmentation de 38% (8 points) en un an. Plus grave, plus d’un Français sur quatre (27%) déclare ne pas manger à sa faim, un chiffre encore en augmentation de 8% par rapport à l’année dernière (2 points) et 20% déclarent même devoir sauter certains repas, un chiffre là aussi en augmentation de 42% (6 points) en un an. Il faudra se souvenir de ces chiffres affolants au printemps prochain. Avons-nous donc réellement envie de voter pour le représentant d’une politique qui, in fine, a privilégié uniquement les ultra-riches aux dépens des plus précaires et des plus faibles. L’élection qui vient n’est pas un choix de société, terme galvaudé à mon sens, mais c’est un choix moral et éthique, et presque de valeurs de civilisation.


Références :

La référence centrale qui a permis la rédaction de cet article est l’excellent site https://macron.watch qui regroupe sous forme de listings l’ensemble des mesures antisociales prises dans différents domaines par le pouvoir en place. Je m’en suis largement inspiré et remercie B. Heeder pour m’avoir transmis cette information. Les autres références consultées sont les suivantes :

1. Laurent Mauduit. La dangereuse contre-révolution fiscale de Macron. Mediapart. Juillet 2017.
Consultable en ligne :
https://www.mediapart.fr/journal/france/190717/la-dangereuse-contre-revolution-fiscale-de-macron?page_article=3

2. Cécile Crouzel. Flat tax : les 1% plus aisés concentreront 44 % des gains. Le Figaro. Octobre 0217.
Consultable en ligne :
https://www.lefigaro.fr/impots/2017/10/27/05003-20171027ARTFIG00003-flat-tax-les-1-plus-aises-concentreront-44-des-gains.php

3. Thomas Piketty. Suppression de l’ISF: une faute historique. Le Monde. Octobre 2017.
Consultable en ligne
https://www.lemonde.fr/blog/piketty/2017/10/10/isf-une-faute-historique/

4. Romaric Godin. Le ruissellement voulu par Macron a été évalué : il profite bien aux plus riches. Mediapart. Octobre 2021.
Consultable en ligne
https://www.mediapart.fr/journal/economie/141021/le-ruissellement-voulu-par-macron-ete-evalue-il-profite-bien-aux-plus-riches

5. Anonyme. Le remplacement de l'ISF par l'Ifi aurait engendré "des effets indésirables" sans montrer d'impact positif sur l'économie. BFMTv. Octobre 2019.
Consultable en ligne :
https://www.bfmtv.com/immobilier/fiscalite/le-remplacement-de-l-isf-par-l-ifi-aurait-engendre-des-effets-indesirables-sans-montrer-d-impact-positif-sur-l-economie_AN-201910100432.html

6. Audrey Tonnelier. Suppression de l’ISF, « flat tax » : le « ruissellement » promis par Emmanuel Macron n’a pas eu lieu, selon France Stratégie. Lemonde. Octobre 2021.
Consultable en ligne
https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/10/14/suppression-de-l-isf-flat-tax-pour-france-strategie-le-ruissellement-n-a-pas-eu-lieu_6098339_823448.html

7. Joe Biden. Premier discours devant le Congrès américain. Avril 2021.
Une video de ce discours est disponible à l’adresse suivante :
https://www.brut.media/fr/news/-la-theorie-du-ruissellement-n-a-jamais-fonctionne-joe-biden-5adcfbd0-4aae-49b6-9221-f417a24c57cd

8. Remy Demichelis. Le ruissellement imaginaire. Les Echos. Décembre 2018.
Consultable en ligne :
https://www.lesechos.fr/idees-debats/livres/le-ruissellement-imaginaire-238994

9. Ingrid Feuerstein. Réforme de l'ISF : le flop de la taxe sur les yachts. Juillet 2018.
Consultable en ligne :
https://www.lesechos.fr/2018/07/reforme-de-lisf-le-flop-de-la-taxe-sur-les-yachts-975746

10. Anonyme. Plan pauvreté : "8 milliards d'euros répartis sur quatre ans", affirme Griveaux. europe 1. Septembre 2018.
Consultable en ligne :
https://www.europe1.fr/politique/plan-pauvrete-8-milliards-deuros-repartis-sur-quatre-ans-affirme-griveaux-3754118

11. Erwan Manac'h. Plan pauvreté : des mesures symboliques et un manque d’ambition. politis. Septembre 2018.
Consultable en ligne :*
https://www.politis.fr/articles/2018/09/plan-pauvrete-des-mesures-symboliques-et-un-manque-dambition-39319/

12. Hélène Gully. Les gagnants et les perdants d'une allocation sociale unique. Les Echos. Aout2018.

13. Romaric Godin et Mathilde Goanec. Formation, santé, pauvreté… A grands plans, petits moyens. Mediapart. Octobre 2018.
Consultable en ligne :
https://www.mediapart.fr/journal/france/051018/formation-sante-pauvrete-grands-plans-petits-moyens?onglet=full

14. Marie Piquemal et Lilian Alemagna. Oui, le gouvernement économise bien sur le handicap. Libération. Septembre 2018.
Consultable en ligne :
https://www.liberation.fr/france/2018/09/28/oui-le-gouvernement-economise-bien-sur-le-handicap_1681869/

15. Faïza Zerouala. Enfants pauvres: Blanquer réduit de moitié les fonds sociaux. Mediapart. octobre 2019.
Consultable en ligne :
https://www.mediapart.fr/journal/france/291019/enfants-pauvres-blanquer-reduit-de-moitie-les-fonds-sociaux

16. Anonyme. En pleine crise boursière, les entreprises européennes se préparent à verser des dividendes record. Mars 2020.
Consultable en ligne :
https://www.boursorama.com/patrimoine/actualites/en-pleine-crise-boursiere-les-entreprises-europeennes-se-preparent-a-verser-des-dividendes-record-a14f308a31bc980ec96a2d1302a44a75

17. Bastien Bouchaud. Les grandes entreprises françaises devraient verser 52 milliards d'euros de dividendes en 2021. Mai 2021.
Consultable en ligne :
https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/les-grandes-entreprises-francaises-devraient-verser-52-milliards-deuros-de-dividendes-en-2021-1311564

18. Kim Hullot-Guiot. Le gouvernement débloque 39 millions d'euros pour l'aide alimentaire. Libération. Avril 2020.
Consultable en ligne :
https://www.liberation.fr/france/2020/04/24/le-gouvernement-debloque-39-millions-d-euros-pour-l-aide-alimentaire_1786164/

19. Laurent Mauduit. Le volet occulté du plan de sauvetage d’Air France. Mediapart. Avril 2020.
Consultable en ligne :
https://www.mediapart.fr/journal/economie/290420/le-volet-occulte-du-plan-de-sauvetage-d-air-france

20. Laurence Dequay. Renault : ce que Bruno Le Maire doit exiger en contrepartie des 5 milliards prêtés. Marianne. Mai 2020.
Consultable en ligne :
https://www.marianne.net/economie/renault-ce-que-bruno-le-maire-doit-exiger-en-contrepartie-des-5-milliards-pretes

21. Laurent Mauduit. Prêts garantis par l’Etat: au bonheur des milliardaires. Janvier 2021.
Consultable en ligne :
https://www.mediapart.fr/journal/economie/140121/prets-garantis-par-l-etat-au-bonheur-des-milliardaires

22. Franck Bouaziz. Air France-KLM : près de 2 milliards de pertes et un lourd plan social en vue. Mai 2020.
Consultable en ligne :
https://www.liberation.fr/france/2020/05/07/air-france-klm-pres-de-2-milliards-de-pertes-et-un-lourd-plan-social-en-vue_1787681/

23. Romaric Godin. En France, un «socialisme de l’offre» pour ne rien changer. Mediapart. Juin 2020.
Consultable en ligne :
https://www.mediapart.fr/journal/france/100620/en-france-un-socialisme-de-l-offre-pour-ne-rien-changer

24. Romaric Godin. La fin en trompe-l’œil du « quoi qu’il en coûte ». Mediapart. Aout 2021.
Consultable en ligne :
https://www.mediapart.fr/journal/economie/300821/la-fin-en-trompe-l-oeil-du-quoi-qu-il-en-coute

25. Anonyme. L'Essonne parmi les grands gagnants de la suppression de la taxe d'habitation. Actu.fr. Novembre 2021.
Consultable en ligne :
https://actu.fr/economie/l-essonne-parmi-les-grands-gagnants-de-la-suppression-de-la-taxe-d-habitation_46272127.html

26. Anonyme. Prix de l’énergie : ce qu’il faut savoir sur l’«indemnité classe moyenne» annoncée par Castex. Libération. Octobre 2021.£
Consultable en ligne :
https://www.liberation.fr/economie/social/prix-de-lenergie-ce-quil-faut-savoir-sur-lindemnite-classe-moyenne-annoncee-par-castex-20211022_PHWNS5YW25GR3CNFLPAVLBJ4LY/

27. Isabelle Rey-Lefebvre. Les gens s’enfoncent dans la pauvreté, qu’ils soient Français ou migrants. Le Monde. Novembre 2019.
Consultable en ligne :
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/07/le-secours-catholique-constate-une-aggravation-de-la-pauvrete-en-france_6018287_3224.html

28. Anonyme. Précarité et crise sanitaire : le Secours populaire tire la sonnette d’alarme. Ouest-France. Septembre 2020.
Consultable en ligne :
https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/precarite-et-crise-sanitaire-le-secours-populaire-tire-la-sonnette-d-alarme-6995112

29. Anonyme. Les Restos du cœur s'inquiètent d'accueillir de plus en plus d'étudiants. LCI. Novembre 2019.
Consultable en ligne :
https://www.lci.fr/amp/social/les-restos-du-coeur-s-inquietent-d-accueillir-de-plus-en-plus-d-etudiants-pecrarite-pauvrete-2138681.html

30. Soazig Le Nevé. Précarité étudiante : à Paris, les files d’attente pour la distribution alimentaire ne faiblissent pas. Le Monde. Juillet 2021.
Consultable en ligne :
https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/07/14/precarite-etudiante-a-paris-les-files-d-attente-pour-la-distribution-alimentaire-ne-faiblissent-pas_6088253_3224.html

31. Olivier Chicheportiche. Comment l'aide alimentaire a bondi en France en 2020. BFM business. Juillet 2021.
Consultable en ligne :
https://www.bfmtv.com/economie/economie-social/france/comment-l-aide-alimentaire-a-bondi-en-france-en-2020_AV-202107270152.html

32. Olivier Vilain. Baromètre Ipsos / SPF : la précarité déborde encore une fois en 2021. Secours populaire français. Septembre 2021.
Consultable en ligne :
https://www.secourspopulaire.fr/barometre-pauvrete-ipsos


Crédit illustration :


Le journal de Boris Victor. Les Macron parlent de la crise sociale !

lundi 29 novembre 2021

VIDÉOSURVEILLANCE : UNE TRÈS DÉCEVANTE RÉUNION PUBLIQUE

 


Vendredi dernier, s’est tenue une réunion d’information sur l’installation de caméras de sécurité dans la commune. Comme l’indique le titre de l’article, cette réunion fut très décevante, à la fois en termes d’argumentaire et de démocratie.

Un peu de terminologie pour commencer : le mot vidéosurveillance, probablement trop connoté, est maintenant remplacé, quand l’installation des caméras concerne l’espace public, par vidéoprotection, beaucoup plus rassurant. Comme je le fais dans ce blog avec le terme « réforme », je vais néanmoins continuer à utiliser vidéosurveillance en ce qui concerne notre commune, et je m’en explique. Le terme de vidéoprotection suggère, par définition, que l’installation des systèmes de caméras et traitements des images soit en mesure de générer une protection. Tel n’est pas le cas dans le cadre municipal. En effet, si la surveillance vidéo était interprétée en temps réel par des personnels des forces de l’ordre ou de sécurité, à même de déclencher une action rapide et de prévention, on pourrait possiblement parler de vidéoprotection, comme, par exemple, dans des installations industrielles sensibles où des personnels surveilleraient des intrusions ou un début d’incendie. Tel ne sera pas le cas à Forges. Les images seront enregistrées et serviront - très éventuellement on le verra - à aider la résolution des enquêtes des forces de l’ordre, postérieurement à la commission des faits délictueux. On n’est donc pas dans de la protection, mais dans de la surveillance.

On pourrait objecter à ce que j’écris ci-dessus que l’installation de ces caméras pourrait avoir un effet dissuasif et donc conduire à une réduction de la délinquance. Les faits locaux et les études menées sur différents sites infirment cependant cette opinion. Localement, la municipalité précédente avait positionné des panneaux mentionnant la présence de caméras de sécurité dans les bois pour éviter les dépôts sauvages avec malheureusement une efficacité limitée. De même, à la suggestion à l’époque de la gendarmerie de Limours, nous avions positionné quelques caméras de surveillance aux services techniques. Celles-ci n’ont pas pu empêcher les vols de matériel et n’ont pas aidé, non plus, à la résolution du délit. J’ai regardé par ailleurs les travaux de recherche relatifs à la vidéosurveillance, réalisés en différents lieux. Dans le travail de compilation réalisé par M. Tanguy Le Goff (1), 44 études présentant des caractéristiques scientifiques recevables, ont été analysées. En termes de prévention, l’efficacité des caméras est jugée « mitigée » et elle varie fortement selon les délits considérés. Les éléments importants sont les suivants, je cite : « La vidéosurveillance n’a qu’un faible impact dans les espaces étendus et complexes, comme les rues. Les caméras ne dissuadent pas les délinquants de passer à l’acte dans la mesure où le risque de se faire identifier et, a fortiori, de se faire interpeller, est jugé faible. [...] En revanche, toutes les études convergent pour reconnaître que la vidéosurveillance a une réelle efficacité dissuasive dans des espaces fermés comme les parkings ». De plus, si l’on étudie en termes de type de délits, cette méta-étude indique que « L’efficacité dissuasive de la vidéosurveillance est très variable selon le type de délits. On constate, dans certaines études de cas, une baisse souvent peu significative des atteintes aux biens (vols à l’étalage, cambriolages, vols à la roulotte). Par contre, il n’y a aucun impact sur les délits impulsifs (agressions sexuelles, bagarres, rixes, coups et blessures) qui sont mieux identifiés, parce que plus visibles… mais pas davantage dissuadés ». C'est dit !

L’argument relatif à l’aide à la résolution des enquêtes est également discutable. Ainsi, partant du constat que seuls 3 % des vols dans les rues de Londres ont été résolus grâce à la vidéosurveillance, le responsable en charge du bureau des images, identifications et détections visuelles de la Police de Londres déclarait dans une conférence internationale : « C’est un véritable fiasco. Cela ne signifie pas que l’outil soit inefficace, mais en l’état actuel de son mode d’exploitation, le bilan est dérisoire en matière judiciaire » (1). En France, en 2008, les forces de Gendarmerie estimaient que « chaque système de vidéosurveillance permettrait donc, en moyenne, d’élucider 12 faits par an, soit un par mois ». On est donc bien loin de l’efficacité évoquée lors de la réunion publique. Cet avis est partagé par M. Laurent Mucchielli, sociologue au CNRS, spécialiste de ces questions, qui indique « qu’enregistrer des images utilisables ensuite par les policiers ou les gendarmes dans leurs enquêtes a une efficacité réelle mais très limitée. La présence d’images utiles n’est avérée que dans 1 à 3% du total des enquêtes réalisées dans l’année » (2). Une conclusion similaire a été obtenue dans des études menées par des chercheurs britanniques. Je traduis ici leurs conclusions : « sur les 13 systèmes [de vidéosurveillance] analysés, six ont montré une réduction relativement importante des crimes [et délits] dans la zone protégée, en comparaison avec la zone « contrôle » [c’est à dire non vidéosurveillée], mais seulement deux [de ces réductions] étaient statistiquement significatives, et pour l’une des deux, cette significativité pourrait être liée à l’existence de co-variables explicatives autres » (3). Bref, dans un cas sur 13, une réduction significative réelle liée à la présence de caméra est observée...

On peut toujours arguer que les chiffres présentés dans les études scientifiques sont biaisés, les chercheurs étant pour certains de dangereux gauchistes inconscients des problèmes du monde réel ! Je me suis donc intéressé à d’autres documents traitant de l’efficacité de la vidéosurveillance et en particulier à un rapport de la Cour des Comptes de 2020 (4). Celui-ci est extrêmement critique sur l’efficacité de la vidéosurveillance. En s’appuyant sur les statistiques de la délinquance, le rapport réaffirme le fait « qu’au vu des constats locaux résultant de l’analyse de l’échantillon de la présente enquête, aucune corrélation globale n’a été relevée entre l’existence de dispositifs de vidéoprotection et le niveau de la délinquance commise sur la voie publique, ou encore les taux d’élucidation ». Bref, cela ne sert à rien ou presque. On ne saurait être plus clair.

Rien de concret dans les études et rapports ne justifie donc l’installation de ces caméras. Je regrette aussi de dire que les arguments présentés lors de la réunion n’ont pas été plus convaincants. Un nombre de 100 crimes et délits commis en 2020 à Forges a été annoncé, mais les forces de l’ordre n’ont pas voulu - ou pas pu - détailler cette statistique. La perception est pourtant différente selon que l’on observe 60 crimes et 40 délits, ou 99 délits et 1 crime... De même, certains crimes ou délits auraient augmenté de 100 % en un an. Mais quels sont les chiffres ? Car si on passe de 1 à 2, la significativité de cette augmentation est nulle ! Et d’ailleurs, de quels crimes parle-t-on ? Mystère ! Tout au plus sait-on que les délits routiers sont exclus de ces chiffres. Ceci dit, si ces crimes et délits portent sur des violences dans le cercle familial, ou des violences dans les écoles, ce n’est pas - à l’évidence - l’installation des caméras qui va régler le problème ! Idem pour les dispositifs de cultures de chanvre installées chez des particuliers. Quant aux cambriolages, on nous a vendu le fait que cela permettra de repérer les véhicules impliqués. Les voitures peut être, les personnes, j’en doute fort ! Les délinquants utilisent en effet souvent des véhicules volés, ou des véhicules faussement plaqués sur le principe de la doublette. La fausse plaque est celle d’un véhicule de même marque, même modèle et même couleur mais circulant à l’autre bout de la France, le tout accompagné de faux papiers, ce qui permet d’échapper aux contrôles... La caméra, là aussi, ne servira à rien !

Quelle peut donc être la justification de l’installation de ces cameras. La réponse toute trouvée est l’in-sé-cu-ri-té. ! Cependant, comme je l’expliquais plus tôt l’insécurité n’est pas un fait, une réalité, mais un sentiment, une perception (5). Or, les quelques personnes que j’ai interrogées autour de moi, comme celles qui sont intervenues en réunion ont indiqué ne pas se sentir en insécurité à Forges, même si elles ont connu des cambriolages ou des vols de voiture ou d’accessoires automobiles. Mais qu’importe ce qui précède, les élus majoritaires, dans leurs fantasmes et idéologie, l’ont décidé : il y a aura des caméras de sécurité à Forges, et pas qu’un peu. On en ignorait le nombre ; on le connait maintenant puisqu’il avoisine une petite quarantaine. Le montant des dépenses est de l’ordre de grandeur annoncé, environ 155 000 euros, sur 3 ans, hors entretien des batteries. Cette somme est tout bonnement faramineuse en regard de l’inutilité de ces équipements, comme je pense l’avoir démontré. Dans le même temps, les subventions aux associations - y compris les plus utiles socialement - se sont réduites comme peau de chagrin... Idéologie disais-je. Ceci dit, dans tout cela, le plus lamentable a été l’absence de débat contradictoire. Or comme l’écrit M. Laurent Murchelli, précédemment cité, « dès qu’il n’y a plus vraiment de débat contradictoire, il n’est plus non plus besoin d’enquêter en profondeur pour bâtir analyse, explication et propositions. [...] Ce que résume la formule de Nicolas Sarkozy après 2002 : « à force de vouloir expliquer l’inexplicable, on finit par justifier l’injustifiable ». Le débat public ne s’en est toujours pas remis ». La démocratie, et la démocratie locale - pour autant qu’elle existe vraiment à Forges - non plus !

Références :

1. Tanguy Le Goff. Le faux et coûteux miracle de la vidéosurveillance. Après-Demain. Avril 2010.
Consultable en ligne :
https://www.cairn.info/revue-apres-demain-2010-4-page-28.htm
Citant :
Tanguy Le Goff, Vidéosurveillance et espaces publics - Etat des lieux des évaluations conduites en France et à l’étranger, Institut d’Aménagement et d’Urbanisme (IAU) d’Ile-de-France, Paris, octobre 2008.

2. Hervé Jouanneau. La vidéosurveillance est un gaspillage de l’argent public. La gazette des communes. Mars 2018.

3. Martin Gill, Angela Spriggs. Study 292 Assessing the impact of CCTV. Home Office Research. Development and Statistics Directorate. Fevrier 2005.
Consultable en ligne :
https://techfak.uni-bielefeld.de/~iluetkeb/2006/surveillance/paper/social_effect/CCTV_report.pdf

4. Les polices municipales. Cour des comptes. Rapport public thématique. Octobre 2020.
Consultable en ligne :*
https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/276784.pdf

5. Ante Electionibus. II. L’insécurité explose.
Consultable en ligne :*
https://dessaux.blogspot.com/2021/08/ante-electionibus-ii-linsecurite-explose.html


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http://ldh14.lxpa.free.fr/pdf/humour%20videosurveillance.pdf

mercredi 24 novembre 2021

RÉVISION DU PLU :
QUI VEUT NOYER SON CHIEN...


La commune de Forges les Bains souhaite procéder à une révision de son plan local d’urbanisme (PLU). Sous couvert d’améliorations à visées environnementale et patrimoniale, l’objectif de cette révision est clairement affiché : limiter les divisions de terrain, la densification du bâti, et donc limiter l’arrivée de nouveaux habitants sur le territoire communal. Lors de la réunion du vendredi 19 novembre, le cabinet d’études qui assiste la commune dans cette tâche nous a présenté des éléments censés venir en soutien de l’objectif communal. Malheureusement un certain nombre d’entre eux sont erronés.

Un des premiers des arguments est que les divisions de parcelles et les constructions d’habitations conduisent un accroissement du risque d’inondation par ruissellement. Cet argument du risque de ruissellement lié aux constructions a d’ailleurs été mis en avant à plusieurs reprises par l’actuelle municipalité pour lancer une étude d’impact de la construction en centre bourg. Bien que cette étude ne soit pas terminée (semble-t-il), je suis surpris de constater qu’une conclusion d’un risque associé constitue d’ores et déjà un des attendus de la révision !

Le risque de ruissellement évoqué ci-dessus serait réel dans la mesure où les eaux de pluie ne seraient pas traitées à la parcelle. Or, les préconisations puis les indications de l’ancien syndicat hydraulique (SIHA), maintenant partie intégrante du syndicat de l’Orge (SYORP), exigent la rétention des eaux pluviales à la parcelle, puis infiltration dans le milieu naturel ou rejet, à débit régulé, dans le réseau d’eaux pluviales. À Forges, de tels systèmes de stockage sont visibles au bas du lotissement de la rue Alice Millat ou dans le secteur du pré aux chevaux. Ils se révèlent très efficaces pour contenir des pluies d’occurrence comprise entre le vingtennal jusqu’au cinquantennal. Par ailleurs, si on se penche sur les zones de la commune soumises à un fort risque de ruissellement en cas de pluie, on ne peut que constater que celles-ci se trouvent en aval de zones majoritairement à usage agricole, telles que la vallée Maréchal donnant sur la route neuve, ou la zone de la ferme d’Adelaiau donnant sur la rue du même nom, où aucune construction n’est visible. De même, le bas de Malassis est soumis au risque de débordement de la gloriette (ou Ruisseau Blin) qui envahit alors la départementale et les terrains attenants, malgré l’entretien réalisé par les services techniques de la mairie de Forges, puis, possiblement maintenant, par le SYORP. Dans notre commune, le lien entre construction de logements et ruissellement reste donc largement à démontrer. Par ailleurs, sur ces questions, un avis circonstancié du SYORP devra être obtenu pour justifier de modification du PLU. 

Une deuxième affirmation surprenante nous a été présentée lors de cette réunion. Il semblerait que l’analyse du bâti fasse ressortir l’existence dans les centres bourg d’installations de type pavillonnaire. Le raisonnement logique est qu’il faudrait préserver cette implantation pavillonnaire au détriment d’une densification forte par exemple de type maison de ville. C’est d’ailleurs ce que prévoit le projet de révision du PLU puisque les nouveaux règlements d’urbanisme des zones AU vise à interdire la construction de maisons accolées l’une à l’autre. Or, il n’est pas besoin d’être grand spécialiste d’urbanisme, pour constater que ce sont justement ces bâtis construit « à touche-touche », qui caractérisent les centres des bourgs ou le centre des hameaux (voir illustration). À Forges, on pourrait citer par exemple une grande partie du bâti de la rue de vaux Nord et une partie de la rue de vaux Sud, une section entière de la rue du Docteur Babin, le centre du hameau de Chardonnet, le secteur de la rue Sainte-Catherine dans le hameau de bois d’Ardeau, une liste non limitative. Et si l’on regarde les communes alentours, où les centralités sont justement mieux définies qu’à Forges, on ne peut que constater que les coeurs de Limours ou de Briis sous Forges, par exemple, ne sont constitués qu’essentiellement de maisons de ville. Cette analyse est d’ailleurs reprise dans certains des documents du PNR de la Haute Vallée de Chevreuse qui préconisent une forte identification des centres, et une densification de plus en plus desserrée au fur et à mesure que l’on s’éloigne des centres des bourgs.  Il serait d'ailleurs aussi intéressant de savoir si l'avis du PNR a été sollicité pour justifier des modifications proposées. L’argument présenté en la matière ne me paraît donc pas réellement solide et il constitue la meilleure façon pour déstructurer un centre ville déjà faiblement identifié sur notre commune.

Je passe sur les mesures techniques qui seront détaillées ultérieurement par la mairie, telle que les impossibilités de constructions sur deux limites séparatives, la limitation des faîtages à 10 m et 6,5 m à l’égout en zone UA, ce qui va à l’encontre, là aussi des futures règles de construction qui préconisent 2,75 m en hauteur sous plafond. Il sera donc difficile de construire en R+1+comble en bâtiment très basse consommation compte tenu de l’épaisseur des couches d’isolants thermiques. Par ailleurs, la limitation des surfaces constructibles par parcelles va rendre très souvent difficile, voire impossible, les agrandissements des  maisons, lesquelles ne constituent pas des divisions. Les Forgeois qui ont des projets d'agrandissement vont donc devoir s'assurer qu'ils seront bien réalisables dans le nouveau PLU. 

Un troisième point évoqué pour justifier du projet communal est sa supposée cohérence avec le schéma directeur régional d’Île-de-France (SDRIF). Il nous a été indiqué que le futur schéma, en préparation, vise le zéro artificialisation des sols (ou ZAN). Sous-entendu subliminal : de nouvelles constructions constituent une artificialisation des sols, ce qui ne correspond pas aux souhaits du futur SDRIF. Cette présentation est malheureusement tendancieuse, voire fausse. En effet, si le futur SDRIF vise effectivement la non-artificialisation des sols, cet objectif se traduira dans les faits par la non-ouverture à l’urbanisation de zones agricoles ou forestières, une excellente mesure (ceci dit) que nous mettons en œuvre dans la commune depuis plus de 12 ans. Or, le corollaire de cette mesure sera clairement le renforcement des objectifs de densification (en langue administrative, densification se dit intensification des tissus urbains), si j’en crois les récents rapports de l'Institut Paris-Région, qui travaille pour notre région Ile-de-France. Je cite : « Densifier le tissu urbain pour attirer de nouveaux ménages et augmenter la population globale de la commune permet de lutter contre des phénomènes de dévitalisation comme la fermeture de classes, la délocalisation des services ou la disparition des commerces et des aménités du centre-bourg. Par ailleurs, la densification dans les centres-bourgs et les petites villes de grande couronne apparaît comme un moyen de limiter les extensions urbaines et ainsi préserver les sols et les nombreuses fonctionnalités qui y sont associées ». N’oublions pas, non plus, la révision de la charte du PNR qui devrait intervenir dans les années à venir et qui vise aussi la densification des centres. Le projet communal, destiné avant tout à protéger l’entre soi local - et social - comme je l’expliquais dans un article précédent, est donc en totale contradiction avec les objectifs actuels et futurs du SDRIF et de sa politique de « 0 artificialisation ».  

On le voit, les prémisses du raisonnement communal sont fausses, donc les conclusions le sont aussi ! De toutes façons, il s’agissait surtout, dans l’exercice qui nous a été présenté, de trouver des arguments justifiant a posteriori une décision déjà arrêtée. Qu’importe donc l’exactitude du raisonnement... Enfin, et je n’ai pas posé la question lors de la réunion pour éviter de polémiquer, il reste une considération éthique, importante à mes yeux. Plusieurs des élus de l’actuelle majorité municipale ont soit divisé leur terrain à des fins de vente, soit bénéficié de divisions de terrain pour construire à Forges, possibilités offertes par l’actuel PLU. Comment dès lors justifier, au plan moral, le souhait de ces élus de vouloir, aujourd’hui, limiter l’arrivée de nouveaux arrivants, maintenant qu’eux se sont installés sur la commune ?


Crédit illustration :

Claire Fonticelli.
La densification sous contrainte : bâtir des immeubles dans le périurbain francilien. Géoconfluences. Avril 2020.
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/france-espaces-ruraux-periurbains/articles-scientifiques/densification-ile-de-france

lundi 22 novembre 2021

BILAN DE CINQ ANNÉES EN MACRONIE.
II. LES CHÔMEURS ET LES RETRAITÉS

 
Je poursuis mon bilan des cinq années passées dans le monde merveilleux de la Macronie, par un examen des fantastiques avancées sociales dont ont bénéficié les chômeurs et retraités. Dit comme cela, on pourrait en rire. Un rire jaune, certes, car ces deux catégories de personnes sont parmi celles qui ont le plus « dérouillé » au cours du quinquennat qui se termine.

Voyons le cas des retraités. Ces derniers ont réellement fait l’objet d’attention particulières, et ce dès 2018. Commençons par la décision de ne plus indexer sur l’inflation les pensions de retraite, décision à cette date et effective en 2019 et 2020 (1). Des journalistes calculent alors qu’entre ces mesures et la hausse de la CSG, un couple de retraité touchant 1500 euros de retraite perdra presque 470 euros par an de revenus (2), un résultat confirmé par l’OCDE qui indique que presque 80 des retraités verrons leur pouvoir d’achat réduit en 2020 (3). Cette décision ayant provoqué un tollé, le président, Monsieur Emmanuel Macron, décide de réindexer les retraites sur l’inflation, mais seulement pour les retraites de moins de 2000 euros et seulement en 2020 (4).

Impossible par ailleurs de ne pas parler de la soi-disant « réforme des retraites » remise - pour le moment - à plus tard en raison de la crise épidémique. L’argument princeps est le non équilibre des caisses de retraite ; il reste très discutable. Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR), tout en surestimant le déficit actuel des caisses, estime en effet probable une diminution de la part des dépenses de retraite dans le PIB dès 2030 sans modifications majeures (5,6). A noter : ce déficit résulte majoritairement d’allègement de cotisations (7). J’ai également expliqué plus tôt (8) comment les pensions pourraient baisser, par l’instauration du système points, et comment la question de la pénibilité, qui se traduit par l’existence de régimes spéciaux, ne sera que très mal prise en compte. Globalement, avec ce système de retraite à points, presque tout le monde sera perdant, avec l’exception des classes très supérieures. Par le jeu de taux de cotisation très faible au delà d’un certain montant de revenus, les personnes touchant au moins 120 000 euros par an de salaire bénéficieraient d’une très forte baisse de cotisation, qu’ils pourront placer pour s’assurer de futures rentes, faisant ainsi dire à Monsieur Thomas Piketty, économiste : « Un truc énorme, c’est que le gouvernement propose un taux global de cotisation de 28 % jusqu’à 120 000 euros de salaire annuel, mais ensuite ça plonge d’un seul coup à 2,8 % ! [...] C’est le nouveau « super Macron des riches » » (9). Comme je l’expliquais aussi dans mon blog, cette retraite pourrait donc aussi viser à l’abandon du système de répartition pour passer à un système par capitalisation, donc à un système de « chacun pour soi » soumis aux aléas des marchés et autres cracks boursiers (10-11). Mais qu’importe ! D’ailleurs, sans crise sanitaire, le gouvernement envisageait tout simplement de faire passer les textes de lois en « procédure accélérée » limitant les délais d’instruction, voire, si besoin, de recourir au 49.3 (12). Une étude d’impact de ces réformes, proposée par le groupe socialiste à l’assemblé Nationale, a été demandée. Les députés LREM l’ont refusée (13). Ne nous leurrons donc pas, si M. Emmanuel Macron est réélu, la casse programmée du système de retraite sera bien implémentée.

Deuxième cible de ce quinquennat : les chômeurs. Ceux-ci seront d’ailleurs fortement affectés par la « réforme » des retraites, leur préparant des « vieux jours difficiles » (14). Ainsi les chômeurs indemnisés verront leur droit à retraite sensiblement réduits et les chômeurs non indemnisés perdront tous leurs droits (14-15). Dans la logique de l’actuel gouvernement c’est logique. En Macronie, le chômeur est considéré comme un tricheur, un feignant qu’il faut remettre au travail à tout prix, sauf au prix qu’il mérite... Ainsi, on augmentera le nombre des agents chargés des contrôles et on conservera le principe de la réduction des allocations chômage en cas de refus de deux « offres raisonnables d’emploi » (16, 17). Le hic est que ces offres raisonnables n’étaient pas clairement définies à la sortie du texte, et maintenant qu’elles le sont, elles apparaissent défavorables aux salariés. Ainsi, après quelques mois de chômage, ces derniers ne pourront refuser « un emploi répondant aux qualifications de l'intéressé, rémunéré au moins au niveau de l'allocation chômage perçue et située à moins de 30 km ou à moins d'une heure du domicile ». Ce « ou » est important car un emploi qui serait situé à 60 du domicile mais à moins d’une heure serait qualifié de raisonnable, même si cela vous fait 120 km de voiture par jour. À l’identique, un travail situé à 25 km de chez vous, mais nécessitant 2h de trajet aller (possible voire fréquent en région parisienne de banlieue à banlieue) est également une proposition raisonnable. Il devient aussi plus difficile de refuser un emploi mal payé (18). Dans le même temps, les emplois aidés, qui bénéficiaient en dépannage aux chômeurs, et en soutien aux associations, communes, hôpitaux ont été supprimés dès le début du quinquennat (19).

Un des buts de ce quinquennat était donc clair : faire des économies sur le dos des chômeurs, dont les aides coûtent « un pognon de dingue » (sic). Dès 2019, le gouvernement redéfinit les droits en matière d’indemnisation du chômage. La crise sanitaire passe par là, les projets sont alors mis « en attente ». En 2021, le premier Ministre, M. Jean Castex siffle la fin de la récré. La « réforme » de l’assurance chômage est lancée. Même si un seuil plancher d’indemnisation est proposé, ce seront, selon les calculs de l’Unedic, 840 000 chômeurs dont les indemnités vont se réduire de 20% (20, 21). Cependant des chiffres plus récents estiment qu’en réalité ce serait plus d’1,1 million de chômeurs qui pourraient être affectés par une baisse des allocations de 17% en moyenne. Parmi eux, 365 000 verraient leur allocation reculer de 885 euros net par mois à 662 euros net par mois, soit une diminution de 25 % (22), touchant donc des personnes qui vivent avec des revenus inférieurs au seuil de pauvreté. Les plus précaires sont donc les grands perdants de ces changements de calcul d’indemnité (23). On comprend dès lors pourquoi la totalité des syndicats, y compris les plus « accommodants » sont vent debout contre ce qui ressemble à une prochaine hécatombe sociale (24). Ils ont donc portés l’affaire devant le conseil d’Etat, mais celui ci, bien qu’ayant retoqué un certain nombre de points de la « réforme », finit par valider le laminage des droits proposé.

Pour accompagner cette régression sociale, le gouvernement s’est activé en matière de communication. Dans ses communiqués, il a tout d’abord volontairement minoré de 30% environ le nombre de personnes affectées par les nouvelles dispositions (25). Il a continué de chanter la petite ritournelle du « chômage qui paierait plus que le travail » et des « chômeurs feignants » (26, 27). Il y a pourtant 13 fois plus de chômeurs que d’emplois vacants en France (28). Mais chut ! Car une fois toutes les mesures mises en place, ce seront presque 2,3 milliards d’économies qui auront été réalisées tous les ans sur le dos des chômeurs (25). Dans le même temps, rappelons le montant de la fraude patronale aux impôts des sociétés, environ 20 à 30 milliards, ou le montant du cadeau résultant de la suppression quasi totale de l’ISF, environ 5 à 6 milliards d’euros. Mais quand on gouverne pour les quelques pour-cents de français les plus riches, quelle importance ? Car, qu’on le veuille ou non, les grands gagnants du quinquennat de M. Emmanuel Macron auront été les 1 ou 2% des Français les plus fortunés. Contredisant la communication gouvernementale, une étude récente de l’Institut des Politiques Publiques (29) montre que « les 1 % les plus riches ont bénéficié de la plus importante hausse de pouvoir d’achat. Ceux-ci ont ainsi obtenu un gain moyen de 2,8 % sur l'ensemble de leurs revenus après impôts et prestations. Et la progression est encore plus frappante chez les 0,1 % les plus fortunés qui ont, eux, vu leur pouvoir d’achat bondir d’environ 4 %. À l’inverse, les 5 % des ménages les plus pauvres ont perdu 0,5 % de pouvoir d’achat en moyenne  ». Il ne faudra pas s'étonner de revoir des gilets jaunes sur les ronds points, et surtout, il faudra se rappeler ces chiffres lors des élections présidentielles...


Références :

La référence centrale qui a permis la rédaction de cet article est l’excellent site https://macron.watch qui regroupe sous forme de listings l’ensemble des mesures antisociales prises dans différents domaines par le pouvoir en place. Je m’en suis largement inspiré et remercie B. Heeder pour m’avoir transmis cette information. Les autres références consultées sont les suivantes :


1. Antoine Terrel. Prestations sociales : Edouard Philippe s'attaque (encore) au pouvoir d'achat des familles et des retraités. Marianne. Aout 2018.
Consultable en ligne :
https://www.marianne.net/politique/prestations-sociales-edouard-philippe-s-attaque-encore-au-pouvoir-d-achat-des-familles-et

2. Hervé Nathan et Nicolas Prissette. Pourquoi Macron essore les retraités ? Marianne. Septembre 2018.

3. Anonyme. Budget: Près de 80 % des retraités verraient leur pouvoir d’achat reculer en 2020
Vingt minutes. Septembre 2018.
Consultable en ligne :
https://www.20minutes.fr/economie/budget/2345059-20180928-budget-pres-80-retraites-verraient-pouvoir-achat-reculer-2020

4. Romaric Godin et Ellen Salvi. Face à la presse, Macron promet qu’il ne changera rien. Mediapart. Avril 2019.

5. Benoît Zagdoun. Le Conseil d'orientation des retraites a-t-il exagéré le déficit dans son rapport ? France Info. Novembre 2011.
Consultable en ligne :
https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/le-conseil-d-orientation-des-retraites-a-t-il-exagere-le-deficit-dans-son-rapport_3711571.html

6. COR. Rapport annuel du COR juin 2021 - Evolutions et perspectives des retraites en France.
Consultable en ligne
https://www.cor-retraites.fr/node/562

7. Collectif. Rapport du COR : un prétexte pour des mesures régressives avant même la retraite par points. Attac. Novembre 2019.
Consultable en ligne :
https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/rapport-du-cor-un-pretexte-pour-des-mesures-regressives-avant-meme-la-retraite

8. Ante Electionibus. IV. La « réforme » des retraites. Ce blog.
https://dessaux.blogspot.com/2021/10/ante-electionibus-iv-la-reforme-des.html

9. Thomas Piketty. Interview. Libération. Septembre 2019.
Consultable en ligne :
https://www.liberation.fr/france/2019/09/11/thomas-piketty-sur-les-retraites-c-est-le-nouveau-super-macron-des-riches_1750751/

10. Laurent Mauduit. Macron veut dynamiter les retraites par répartition. Mediapart. Mai 2018.

11. Martine Orange. Retraites: BlackRock souffle ses conseils pour la capitalisation à l’oreille du pouvoir. Mediapart. Décembre 2019.

12. Manuel Jardinaud et Ellen Salvi. Retraites: le gouvernement verrouille déjà le débat parlementaire. Mediapart. Janvier 2020.

13. Anthony Berthelier. Réforme des retraites: tollé à l'Assemblée après le refus d'une commission d'enquête. Huffington Post. mars 2020.
Consultable en ligne :
https://www.huffingtonpost.fr/entry/retraites-pataques-a-lassemblee-apres-le-refus-dune-enquete-sur-la-sincerite-de-la-reforme_fr_5e5f8d8bc5b67ed38b3b22d5

14. Stéphane Béchaux. Réforme des retraites : mauvaises nouvelles pour les chômeurs. L’Express. Janvier 2020.
Consultable en ligne :
https://votreargent.lexpress.fr/retraite/reforme-des-retraites-mauvaises-nouvelles-pour-les-chomeurs_2115487.html

15. Dan Israel. Retraites: avec le 49-3, le gouvernement préserve l’essentiel de son texte. Mediapart. Mars 2020.

16. Dan Israel. Chômage, formation: la nouvelle loi chamboule tout. Mediapart. Aout 2018.

17. Étienne Girard. Le gouvernement renonce à "l'assurance chômage pour tous", promesse de Macron. Marianne. mars 2018.
Consultable en ligne :
https://www.marianne.net/politique/contrairement-aux-promesses-de-macron-le-gouvernement-renonce-assurance-chomage-pour-tous

18. Anonyme. Contrôle des chômeurs : le gouvernement assume des «sanctions beaucoup plus dures». Libération. Janvier 2019.
Consultable en ligne :
https://www.liberation.fr/france/2019/01/01/controle-des-chomeurs-le-gouvernement-assume-des-sanctions-beaucoup-plus-dures_1700561/

19. Romaric Godin et Manuel Jardinaud. Gel des contrats aidés: un non-sens social. Mediapart. Août 2017.

20. Amandine Cailhol. Assurance chômage : le gouvernement maintient sa réforme à contre-emploi. Libération. Mars 2021

21. Lilian Alemagna. Assurance chômage : la faute du gouvernement. Libération. Mars 2021

22.Raphaëlle Besse Desmoulières et Bertrand Bissuel. Avec la réforme de l’assurance-chômage, l’allocation de 1,15 million de demandeurs d’emploi pourrait baisser la première année. Le Monde. Mars 2021.
Consultable en ligne :
https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/25/reforme-de-l-assurance-chomage-l-allocation-de-1-15-million-de-demandeurs-d-emploi-pourrait-baisser-la-premiere-annee_6074453_823448.html

23. Nolwenn Weiler. Effondrement des indemnités, reprise d’emploi découragée : les aberrations de la réforme de l’assurance chômage. Basta Mag. Avril 2021.
Consultable en ligne :
https://basta.media/reforme-assurance-chomage-baisse-des-indemnites-journalieres-duree-indemnisation-pole-emploi-CDD-CDI-interim

24. Océane Herrero, Wladimir Garcin-Berson. Les syndicats promettent de poursuivre leur bataille contre la réforme du calcul de l'assurance-chômage. Le Figaro. Octobre 2021.
Consultable en ligne :
https://www.lefigaro.fr/social/les-syndicats-promettent-de-poursuivre-leur-bataille-contre-la-reforme-du-calcul-de-l-assurance-chomage-20211001

25. Cécile Hautefeuille. Assurance-chômage: la note de l’Unedic qui embarrasse le gouvernement. Mediapart. Mars 2021.

26. Mathieu Grégoire. Non, M. le Premier ministre : le chômage ne paye jamais plus que le travail ! Le Monde. Mars 2021.

27. Frantz Durupt. Assurance chômage : Macron ressort le cliché du chômeur feignant. Libération. Juillet 2021.
Consultable en ligne :
https://www.liberation.fr/economie/social/assurance-chomage-macron-ressort-le-cliche-du-chomeur-feignant-20210713_3SYMPCPF2BFFLAVBT42OXHDKSM/?redirected=1

28. Savinien de Rivet, Julien Guillot, Alice Clair. Il y a treize fois plus de chômeurs que d’emplois vacants en France. Libération. Septembre 2021.
Consultable en ligne :
https://www.liberation.fr/economie/il-y-a-treize-fois-plus-de-chomeurs-que-demplois-vacants-en-france-20210922_TOHGPIVLV5FABAP5NI5XH6GW3A/

29. Romain Brunet. Pouvoir d’achat : les plus riches, grands gagnants du quinquennat Macron. France 24. Novembre 2021.
Consultable en ligne :
https://www.france24.com/fr/france/20211117-pouvoir-d-achat-les-plus-riches-grands-gagnants-du-quinquennat-macron


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Dessin de Wan pour 



samedi 20 novembre 2021

QUELLE HORREUR !


J’ai constaté en cette fin d’après midi du 18 novembre l’apparition d’une protubérance hideuse sur le clocher de notre église. Il s’agit sans aucun doute d’une antenne de téléphonie mobile ; elle est particulièrement disgracieuse... Et cela pose quelques questions qui restent en suspens.

Je ne suis tout d’abord pas certain de savoir qui a permis l’installation d’une telle antenne sur le clocher. Pour reprendre le fil de l’histoire, les deux précédentes mandatures ont effectivement facilité un accès à la téléphonie mobile pour les Forgeois, en autorisant l’utilisation du clocher de l’église comme site de pose d’antennes pour deux ou trois opérateurs. De mémoire, Bouygues a tout d’abord bénéficié de cette convention d’occupation du domaine public, puis un regroupement Bouygues-SFR, option étendue à Free voilà quelques années.

Reste que la convention passée entre la mairie et ces opérateurs est claire : seul un matériel bien défini et limité en dimensions est autorisé, et la pose de ces installations doit respecter les procédures administratives standard, dont l’opérateur fait son affaire. Par ces moyens réglementaires, les grandes antennes posées durant les deux dernières mandatures sont restées masquées derrière les claires-voies du clocher de sorte qu’elles ne défigurent pas le bâti et une antenne fine a été posée sur le clocher avec l'avis favorable des autorités compétentes.  La nouvelle antenne, elle, remplace cette structure antenne très fine et elle est tout simplement hideuse.

Dans le cas de l’église, la modification de l’allure du bâti que constitue cette pose a du faire l’objet d’une demande de travaux en mairie et obtenir l’avis favorable de l’architecte des bâtiments de France (ABF). Connaissant un peu le souci du beau de ces derniers, et pour avoir eu à travailler avec l’un d’entre eux au cours de mon dernier mandat d’adjoint, je me demande bien si un de ces architectes a réellement validé ce projet. A vrai dire j’en doute, mais je vais continuer à me renseigner. Je me demande aussi comment l’actuelle municipalité peut laisser passer cela, et si il y a eu dépôt du dossier ad hoc au service urbanisme. Si certains lecteurs ont des informations à ce sujet, qu’ils n’hésitent surtout pas à commenter.