vendredi 13 novembre 2020

UN PROFESSEUR MALADE (OU GRÉVISTE) N’EST PAS UN PRENEUR D’OTAGES !





J’ai été récemment alerté par un de mes contacts sur le terme de prise d’otages utilisé par des élus de Forges les Bains, en lien avec l’arrêt d’activité d’un enseignant considéré comme personne fragile. Ses propos sont tout simplement inadmissibles, particulièrement aujourd’hui, 13 novembre !


Dans un message publié sur un réseau social, des élus Forgeois ont utilisé le terme de « parents pris en otage » en lien avec la cessation d’activité d’une enseignante considérée comme personne fragile. J’entends bien que la réaffectation des enfants de cette enseignante dans d’autres classes pose un double problème : celui du brassage d’élèves en période pandémique et celui de la surcharge de classes comprenant un nombre déjà élevé d’enfants, ne facilitant pas la tâche des enseignants, ni celle des petites « têtes blondes » en matière d’acquisition de connaissances. Certes.

Ceci posé, le terme de « prise d’otages », très utilisé dans certains milieux de la droite y compris la droite la plus réactionnaire, lors de grèves d’enseignants, de cheminots, de personnels de la RATP, etc., m’a toujours paru pour le moins déplacé. Il l'est aussi dans notre cadre communal. Tout d’abord, à moins de souhaiter revenir à l’époque de la IIIe République à laquelle un certain Monsieur Thiers n'hésitait pas à faire fusiller les canuts grévistes, il me semble que le droit de grève au XXIe siècle reste imprescriptible. Il en est de même pour celui d’être malade, ou considéré comme personne fragile. Dans les deux cas, je suis certain que le gréviste ou le malade préférerait de toute façon ne pas avoir à faire grève ou ne pas être victime d’une quelconque pathologie.

Ensuite, traiter de preneur d’otages des grévistes ou des personnes malades ou fragiles revient d’une certaine façon à les assimiler à des terroristes, avec à mon avis un double but, celui de gagner la bataille médiatique qui peut entourer les mouvements sociaux pour s’assurer le soutien de la population, et celui de culpabiliser gréviste ou malade.

En ce jour où nous commémorons les événements tragiques des fusillades parisiennes de 2015, et particulièrement celle du Bataclan, il me semble qu’il y a plus qu’un fossé entre ce qu’ont vécu les personnes présentes dans cette salle de spectacle, et la gêne, somme toute très modérée, causée par quelques jours de grève ou par la fermeture d’une classe pour cause de santé. Il y a un monde entre les gens pris sous des tirs à balles réelles, blessés, parfois à vie, voire tués, et le fait de constater que son enfant se retrouve maintenant dans une classe de 36 élèves au lieu de 30...

Les mots ont un sens. Aujourd’hui - et demain - il serait bon, me semble-t-il, de faire preuve d’un minimum de décence dans le propos, et de bannir du vocabulaire pseudo-politique, y compris à Forges, le terme particulièrement outrancier de « prise d’otages ». Ne serait-ce qu’en mémoire de ceux qui en ont été victimes, et de leurs familles qui continuent de pleurer l’absence d'un être cher.


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Sirpa press

mercredi 11 novembre 2020

BIDONNAGE DES CHIFFRES DES ÉLÈVES POSITIFS AU COVID-19

                    


Le ministre de l’éducation nationale, M. Jean-Michel Blanquer, vient d’indiquer dans un message récent que plus 3 000 élèves sur les quelques 12 millions de petits Français et petites Françaises qui fréquentent les écoles avaient été testé positifs au COVID-19 en quatre jours, au début du mois. Ce chiffre est sans aucun « très optimiste », pour le dire de façon politiquement correcte... En termes plus crus, nous sommes proches du bidonnage. Explications.

Il y a en France environ 12 millions d’élèves scolarisés de la maternelle au lycée, dont 6 millions et demi en maternelle et élémentaires et 5 et demi en collège et lycées (1). M. Jean-Michel Blanquer annonce, un peu trop fièrement à mon sens, que seuls un peu plus de 3 000 ont été testés positifs au CoViD-19 en 4 jours, se félicitant ainsi de la maîtrise de l’épidémie parmi cette population.

Je doute de ces chiffres. En effet, si je me réfère aux chiffres donnés par Santé Publique France, ce sont en moyenne tous les jours 1500 enfants de moins de 10 ans et 6 000 enfants ou jeunes de 10 à 19 ans qui ont été ont été testés positifs la semaine dernière. Ce qui nous donne, sur 4 jours, un total de 6 000 jeunes de moins de 10 ans et de 24 000 jeunes de 10 à 19 ans. De façon très prudente, je vais estimer que 90% seulement des enfants de moins de 10 ans sont scolarisés, et que, parmi eux, seuls 70%, correspondant à la tranche 3-10 ans, le sont. Cela nous donne 70% de 90% de 6 000 positifs, soit environ 3 800 enfants. Pour la tranche supérieure, j’estime aussi que 90% des enfants de 10 à 18 ans sont scolarisés. Je vais aussi postuler que les 19 et 20 ans ont rejoint le monde du travail, ou poursuivent leurs études hors lycées. Ce dernier point est faux puisque les BTS et classes « prépa » se trouvent souvent dans établissements de type lycée, mais cela me permet de faire un calcul « au pire ». Je trouve donc que le nombre de positifs pour la tranche 10-18 ans est de 90% de 80% (la tranche 10-18 par rapport à la tranche 10-20) de 24 000, soit 17 000. Ceci nous donne donc un nombre d’enfants scolarisés positifs sur quatre jours de 17 000 + 24 000, encore un fois a minima, soit un total de 41 000, soit plus de 10 fois plus que les chiffres donnés par le ministre.

Même si M. Jean-Michel Blanquer, le ministre, s’en défend, mon sentiment est qu’il y a une volonté de cacher des chiffres plus inquiétants qu’il n’y parait. Il faut en effet laisser « quoi qu'il en coûte » les écoles ouvertes. C’est aussi le sentiment de représentants syndicaux comme Mme. Frédérique Rolet la secrétaire générale du Snes-FSU, qui déclare :   « Une nouvelle fois, le ministère cherche à cacher la réalité des faits. Ce n’est pas responsable. [...] Nous sommes pour laisser ouverts les établissements scolaires le plus longtemps possible, mais nous demandons des données fiables ». 

Post scriptum :

Je constate en écrivant cet article que M. Arnaud Bélier, journaliste à Ouest France, a fait un calcul similaire au mien, et qu’il tombe sur des valeurs du même ordre que les miennes (3).


Références :

1. Les chiffres clés du système éducatif. Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports.
Consultable en ligne :
https://www.education.gouv.fr/les-chiffres-cles-du-systeme-educatif-6515#:~:text=Plus%20de%20douze%20millions%20d,d'administration%20et%20de%20direction

2. Geodes. Voir l'onglet COVID-19, données de laboratoires, nombre de personnes positives quotidien.
https://geodes.santepubliquefrance.fr/

3. Arnaud Bélier. Covid-19 : l’Éducation nationale minimise-t-elle le nombre d’élèves malades ? Ouest-France, Novembre 2020
Consultable en ligne :
https://www.ouest-france.fr/education/enseignement/covid-19-l-education-nationale-minimise-t-elle-le-nombre-d-eleves-malades-7046395


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Mélanie Bourlon, artiste, sculpteur. Son site.
https://melaniebourlon.com/sculpture-papier-mache/produit/bonnet-dane/



mardi 10 novembre 2020

VACCIN CONTRE LA COVID-19 : ENTRE ESPOIR ET EFFET D’ANNONCE




Le résultat provisoire avancé hier par le laboratoire américain Pfizer et la société allemande BioNTech, pour spectaculaire qu’il soit, a déjà suscité des réactions importantes. Un effet d’annonce indéniable a agité les médias et entraîné une réponse mon sens disproportionnée en bourse même si les espoirs portés par cette technologie innovante sont réels.


NB: certains termes scientifiques difficiles à comprendre sont soulignés et repérés par un astérisque à leur première apparition. Je fournis un glossaire pour ceux-ci en fin d'article

La stratégie développée par ces deux laboratoires, mais également plusieurs autres dont Moderna aux USA est particulièrement novatrice. Habituellement, les vaccins sont dérivés d’éléments viraux ou bactériens, principalement des protéines* ou de longues chaînes de sucres* (sucre s’entendant au sens biochimique, couvrant donc une gamme plus large que le sucre que nous utilisons quotidiennement). La raison est que ces éléments (protéines ou sucres à longue chaîne) sont souvent des antigènes* immunogènes*, donc capables de déclencher les réponses immunitaires. Celles-ci aboutissent in fine à la production d’anticorps* par notre organisme capables de se lier aux antigènes et de provoquer leur destruction par nos globules blancs. Les stratégies de vaccination classiques reposent sur l’injection des virus ou bactéries pathogènes* neutralisées par un agent physique ou chimique mais conservant suffisamment de pouvoir immunogène. Plus récemment on a utilisé des protéines ou des fragments protéiques d’origine virale ou bactérienne purifiées, obtenus par génie génétique, ce qui présente l’avantage de ne pas avoir à cultiver dans les laboratoires pharmaceutiques les pathogènes bactériens ou viraux. 

Dans le cas du vaccin en cours de développement par Pfizer et BioNTech, et de même dans le cas du vaccin en développement chez Moderna, on utilise cette fois-ci des ARN messagers. De façon simplifiée, les ARN messagers sont produits par toutes les cellules vivantes. Ils correspondent à la copie de chacun des gènes exprimés du génome, copie qui sera lisible par la machinerie cellulaire pour la fabrication des protéines. Les vaccins en développement utilisent donc les ARN messagers du SARS-CoV2 qui déterminent la fabrication de certaines des protéines qui entourent le virus, et entraînent leur reconnaissance par le système immunitaire. Mais l’ARN, où l’ADN, ne sont eux pas immunogènes. Toute l’astuce de ce type de vaccination consiste donc à faire que cet ARN messager soit lu par les cellules de l’hôte auquel le vaccin est injecté, en l'occurrence l'Homme. Ces cellules décryptant le message codé par l’ARN messager synthétisent alors la protéine virale immunogène. Pour cela il faut que l’ARN messager rentre dans la cellule et qu’il y soit protégé de la dégradation, qui peut être parfois rapide. Il s’agit là de deux points (l'entrée et la protection contre la dégradation) majeurs sur lesquels ont achoppé les premiers essais vaccinaux utilisant des ARN messagers. Au laboratoire, plusieurs techniques de protection sont disponibles telles que le recouvrement de microparticules de tungstène ou d’or par cet ARN ou « l’enfermement » de cet ARN dans une « bulle » constituée de lipides. Dans le cadre des développements vaccinaux en cours contre le SARS-CoV2, j’ignore la technique précise qui a été développée. J’ignore également quel est le mode d’administration (intraveineux, intramusculaire sous-cutanée) mais je sais que celui-ci joue un rôle déterminant dans l’efficacité vaccinale. 

L’annonce par Pfizer et BioNTech d’une efficacité vaccinale de 90 % signifie que 90 % des personnes vaccinées ont présenté une réduction de l’incidence de la maladie, donc ont moins contracté la maladie que le groupe vacciné avec un placebo. Cette annonce, effectivement spectaculaire, a engendré, comme je le disais en introduction, une réaction totalement disproportionnée - mais nous en avons l’habitude - des marchés boursiers et spéculatifs. Je n’ai pas un esprit complotiste mais on ne pouvait que s’attendre à ce type de répercussion suite à l’annonce. En lien, l’action Pfizer a grimpé de 8 % en bourse et celle de son partenaire allemand de plus de 15 % à Wall Street, le patron de Pfizer en profitant pour vendre avec profit un petit paquet de ses actions... Or il faut absolument rester prudent. Tout d’abord ce vaccin est encore en phase de test, et les résultats présentés portent sur un tout petit échantillon de personnes (moins d'une centaine), testées par ailleurs peu de temps après la première injection et l'injection de rappel. De plus, même si les populations participant à l’essai représentent une grande diversité ethnique, il est impossible de s’assurer que ce vaccin fonctionnera sur toute la population mondiale. Il faudra aussi s’assurer qu’il protège toutes les classes d’âge, et que son effet perdure dans le temps. Et puis et surtout, il faut souligner qu’il ne s’agit pour le moment que d’un communiqué de presse et en aucun cas d’une communication scientifique

Les espoirs restent néanmoins réels. Tout d’abord dans le cas de la CoViD-19, ce sont presque 200 essais vaccinaux qui sont en cours sur toute la planète, certains utilisant des stratégies conventionnelles, d’autres des stratégies ARN messager. Le véritable espoir que porte cette annonce, à mon sens, réside dans le fait qu’il est visiblement possible de surmonter un certain nombre des obstacles techniques que pose cette « vaccination », qui relève de la thérapie génétique, et que j'évoquais plus haut. L’autre véritable espoir est que l’on peut envisager que cette stratégie vaccinale soit utilisée vis-à-vis de nombreux agents pathogènes, bactéries ou virus, puisque «  il suffit » de disposer de leur génome de d'avoir identifié les protéines immunogènes pour fabriquer facilement en laboratoire la copie ARN messager de leur gène, à introduire dans les cellules de l’hôte. De plus, cette fabrication d’ARN messager se fait essentiellement par voie biochimique ce qui ne nécessite pas l’utilisation de cellules hôtes intermédiaires et donc le risque de contamination par d’autres agents infectieux inconnus. Pour l’anecdote, rappelons que les premiers vaccins antipoliomyélitiques avaient été préparés par infection de cellules de singe contenant un virus (le SV40) susceptible de déclencher la formation de tumeurs chez le rat. Plusieurs entreprises, dont la société Moderna pour les États-Unis, développent des vaccins à l'ARN messager, contre le Zika, le virus d'Epstein-Barr (agent de la mononucléose infectieuse), le très contagieux virus respiratoire syncytial (agent de la bronchiolite) chez l’Homme, contre la rage chez le chien, ou contre différents virus du saumon d’élevage. 

Il n’est pas exclu non plus, et plusieurs équipes y travaillent en France et dans le monde, que l’on puisse développer des approches de vaccination à ARN messager dans le cadre de thérapies anticancéreuses. L’idée sous-jacente est de repérer dans les cellules tumorales un antigène caractéristique, d’en rechercher le gène dans les cellules hôtes, d’en réaliser une copie ARN messager, et d’injecter celle-ci dans l’organisme pour tenter d'induire la production d’anticorps dirigés contre cet antigène, donc contre les cellules des tumeurs qui le produisent. Cette perspective est particulièrement stimulante dans le cas de tumeurs affectant des régions d’organes ou des organes non accessibles à des interventions chirurgicales.


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https://theconversation.com/demain-vacciner-grace-a-ladn-125267


Glossaire :

Protéine : Il existe trois grands types de composés biochimiques, communs à tous les êtres vivants, à savoir les sucres, les lipides et les protéines. Les sucres sont décrits plus bas. Les lipides sont, de façon simplifiées, des matières grasses. Ils jouent des rôles fondamentaux dans les cellules, composant de nombreuses membranes cellulaires assurant à la fois étanchéité et plasticité. Les protéines sont des constituant essentiels, et jouent de très nombreux rôles comme éléments de structure des cellules, un peu comme des "échafaudages" ou des "routes" internes aux cellules. D'autres protéines, assemblées en groupes, sont des "moteurs cellulaires" permettant par exemple aux cellules de se déplacer, ou d'incorporer des éléments extracellulaire, par exemple pour se nourrir. Nos muscles sont essentiellement constitués de protéines. Un rôle fondamental est celui des protéines dites enzymes qui assurent les réactions métaboliques des cellules, y compris les division et réplication de l'ADN. Dans le cas qui nous intéresse, ce sont des protéines présentes vers l'extérieur des cellules bactériennes, ou des virus, qui sont susceptibles de déclencher des réaction immunitaires.  

Sucres : tout le monde connait le saccharose (nom du sucre de cuisine), le glucose ou le fructose, représentants des sucres dits simples. Il existe aussi des sucres à longues chaines, constitués d'enchaînement de sucres simples, tels que la cellulose, la pectine ou l'amidon. Des sucres à longues chaines se trouvent souvent sur la paroi bactérienne, tournés vers l'extérieur des bactéries, et ils sont aussi susceptibles d'être reconnus par le système immunitaire.   

Antigène : toute substance capable de se lier avec un anticorps (voir définition ci-dessous), même si ce n'est pas lui qui en a déclenché la production.

Immunogène : toute substance capable de déclencher une réponse du système immunitaire. 

Anticorps : ensemble de protéines (associées à des sucres) produites par le système immunitaire en réponse à un antigène immunogène et capable de s'associer à lui pour induire sa dégradation par des "globules blancs".  

Pathogène : toute substance ou agent biologique susceptible de causer une maladie.




dimanche 8 novembre 2020

CONTES ET LÉGENDES DU HUREPOIX.
II. L’IMPRIMEUR





Contes et légendes du Hurepoix est une rubrique de mon blog, dans laquelle je narre des histoires de notre région, dont toute ressemblance avec des événements passés, en cours, ou à venir ne serait, bien sûr, que pure coïncidence… 

L’imprimeur du château se morfondait. Sa presse subissait les outrages de l’âge et il fallait en changer. La machine était fort chère et les finances du château, bien que saines, ne devaient pas pâtir de cet événement malheureux. 

Un des amis de la comtesse qui possédait des terres alentour, un baron local dont l’épouse travaillait dans une échoppe de facteur de presse, s’empressa de remettre l’offre de ce facteur pour la nouvelle presse. Bien que le château fût riche, l’offre sembla coûteuse. Et le règlement royal voulait que tout seigneur, baron, comte ou marquis obtînt au moins trois offres, de trois facteurs, pour choisir la moins dispendieuse. 

Qu’à cela ne tienne, on fit alors prestement rédiger deux nouvelles offres par des échoppes amies qui - fort curieusement - furent encore plus coûteuses que la première, plaçant dès lors celle-ci sur le devant de la pile. Mais prévôts et baillis du Roi en furent informés et une enquête diligentée...

La moralité de cette histoire est empruntée une nouvelle fois à Jean De La Fontaine :

Son vainqueur sur les toits
S'alla percher, et chanter sa victoire.
Un vautour entendit sa voix...
[...]
La fortune se plaît à faire de ces coups ;
Tout vainqueur insolent à sa perte travaille.
Défions-nous du sort, et prenons garde à nous,
Après le gain d'une bataille.


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Cnam : musée des arts et métiers
https://www.arts-et-metiers.net/musee/modele-presse-typographique-vis-metallique


mardi 3 novembre 2020

DU RIFIFI ET DES INTERROGATIONS À LA CCPL...





Une lettre ouverte de l’ancien président de la CCPL, M. Bernard Véra, ancien maire de Briis sous Forges, à la nouvelle équipe dirigeante, confirme mes inquiétudes au sujet de la gouvernance politisée de la communauté de communes du Pays de Limours. 

Dans un article de blog récent, je m’inquiétais des résultats des élections à la tête de la communauté de communes du Pays de Limours (CCPL). Cette inquiétude ne portait pas sur les personnes élues en elles-mêmes, personnes que je connais et que je respecte, mais sur l’équilibre politique des forces en présence. J’écrivais au sujet de l’élection des vice-présidents que celle-ci « n'a pas respecté les règles non écrites de la communauté de communes. Il est en en effet généralement admis, pour des raisons d'équilibre, que le premier vice-président est issu de la liste minoritaire. Or si l'on regarde la composition du bureau nouvellement élu, on constate que la quasi-totalité des vice-présidents sont des soutiens de la liste majoritaire ». 

Ces inquiétudes sont reprises dans une lettre ouverte adressée par M. Bernard Véra à Mme Dany Boyer, présidente de la CCPL. Je cite « Pour la première fois dans l’histoire de la CCPL cinq communes, représentant 30% de la population, sont écartées en raison de leur vote lors de l’élection du Président. Pour la première fois, un Président ne choisis pas un 1er Vice Président de la tendance politique opposée à la sienne. Pour la première fois, des Maires sont écartés des postes de Vices Présidents en raison de leur sensibilité politique différente de celle du Président.[...] C’est une perversion de l’esprit de l’intercommunalité car la coopération intercommunale se fonde sur le strict respect des choix communaux et sur la recherche constante de larges consensus autour de projets. C’est une vision politicienne de la vie communautaire, au service d’un clan politique au détriment de l’intérêt général. » 


Dans le courrier adressé à la nouvelle présidence, M. Bernard Véra, revient également sur une polémique qui se fait jour autour des commandes de masques voulue par la CCPL, pourtant tracées et validées par les instances communautaires. Je cite « ...Vous avez affirmé que vous n’étiez pas en mesure de récapituler toutes les commandes de protection que j’avais pu passer avec différents prestataires pendant la période de confinement due au COVID. Vous avez clairement sous entendu que j’avais pu passer des commandes personnelles sous aucun contrôle politique ou administratif. Il s’agit là d’un mensonge éhonté. Toutes les commandes de gel et masques jetables ou lavables ont été décidées par le bureau communautaire qui s’est réuni régulièrement en visio-conférence. J’ai adressé un mail le 23 avril 2020 aux membres du bureau ainsi qu’aux Maires et à la direction des services, faisant un récapitulatif très précis des commandes passées. Ces commandes ont été adressées à cinq prestataires. Le groupement de commande de la région pour 45 600 masques chirurgicaux et pour du gel hydroalcoolique. Le groupement de commande du département pour 20 000 masques tissus. La société Nahé cosmétique pour la confection de 22 000 masques tissus. La société eMotion Tech et la société Bruneau pour les commandes de rouleaux de plastique et de feuilles transparentes pour la fabrication des visières par des bénévoles du territoire. La seule commande qui soit intervenue après ce mail récapitulatif, c’est une commande complémentaire de l’administration, au mois de mai 2020, de 7200 masques jetables pour les agents de la CCPL afin de disposer de réserves suffisantes jusqu’en octobre. En dehors de cela, l’administration et moi même n’avons effectué aucune autre commande. Vos accusations sont, dans ces conditions, purement diffamatoires et je me réserve le droit d‘y donner suite ». Je vois également dans cette polémique la confirmation des propos que je tenais dans mon article de blog précédent, dans lequel je m’inquiétais des conséquences délétères que pouvait avoir la scission résultant des nouvelles élections à la CCPL : « Cette ostracisation d'une partie des membres du conseil communautaire est à mon sens délétère dans la mesure où elle entérine un clivage politique qui ne préjuge rien de bon sur l'avenir de la CCPL ». 

Enfin, dernier point que je trouve personnellement inquiétant, le rapport d’activité de la CCPL de 2019, date à laquelle M. Bernard Véra était le président de la communauté de communes, est prêt à être tiré depuis juillet 2019. Fin septembre ce rapport n’était toujours pas publié au motif que la nouvelle équipe, élue à l’été 2020, souhaitait y apporter des compléments. À titre personnel, je ne vois pas pourquoi - ni au nom de quoi - la nouvelle équipe modifierait un document validé démocratiquement par l’équipe précédente. Ces inquiétudes sont également reprises dans le courrier de M. Bernard Véra. Là encore, je cite : « Je vous le dis solennellement : je ne vois pas ce qui vous autorise à modifier le rapport d’une année d’activité qui relève de ma stricte responsabilité en tant que Président en exercice l’année 2019. Ce rapport a été élaboré par moi-même, par les vices présidents et les conseillers délégués en exercice en 2019, par les services, et chacun en a validé son contenu. Ce que vous vous apprêtez à faire porte un nom : censure et abus de pouvoir. Je vous invite donc fermement à renoncer à une telle démarche qui témoignerait, une fois de plus de votre vision autoritaire et anti-démocratique de l’exercice de votre fonction. » 

Je laisse à M. Bernard Véra la responsabilité de son propos concernant la vision autoritaire et anti-démocratique de la nouvelle présidente. Pour avoir travaillé pendant quelques années en relation avec Mme Dany Boyer, ce n’est pas l’opinion que j’ai d’elle. Par ailleurs, et pour être tout à fait complet sur le sujet, je l’ai informée par mail de mon intention de publier un article relatif à la lettre ouverte de M. Bernard Véra, l’invitant à me livrer ses réflexions sur ce courrier. Je n’ai, à ce jour, reçu aucune réponse. 


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Modification personnelle de la pochette des CD "Du rififi au ciné Vol.1 - Bandes originales de polars des années 50-60"






dimanche 1 novembre 2020

AGIT-PROP ET RESPONSABILITÉ POLITIQUE



Petit coup de gueule envers les maires qui prennent des arrêtés autorisant la réouverture des commerces de proximité... 

Il faut que je sois clair tout de suite. Je trouve aberrant que l’on autorise des grandes enseignes nationales à vendre des livres, et pas le libraire de proximité. Je trouve tout aussi aberrant que l’on puisse acheter vêtements et chaussures au supermarché, mais pas dans une galerie commerçante attenante. Je trouve aussi discutable que l’on interdise aux restaurants et aux bars de servir des usagers, pourtant à distance les uns des autres, alors qu’on autorise les mêmes personnes à prendre, entassées les unes sur les autres, le RER ou les lignes de métros 1, 13 ou 14 pour ne citer que les plus bondées... 

Ceci posé, je ne comprends pas les maires - ou peut être les comprends-je trop bien - qui prennent des arrêtés autorisant la réouverture des commerces de proximité. Tout d’abord, le ou la maire a un devoir absolu d’exemplarité, me semble-t-il... Ne serait-ce que parce que le ou la maire est le premier magistrat de la commune. Quand les pouvoirs publics demandent un effort à beaucoup d'entre nous, on ne rame à pas à contre courant. Sachant que son arrêté municipal sera instantanément rejeté par le contrôle de légalité en Préfecture, on évite aussi de faire croire à ses administrés que l’on peut aller à l’encontre de décisions préfectorales, surtout lorsqu’il y va de la santé publique. Dans le cas qui nous intéresse, cela ne fait que saper l’autorité du Préfet. Même si le Préfet représente le gouvernement, il représente aussi l’Etat, selon l’article 72 de la Constitution. Ne pas se conformer à une décision préfectorale, es qualité d’élu, participe donc aussi à la décrédibilisation de l’Etat. Comment, dès lors, ne pas voir dans cette « agit-prop », cette politique-spectacle tendance poujadiste, un soupçon, pour ne pas dire une bonne dose d’arrière pensée électoralistes ? 

En cas de désaccord, il ne s'agit pas non plus de garder le petit doigt sur la couture du pantalon. Pour un maire comme pour un conseil municipal, il existe plusieurs façons honnêtes et responsables permettant de manifester son mécontentement. On peut se regrouper entre mairies, faire agir les associations départementales ou nationales de maires, se rapprocher des sénateurs et présidents de départements, on peut alerter la presse et les médias en général, on peut aller en délégation en sous préfecture ou en préfecture. Dans le cas de la fermeture des commerces de proximité, ce n’est pas parce que la ou les questions posées sont légitimes que l’on doit s’abaisser à des comportements relevant de la pure démagogie. Cette façon de procéder est en effet la meilleure façon de discréditer l’action politique, qui n'en a pas vraiment besoin...



LA PANDÉMIE À CORONAVIRUS COMME EXTERNALITÉ NÉGATIVE DE LA MONDIALISATION





Nombreux sont les tenants de l’économie néolibérale qui citent les bénéfices dégagés de la mondialisation économique comme une réussite du capitalisme global. Mais n’est-ce pas finalement qu’un regard très fragmentaire sur notre monde ?


La mondialisation des échanges a pris une ampleur considérable au cours des 20 ou 30 dernières années. De 1980 à 2017, le volume du commerce mondial a été multiplié pratiquement par un facteur 7 (source INSEE). Dans le même temps le PIB mondial a cru d’un facteur 3,5 (1). Il serait malhonnête de ne pas dire ici que cet accroissement de la richesse mondiale a profité à de nombreux pays, souvent encore sous-développés ou en voie de développement dans les années 60, l’exemple le plus significatif étant la Chine. En 40 ou 50 ans, ce pays est devenu l’usine mondiale, et, en 2013, la première puissance commerciale avec 4 160 milliards de dollars de biens échangés. Sur les 15 dernières années la part de la Chine dans le PIB mondial est passée d’environ 5 % à environ 20 % alors que dans le même temps celle de l’union européenne chutait de 25 à 18 % et celle des États-Unis se réduisait légèrement de 27 à 25 % (2). Même dans ce contexte difficile pour les pays de l’union européenne, qui n’ont sans doute pas pris toute la mesure des conséquences internes du libéralisme économique, la mondialisation a eu des conséquences bénéfiques. Ainsi, pour la France, les importations représentaient 13,5 % de la demande intérieure dans les années 50 contre un peu plus de 30 % aujourd'hui. Sur la même période, les exportations sont passées de 14,6 % du PIB français à 30,8 % (1). 

Cet accroissement du PIB mondial a entraîné, au moins partiellement, un recul de la pauvreté. Selon un rapport de la Banque mondiale de 2008, le nombre des personnes vivant avec moins de 1,25 $ par jour dans le monde a diminué de 500 millions, et leur proportion dans la population totale est tombée de 52 % à 26 % entre 1981 et 2005 (3). Et alors que l’Asie de l’Est et du Sud-Est affichait le taux de pauvreté le plus élevé du monde avec 80 % en 1981, celui-ci est tombé à 18 % en 2020 et 600 millions de personnes sont sorties de la très grande misère. Le même constat peut être fait pour d’autres pays. Ainsi, entre 1981 et 2001, la proportion de la population rurale vivant avec moins de un dollar par jour est passée de 63 à 42 % en Inde, et de 55 à 11 % Indonésie (4). 

Mais derrière cette  apparence merveilleuse de la mondialisation, se cachent des réalités très dérangeantes. Ainsi, au cours des 15 dernières années, la part des emplois en France sous contrôle d’entreprises multinationales étrangères à doublé atteignant pratiquement 18 % (1). Contenu du fait qu’un emploi sur 5 est un emploi du secteur public en France, ce chiffre signifie que pratiquement 1/4 des emplois du secteur privé dans notre pays se trouve sous le contrôle d’entreprises étrangères. Or, on a bien vu lors de crises récentes (Goodyear, Bridgestone, Ford, Continental, Nokia, General Electric, Ascoval, Cargill, etc.) le peu de cas que font ces multinationales de leurs salariés. Si ceci n’était que la seule critique que l’on puisse faire, le bilan global de la mondialisation resterait positif.

Malheureusement il existe de nombreuses externalités négatives (langage d'économistes) à la mondialisation. Définition de l’externalité négative : il s’agit d’une situation dans laquelle un agent économique provoque par son activité des effets négatifs sur autrui, sans contrepartie monétaire. L’exemple le plus simple est la pollution générée par une activité industrielle. Cette pollution n’est pas nécessairement seulement de l’ordre de rejets toxiques, elle peut être visuelle, sonore, etc. Il serait fort long de décrire toutes les externalités négatives de la mondialisation. D’autant, comme le dit Wikipédia, que « l'analyse exhaustive des externalités - en particulier négatives - est loin d'être évidente. Le risque de les omettre s’accroît lorsque celles-ci sont masquées par un surcroît d'activité économique qui fausse le bilan apparent et global de l'événement en cause ». Dans le cas de l'économie globalisée, ces externalités négatives couvrent pourtant de larges domaines relevant de l’environnement - dont le plus visible est sans doute ce que l’on appelle le changement global lié à l’accroissement de la production de gaz à effet de serre - ou du social, avec paradoxalement dans les pays développés un maintien des taux de chômage et de pauvreté à haut niveau expliquant en partie, par exemple en France, la crise des gilets jaunes. Même des économistes « mainstream » le reconnaissent, tel le prix Nobel d’économie 2008 Paul R. Krugman lorsqu’il écrit « Il n’est plus certain d’affirmer, comme on l’aurait fait une douzaine d’année plus tôt, que l’impact du commerce [mondial] sur la répartition des revenus dans les pays riches reste mineur. Il y a de bonnes raisons de penser que cet impact est important et qu'il s'agrandit. Je ne soutiens pas le protectionnisme, mais les libres-échangistes ont besoin de meilleures réponses aux inquiétudes des perdants de la mondialisation » (5). En termes coût, la pollution de l'air, particulièrement sensible dans les villes des usines mondiales, représenterait plus de 5 000 milliards de dollars par an (6)... 

Avec de tels effets négatifs au plan social, environnemental et financier, la mondialisation ne semble pas - à mon avis - compatible avec le développement durable. En sus des problèmes de pollution gravissimes liés aux transports mais aussi la production en masse de biens de consommation, donc de déchets, l’augmentation des échanges a entraîné corrélativement une diffusion accrue d’entités biologiques susceptibles de générer des externalités négatives. Je pense bien sur aux espèces invasives, telles l’écrevisse américaine, l'écureuil gris, le ragondin, le frelon asiatique pour les seules espèces animales qui menacent des écosystèmes entiers et les services écosystémiques rendus, eux aussi difficiles à quantifier. Je pense également, et c’est là le sujet de cet article, que la diffusion massive du SARS-CoV2, agent de la CoViD19 est liée de façon extrêmement étroite pour ne pas dire indissoluble aux échanges mondiaux. En l’occurrence il ne s’agit pas d’échanges de biens (encore que) mais de l’accroissement des flux de personnes entre les différentes parties du monde. Entre 1980 et 2019, le nombre de passagers du transport aérien a en effet doublé tous les 15 ans, et il a décuplé en Chine et en provenance de Chine entre 2005 et 2019 (7). Juste avant la pandémie, ce nombre de passagers s’établissait à presque 4 milliards et demi, soit grosso modo la moitié de la population mondiale. Or, avec l’expérience des précédentes épidémies de SRAS (2002/2003) et de MERS (2012), toutes deux provoquées par des coronavirus, il était évident que dès lors que des cas de CoViD19 étaient apparus en Chine, ceux-ci apparaîtraient en Europe si les flux de voyageurs n’étaient pas très vite bloqués entre ces différentes régions (voir santé publique France (8) à ce sujet et au sujet du rôle des transports aériens). Or au nom de la libre circulation des biens et des personnes, et, disons le d’une vision néolibérale valorisant les échanges mondiaux, pas une seconde il n’a été question de bloquer le trafic aérien entre l’Asie et l’UE, ou l’Asie est les Amériques... Ceci a entraîné l’arrivée de cas en Italie puis en France, puis dans toute l’Europe et le monde. Or si j’en crois les évaluations parues dans la presse, le coût de la pandémie pourrait atteindre, selon le FMI, 9 000 milliards de dollars, soit 10% du PIB mondial (9), dans une estimation déjà ancienne de juin 2020. Un joli montant pour une externalité négative que « les marchés » ne pourront pas, cette fois comme à leur habitude, facilement balayer sous le tapis... 


Références

1. L'essentiel sur... la mondialisation. INSEE. Janvier 2020.
Consultable en ligne
https://www.insee.fr/fr/statistiques/3633242

2. L’économie chinoise. Wikipédia.
Consultable en ligne
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_de_la_r%C3%A9publique_populaire_de_Chine

3. Pauvreté. Wikipédia.
Consultable en ligne
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pauvret%C3%A9

4. Pranab Bardhan. Mondialisation et pauvreté. Pour la science N° 348. Octobre 2006
Consuiltable en ligne
https://www.pourlascience.fr/sd/economie/mondialisation-et-pauvrete-919.php

5. Paul R. Krugman. « Trade and inequality revisited » (2007).
Consultable en ligne
http://hussonet.free.fr/krugman7.pdf

6. Grégoire Normand. La pollution coûte 5 100 milliards de dollars par an selon la banque mondiale. La Tribune. Septembre 2016.

7. Paul Chiambaretto. Trafic aérien mondial, une croissance fulgurante pas prête de s’arrêter. The Conversation. Mai 2019.

8. Santé publique France Le SRAS-CoV, un coronavirus à l’origine d’une épidémie mondiale d’une ampleur considérable. Mai 2019.
Consultable en ligne
https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infection-a-coronavirus/articles/le-sras-cov-un-coronavirus-a-l-origine-d-une-epidemie-mondiale-d-une-ampleur-considerable

9. Salima Barragan. Quel est le coût du Covid-19? All News, la finance Suisse dans l’E-media. Juin 2020.
Consultable en ligne
https://www.allnews.ch/content/points-de-vue/quel-est-le-co%C3%BBt-du-covid-19


Crédits photos


Rationalité économique et mondialisation
https://academiesciencesmoralesetpolitiques.fr/2014/06/23/rationalite-economique-et-mondialisation/



mercredi 28 octobre 2020

CERTITUDES ET INCERTITUDES AU SUJET DE L’ORIGINE DU SARS-COV2




Je relaye ici les informations fournies par mon collègue Étienne Decroly, directeur de recherche au CNRS, et parues récemment dans le journal de notre bonne maison (1). La question de l’origine du SARS-CoV2 est une des questions centrales dans la pandémie qui affecte actuellement notre planète. Déterminer l’origine du virus pourrait permettre de mieux orienter les recherches visant à développer un vaccin ou des thérapies efficaces. Par une meilleure compréhension des phénomènes qui ont conduit à l’émergence du virus, ces travaux pourraient également permettre d’éviter de nouvelles émergences et de mieux anticiper les conséquences de l’apparition de nouveaux virus.


Grâce aux progrès de la biologie moléculaire, la séquence du virus SARS-CoV2 a pu être rapidement déterminée. La séquence d'un acide nucléique — ADN ou ARN — est la succession des nucléotides qui le constituent. Ces nucléotides, au nombre de 4 dans l’ADN ou l’ARN, sont des molécules liées les unes aux autres, et qui forment, dans le cas de l’ADN la structure bien connue en double hélice. Cette succession de 4 nucléotides symbolisés par les lettres A, T, G et C dans le cas de l’ADN (et A, U, G, et C pour l’ARN) contient l'information génétique de tous les êtres vivants, organisée en unités fonctionnelles que l’on appelle les gènes. Chaque gène contient  des centaines, voire des milliers ou des dizaines de milliers des 4 nucléotides... Il est possible depuis bientôt une trentaine d’années de comparer les différentes séquences de nucléotides des êtres vivants, et d’établir ainsi les proximités existant entre ces êtres. De façon très intuitive et également simplifiée, plus une séquence d’ADN d’un organisme A est proche de celle d’un organisme B, plus ces organismes sont proches au plan évolutif.


Dans le cas du SARS-CoV2 la comparaison de séquences du virus révèle sans aucune ambiguïté sa proximité avec le virus RaTG13 de chauve-souris (96% d’identité entre les séquences virales). Par ailleurs « on ne relève que 79 % d’identité génétique entre SARS-CoV-1 et SARS-CoV-2, et seulement 50 % en ce qui concerne MERS-CoV » (1). Ceci signifie que le SARS-CoV-2 est plus proche de souches virales de chauve-souris que de virus déjà « acclimatés » à l’homme, et donc qu'il ne dérive pas de ces virus acclimatés.


Une question fondamentale est de comprendre comment le SARS-CoV2, virus de chauve-souris, a pu être transmis à l’Homme ? L’hypothèse généralement admise, parce que démontrée pour d’autres virus animaux qui ont conduit à des épidémies, est celle d’une recombinaison entre différents virus, dont certains susceptibles d’affecter l’Homme, dans un hôte intermédiaire. En recherchant dans la séquence génétique du virus responsable de la maladie celle d’autres virus, dont on connaît l’origine et l’hôte habituel, on peut retracer l’origine évolutive des virus et identifier l’hôte intermédiaire. C’est de cette façon que l’on sait que le redoutable virus MERS-CoV a probablement recombiné avec un virus retrouvé chez le dromadaire. Pour le moment, dans le cas du SARS-CoV2, les travaux de recherche n’ont pas permis de retrouver quel pourraient être cet hôte intermédiaire.


À ce jour, 3 hypothèses sont plausibles pour expliquer l’émergence virale. La première est celle que je viens d’expliquer ci-dessus à savoir la recombinaison du virus de chauve-souris avec un autre virus pour le moment inconnu dans un hôte intermédiaire. L’autre possibilité serait que le SARS-CoV-2 aurait pu infecter à bas bruit et très modérément l'Homme, où il aurait recombiné avec un virus, par exemple un virus respiratoire, déjà bien adapté  à l’être humain et transmissible d'Homme à Homme. Enfin la dernière hypothèse - qui aujourd’hui ne peut pas être éliminée - serait que le SARS-CoV-2 descende « d’un virus de chauves-souris isolé par les scientifiques lors des collectes de virus et qui se serait adapté à d’autres espèces au cours d’études sur des modèles animaux en laboratoire ; laboratoire dont il se serait ensuite échappé accidentellement » (1). Pour éviter toute dérive complotiste, il est important de préciser qu’il n’existe à ce jour aucune preuve scientifique soutenant cette éventualité, même si de tels accidents sont documentés, par exemple dans l’épidémie de grippe de 1977, causée par un virus de type H1N1, l‘agent de la grippe dite espagnole de 1918, isolé en 1950. Cet isolat viral se serait échappé d’un laboratoire. En support de cette hypothèse, la comparaison des séquences du virus H1N1 de 1950 avec celle du H1N1 de 1977 ne révèle aucune différence génétique. Cette absence de mutation permet de réfuter l’hypothèse qui proposerait que ce virus se soit maintenu soit à bas bruit chez l’Homme, soit dans des hôtes non humains pendant 27 ans, puisque toute multiplication virale, même sur un cycle, entraîne apparition de mutations. L’échappement du laboratoire avait été évoqué par un ancien prix Nobel, le professeur Luc Montagnier, avec beaucoup de légèreté. Dans une interview récente, ce dernier indiquait en effet que des séquences du virus HIV, agent responsable du SIDA, avait été détectées dans la séquence du SARS-COV2. Il s’agit cependant de séquences extrêmement courtes pour 3 des 4 séquences détectées. Le consensus scientifique actuel est que la présence de ces séquences HIV est simplement fortuite. En lien, je m’étais amusé à rechercher des courtes séquences de plantes dans la séquence du SARS-CoV2, et en avais trouvé, montrant bien le caractère non significatif de cette présence. De plus ces 3 séquences sont également présentes dans d'autres coronavirus, isolés avant l’émergence du SARS-CoV2.


La 4ème séquence pose néanmoins une question intéressante car son occurrence est spécifique du SARS-CoV2. De plus, sa présence modifie un des composants extérieurs du virus, ce qui pourrait expliquer la transmissibilité d’Homme à Homme de ce dernier. A ce stade, on ne peut formellement rejeter qu’une une telle modification pourrait être d’origine humaine, et qu’elle aurait pu se produire « au labo » dans le cadre du développement de nouveaux vaccins par exemple. Il serait éventuellement possible de détecter des traces de manipulation génétique par des analyses extrêmement fines et poussées de la séquence, analyses qui sont très probablement en cours dans différents laboratoires. À ce jour cependant, il n’existe pas non plus de preuve formelle révélant une origine expérimentale et une libération accidentelle du virus à partir d’un laboratoire. Plusieurs articles sur ce sujet ont d’ailleurs déjà été publiés, ne révélant aucune trace de manipulation. Il reste donc clair que le SARS-CoV2 est bien majoritairement un virus d’origine animale mais les mécanismes de recombinaison qui ont permis son émergence sont encore incompris. La conclusion appartient à mon ancien collègue Étienne Decroly qui précise : « L’éventuelle découverte de virus animaux présentant une très forte similarité avec SARS-CoV-2 fournirait un élément décisif pour valider son origine naturelle » (1). Affaire à suivre donc.


Références

Yaroslav Pigenet. La question de l'origine du SARS-CoV-2 se pose sérieusement. Le Journal du CNRS. Octobre 2020.


Crédit photo

Institut Pasteur et AFP, repris dans Futura Science.
https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus-sars-cov-2-serait-melange-coronavirus-pangolin-chauve-souris-79290/





NON, LES DOSSIERS COMMUNAUX N’ONT PAS DISPARU APRÈS LES MUNICIPALES...

 

Plusieurs de mes contacts, y compris dans des communes voisines, m’ont indiqué que des membres de la nouvelle équipe municipale se répandaient auprès d’autres élus locaux, se plaignant du fait que des dossiers communaux auraient disparu après les élections... 

Cet article sera court. Non, les dossiers municipaux n’ont pas disparu de la commune. Toutes les traces des conseils municipaux précédents et les comptes rendus sont archivés en mairie. Les données communications sont dans l’ordinateur du service. Les données financières sont dans les mains de la comptable municipale. A noter : l’ancien élu aux finances m’a indiqué ne pas avoir été contacté au sujet des données dont il disposerait. Pour l’urbanisme, il suffit de se rapprocher du service du même nom. Rappelons néanmoins que la nouvelle équipe s’est empressé au lendemain de l’élection de demander le départ de la responsable de ce service. Cherchez la logique... Pour le social, les documents sont aussi en mairie. 

Coté travaux, j’ai personnellement rencontré le nouvel adjoint au maire, pendant deux heures et demi, en présence du responsable des services techniques. J’ai fait le point sur les travaux en cours et lui ai signalé les travaux à entreprendre - à mon sens urgemment - à savoir le confortement de l’étanchéité du mur sud du clocher ce l’église, la réfection des berges et le curage du lac des thermes. Je lui ai aussi suggéré de décider rapidement s’il convenait de lancer les travaux de rénovation énergétique de l’école élémentaire, car il s’agit là d’une opération de longue haleine. Idem pour les sondages géotechniques relatifs à la construction du pole tennis au nord du stade de football. Même si la commune ne dispose encore du terrain il est indispensable pour pouvoir chiffrer l’opération et décider in fine de lancer ou non le projet, de disposer des résultats de ces sondages. J’ai confirmé toutes ces données orales par un court mémo technique écrit, doublé de la remise des clefs de tous les bâtiments de la commune. Les seules données non transmises sont les courriels que j’ai pu échanger avec l’ancienne équipe ou avec le responsable des services techniques, données qui s’apparentent à des courriers personnels... 

Dans cette affaire, il me revient une phrase du principe de « Dilbert » de Scott Adams (voir un extrait de la BD Dilbert, ci-dessus), que j’adore, et qui disait : « Rien n’est plus efficace pour faire fuir le travail que la pure incompétence »...

dimanche 25 octobre 2020

ASSOCIATION DE MALFAITEURS




L’ancien présidente de la République, M. Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, vient de faire l’objet d’une mise en examen pour « association de malfaiteurs », dans le cadre de l'enquête sur des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle en 2007. C’est une première depuis la création de la Ve République, qui a pourtant vu se produire nombre de faits troubles aux plus hauts sommets de l’Etat. 


Pour ceux qui ont la mémoire courte, rappelons que la Ve République aura en effet vu une multitude d’affaires de fraude fiscale, de prise illégale d’intérêt, de détournements de fonds à des fins personnelles ou de financement de campagne ou de partis. Plus grave, cette même République aura connu le meurtre de plusieurs ministres, tels Ms. le Prince Jean de Broglie en 1976, Robert Boulin en 1979 et Joseph Fontanet en 1980, et celui de deux juges d’instruction, Ms. François Renaud en 1975 et Pierre Michel en 1981. Dans ce dernier cas, l’assassinat ne serait lié qu’au démentiellement de la « french connection » auquel a participé le juge Pierre Michel. 

Ces affaires de meurtres, gravissimes au plan pénal, le sont tout autant au plan politique dans la mesure où certaines d’entre elles suggèrent des liens entre le pouvoir en place et ce que l‘on appelle « le milieu ». Ainsi, M. De Broglie a été tué en sortant du domicile de son conseiller juridique, M. Pierre de Varga, par ailleurs ancien Gestapiste. L’enquête le met en cause comme commanditaire, et révèle les rôles qu’auraient joué M. Gérard Frêche, petit truand, en lien avec un prêt de 4 millions de francs lors de l’achat du restaurant de la Reine Pédauque, et deux complices, Ms. Serge Tessèdre et Guy Simoné, ce dernier ayant été réhabilité en 1988. Depuis, M. Guy Simoné suggère que la mort du Prince serait liée à des trafics d'armes. A l’appui de ces dires, les dossiers relatifs à cette affaire sont classés secret défense et ne seront accessibles que dans 5 ans, en 2025. L’autre mobile possible, comme l’indique Wikipedia (1), est le financement occulte de parti : « M. De Broglie présidait une filiale de l'entreprise espagnole Matesa, la société luxembourgeoise Sodetex SA adossée à l'Opus Dei et impliquée dans un scandale financier, l'évasion fiscale de capitaux franquistes; Jean de Broglie avait été le trésorier des Républicains indépendants (RI), chargé à ce titre de financer la campagne présidentielle de Valéry Giscard d'Estaing en 1974 et aux yeux de la presse espagnole, la Sodetex avait été constituée à seule fin d'alimenter les caisses du parti centriste à venir ».

Dans l’affaire Boulin, l’assassinat maquillé en suicide serait lié, là aussi, à un financement occulte de parti politique. Je cite encore Wikipédia : « Selon Laetitia Sanguinetti, fille d'Alexandre Sanguinetti, cofondateur du Service d'action civique (SAC), ce dernier lui avait déclaré, quinze jours après la mort de Boulin, qu'il s'agissait d'un « assassinat ». L'affaire de l'achat de la garrigue à Ramatuelle avait été montée de toutes pièces pour discréditer Boulin, qui aurait eu connaissance d'un réseau de financement illégal de partis politiques, en particulier – mais pas seulement – du RPR. De même, Michel Jobert a affirmé au journaliste Jean Mauriac, proche de la famille Boulin, que le ministre du Travail en savait trop sur le financement du RPR, notamment via Saddam Hussein, mais aussi Omar Bongo » (2). Cette thèse a été soutenue par les propos de M. Jean Charbonnel, ancien ministre, affirmant que les noms du commanditaire et de l'exécutant de cet assassinat lui avaient effectivement été donnés par M. Alexandre Sanguinetti, deux mois après la mort de M. Robert Boulin (3). 

Enfin, dans l’affaire du juge Renaud, l’enquête s’oriente vite une vengeance du « gang des Lyonnais » et de son chef, M. Edmond Vidal, ulcéré des arrestations à répétition des membres de ce gang fin 1974, et, par dessus tout, de l’incarcération des femmes des membres, dont Mme. Jeannette Biskup, maîtresse de M. Edmond Vidal, et de son ex-femme, de sa mère et de la mère de M. Jeannette Biskup. M. Edmond Vidal pourrait cependant être un coupable idéal trop évident. Incarcéré, il déclare au juge Renaud « Vous avez incarcéré ma femme, ma mère et mon amie, ni les unes ni les autres n’étaient mêlées à mes affaires, qui d’ailleurs n’ont rien à voir avec des hold-up. Tant qu’elles seront en prison, je me tairai. Je ne veux en aucune façon coopérer avec vous ». M. Edmond Vidal fait aussi publier un article en 1975 qu’il reprend dans son livre « pour une poignée de cerises ». A l’origine des rumeurs de son implication, « les affirmations gratuites du commissaire Richard. Lequel a collaboré activement à notre traque à Lyon [...] Selon lui, mon cousin Barthélemy Vidal aurait, à ma demande, sollicité des tueurs pour flinguer le juge Renaud qui maintenait Jeannette en prison ». Le fils du juge Renaud, M. Francis Renaud, soutient qu’en lien avec des confidences qui lui aurait été faites par son père, ce dernier aurait été assassiné car il s’apprêtait à démontrer que le hold-up de Strasbourg en 1971 - un des « casses du siècle », plus de 10 millions de francs soit 1,5 millions d’euro - aurait servi à financer l’UDR (ancêtre de l’UMP) (4). Supportant cette affirmation, deux membres du gang des Lyonnais, Joanny Chavel et Jean Augé appartenaient au service d’action civique (SAC) (5), une association de soutien au Gal. Charles De Gaulle, sorte de police parallèle aux méthodes plus que discutables... 

Cette collusion entre le grand banditisme et le monde politique, et disons le majoritairement de droite ,  a été un des marqueurs des années 70/80/90 en France. Depuis, même si on ne peut exclure une poursuite de certains liens, cette collusion a progressivement été remplacée par celle alliant des politiques et le monde de l’entreprise et de la finance. Même au plus haut sommet de l’Etat, certains présidents ont connu des démêlées judiciaires, et un, M. Jacques Chirac (RPR) a été condamné après son mandat, en 2011 (soit 15 ans après les faits) à deux ans de prison avec sursis pour « détournement de fonds publics » et « abus de confiance » dans l'affaire des emplois présumés fictifs de la Ville de Paris (6). 

On pourrait dès lors, avec cynisme, considérer qu’en regard des poursuites dont il fait l’objet, M. Nicolas Sarkozy s’inscrit dans une - certes délétère - tradition républicaine française ! Rappelons que ce dernier fait l’objet de poursuites dans le cadre de plusieurs affaires. Dans l’affaire Bygmalion, société ayant possiblement oeuvré à faire disparaitre les traces de dépassements de frais de campagne, l’ancien président a été mis en examen en février 2016 pour « financement illégal de campagne électorale », et se trouve sous statut de témoin assisté pour « faux et usage de faux », « abus de confiance », « tentative d'escroquerie » et « complicité et recel de ces délits ». Dans l’affaire Paul Bismuth, M. Nicolas Sarkozy a été mis en examen et sera jugé en novembre de cette année pour « corruption active », « trafic d'influence » et « recel de violation du secret professionnel ». C’est une grande première dans l’histoire de la Ve République, puisqu’aucun président n’avait fait jusque là l’objet de poursuite pour corruption. Enfin, dans l’affaire du financement supposé de la campagne de 2007 par des fonds libyens, via l’intermédiaire M. Ziad Takieddine, M. Nicolas Sarkozy est mis en examen depuis 2018 pour « corruption passive, recel de fonds publics (étrangers) et financement illégal de campagne électorale ». S’ajoute depuis le 12 de ce mois d’octobre 2020, une mise en examen pour « association de malfaiteurs » en vue de la préparation de délits punis de dix années d’emprisonnement... 

« Association de malfaiteurs » ? Présidence de la République ? Étrange et insupportable raccourci. Rappelons toutefois - et cela me semble indispensable - que mise en examen ne veut pas dire culpabilité, et que M. Nicolas Sarkozy, aujourd’hui encore est parfaitement innocent des faits qui lui sont reprochés. Rappelons aussi l’article 80-1 du code de procédure pénale qui définit la mise en examen : « A peine de nullité, le juge d'instruction ne peut mettre en examen que les personnes à l'encontre desquelles il existe des indices graves ou concordants rendant vraisemblable qu'elles aient pu participer, comme auteur ou comme complice, à la commission des infractions dont il est saisi ».


Références

1. L’affaire De Broglie
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Broglie

2. L’affaire Boulin
https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Robert_Boulin

3. Entretien de Jean Chabonnel avec la presse. Document AFP filmé.
Consultable à :
https://www.youtube.com/watch?v=7xyvQu2qeiY&t=92s

4. Stéphane Joahny. Francis Renaud, au nom du père. Le journal du dimanche. Décembre 2011. Consultable en ligne :
https://www.lejdd.fr/Societe/Justice/Francis-Renaud-defend-son-pere-le-juge-assassine-a-l-epoque-du-gand-des-Lyonnais-433521-3226472

5. Slim Mazni. Gang des Lyonnais : "La piste politique de moins en moins taboue". Lyon Capitale. Décembre 2011.
Consultable en ligne :
https://www.lyoncapitale.fr/actualite/gang-des-lyonnais-la-piste-politique-de-moins-en-moins-taboue/

6. Anonyme. Jacques Chirac condamné à deux ans de prison avec sursis. Le monde avec l’AFP. Décembre 2011.
Consultable en ligne :
https://www.lemonde.fr/societe/article/2011/12/15/verdict-attendu-dans-l-affaire-des-emplois-fictifs-de-la-ville-de-paris_1618652_3224.html

Crédit photo

Les Échos, 2014.
https://www.lesechos.fr/2014/11/president-ridicule-cons-a-lump-en-prive-sarkozy-tire-a-boulets-rouges-313106