lundi 7 février 2022

QUINZE PROPOSITIONS D'ANTICOR
POUR LA CAMPAGNE ÉLECTORALE



Anticor, association pour la transparence et la moralisation de la vie politique, émet 15 propositions dans le cadre de la campagne électorale. Celles-ci nous amènent, en termes de réflexion, bien loin des discours rabâchés sur les soi-disant « grand remplacement », fraude aux cotisations sociales, cancer de l'assistanat généralisé, primauté des théories du genre et autres billevesées.

En qualité de membre de l'association, je me propose de faire apparaître sur ce blog ces propositions pour en améliorer la diffusion locale. Je rappelle, en incidente, que la France, 5e ou 6e puissance économique se classait en 2020, en termes de perception de la corruption et selon « Transparency International » au 23e rang mondial, derrière, par exemple, l'Uruguay ou les Emirats Arabes Unis et juste devant le Bhoutan (1)... La lutte contre la corruption est donc plus qu'importante : c'est une nécessité démocratique. Les 15 mesures proposées par Anticor, numérotées de 1 à 15, sont décrites ci-dessous. Le texte n'est pas de mon cru ; il peut être retrouvé in extenso sur le site de l'association (2).

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Nous vivons une période inédite de crise de confiance et de crise de la démocratie. La corruption et ses corollaires ne sont pas une fatalité. Les propositions d’Anticor ont vocation à encourager le ou la future présidente à améliorer l’architecture du pouvoir, limiter la porosité entre pouvoirs politiques et économiques et protéger les contre-pouvoirs.

Une démocratie vertueuse

1. Limiter le cumul des mandats parlementaires ainsi que le cumul des mandats exécutifs locaux (maire, président et vice-président de conseils départementaux, régionaux et d’intercommunalités) à deux mandats successifs. Le changement des acteurs et la redistribution des responsabilités limite les abus et impose une certaine probité dès lors qu’une nouvelle majorité a la possibilité de contrôler les actions des précédentes.

2. Des campagnes électorales propres. Contrôler les recettes et dépenses de campagnes au cours de la campagne via l’obligation de les rendre publiques, accompagnées des justificatifs sur une plate-forme internet, y compris pour élections municipales de communes de moins de 10.000 habitants.

3. Instaurer comme condition d’éligibilité à toutes les élections le casier judiciaire vierge de toute condamnation pour atteinte à la probité ou crime. S’engager à démettre de ses fonctions tout membre du Gouvernement mis en examen pour atteinte à la probité ou crime.

4. Renforcer la démocratie directe et la participation de tous aux décisions, notamment par la mise en place d'assemblées locales délibératives, un élargissement du référendum municipal et l'instauration du référendum d'initiative citoyenne.

Une décision démocratique libérée des lobbyistes

5. Améliorer la définition du lobbyisme. Actuellement, beaucoup d’activités d’influence ne sont pas considérées comme telles, ce qui n’est pas acceptable. Il faut élargir la définition de représentant d’intérêts afin que tous les lobbyistes figurent sur le répertoire des représentants d’intérêts tenu par la HATVP*.

6. Transparence des arguments des lobbyistes. Imposer la publication sur une plate-forme unique en ligne de tous les documents remis par des lobbyistes aux décideurs publics (parlementaires, membres du gouvernement et leurs équipes, collectivités) ainsi que les échanges intervenus entre eux afin que tout citoyen puisse en prendre connaissance et, le cas échéant, proposer une contre-expertise citoyenne.

Une justice indépendante et égale pour tous


7. Une justice indépendante, sans influence du pouvoir politique. Supprimer tout lien hiérarchique entre les procureurs de la République et le ministère de la Justice et supprimer les remontées d’informations sur les affaires politico-financières.

8. Une vraie Cour constitutionnelle composée d’éminents juristes nommés pour neuf ans non renouvelables, par la Cour de cassation, le Conseil d’État et la Cour des comptes, sur avis conforme du Conseil supérieur de la magistrature, en remplacement de l’actuel conseil constitutionnel. Les anciens présidents de la République n’en seront plus membres de droit.

9. Supprimer la Cour de Justice de la République et soumettre les membres du Gouvernement aux tribunaux de droit commun, en application du principe selon lequel tous les citoyens sont égaux devant la loi.

Mieux encadrer l'usage de l'argent public

10. Confier à une autorité départementale indépendante le contrôle de légalité en remplacement des préfets. Les préfets n’exercent quasiment plus de contrôle sur les marchés publics et les recrutements publics, alors même que les irrégularités coûtent plus de 5 milliards d’euros par an au budget de l’État.

11. Mieux encadrer le versement d'aides publiques au secteur privé avec remboursement en cas de défaillance. L’État verse des milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises privées. Ces aides doivent être conditionnées au respect de conditions afin que l’aide publique poursuivre une finalité d’intérêt général, comme toute dépense publique se doit de le faire.

Libérer les contre-pouvoirs

12. Protéger les lanceurs d’alerte qui révèlent des pratiques illégales ou contraires à l’intérêt général, les soutenir financièrement et sanctionner fermement les procédures bâillon. Une démocratie qui ne veut pas voir ses dysfonctionnements est une démocratie qui périclite, inexorablement.

13. Protéger la liberté de la presse et lutter contre la concentration des médias. La loi de 1986 est devenue obsolète. Il faut créer un statut juridique pour les rédactions afin de protéger leur indépendance et créer un délit de trafic d'influence en matière de presse pour limiter toute pression sur les rédactions.

Des moyens pour lutter contre la corruption

14. Créer une autorité de la probité, avec une garantie d’indépendance constitutionnelle, pour remplacer l’Agence Française Anti-corruption, la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique et la Commission nationale de contrôle des comptes de campagne et des financements politiques.

15. Assurer la publicité et la transparence des décisions publiques. Systématiser la publication en données ouvertes (open data) des informations et documents détenus par les autorités publiques.

* Note : HATVP, haute autorité pour la transparence de la vie publique


Références :

1. Indice de perception de la corruption. Wikipedia.
Consultable en ligne :

2. Les 15 propositions d’Anticor pour une présidence éthique !
Consultable en ligne :

Crédit illustration :


mercredi 2 février 2022

VIDÉOSURVEILLANCE : « GAME OVER » !



J’ai déjà expliqué sur ce blog pourquoi il me semblait que la vidéosurveillance ressemblait à un fantasme sécuritaire. En quelques mots, elle coûte cher et elle est globalement inefficace en termes de prévention de la délinquance. Tout au mieux peut-on espérer qu’elle permette, dans un petit nombre de cas, la résolution de quelques affaires a posteriori.

Cette opinion se fondait non pas sur un sentiment personnel, un a priori, un dogme, mais sur l’examen raisonné de plusieurs articles de presse, travaux de recherches (1-3), ou de structures gouvernementales dont la plus emblématique, me semble t il, reste la Cour des Comptes. Je rappelle que cet organisme avait produit en 2020 un rapport très critique sur la vidéosurveillance, dont une des conclusions marquantes était : « qu’au vu des constats locaux résultant de l’analyse de l’échantillon de la présente enquête, aucune corrélation globale n’a été relevée entre l’existence de dispositifs de vidéo protection et le niveau de la délinquance commise sur la voie publique, ou encore les taux d’élucidation » (4). Difficile d’être plus clair.

Depuis, et suite aux observations de la Cour des Comptes, un autre travail a fait l’objet d’une publication, et il a d’ailleurs été en partie commenté dans la presse. L’intérêt de ce dernier opus est d’avoir été commandité par le service de recherche de la Gendarmerie Nationale. Cette étude, une première en France, par son volume et sa durée, a porté sur 4 ans et presque 2000 délits : cambriolages, vol aux voitures, violence, infraction à la législation sur les stupéfiants. Une synthèse des résultats est disponible sur la Gazette des Communes (5).

Première observation : en termes de dissuasion, la vidéosurveillance est inefficace. Je cite la synthèse du rapport : « les données collectées ne révèlent cependant aucun impact [d’un éventuel effet dissuasif des caméras de voie publique] ». En particulier, il n’y a « pas de constat de diminution significative du volume d’infractions enregistré après l’installation de caméras », pas plus que de « volumes inférieurs ou d’évolution plus favorable des niveaux d’infractions sur les territoires équipés vis-à-vis des territoires témoins ».

Deuxième observation : le recours des enquêteurs aux données de vidéosurveillance est globalement décevant, en termes de fréquence ou de résultat. La synthèse du rapport stipule que « le recours à la vidéo protection s’avère considérablement moins simple, naturel et fluide que la culture populaire le laisse croire ». Il cite plusieurs raisons à cela dont le fait que les enquêteurs doivent passer beaucoup d’heures à visionner les vidéos, le fait que les données ne soient pas toujours exploitables (ex. pas d'angle de vue ou d’images utilisables) et le fait que les réquisitions appropriées doivent être faites rapidement pour éviter un écrasement automatique des données. En d'autres termes, toujours selon la synthèse du rapport « les enquêteurs procèdent, consciemment ou non, à un ratio entre l’investissement nécessaire en temps et en efforts d’investigation par rapport aux bénéfices espérés ou à l’importance de l’affaire traitée ».

Troisième observation : la vidéosurveillance permet, dans certains cas, de collecter quelques indices complémentaires. Cependant, in fine, quel que soit le délit « la découverte d’éléments probants, peu importe la thématique considérée, présente des niveaux comparables et s’avère faible (systématiquement inférieure à 3 %) ».

Enfin, dernière observation : la vidéosurveillance ne permet pas de résoudre un nombre important d’affaires. Sur les 1939 enquêtes analysées, 1561 n’ont pas été élucidées, 363 l’ont été sans recours à la vidéo, et seulement... 22 (soit un peu plus de 1% !) ont été résolues avec le concours de la vidéosurveillance.

Pour être complet, je cite in extenso les conclusions de l’étude. « Les enregistrements de vidéoprotection contribuent à la résolution d’enquête judiciaire, en apportant des indices ou des preuves, mais dans des proportions particulièrement ténues (environ 1 % des enquêtes étudiées). Les indices et preuves issues des enregistrements de vidéoprotection se révèlent trop mesurés pour influencer globalement le niveau d’élucidation judiciaire sur un territoire, peu importe la configuration ou la thématique étudiée. Malgré un plébiscite dans les discours, les enquêteurs ne semblent pas véritablement consacrer les enregistrements de vidéoprotection comme une ressource incontournable dans leur travail d’investigation au quotidien. Les configurations de réseaux de vidéoprotection et modalités d’exploitation ont une influence sur la propension de cette technologie à contribuer favorablement aux investigations. Un partenariat étroit et durable entre la brigade locale et les propriétaires de réseaux publics, l’inscription forte dans les réflexes des enquêteurs ou la qualité et la conception des dispositifs apparaissent comme des critères majeurs d’une plus-value maximale ».

Un mot pour dire qu’en tant qu’ancien scientifique, je trouve la démarche du service de recherche de la Gendarmerie très intéressante. Comme le dit la synthèse du rapport dans son préambule, ce service a voulu, suite aux recommandations de la Cour des Comptes, aborder la question de l’utilité de la vidéosurveillance « sans tabou ». Cette démarche « neutre » a donc permis de conforter de façon argumentée les études précédentes démontrant l’inefficacité globale de la surveillance vidéo, en termes à la fois de prévention et de résolution de crimes et délits.

Il reste donc une question centrale : qu’est ce qui fait que nombre de communes souhaitent installer des caméras de vidéosurveillance ? Mon sentiment, et il ne s’agit là que d’un sentiment n’ayant pas d’analyses précises pour le confirmer ou l’infirmer, est qu’il existe une sorte de dogme de la surveillance vidéo. Ce dogme est tout simplement « c’est utile », et c’est tellement évident que cela ne demande pas confirmation. Bref, certains de nos édiles se font tromper par ce faux truisme, bien que de nombreuses études démontrent pourtant le contraire. Je peux les en excuser. Deuxième version : certains élus pourraient être beaucoup plus cyniques et se dire « mes concitoyens pensent que la surveillance vidéo est bénéfique, je vais donc leur donner de la surveillance vidéo ». On est là dans une attitude qui, pour moi, est populiste, dans le mauvais sens du terme. J’ai en effet toujours considéré qu’un élu doit être exemplaire, dire la vérité et tirer ses administrés vers le haut, même et surtout si c’est difficile. J’ai donc beaucoup de mal à accepter que des élus informés de l’inefficacité de la surveillance vidéo maintiennent leur position sur un éventuel équipement communal. Cette attitude est constitutive, à mon sens, d’une volonté de tromper, ou de ne pas détromper, et caractéristique d’une forme de malhonnêteté intellectuelle et de démagogie consommée. Or, comme le disait Jean-Jacques Rousseau « Le démagogue est le pire ennemi de la démocratie »...

Note ajoutée le 5 février :

Un élu d'une commune de la CCPL m'indique que les caméras sont installées également parce que la brigade de gendarmerie de Limours "pousse" fortement à cela. Dont acte. Ceci dit, les élus locaux ont toute légitimité pour décider ou non de la pertinence de ces installations. Cet élu m'indique que les représentants de la brigade locale semblent également douter des analyses scientifiques dont j'ai parlé. Pourquoi pas. Les études sont tout à fait susceptibles d'être discutées. Plus dérangeant, les conclusions du rapport du Sénat ainsi que l'enquête menée par le service recherche de la Gendarmerie Nationale semblent être aussi remis en cause localement. Pour avoir été élu plus de 12 ans à Forges, je sais l'engagement quotidien des services de gendarmerie de la BT de Limours, au service de la population. Avec le respect dû à ces militaires, leur engagement permanent ne les autorise pas, cependant, à balayer d'un trait les rapports précités, ni d'ailleurs les chiffres de la délinquance donnés par leurs propres services et services de police, sauf à présenter des arguments étayés en ce sens.    

Références :

1. Tanguy Le Goff. Le faux et coûteux miracle de la vidéosurveillance. Après-Demain. Avril 2010.
Consultable en ligne :
Citant :
Tanguy Le Goff, Vidéosurveillance et espaces publics - Etat des lieux des évaluations conduites en France et à l’étranger, Institut d’Aménagement et d’Urbanisme (IAU) d’Ile-de-France, Paris, octobre 2008.

2. Hervé Jouanneau. La vidéosurveillance est un gaspillage de l’argent public. La gazette des communes. Mars 2018.

3. Martin Gill, Angela Spriggs. Study 292 Assessing the impact of CCTV. Home Office Research. Development and Statistics Directorate. Fevrier 2005.
Consultable en ligne :
https://techfak.uni-bielefeld.de/~iluetkeb/2006/surveillance/paper/social_effect/CCTV_report.pdf

4. Les polices municipales. Cour des comptes. Rapport public thématique. Octobre 2020.
Consultable en ligne :
https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/276784.pdf

5. Gabriel Thierry. Une étude de la gendarmerie met en doute l’efficacité de la vidéosurveillance. La gazette des communes. Décembre 2021.
Résumé du rapport consultable en ligne :
https://www.lagazettedescommunes.com/telechargements/2021/12/synthese-detude-v1.pdf


Crédit illustration :

Crédit photo montage : Yves Dessaux

samedi 29 janvier 2022

BONNE NOUVELLE :
DES TRAVAUX À LA SALLE POLYVALENTE !

J’ai suffisamment dit ce qui n’allait pas bien - voire pas du tout - dans notre commune pour ne pas dire - aussi - ce qui va !

Ainsi lorsque la municipalité a décidé, en octobre dernier, d’engager des travaux dans la salle polyvalente suite aux infiltrations d’eau, je l’ai rapporté dans ce blog (1). Il me semble donc normal de faire part aujourd’hui de l’avancé de la réfection de la cuisine de l’étage de cette salle, un projet qui se trouvait à l’arrêt, grosso modo, depuis 14 mois.

Depuis quelques jours, en effet, les équipes des services techniques (ST) interviennent à l’étage du bâtiment pour reprendre ce chantier (voir illustration). L'alimentation électrique a été retravaillée. De la toile a été posée au mur et peinte. Une crédence a été installée. Les caissons de mobilier commencent aussi à être positionnés et, très important, la cuisine comme les WC vont sans doute pouvoir être réalimentés en eau ! Question hygiène, c’est un vrai gros progrès car cela évite de faire la vaisselle ou de boire en utilisant l’unique robinet de l’étage, celui desservant le lavabo destiné au lavage des mains dans le cabinet de toilettes de l’entrée.

La salle sera ainsi plus présentable pour les professionnels qui voulaient y télétravailler. L’association « L’Autre Bureau » a en effet « loupé » l’adhésion de plusieurs télétravailleurs, dont deux ou trois de la société Hewlett-Packard, et une ou deux autres de Thalès, quelque peu découragés par l’aspect peu engageant de la salle.

Je ne cherche plus à comprendre le pourquoi de certaines décisions communales, qui semblent échapper parfois à la logique. Tout ce que je sais est que l’arrêt du chantier était motivé ni par des raisons budgétaires (le matériel était déjà disponible voilà plus d’un an et stocké aux ST), ni par des raisons d’organisation du travail. Considérons cependant que « mieux vaut tard que jamais ». Il convient donc de remercier les ST de la commune et, au delà, la municipalité, pour avoir repris ces travaux de réfection pour la plus grande satisfaction des associations qui y travaillent. Espérons aussi que cela pourrait laisser présager l’émergence d’une nouvelle politique communale vis à vis du monde associatif, bien que d’autres actions seront nécessaires pour confirmer cette espérance !  


Référence :

1. Alleluia ! Miracle ! Ce blog.
https://dessaux.blogspot.com/2021/10/alleluia-miracle.html

 

mardi 25 janvier 2022

25 000 LECTURES !

Ce blog franchit une nouvelle étape en termes de visibilité puisqu’il a passé hier les 25 000 lectures. Ceci ne signifie pas 25 000 lecteurs car la majeure partie du lectorat est constituée de personnes qui reviennent sur le blog. Il existe cependant quelques points qui méritent analyse.

Premier point d’intérêt : le blog ayant été véritablement lancé en septembre 2020, la moyenne des lectures mensuelles ressort à 1390 lectures, et la médiane à 1485. Ce qui signifie que grosso modo, un mois sur deux, plus de 1485 lecteurs lisent le blog. Un mois creux, ce sont mille lectures, un mois plein, jusqu’à 2400. Les « geeks » seront peut être intéressés de savoir que 60% des lectures se font sur téléphone portable (60 à 65% de ces portables étant dotés d’un système d’exploitation Android). Toujours pour nos amis geeks, les lectures sur ordinateur se font à 80% sur des systèmes équipés d’OS Windows, 12 % d’OS Mac, le reste des machines opérant sous Linux ou Unix. La moitié des connectés utilisent le navigateur Chrome. Viennent ensuite les navigateurs Safari et Firefox.

Moins anecdotique, je connais les pays d’origine des lecteurs, en assumant que ces derniers n’utilisent pas de VPN. Plus de 94 % des connexions proviennent bien sur de France. Je sais également que le référenceur principal est « google ». Cependant, je précise pour ceux qui craindraient pour leur vie privée que je ne vois pas les adresses IP de connexion. Tout cela pour dire aux lecteurs que je ne peux pas savoir qui parcourt le blog, ni combien de personnes sont des lecteurs uniques, sauf si ces personnes me font des retours oraux ou par mail ou téléphone. C’est très bien ainsi ! 

En termes de publications, j’ai produit 148 articles (si j’excepte celui-ci et le premier mois d’existence du blog). Ceci correspond à un volume de 6 à 11 articles mensuels, soit en moyenne 8 articles par mois, soit un article tous les 4 jours environ. Il me faut entre 1h30 et 4 heures par article, là aussi en moyenne, en raison du temps lié à la recherche des informations et des sources. Animer ce blog représente donc un effort personnel non négligeable.

En termes statistiques, les 3 articles les plus lus depuis l’ouverture du blog sont les suivants. En n°3, « Les étranges certificats demandés par la mairie aux parents d’élèves », puis n°2 « Projets communaux 2. Vers une réouverture de la boulangerie ? » et au premier rang « Si vous pensez que l’éducation coûte trop cher, essayez l’ignorance ! ». Tout trois ont allègrement franchi la barre des 500 lectures. En tout, une dizaine d’articles ont rassemblé plus de 200 lecteurs, et parfois plus de 300. Parmi ceux-ci, se trouvent l’article sur les élections à la CCPL, celui sur les étranges ressemblances entre Forges et des municipalités« frontistes », et « Désigné volontaire ! » qui présentait le surréaliste « cadre de partenariat » que la commune a tenté d’imposer aux associations.

Il ressort de ce qui précède que les articles les plus lus sont les articles traitant de problèmes ou d’événements locaux. Les articles de politique nationale sont moins lus, entre 30 et 70 selon les thèmes. Il en va de même pour les articles à coloration scientifique, de 30 à 120 lectures. Je continuerai néanmoins à publier ces deux catégories d’articles. Dans un cas, ces articles me permettent d’exercer ma liberté d’expression. Dans l’autre cas, ces articles constituent des efforts de vulgarisation scientifique à destination du grand public. Je n’oublie pas que même à la retraite, je reste payé par de « l’argent public ». Ces articles constituent donc une modeste contribution en retour vis à vis de la société. J’envisage cependant de simplifier les catégories en en réduisant le nombre. Cela demandera un peu de travail autour de la structuration du blog, ce que j’entreprendrai au cours de ce premier trimestre 2022.

Deux derniers points. Primo, je redis ici que je n’ai pas de lien avec la presse papier. Les articles du Républicain concernant de fâcheux événements communaux ne me sont pas attribuables. Secundo, je confirme ne pas avoir d’ambition électorale locale. J’ai laissé tomber mes mandats communaux et ne compte pas y revenir dans un avenir de moyen ou de long terme, considérant qu’à 65 ans, je ne représente pas l’avenir de la commune. Je reste néanmoins très attaché à son fonctionnement, parce que, comme individu et pendant une grosse douzaine d’années, j’y ai passé beaucoup de temps et laissé beaucoup d’énergie, ce que je continue à faire à plus petite vitesse. Cela a permis de faire sortir de terre nombre de projets et de réalisations structurantes dont la communauté bénéficie aujourd’hui, mais aussi de développer et participer à une vie locale, associative ou non, riche et diverse. Or, je considère que l’équipe majoritaire actuelle ne suit pas ce chemin. Elle poursuit en effet un autre agenda, contraire, à mon avis, à l'intérêt général. Il est fait d’étroitesse et d’enfermement intellectuel et social plutôt que d’ouverture - ce que j’appelle l’entre-soi - le tout mâtiné d’un certain mépris (pour ne pas dire mépris certain) pour les initiatives citoyennes. Et je ne parle pas de la réputation de la commune auprès des communes voisines, au sein des syndicats intercommunaux par exemple, réputation qui a beaucoup souffert en un an et demi de mandat ! Or, la communication officielle biaisée autour de problèmes que les élus majoritaires ont, très souvent, eux-mêmes créés peut suffire à masquer cette situation. Une des finalités du blog est donc de remettre quelque peu les pendules à l’heure, à mon niveau, avec mes moyens et hors réseaux sociaux. « Je maintiendrai » (pour reprendre la devise des Pays-Bas) cette démarche tant que l’état d’esprit des édiles majoritaires n’aura pas évolué.

Pour terminer, merci aux lectrices, lecteurs et pour leurs commentaires. Sachez que j’ai publié plus de 95 % de ces derniers, la modération m’ayant conduit à retirer 3 interventions seulement car je les trouvais non porteuses d’éléments de débat, et inutilement agressives, non pas vis à vis de moi, mais de personnes citées dans le blog. Les commentaires font vivre le blog, intellectuellement s’entend. N’hésitez donc pas à apporter votre contribution surtout si cet avis, cette critique est constructive. Prochain point d’étape à 50 000 lectures !


Crédit illustration :

https://whc.ca/blog/whc-continue-de-grandir-25-000-clients-et-comptage/


 

dimanche 23 janvier 2022

UN NOUVEAU MAUVAIS COUP
PORTÉ AUX ASSOCIATIONS FORGEOISES (2)


Cet article constitue une courte suite à l’article que j’ai posté plus tôt au cours de ce mois de janvier 2022. Suite à des discussions récentes, j’ai appris qu’un des justificatifs du montant de location des salles forgeoises, donné en conseil municipal par les élus majoritaires, était la similitude des prix de location retenus dans notre commune et de ceux pratiqués dans des communes voisines. J’ai donc cherché à vérifier ces propos.

Commençons par un petit rappel des prix proposés pour l’utilisation des salles forgeoises. Sauf erreur de ma part, ces tarifs sont : salle polyvalente (bas) 400 euros, Floréal 700 euros, Messidor, 950 euros, ce quelle que soit la durée. J’oublie volontairement de mentionner ici les montants des cautions demandées. Pour que ces comparaisons aient un sens, je me suis intéressé aux tarifs proposés aux associations ou particuliers forgeois et à ceux proposés aux associations ou particuliers de chacune des communes concernées, dans leurs propres communes. Ces tarifs ont été obtenus soit via les secrétariats de mairie, soit via les sites des communes.

Commençons par Saint-Maurice Montcouronne. Pour les associations saint-mauriciennes, la salle du Bidon (capacité 100 personnes), d’une surface comparable à celle de la salle Floréal, est louée 290 € pour le week-end, et 145 € la journée, soit un tarif proposé 5 fois moins cher que celui de la salle Floréal pour cette dernière option. La salle Alfred Lucas (capacité 400 personnes, comparable, voire plus grande que la salle Messidor) est louée aux associations 570 € pour le week-end et 285 € pour la journée seule, soit un tarif presque 4 fois moins élevé que notre tarif forgeois. À noter : ces montants s’entendent ménage compris. De plus, à la différence de ce qui se pratique à Forges, des prix très inférieurs sont proposés pour les habitants de la commune.

J’ai également consulté les tarifs de location de salles à Fontenay-Lès-Briis. La salle des Marronniers, d’une taille légèrement inférieure à la salle Messidor (capacité 185 personnes) est louée à des tarifs variables selon la durée. Ceux-ci varient de 150 €, un montant 6 à 7 fois inférieur à celui qui se pratique à Forges, pour une utilisation en semaine (du lundi au vendredi, de 16h30 à 9h00 le lendemain), à 800 € pour un week-end complet (du vendredi 17h30 au dimanche 23h00), en passant par 300 € pour toute la journée de dimanche. Il n’y a pas de frais obligatoires de nettoyage, ce nettoyage étant proposé en option.

A Briis sous Forges, la salle des fêtes de la place de la mairie, d’une taille équivalente à la salle floréal est louée au tarif de 450 euros du samedi au dimanche, un tarif réduit pouvant être proposé pour une éventuelle location quelques heures le soir en semaine, correspondant à montant 2 fois moindre que le montant forgeois.

Enfin à Limours, toutes les salles sont prêtées gratuitement, à l’exception de La Scène (capacité 600 personnes). Cette dernière est louée 175 € la demi-journée et 350 € la journée, l’ouverture et la fermeture de ce lieu se faisant en présence d’un régisseur. Pour cette option journalière, le coût est quasiment 3 fois inférieur à celui de la location de la salle Messidor dont la jauge est pourtant grosso modo 3 fois inférieure à celle de La Scène. Ce coût est par ailleurs quasiment 6 fois moindre pour une location à la demi-journée ! À noter : il est possible de disposer pour une journée de la présence d’un agent technique pour un montant supplémentaire de 370 €.

Ce rapide tour d’horizon montre donc que l’argument de « tarif équivalent » présenté en conseil municipal par l’équipe majoritaire ne repose pas sur une réalité. Ce n’est pas la première fois, d’ailleurs, que des contrevérités (pour ne pas dire plus) sont assénées avec un aplomb sans faille en conseil municipal ou dans les publications communales. À ce stade, je n’arrive pas à savoir si cela résulte d’une stratégie délibérée ou d’un dilettantisme consommé. Dans les deux cas, il me semble cependant important de continuer à porter ces faits à la connaissance des Forgeois.


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mercredi 19 janvier 2022

DES RÉVOLUTIONS
SILENCIEUSES EN BIOLOGIE


Au cours des 40 dernières années, la biologie - et particulièrement la biologie moléculaire - ont connu un essor exceptionnel. Ceci est dû à une meilleure connaissance des mécanismes biologiques, à l’amélioration des techniques expérimentales, mais également au développement d’une science particulière : la bioinformatique. Cette science nouvelle combine des approches statistique et comparative de données biologiques, la puissance de calcul des ordinateurs permettant le traitement simultané d’un très grand nombre de ces données.

Le premier domaine dans lequel la bioinformatique s’est illustrée dès la fin des années 80 est l’analyse des génomes des êtres vivants. Ces génomes sont constitués très majoritairement d’ADN, les exceptions à cette règle étant, entre autres, les virus à ARN. Un brin d’ADN est constitué de la succession de 4 molécules appelées bases nucléotidiques, symbolisées par les lettres A, T, G, C. La structure en double hélice provient de l’association d’un brin d’ADN avec un second brin, copie miroir du premier, permettant à une base A d’un brin de faire toujours face à une base T de l’autre brin. De même, une base C fait toujours face à une base G (voir illustration ci-dessus). Le génome d’un virus à ADN tel que celui responsable de la varicelle et du zona contient environ 120 000 paires de bases, celui d’une bactérie en moyenne 5 millions de paires de bases, celui de l’homme quelques 3,2 milliards de paires de bases, et les génomes les plus complexes, ceux des plantes, pourraient contenir jusqu’à 150 milliards de paires de bases. On comprend aisément, devant ces chiffres, qu’aucun traitement humain de ces données n’est possible. Dans ce domaine, ce sont les ordinateurs qui « font le job ». Pour donner au lecteur une idée de la vitesse de calcul des machines actuelles, je prends le cas de la comparaison d’une séquence d’ADN de 1 000 paires de bases issue d’une bactérie X avec les séquences des quelques 225 milliards de paires de bases disponibles dans les serveurs, dont certains sont situés à l’autre bout de la planète. Entre l’envoi de la séquence de 1 000 paires de base à partir de mon ordinateur de bureau, le traitement de la comparaison au niveau des serveurs, et le renvoi des résultats vers mon PC, il peut se passer seulement… 15 secondes alors que la vie d’un homme dédiée à cette tâche unique n'y aurait pas suffi ! Cet exemple explique bien comment la bioinformatique a pu révolutionner la génomique, mais également, au-delà, les sciences de l’évolution, ou, plus parlant aujourd’hui, l’épidémiologie. C’est effectivement parce que nous sommes en capacité de séquencer, puis comparer plus rapidement les génomes que nous pouvons facilement détecter l’apparition d’un nouveau variant du virus SARS-CoV2.

L’apport de la bioinformatique à la biologie ne se limite pas à l’analyse des génomes. Cette discipline a également permis des progrès fantastiques en biologie structurale. Pour expliquer cela, j’ai besoin de revenir à nouveau à quelques données fondamentales. Les génomes regroupent l’ensemble des gènes d’un individu. Ces gènes sont des séquences d’ADN de plus ou moins grande taille. La plupart des gènes sont lus ou lisibles par la machinerie cellulaire, qui transcrit puis traduit la séquence ADN via l’ARN messager, en séquence protéique. Les protéines jouent des rôles fondamentaux dans les cellules, assurant des fonctions très diverses, telles que, liste non limitative, la réplication de l’ADN et sa lecture, la signalisation hormonale, ou le métabolisme cellulaire puisque l’ensemble des enzymes assurant la transformation d’un produit A en produit B sont des protéines. Toutes ces protéines sont constituées d’un enchaînement de plus petites molécules appelées acides aminés. Il existe en tout et pour tout vingt acides aminés protéiques. Si certaines structures protéiques comme les hormones peuvent être de petite taille, la plupart des protéines sont des molécules de grande taille, constituées de l’enchaînement de plusieurs dizaines, et le plus souvent de plusieurs centaines de ces 20 acides aminés de base, formant une sorte de « collier de perles », de « ruban » moléculaire (voir illustration ci-dessous). L’une des découvertes majeures de la biologie moléculaire a été l’identification du code génétique qui permet, à partir de la séquence d’ADN d’un gène, de déduire avec certitude la séquence de la protéine synthétisée par la cellule. En parallèle du développement des bases de données contenant des séquences ADN, d’autres bases se sont constituées contenant des séquences de protéines dont la comparaison peut également être effectuée par bioinformatique. il est possible de déterminer la fonction d’une protéine par comparaison avec celles de protéines semblables. Il restait cependant un obstacle majeur à l’exploitation des données des séquences protéiques : que peut-on dire de la fonction d’une protéine qui ne ressemble à aucune protéine contenue dans les bases de données ? Une des façons de répondre à cette question est de déterminer la structure dans l’espace (structure dite 3D ou tridimensionnelle) de la protéine et de comparer ces structures 3D avec d’autres. Malheureusement, jusqu’à très récemment, cela était impossible. On ne pouvait, à partir de la séquence d'acides aminés, déterminer la structure 3D ! Tout au plus pouvait-on prédire avec une bonne probabilité de réussite, des éléments des structures locales de la protéine, dites structures secondaires (telles les zones en forme de ressort visibles sur le schéma ci-dessous, appelées hélices alpha).

            Protéine représentée sous forme de "ruban" constitué de
        l'enchaînement des acides aminés (non figurés individuellement)

Le verrou de l’impossibilité de prédiction des structures 3D des protéines a sauté, là aussi grâce à la bioinformatique et au développement de l’intelligence artificielle (IA). Le programme IA « DeepMind » de la société Google a été mis à profit pour développer le logiciel Alphafold. Au moyen d’un processus d’apprentissage progressif des données génétiques et de la structure de protéines, la première version du logiciel prédisait la distance séparant 2 acides aminés d’une protéine. Par itérations successives, la première version du logiciel pouvait alors proposer un ou plusieurs modèles consensuels, de ce que à quoi la protéine pouvait ressembler. La précision obtenue n’étant pas encore suffisante, les chercheurs ont alors eu recours à un réseau d’ordinateurs pour incorporer au système d’intelligence artificielle des informations sur les contraintes physiques et géométriques qui déterminent la façon dont une protéine se replie. Ils lui ont également confié une tâche plus complexe : au lieu de seulement s’intéresser aux seules relations entre acides aminés voisins, le réseau devait identifier les relations spatiales entre acides aminés pour des protéines de structures connues. Au final, le programme Alphafold2 et le réseau IA ont pu proposer dès 2020 la structure 3D de plusieurs protéines dont seule la séquence d’acides aminés était connue. Pour certaines de ces séquences, lorsque la structure réelle a été obtenue, il s'est avéré que la prédiction était exacte à une distance atomique près, ce qui est absolument remarquable (voir ci-dessous).

              Comparaison des structures de 2 protéines différentes
                 Structure réelle en vert, structure prédite en bleu 

Tout aussi remarquable est le développement par des chercheurs de l’université de l’État de Washington à Seattle, d’un autre logiciel, RoseTTAFold. Ce dernier, s’appuyant également sur des processus d’apprentissage et d’intelligence artificielle, permet depuis juillet 2021 de prédire la structure de protéines isolées, comme le fait Alphafold2, mais également celle de protéines associées à d’autres molécules. Cette dernière avancée est critique car la plupart des protéines interagissent, soit avec d’autres protéines, soit avec de petites molécules dont elles peuvent être le récepteur, ou qu’elles transforment dans le cas où ces protéines seraient des enzymes. Or bon nombre des protéines réceptrices ou enzymatiques sont la cible de molécules à visée thérapeutique, qui réduisent ou augmentent l’affinité de ces protéines pour les petites molécules naturelles dont elles sont le récepteur ou qu’elles transforment. Au-delà de la compréhension accrue de mécanismes fondamentaux en biologie, il est évident que la possibilité maintenant offerte par la bioinformatique de prédire très finement la structure d’une protéine en association avec sa molécule cible accélérera considérablement le développement de nouveaux médicaments. L’efficacité de ces nouvelles molécules pourrait ainsi être plus facilement et plus rapidement testée non plus chez l’animal en première intention, mais dans des modèles informatiques, par des approches dites in silico (dans le silicium, c'est à dire au moyen de l'ordinateur). On pourrait également envisager sur un plus long terme de tester, là aussi in silico, les effets potentiels de ces nouvelles molécules sur des protéines non-cibles* dans l’organisme auquel elles sont destinées. Cela permettra d’identifier les interactions - donc les effets - indésirables potentiels de ces nouveaux médicaments.

Le développement de ces nouveaux programmes constitue une véritable révolution silencieuse en biologie, qui a permis de résoudre la question du repliement des protéines, un problème vieux de plus de 60 ans. Il est à noter que ces deux programmes, comme leurs codes-sources, ont été mis gratuitement à disposition de la communauté scientifique qui peut en disposer librement.

*protéines non-cibles : protéines qui ne sont pas celles visées par les nouvelles molécules. 


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De haut en bas :



mercredi 12 janvier 2022

LES ÉTRANGES CERTIFICATS DEMANDÉS PAR LA MAIRIE AUX PARENTS D’ÉLÈVES


En raison de l’épidémie de CoViD-19, et de l’absence d’un certain nombre des personnels municipaux, la mairie a réduit le service de restauration. Elle vient aussi de demander aux parents d’élèves qui télé-travaillent de ne pas déposer leur(s) enfant(s) au périscolaire le matin, et de venir récupérer leur progéniture juste après les cours. L’accès au périscolaire serait alors réservé aux seuls parents pouvant produire une attestation de « non recours au télétravail » de l’employeur.

Loin de moi l’idée d’attribuer à l’actuelle municipalité la situation sanitaire globale. Il faut faire juste avec. Certes, mais il faut aussi rester dans la légalité, et j’ai de gros doutes sur la façon dont la commune gère l’accès aux services périscolaires en cette période difficile. J’ai donc pris contact avec deux juristes spécialisées en droit du travail pour obtenir leurs avis éclairés sur la question. Je précise que l’une est juge dans un tribunal de commerce et l’autre préside un tribunal de prud'hommes. Je les remercie du temps qu’elles ont bien voulu consacrer à la réponse à mes questions. J’ajoute que leurs avis sont totalement concordants. Ils me conduisent à penser que la mairie outrepasse ses droits, et que ses demandes risquent fortement de mettre des parents d’élèves dans une situation compliquée.

En lien et premier point, l’employeur n’est en aucun cas tenu de délivrer une attestation de non recours au télétravail. Il n’y a pas d’obligation légale à cela. L’employeur peut le faire, comme il peut le refuser*. Soyons un peu sérieux d’ailleurs. Considérant que les dispositions actuelles imposent 3 jours de télé-travail par semaine, et considérant que certaines entreprises refusent la mise en œuvre de cette disposition à leur personnel (alors qu’elles le pourraient), comment voulez-vous qu’un employeur atteste d’un non télétravail ? Un tel document mettrait en évidence son comportement contraire aux dispositions gouvernementales. Cela reviendrait à se tirer une balle dans le pied en avouant de facto ne pas respecter les directives.

Deuxième point, même si on télé-travaille, on reste à la « disposition de l’employeur » et on doit se conformer à des règles de temps de travail, avec des plages horaires précises. Pas question de sortir faire une course, son footing, ou même faire son ménage à la maison. Si on considère une journée moyenne de 7h45 de temps de travail avec une pause méridienne de 45 minutes, cela fait qu’une personne commençant à 07h30 ne finira qu’à 16h00, ou qu’une personne commençant à 09h00 ne finira qu’à 17h30. Dans un cas comme dans l’autre, il faudra pouvoir bénéficier d’un accueil au périscolaire, soit le matin, soit le soir. Étrange demande de la mairie, donc, qui me fait penser qu’un certain nombre d’élus Forgeois n’ont pas l’expérience du télétravail...

Dernier point, non juridique cette fois, la commune ne peut pas, moralement parlant, demander à ses administrés des documents que ceux-ci ne peuvent pas légalement fournir pour bénéficier d’un service communal. Je reconnais que la situation est tendue en raison de l’épidémie de CoViD et particulièrement de la vague liée au variant Omicron. Mais plutôt que de « punir » les parents, d’autres solutions à l’échelle municipales existent. Les élus peuvent prendre le relais, a minima, si ce n’est déjà fait. Il est aussi possible de demander à des Forgeoises et Forgeois de donner un coup de main, moyennant la résolution de l’importante question assurantielle. Des communes voisines le font. A titre personnel, je pourrais trouver au moins une dizaine, voire une douzaine de bénévoles qui auraient été prêts à s’investir pour cela. Problème, la plupart sont des membres d’associations très maltraitées par l’actuelle municipalité. Difficile dans ce cas de motiver ces personnes qui n’ont connu, de la part des élus actuels, que moqueries, mépris voire pour certains, propos grossiers. Il est plus que temps que les élus majoritaires de Forges considèrent les associations comme des richesses, et plus comme des centres de dépenses, ou des simili-entreprises dont la seule finalité serait de faire du profit. On a le droit de rêver, non ?


* Note ajoutée le 13 janvier :

En accord avec ce que j'écrivais, un lecteur du blog me signale avoir demandé l'attestation souhaitée par la mairie au responsable des ressources humaines de son secteur. Réponse : je ne peux pas signer des centaines d'attestation de ce type !  


Crédit illustration : 

Classe fermée en Indre-et-Loire - © Guillaume Bonnefont/IPE/MaxPPP

mercredi 5 janvier 2022

UN NOUVEAU MAUVAIS COUP
PORTÉ AUX ASSOCIATIONS FORGEOISES



Je ne vois, pour le moment, aucune raison de penser que l’actuelle municipalité ait changé quoi que ce soit à sa vision du monde associatif. Tout se passe comme si, dans le référentiel municipal local, une association serait avant tout une entreprise, un « business » censé faire du profit. Il conviendrait donc de les faire cracher au bassinet dès que possible. Démonstration avec les dernières décisions du conseil municipal de Forges.

La dernière session du conseil municipal avait à l’ordre du jour un point concernant l’utilisation des salles municipales, que la majorité locale a décidé de ne prêter aux associations que pour deux événements par an. Au delà, les associations devront louer les salles, rien de moins.

Sur le principe, il est à mon sens assez honteux de demander au monde associatif Forgeois de payer l’utilisation de salles que la plupart de leurs membres financent déjà au travers de l’imposition locale. Encore aurait-on pu discuter d’une location symbolique, mais en l’occurrence les tarifs imposés sont simplement prohibitifs. Exemples, sauf erreur de ma part, par salle : polyvalente (bas) 400 euros, Floréal 700 euros, Messidor, 950 euros et ce quelle que soit la durée ! S’ajoutent à ces montants des frais de nettoyage : 60 euros pour la polyvalente, 100 euros pour la salle Floréal et 150 euros pour Messidor. Enfin, il faut aussi prévoir une caution qui peut atteindre 1500 euros pour la salle Messidor ! Ces sommes sont, comme je le disais plus haut, prohibitives. Il faut à tout casser 45 minutes de ménage pour nettoyer la polyvalente, soit un coût de l’ordre de 25 euros au maximum, et une heure pour Floréal, soit 35 euros maximum. A raison de 700 voire 950 euros par location, je ne vois pas les « petites associations » (par le nombre d’adhérents) ou des associations à finalité sociale, pouvoir se payer ce qui va ressembler rapidement à un luxe !

Ces montants de locations sont aussi probablement attaquables car si le code général des collectivités territoriales prévoit qu’une commune puisse louer ses salles, elle doit le faire en tenant compte de critères objectifs de coût (CC, chambre civile, mai 2014). Je doute fort que louer une salle pour une journée comme pour une heure présente les mêmes coûts objectifs et je doute également fort qu’une heure de location de la salle Floréal revienne objectivement à 700 euros. Ou alors, il faut m’expliquer comment... Par ailleurs, il convient de rappeler que nombre de communes prêtent, gracieusement donc (désolé pour le pléonasme), leurs salles aux associations d’intérêt général, cet intérêt général n’ayant pas à être démontré dans le cas où celles-ci ont une visée sociale ou syndicale, par exemple.

Je le redis, toutes ces mesures délétères proviennent du fait que l’actuelle majorité communale n’a pas compris les différences entre une association loi de 1901 et une entreprise. Une association n’est pas, par définition, un business. En effet, ces associations sont par essence désintéressées ; elles ne cherchent pas à faire des bénéfices, et si le bilan de fin d’année est excédentaire, cet autofinancement reste non distribué, car réinvesti dans l’association. Enfin, une association n’a pas à viser à une autonomie financière qu’elle n’atteindrait que via ses cotisations, surtout si elle a pour objet une activité sociale, d’intérêt général. 

Engluée dans sa vison d’un entre-soi malsain, l’actuelle majorité communale ne comprend pas que les associations sont un « trait caractéristique de la modernité démocratique », comme l’indique Arnaud Trenta, dans l’éditorial de La Fonda, magazine de la Fabrique Associative dans son numéro d’octobre 2021. Ces associations « correspondent à l’engagement volontaire d’individus libres et égaux dans des groupes, plus ou moins durables, qui interviennent dans l’espace public ». Miner l’activité associative, c’est miner l’engagement, que la commune ne pourra contraindre comme elle a tenté de le faire par des mesures comminatoires. Cela conduira à la transformation progressive et inéluctable d’une commune où il existe de vraies énergies en cité dortoir... Au delà, et parce que le monde associatif est celui « d’une citoyenneté active », pour citer le même auteur, entraver l’activité associative, c’est entraver la citoyenneté. C’est à mon sens, très préoccupant, démocratiquement parlant.


Crédit illustration :

https://www.gaillard.fr/associations/



lundi 3 janvier 2022

POURQUOI l'ÉMERGENCE D'OMICRON N’EST PAS UNE SI MAUVAISE NOUVELLE ?


Le blog reprend son activité après quelques jours de congés avec un nouvel article sur le virus SARS-CoV2. Drôle de façon de commencer l’année direz-vous, pas très originale non plus. Sans doute. Néanmoins, je souhaitais apporter quelques éléments d’optimisme en regard de la pandémie et des inquiétudes que suscitent ce nouveau variant et sa dispersion massive.

Tout en restant encore prudent, il semblerait bien, comme l’indiquaient des informations préliminaires, que le variant omicron soit moins virulent que les variants précédents, tout en étant plus contagieux. Si ces propriétés du virus se confirmaient au cours du temps, celles-ci pourraient constituer des informations importantes en termes d’évolution virale. Pour comprendre ceci j’ai besoin de faire appel, avec mes excuses pour l’utilisation d’anglicismes, à 3 notions d’écologie : la fitness, le trade-off (ou compromis) et le cul-de-sac évolutif.

Avant d’expliquer ces 3 notions, il est bon de rappeler le principe général d’évolution. Chaque reproduction d’un être vivant, quel qu’il soit, s’accompagne de processus de mutations et de brassage génétique dans le cas de la reproduction sexuée. Il en résulte, dans la descendance, l’apparition de nouveaux caractères, variables d’un individu de la descendance à l’autre, dont « l’intérêt » pour l’individu dépendra des conditions environnementales. Ces conditions constituent le crible qui conduira à la sélection des individus les plus adaptés à l’environnement qui se multiplieront à leur tour (voir schéma récapitulatif ci-dessus). Ceci me permet d'aborder ici la notion de fitness, parfois appelée valeur sélective. La fitness d’un individu peut être estimée par le nombre de ses descendants, qui, parce que mieux adaptés à l’environnement, atteindront à terme la maturité sexuelle. Cette notion s’applique aussi aux organismes se reproduisant de façon non sexuée, leur fitness correspondant cette fois-ci à leur capacité à se multiplier efficacement en produisant le plus grand nombre de descendants. 

Dans le schéma que je décris ci-dessus, il apparaît que le variant omicron pourrait être bien mieux adapté que le variant delta à l’environnement actuel, puisqu’il est en train de prendre, à peu près partout dans le monde, la place de ce variant. En termes d’évolution, ce nouveau variant semble donc disposer d’une valeur adaptative supérieure à celle du variant delta. Je n’ai aucune information permettant d'expliquer cette observation. Des hypothèses peuvent cependant être émises. Cette fitness supérieure pourrait s’expliquer par des changements de conformation des protéines à la surface du virus facilitant son entrée dans les cellules, par le fait qu’il rencontre une population maintenant majoritairement vaccinée plus résistante à delta, ou par le fait qu’il résisterait mieux et plus longtemps à la dessiccation dans les gouttelettes de salive qui permet sa propagation. Cette liste de propositions est bien sûr non limitative ; bien d’autres explications sont envisageables.

Le point le plus intéressant dans cette nouvelle émergence de variant réside dans le fait qu’il semble moins virulent que les variants précédents et moins virulent que le virus d’origine. Sans que je puisse l’affirmer sur la base d’éléments scientifiques avérés, il se pourrait que cette observation relève du phénomène de trade-off (ou compromis évolutif) que j’évoquais plus tôt. Pour simplifier, ce phénomène décrit une situation dans laquelle on observe dans la descendance d’un individu la diminution voire la perte d’un caractère, que ce soit de façon qualitative ou quantitative, en échange d’un gain d’autres caractères, dont certains peuvent déterminer une fitness accrue. Notons qu’en termes d’évolution, il ne s’agit pas d’un choix d’une espèce d’un individu, mais simplement de la simple application du principe de sélection par l’environnement. Mon hypothèse, car à ce stade il ne s’agit que d’une hypothèse, est que l’accroissement du pouvoir contaminant du virus s’accompagne, dans le cadre d’un processus de compromis, de la réduction de virulence. En accord avec ce point de vue, l'objectif évolutif du virus est avant tout de se propager. Un virus hautement virulent, qui tuerait très vite son hôte, pourrait en réalité perdre sa capacité à se propager efficacement. Le virus doit donc, pour subsister, trouver un équilibre entre virulence et pouvoir de dissémination.  

Bien que nous soyons là encore dans le domaine de la spéculation, si tel était le cas, le variant omicron pourrait alors constituer, troisième notion à expliquer, un cul-de-sac évolutif. Cette notion avait été évoquée pour la reproduction par autofécondation relativement commune chez les plantes et les animaux hermaphrodites. Bien que ce processus de reproduction présente des avantages de court terme lorsqu’on le compare à la reproduction sexuée, des travaux relativement récents d’ex-collègues montpelliérains portant sur des lignées d’escargots d’eau douce hermaphrodites révèlent que ces individus réagissent moins vite à la pression de sélection que ceux qui se reproduisent par fécondation croisée. Dans le cas des variants omicron et delta, le fait que le premier nommé semble présenter une meilleure valeur adaptative pourrait conduire à la disparition du variant delta, ou de ses ascendants, bien plus pathogènes. Or, omicron possède une meilleure fitness : il sera donc plus efficace que delta en termes de contamination. Si rien ne change, le retour en arrière ne sera pas possible, d'où le cul-de-sac évolutif. L’hypothèse optimiste que l’on peut faire à ce stade est que tout nouveau variant qui présenterait une fitness accrue par rapport au variant oméga serait contraint également, par le biais du phénomène de trade-off, « d’échanger » son caractère de propagation accrue contre la perte encore plus marquée de sa virulence. Attention cependant, il ne s’agit que d’une hypothèse, et rien, absolument rien, ne permet d’affirmer que tel sera le cas. On pourrait même, hypothèse pessimiste, proposer que le prochain variant regagne une partie de sa virulence perdue. Il ne reste pas moins vrai que pour le moment, l’émergence d’omicron n’est pas une si mauvaise nouvelle...


Crédit illustration : 

Adapté de :
Hussain A., Shad Muhammad Y. Trade-off between exploration and exploitation with genetic algorithm using a novel selection operator. Complex & Intelligent Systems 6, 1–14 (2020).

dimanche 2 janvier 2022

BONNE ANNÉE !

 

Je n'ose plus souhaiter, en dépit du titre de ce court article, une bonne année à quiconque. Je me contente de souhaiter la meilleure année possible, tout en me doutant que 2022 sera encore difficile au moins dans ses premiers mois...

Pour présenter mes meilleurs et sincères vœux pour 2022, m'est revenu en mémoire un poème que j'avais appris à l'école élémentaire, voila presque 55 ans. Il a été écrit par une femme, la poétesse française des XIXe et XXe siècles, Louise-Rose-Étiennette Gérard, plus connue sous le nom de Rosemonde Gérard, dont l'œuvre a parfois été injustement moquée. Pourtant sa poésie est d'une grande sensibilité et a inspiré nombre de musiciens et d'auteurs. 

Ce poème s'intitule simplement "bonne année".

Bonne année à toutes les choses,
Au monde, à la mer, aux forêts,
Bonne année à toutes les roses,
Que l’hiver prépare en secret.

Bonne année à tous ceux qui m’aiment,
Et qui m’entendent ici-bas,
Et bonne année aussi, quand même,
A tous ceux qui ne m’aiment pas. 


Crédit illustration :

Raymond Joyeux.
https://raymondjoyeux.com/2014/12/31/bonne-annee/banniere-bonne-annee/